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Après le crime barbare contre le musée du Bardo : Les Tunisiens doivent garder la raison
Publié dans Le Maghreb le 23 - 03 - 2015

La Tunisie a commémoré vendredi son 59e anniversaire de l'indépendance, deux jours après l'attentat revendiqué par le groupe Etat islamiste contre des touristes au musée du Bardo à Tunis, dont les auteurs se sont entraînés en Libye selon les autorités.
Une attaque symbole à double titre. Elle intervient comme par hasard le jour où le Parlement, voisin du musée, prépare une loi anti-terroriste, au moment même où le ministre de la Justice y était auditionné.
-Encore une fois, la jeune démocratie tunisienne est endeuillée par une attaque terroriste de grande ampleur et un bilan très lourd: 23 morts et 43 blessés. La triste actualité du carnage du 18 mars à Tunis, finalement revendiqué par le groupe Etat Islamique (EI), selon nombre d'observateurs, rappelle effectivement, si besoin est, "que le vers était dans le fruit, et que cela ne date pas d'hier... "Le problème c'est que jusque-là, nul ne s'attendait à ce que les choses passent vraiment à une vitesse supérieure, mettent à exécution une menace, déclinée moult fois sur la Toile, sur tous les tons, de frapper un ''grand coup'' au cœur même de la capitale, son pouls névralgique s'il en est, puisque le musée jouxte le Parlement au Bardo. Nul ne sait si ce sont les mobiles qui changent, même si les commanditaires, dans un premier temps, peuvent être considérés comme étant les mêmes. Il y a un ''jeu"", une distribution des cartes dans la région; et les modes d'opérer, en amont, ne sont pas les mêmes, lorsqu'il s'agit des pays occidentaux, ou des pays arabes. Mais, comme tout jeu, qui repose sur un pari, donné, comme garant à l'avance, il y a, parfois, des retournements imprévisibles, quelque détail qui échappe au contrôle. Un grain de sable qui vient enrayer la machine. Ce qui a donné par exemple, un certain 11 septembre 2001. Est-ce à dire que tout le monde a retenu la leçon? (extrait d'un article du journal Le Temps-Tunisie). Maintenant, c'est connu, le calcul sordide, dangereux et subtil du terrorisme en Tunisie, c'est d'entraîner une partie de la jeunesse afin de bloquer le progrès démocratique, économique et social du peuple. L'EI dans son aventure criminelle va tenter par tous les moyens d'attiser le feu des passions de cette jeunesse par l'implication propagandiste en tentant de la détourner de la voie démocratique, de la modernité et de la tolérance, de la poursuite de la réconciliation nationale, du processus de développement et de reconstruction économique.
Dans une analyse faite par Kader Abderrahim, professeur associé à la California Unversity, maître de conférences à Sciences-Po et chercheur associé à Iris, spécialiste du Maghreb et de l'Islamisme, il est relevé que dans le grand marché international du terrorisme, il y a aujourd'hui deux grands rivaux: un ancien, al-Qaïda, qui se trouve un peu en perte de vitesse et un autre plus récent qui est l'organisation de l'Etat islamique (Daech). Il est important pour cette dernière de s'implanter partout où cela est possible pour elle de le faire. Jusqu'à présent, Daech a remporté d'importantes batailles, notamment en Syrie et en Irak. D'une manière un peu cynique, cette organisation est beaucoup plus attractive qu'al-Qaïda pour les apprentis djihadistes qui souhaitent s'enrôler dans une logique terroriste. L'organisation de l'EI n'était pas implantée en Tunisie mais il semblerait que désormais, elle le soit.
C'est une situation nouvelle dans un environnement régional comprenant l'Algérie, la Libye ou encore le Mali où Daech est déjà présent de manière significative et où il peut contribuer à mener des actions terroristes. Par conséquent, le calcul pour cette organisation était d'être présente partout où cela est possible et tout laisse à penser qu'elle va encore tenter d'étendre sa présence et son implantation.
Pour le professeur Kader Abderrahim, il y a désormais un risque que les lois anti-terroristes qui pourraient être votées par le Parlement tunisien soient encore plus répressives que ce qui était prévu avant l'attaque du 18 mars contre le musée du Bardo. "La tentation existe aussi de pointer du doigt le parti islamiste Ennahdha qui est désormais inséré dans le jeu institutionnel et politique. Si la Tunisie prend ce chemin-là, ce serait extrêmement grave et dangereux pour cette jeune démocratie. Les Tunisiens doivent garder la raison.
Cet attentat est évidemment une tragédie pour le peuple tunisien à un triple titre: d'abord sécuritaire, ensuite politique et enfin économique. Ces djihadistes ont frappé deux symboles forts, l'un politique, l'autre culturel, puisque le Parlement et le musée du Bardo sont adossés.
Ils se sont également attaqués au tourisme qui représente aujourd'hui près de 12 % de l'économie tunisienne, ce qui est considérable dans un pays qui était encore en convalescence sur le plan économique et social. Cela va évidemment avoir des conséquences importantes à très court terme et il est très probable que les touristes se détournent à nouveau de la Tunisie. Pour autant, il faut que le processus démocratique s'enracine et que les institutions gardent leur légitimité. Ce n'est que de cette manière que l'on pourra vaincre et combattre le terrorisme. Dans le même temps, il faut que les partenaires de la Tunisie, que ce soit l'Europe et singulièrement la France, apportent une aide réelle et non pas seulement formelle. Jusqu'à présent, peu de choses ont été faites pour soutenir cette démocratie naissante.
La Tunisie, comme l'a souligné vendredi le président Béji Caïd Essebsi, est décidée à poursuivre une lutte sans pitié contre le terrorisme. "Le premier défi est celui de la sécurité", a-t-il lancé appelant à "l'unité nationale".
Depuis maintenant presque deux ans, il y a une poche de résistance sur le Mont Chaâmbi (le long de la frontière avec l'Algérie qui n'a toujours pas été résorbée. "Il faut dire qu'historiquement, l'armée tunisienne n'est pas une armée extrêmement puissante car les régimes successifs de Habib Bourguiba ou de Zine el-Abidine Ben Ali ont plutôt favorisé la police et préféré la mise en place d'une police politique pour contrôler la société et la population. La Tunisie est aussi grande que la Belgique et a environ le même nombre d'habitants, c'est- à- dire 10-11 millions. A titre d'exemple, l'armée tunisienne ne dispose que de quatre hélicoptères pour assurer la sécurité du territoire. C'est très insuffisant compte tenu des défis auxquels ce pays est confronté aujourd'hui. La Tunisie partage huit cents kilomètres de frontières avec la Libye et à peu près autant avec l'Algérie.
Des groupes circulent dans cette sorte de no'man's land qui est devenu le sud du Sahara et le Sahel. De nombreux trafics existent aujourd'hui dans cette zone avec pour corollaire des groupes terroristes de toute nature, surtout depuis l'effondrement du régime de Mouamar Khadafi. On le sait, la Libye a basculé dans une guerre civile, le chaos est total, et on ne sait plus très bien qui fait quoi et comment contrôler cette frontière".


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