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Renault Talisman dCi160 : La limousine gâchée par... ses pneus
Publié dans Le Maghreb le 05 - 01 - 2016

Cette nouvelle grande Renault doit permettre à la firme de monter en gamme. Spacieuse, dotée d'un excellent châssis, la Talisman a sur le papier tout pour plaire. Sauf un choix pneumatique absurde, qui la rend inconfortable! Paradoxal pour une familiale.
Constructeur de voitures de luxe avant-guerre, la firme de Boulogne-Billancourt reste, depuis, spécialisée dans les voitures populaires. Et ce, après le cruel échec de la Frégate dans les années 50, des R30 dans les années 70, puis plus récemment des Vel Satis, Avantime, Laguna II ou III et autres Latitude. "Même si on ne fait pas de très gros volumes, il faut être présent sur ce segment. Celui qui n'est pas dans ce créneau n'est plus un vrai constructeur", nous expliquait récemment Laurens van den Acker. Et le patron du design d'ajouter : "les marques premium génèrent 50% des profits de l'industrie automobile". Ca fait forcément rêver Renault.
Après tant de déconvenues, Renault a cette fois plusieurs cordes à son arc. Il ne part plus seul. La Talisman, comme l'Espace et les futurs Scénic et Mégane ont été développés sur une plate-forme, la fameuse CMF, de l'Alliance Renault-Nissan, prévue pour plus de 2 millions de véhicules par an. Du coup, le ticket d'entrée est moins cher. Et Renault peut piocher dans la banque d'organe.
Gageure: faire moins excentrique que la très baroque Vel Satis, mais moins insipide que la fantomatique Latitude. Tout en remplaçant également la Laguna. Pas commode. Le résultat est une voiture tri-corps assez classique, équilibrée, pas désagréable du tout. Dans les canons de ce type de grande familiale. Problème: si on enlève le logo, impossible de déterminer le nom de la marque. La Talisman ne fait pas très Renault, mais ressemble plutôt à une berline asiatique!

Manque de personnalité, hélas
D'ailleurs, l'inspiration Infiniti (marque de luxe de Nissan) paraît flagrante. La voiture manque donc de personnalité. C'est pour qu'on sache qu'il s'agit d'une Renault que Laurens van den Acker l'a affublée d'un énorme losange sur la calandre, tellement gros qu'il fait… kitsch! On apprécie peu aussi les phares en forme de crosse, très tapageurs et fort exposés en bout de bouclier. Mais, la voiture semble se faire remarquer. Le but recherché est donc atteint.
A l'intérieur, c'est pareil. Pas mal, mais sans identité marquée. Saluons quand même un ensemble plutôt bien dessiné avec une finition très honnête. Même si on n'égale pas encore une Volkswagen Passat, une Skoda Superb, et encore moins une Audi, BMW, Mercedes. Notre modèle d'essai est une "Initiale Paris", censée symboliser le luxe à la française. On apprécie la teinte noire-violettte extérieure et l'ambiance intérieure noir-crème. Le cuir est soyeux. Mais l'instrumentation - la même que sur une Mégane ou un Kadjar - fait très basique. Pas très "premium". Et le faux bois ne fait pas haut de gamme non plus. Des maladresses - ou économies - qui font tache.

Plein d'équipements à bord
Le clou, c'est le fameux écran central (tablette tactile R-Link 2 de 8,7 pouces), à l'ergonomie complexe. Avec l'obligation de rentrer dans des tas de menus et sous-menus. Agaçant et dangereux quand on conduit et qu'on quitte allègrement la route des yeux. On ne le soulignera jamais assez. On a droit à des tas de fonctions, dont certaines sont des gadgets comme le choix de cinq teintes d'éclairage intérieur (rouge, violet, vert…). Bof. Cette complexité en jette. Mais elle ne fait pas toujours dans la finesse. Ainsi, la climatisation, si sophistiquée soit-elle, est mal régulée. Elle nous soufflait le froid et le chaud alternativement. Pas très fin, ça. Et les essuie-glaces en position automatique sont inopérants, tellement ils se montrent peu sensibles. Quant au système audio, il distillait un son très quelconque. Heureusement, l'habitabilité est satisfaisante - mais moins que sur une Skoda Superb -, tout comme l'accessibilité. Le coffre est vaste mais peu pratique en raison d'une malle de taille trop réduite avec un seuil important pour entrer les bagages.

