Sonia, la bête de scène, ira à Carthage avec sa toute nouvelle pièce, Le langage des mères. Habituée déjà à ce rendez-vous, les “Journées théâtrales de Carthage” pour avoir présenté en 2002, Les saltimbanques qui a raflé le Prix spécial du jury, Sonia sera donc encore une fois, parmi les invités à cette grande fête des planches qui débutera le 30 novembre prochain. Produite par le Théâtre national algérien, (TNA), dans le cadre de la manifestation d'“Alger, capitale de la culture arabe ”, cette pièce a été déjà présentée le 08 mars dernier à l'occasion de la Journée internationale de la femme. Langage des mères sera donc à l'affiche des 13es Journées théâtrales de Carthage (Tunisie), parmi la quarantaine de pièces théâtrales programmées du 30 au 08 décembre prochain à Tunis. Quarante-cinq pièces provenant de 9 pays arabes, 2 pays africains et 5 pays d'Europe, pour un total de 61 représentations, durant ces journées, en plus d'autre pièces qui seront en hors compétition, encourageant ainsi les initiatives et la créativité, des hommes et des femmes des planches, notamment ceux qui évoluent dans des pays traversés par des courants d'instabilité, à l'instar de la Palestine et de l'Irak. Langue des mères a été montée dans la langue arabe classique – Alger capitale de la culture arabe l'impose !-, sur la base d'un texte d'Alexis Darnes. C'est l'Irakien Mohamed Kassem, et les poèmes de Yanis Ritousse, en collaboration avec Bouzid Harzallah, qui ont façonné les dialogues sur la base bien sûr du texte original. Le langage des mères revient principalement sur les moments dramatiques vécus par une mère après avoir assisté à l'exécution de son enfant, par l'armée coloniale. La pièce, qui était, à l'origine, interprétée par 28 comédiens, a été rétrécie par Kassem Mohamed qui a, à l'occasion, fait appel à deux comédiens seulement, à savoir Ghania Sirouti et Tounes Aït Ali. Ces comédiennes de talent ont réussi haut la main à reproduire sur scène cette atmosphère dramatique propre aux moments incertains. Les deux comédiennes nous donnent à voir une mère endurant le calvaire après l'exécution de son enfant. Proche du théâtre Brechtien, cette pièce a été conçue de façon non pas à ce que le spectateur s'identifie aux personnages et aux récits, mais plutôt de façon à ce qu'il prenne de la distance par rapport aux événements, et donc y réfléchisse. Organisées sous le thème générique, “ Le théâtre est volonté de vivre”, ces journées sont scindées en trois sections. La section “ présence ”, comportant des représentations de Tunisie, d'Afrique et du Monde arabe. La section “ Ouverture ”, se veut une fenêtre sur des troupes en provenance d'Europe et d'Asie, visant à prendre connaissance des expériences des autres. La dernière section, “ Panorama du théâtre tunisien ”, propose des pièces de théâtre produites en 2007, et 2006. Comme dans rendez-vous du genre, la pièce de Sonia sera soumise au verdict d'un jury, à la suite duquel seront primées des compétences que çà soit scéniques, dramaturgiques, ou autres….
