Toi ma sœur , ma maman , ma tante , ma copine , mon amie , mon ennemie, mon ange gardien , toi Femme algérienne que tu sois grande ou petite , ronde ou fine , cheveux lisses ou ondulés , chômeuse ou travailleuse , femme au foyer ou enseignante , médecin ou avocate , toi ma très chère Femme algérienne , que tu sois calme ou nerveuse , que tu sois ici ou en dehors de notre magnifique Algérie , que tu sois maman d'enfants ou célibataire qui attend un miracle Sache que t'es la meilleure , et que tu es femme d'hier, d'aujourd'hui et de demain , que tu es une merveille et personne n'a le droit de te sous-estimer ! Sois toi-même, tu n'as pas besoin de changer pour plaire. Je vous fais une devinette. Je vous décris une situation et vous me dites à quel jour de l'année correspond-elle. Toutes bien habillées, sourire aux lèvres, elles envahissent les rues, emplissent les restaurants et les salles des fêtes. On leur offre des fleurs et des promesses et en fin de journée, elles rentrent chez elles épuisées, elles cherchent un vase pour y placer délicatement et soigneusement leur joli bouquet et se mettent au lit en espérant qu'un jour les promesses deviennent réalité…. Bravo, vous l'avez deviné. C'est le 8 mars! Chaque année, chaque 8 mars, les femmes algériennes sont à l'honneur. On leur offre des fleurs, des cadeaux, des concerts, l'Etat leur consacre une demi- journée, la société entière les célèbre et, au menu du jour, encore des promesses d'une meilleure condition existentielle dans une société patriarcale, conservatrice et misogyne. Quand la journée du 8 mars s'achève, tout redevient comme avant. Les promesses se volatilisent et toutes les injustices reprennent Comme par magie, la journée du 8 mars ressemble à un conte de fée. Durant cette journée, la femme est telle une cendrillon, transformée en une sublime princesse que tout le monde adule, mais arrivé minuit, la magie disparaît et la femme se transforme en une victime, un souffre-douleur, une proie, un objet sexuel, une boniche. Je ne veux pas dresser un tableau noir de la situation de la femme en Algérie. Nous avons certes certains acquis, mais qui demeurent encore insuffisants à la lumière de tous les fléaux qui menacent la femme algérienne. En Algérie, je suis une femme, mais je n'ai jamais fêté le 8 mars. Vous voulez que je vous dise pourquoi ? Parce que j'ai juré de ne jamais sortir célébrer cette Journée Internationale de la femme que le jour où elle sera comme je la rêve. Mais, comment je rêve le 8 mars en Algérie, moi citoyenne algérienne ? Je fêterais le 8 mars quand les hommes apprendront à respecter la femme comme un individu à part entière…. Peut-on marcher dans la rue sans vos embêtements messieurs ? Peut-on manger sans entendre vos commentaires déplacés ? Pouvez-vous nous recruter en se basant sur nos compétences et non sur nos corps ? Pouvez-vous nous respecter pour ce qu'on est ? Pouvez-vous me parler quand je vous énerve ? Figurez-vous, je peux vous comprendre quand vous parlez ! Je suis un être humain qui possède une cervelle, et non un animal qui mérite la fessée ! Hélas on est loin du Paradis, mais on est proches de l'enfer ! Nous femmes algériennes continuons à se battre contre l'intégrisme le machisme. Un jour on y arrivera. On voit ce jour lointain, mais on y arrivera une jour.