Moteur très à l'aise... sur route
Le moteur 1,6 dCi 160 à double turbo est puissant… sur le papier. En ville, il souffre en effet de sa cylindrée réduite et de son creux à bas régime. Certes, on ne cale pas au démarrage, puisqu'une boîte à double embrayage EDC d'origine allemande Getrag, très douce, est en série. Mais, le temps de réponse à basse vitesse agace. Et, du coup, si on accélère trop, des petites réactions brutales se manifestent. Sinon, sur route et autoroute, rien à redire. La voiture se montre vivante et brillante. Mais ce moteur aura du mal à séduire à l'export, face aux 2,0 ou 2,2 de la concurrence.
La Talisman est clairement sous-motorisée. Et encore s'agit-il du diesel le plus puissant proposé. On redoute le 1,6 dCi 130 et surtout le 1,5 dCi 110. Pourquoi pas un 80 chevaux pendant qu'on y est? La boîte n'appelle pas la critique, avec une bonne réactivité. Ce petit moteur a au moins du bon sur le plan des consommations. Nous avons avalé 7 litres de gazole à peine aux cents durant l'essai, une valeur très intéressante pour la catégorie.

Châssis ultra-dynamique
Renault a concocté un châssis efficace. C'est le point fort de la voiture. Une merveille d'efficacité. Cette grosse voiture se conduit comme une Clio RS sur route sinueuse. Avec une précision exemplaire. Et ce, grâce en grande partie aux quatre roues directrices "4 Control". En clair: les roues arrière braquent aussi - très faiblement toutefois, de 2,7 degrés maximum -, dans le même sens que l'avant. Sauf en manœuvres, où elles tournent en sens inverse pour faciliter les créneaux. La voiture tourne plus court. Certes, dans les parkings, il n'y a pas de miracle avec un tel gabarit. Mais, au moins, les manœuvres sont-elles facilitées. Au global, le bilan est très favorable, mais le système demande beaucoup d'habitude, pour ne pas se laisser surprendre par les réactions en plein virage ! Personnellement, nous ne sommes pas totalement convaincus par un système qui ne permet guère de sentir parfaitement les réactions de la voiture. Mais, sécurité, sérénité et plaisir se combinent quand même fort plaisamment.
Facturé 1.700 euros sur la version Intens mais livré d'office sur la Talisman Initiale Paris, le Pack "4 Control" combine le braquage des roues arrière avec un amortissement piloté. Le mode "Perso" du système "Multi-Sense" est le plus adéquat. Vous pouvez alors choisir le réglage de chaque fonction, indépendamment. On peut ainsi combiner la loi d'amortissement la plus souple avec la direction la plus ferme et les passages de vitesses les plus réactifs. Mais, il faut dire que, sans toute cette batterie technologique, une simple Peugeot 508 fait quasiment aussi bien! Le châssis est servi également par un remarquable freinage. La Talisman offre un agrément de conduite de haut niveau.

