Les cours du maïs, du soja et du blé cotés à Chicago ont progressé durant la semaine, portées par une série de hausses du marché du pétrole qui ont fait oublier de mauvaises ventes à l'export et les nouvelles venues d'Amérique latine et de Russie. "En bruit de fond, on a tous les autres marchés, ceux d'actions et du pétrole surtout, qui viennent soutenir le moral des acheteurs de produits agricoles", car "on y voit un baromètre de la demande en matières premières", a commenté Bill Nelson, chez Doane Advisory Services. Chez Ag Watch Market Advisors, Dewey Strickler a souligné pour sa part que l'actualité agricole restait plutôt mince, et risquait de le rester jusqu'à la publication le 31 mars du rapport du ministère de l'Agriculture sur les intentions de semis. "Pour l'instant, les gourous attendent une petite augmentation des surfaces cultivées en maïs et en soja ce printemps, mais cela pourrait changer, car ni le maïs ni le blé n'offrent beaucoup mieux qu'une rentabilité juste à l'équilibre", a noté M. Strickler. Durant la semaine écoulée, et jusqu'à la nette hausse de vendredi mise sur le compte de l'embellie du côté du pétrole, les cours du maïs et du soja ont surtout évolué au gré des informations sur la météo en Amérique latine, alors que la récolte de soja vient de commencer au Brésil, à un rythme plus lent qu'habituellement. "Jusqu'en janvier on avait cru que l'Argentine aurait suffisamment de pluie, mais maintenant, ils sont un peu à court d'humidité, et les prévisions n'annoncent que très peu de précipitations", a noté M. Nelson. Au Brésil, "on estime que 30% de la récolte (de soja) est en mauvais ou très mauvais état", a noté pour sa part M. Strickler, en notant toutefois que les experts continuent à prévoir une récolte record. Mais ces facteurs de hausse ont été contrebalancés par l'annonce jeudi que la Chine annulait une commande de 395.000 tonnes de soja, ce qui a jeté un froid sur l'ensemble du secteur, avant que le moral revienne vendredi.
Confusion sur le blé Globalement, "la Chine est le principal acteur côté demande et elle aura bientôt beaucoup de soja à acheter en Argentine et au Brésil", un facteur négatif supplémentaire pour les cours américains, a noté pour sa part Jack Scoville, chez Price Futures Group. En début de semaine, les chiffres sur les cargaisons prêtes à l'expédition avaient déjà révélé que leur rythme avait chuté de 45% par rapport au pic de novembre. Les chiffres sur les ventes à l'exportation parus vendredi, avec un jour de retard en raison de la tempête de neige qui a paralysé Washington en début de semaine, n'ont apporté aucune surprise et n'ont donc pas influencé le marché, selon M. Nelson. Le blé, quant à lui, a connu une semaine en dents de scie, au gré principalement des informations contradictoires venues de Russie sur le maintien ou la suppression d'une taxe à l'exportation, destinée à dissuader des ventes particulièrement peu rentables en ce moment vu la chute du rouble. "La situation est très confuse et a apporté beaucoup de volatilité, car la Russie est très importante sur le marché mondial" du blé, a souligné M. Nelson. Dewey Strickler a noté quant à lui que la dormance semblait bien se dérouler tant aux Etats-Unis qu'en Ukraine et en Russie, mais que les ventes à l'étranger restaient poussives. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, le contrat le plus actif, a terminé la séance vendredi à 3,7200 dollars, contre 3,7025 dollars à la clôture du 22 janvier, soit une évolution de 0,47%. Le boisseau de blé pour mars, également le plus actif, valait 4,7925 dollars contre 4,7550 une semaine plus tôt (+0,79%). Le boisseau de soja pour même échéance, là encore le plus échangé, coûtait 8,8225 dollars contre 8,7650 vendredi dernier (+0,66%).