Le cacao a bondi cette semaine, sur fond de craintes pour la récolte en Côte d'Ivoire, tandis que le sucre a continué à bénéficier des pluies brésiliennes et que le retour en force de la Colombie a pesé sur le café. Le cacao soutenu par la sécheresse en Côte d'Ivoire Le cacao a poursuivi sa hausse cette semaine, renouant avec ses plus hauts depuis plus de quatre ans et demi, porté par des craintes pour la récolte en Côte d'Ivoire, le premier producteur et exportateur de fèves brunes au monde. A Londres, la tonne de cacao a ainsi atteint 2.264 livres sterling vendredi, un maximum depuis mars 2011, tandis qu'elle est montée le même jour jusqu'à 3.337 dollars à New York, un plus haut depuis trois mois et demi. "Les acteurs du marché pensent que la hausse des prix est due à des craintes que le temps sec qui a prévalu dans les zones de culture de la Côte d'Ivoire en août et septembre puisse avoir gêné la récolte principale qui est actuellement en train d'être prélevée", ont relevé les analystes de Commerzbank. "C'est pourquoi certains investisseurs supposent que les récentes cargaisons élevées de fèves de cacao à destination des ports ivoiriens vont fortement décliner", ont-ils ajouté. Dernièrement en effet, des informations faisant état de l'augmentation des arrivées de fèves cacao dans les ports d'Afrique de l'Ouest avaient pesé sur les prix. Selon les analystes de Commerzbank toutefois, le mouvement de hausse observé cette semaine pourrait être de courte durée dans la mesure où les précipitations qui ont eu lieu récemment sont susceptibles d'améliorer significativement les conditions de récolte.
Le sucre toujours porté par les craintes d'un déficit l'an prochain Les cours du sucre, après un net décrochage en début de semaine, dans le sillage de première estimations sur les volumes de récolte de canne à sucre au Brésil, a fortement rebondi le lendemain, avant de se stabiliser. La tonne de sucre blanc a ainsi atteint 383,30 dollars à Londres lundi, un plus bas en un mois. A New York, la livre de sucre brut est tombée le même jour à 13,93 cents de dollar, son minimum depuis mi-octobre. Selon les experts de Commerzbank, la publication par l'agence brésilienne Agroconsult d'une première estimation de la récolte de canne à sucre brésilienne est l'une des raisons expliquant la chute des cours en tout début de semaine. "Le volume de récolte devrait augmenter d'environ 5% à 615-630 millions de tonnes après que la croissance des plants a été stimulée par les chutes de pluie. La production de sucre devrait également augmenter de plus de 5%, en particulier si la récente hausse des prix s'avère durable, car cela signifierait probablement que la tendance à transformer des proportions de plus en plus élevées de canne à sucre en éthanol touche à sa fin", ont-ils souligné. Mais pour Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group, la chute des cours enregistrée lundi était surtout imputable aux conditions pluvieuses rapportées au Brésil, qui ont poussé les investisseurs à vendre, ces derniers estimant que le niveau actuel des prix et les précipitations allaient encourager de nouvelles plantations de canne à sucre dans les semaines à venir. Or, la publication mardi des chiffres d'Unica, le principal groupement d'industriels du secteur du sucre au Brésil, est venue inverser la tendance, entraînant un rebond des cours. "Les statistiques d'Unica ont montré que moins de quantités de canne à sucre que prévu avaient été transformées ces deux dernières semaines. Des pluies trop importantes ont interrompu la récolte et dilué le saccharose au sein de la canne à sucre", a précisé M. Scoville.
Le café plombé par le rebond de la Colombie Après avoir fortement chuté en fin de semaine dernière dans le sillage du renforcement du dollar, les cours du café se sont stabilisés cette semaine, avant de repartir à la baisse à partir de jeudi. La tonne d'arabica à New York est tombée à 118,45 cents de dollars jeudi, un minimum depuis un mois et demi. "Les contrats à terme ont baissé sur tous les marchés, en partie en raison de l'idée que le dollar se renforce, et en partie à cause de nouvelles données de l'organisation internationale du café (ICO)", a commenté Jack Scoville, chez Price Futures Group. La Colombie a vu sa production augmenter, à 13,3 millions de sacs de 60 kg, lors de la saison 2014/2015 tandis que les exportations de café du pays ont bondi de 13,3% à 12,3 millions de sacs de 60 kg dans le même temps, a indiqué l'ICO dans son dernier rapport mensuel. Cette augmentation a conduit l'organisation à revoir légèrement à la hausse ses estimations mondiales de production pour la saison, à 143,3 millions de sacs (contre 141,9 millions de sacs précédemment), un chiffre qui reste néanmoins inférieur de 2,3% à la production de la saison 2013/2014. "L'ICO a estimé que la production colombienne était plus élevée, ce qui est quelque chose dont le marché entend parler depuis longtemps mais c'est la première fois qu'une organisation majeure le mentionne", a souligné M. Scoville. Par ailleurs, le dollar a poursuivi sa hausse cette semaine, dans le sillage des excellents chiffres de l'emploi américain publiés en fin de semaine dernière, ce qui tend à pénaliser les acheteurs munis d'autres devises, dont le réal brésilien. La faiblesse du réal pèse en effet sur les prix en poussant les producteurs à vendre leurs stocks afin de recevoir plus de réais pour du café vendu à l'extérieur en dollar, ce qui augmente l'offre de café sur les marchés. Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en janvier valait 1.614 dollars vendredi, contre 1.655 dollars le vendredi précédent. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en mars valait 118,80 cents, contre 120,25 cents sept jours auparavant, mais pour livraison en décembre. A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en mars valait 406,20 dollars, contre 401,70 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en mars valait 15,08 cents, contre 14,84 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en mars valait 2.263 livres sterling, contre 2.215 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en mars valait 3.330 dollars, contre 3.252 dollars sept jours plus tôt.