Inconfort inacceptable sur une limousine
Ce châssis est hélas gâché, voire massacré… par une monte pneumatique aberrante. Laurens van den Acker aime les énormes roues et les pneus à flancs ultra-minces qu'il trouve esthétiquement seyants. La Talisman Initiale Paris, la plus luxueuse, arbore donc une monte 40R19 de sportive, qui la rend totalement inconfortable! Cette monte va en France de pair, hélas, avec le "4 Control". Un choix marketing ridicule. D'autant plus qu'en Belgique, on peut opter pour des 45R18 un peu moins durs.... A quand des roues 100% jantes sans gomme, tant qu'on y est?
Sortie de l'autoroute, la voiture vibre, tressaute, même en réglant la suspension sur le mode "confort". C'est le défaut numéro un du véhicule. Pavés, déformations, bandes rugueuses, ralentisseurs, secouent brutalement. Paradoxal et inacceptable sur une telle limousine, dont la vocation première est de transporter dans un univers ouaté ministres, hauts fonctionnaires et dirigeants d'entreprise obligés de rouler dans une voiture française. Les martèlements dans le volant sont tels sur mauvaise route qu'on a même du mal à garder les mains dessus. Absurde!
Seule solution: opter pour une finition Zen, moins équipée, qui se prive du "4 Control" et offre une ambiance intérieure ordinaire et lugubre. Mais, au moins, on est moins secoués avec des pneus moins extrémistes. Les 40R19 de notre modèle de test sont en outre extrêmement sonores, tout comme les suspensions. C'est d'autant plus dommage que Renault a par ailleurs bien travaillé les sifflements aérodynamiques, le grondement du diesel et les crissements de mobilier. Enfin, sachez que cette monte pneumatique est fragile, très sensible au moindre coup de trottoir. Avec un coût de remplacement prohibitif! Bref, une mode risible... sauf pour les occupants maltraités.

Des prix concurrentiels
La gamme démarre à 27.900 euros avec un micro-moteur peu recommandable. Avec le dCi 130, allié à une boîte à double embrayage, une version Zen à 32.700 euros semble la plus intéressante, malgré sa puissance insuffisante et une présentation austère. Mais l'équipement suffit et il y a des pneus normaux au programme.
L'Intens dCi 160 est un tantinet mieux motorisée, mais n'apporte pas grand-chose en équipement, sinon... des sièges en tissu-skaï (oui, oui, du plastique!) inadmissibles. Elle s'affiche à 36.500 euros. L'Initiale Paris est la plus chic. Mais son raffinement se paye. A 41.000 euros, son tarif risque d'être dissuasif, vu la piètre image de la marque au losange en haut de gamme. Mais, dans l'absolu, la voiture est très concurrentielle.

Manque de cohérence d'ensemble
La Talisman nous a déçus. Elle dispose d'un châssis exemplaire, presque trop efficace par rapport aux performances dont elle est capable. Mais elle est (un peu) sous-motorisée et, surtout, sa monte pneumatique se révèle trop éprouvante pour les vertèbres. Du coup, la voiture manque d'homogénéité et de cohésion. Renault doit immédiatement revoir ce point!
En outre, nous avons observé quelques négligences, comme le volant mal aligné. Il fallait le tourner vers la droite pour aller en ligne droite. La trappe à carburant était aussi mal positionnée. Et quelques "bugs" électroniques nous ont énervés (siège ne revenant pas en position initiale au démarrage, lumières intérieures s'allumant sans raison...). Certes, il s'agissait des premiers exemplaires produits, non destinés aux acheteurs. Souhaitons que le client n'ait pas ce genre de désagréments!
En tous cas, la Talisman est prévue pour une carrière internationale. Ce que les R25, Safrane, Laguna, n'avaient jamais connu. Produite à Douai (Nord), la grande berline sera aussi fabriquée ultérieurement à Busan en Corée, puis probablement à Wuhan en Chine. Un break arrivera prochainement, pour un surcoût de 1.200 euros.

Modèle d'essai: Renault Talisman dCi 160 EDC Initiale Paris: 41.000 euros
Puissance: 160 chevaux (diesel)
Dimensions: 4;85 mètres (long) x1,87 (large) x 1,47 (haut)
Qualités: châssis remarquable d'efficacité, boîte EDC très douce et réactive, consommations contenues, belle habitabilité, présentation luxueuse (Initiale Paris)
Défauts: monte pneumatique totalement inconfortable, bruits de roulement, moteur creux à bas régime, ergonomie complexe, quelques "bugs"
Concurrentes: Peugeot 508 Blue HDi 180 Féline: 40.900 euros; VW Passat TDi 190 DSG Carat : 41.040 euros; Skoda Superb TDi 190 DSG L&K: 41.190 euros


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