La liste soutenue par les principaux partis politiques libanais, dont le Courant du futur de Saad Hariri, a remporté dimanche les élections municipales à Beyrouth. Elle y affrontait un mouvement indépendant qui entendait s'appuyer sur le mécontentement des Libanais. Selon la presse locale, la liste "les Beyrouthins", conduite par Djamal Itani a remporté l'élection malgré une très faible participation d'à peine plus de 20%. Les résultats définitifs doivent être communiqués dans la journée de lundi. Les élections municipales organisées dimanche étaient les premières au Liban depuis six ans. Les législatives prévues en 2013 ont été repoussées à deux reprises en raison de l'instabilité politique alimentée par le conflit syrien. La liste "les Beyrouthins" était soutenue par les principaux courants politiques libanais à l'exception du Hezbollah chiite. Elle faisait face à la liste "Beirut Madinati", un mouvement qui s'appuie sur le mécontentement des Libanais devant les divisions d'une classe politique minée par ses rivalités internes et qui ne parvient pas même à s'entendre sur certaines décisions de base, comme par exemple l'endroit où déverser les ordures ménagères. Les Libanais ont voté dimanche pour les élections municipales, premier scrutin depuis six ans. Il s'agit aussi d'un test pour la société civile, qui affronte pour la première fois la classe politique traditionnelle accusée de corruption et d'incompétence.
Sans président depuis 2 ans Il s'agit des premières élections nationales organisées depuis 2010 dans un pays sans président depuis deux ans, sans nouveau Parlement depuis 2009, et qui est paralysé par des divisions politiques exacerbées par le conflit en Syrie voisine. La grande nouveauté est l'apparition d'une liste formée de 24 candidats indépendants, "Beirut Madinati" ("Beyrouth est ma ville", en arabe). Elle défie celle des politiciens traditionnels comme l'ex-Premier ministre Saad Hariri, dont le parti domine généralement la municipalité de Beyrouth. "Même si un seul candidat de Beirut Madinati gagne ce sera une victoire pour la société civile. Nous en avons marre de cette classe politique corrompue", a déclaré Elie, un employé de 43 ans, au sortir d'un bureau de vote à Beyrouth. Le taux de participation était beaucoup plus important qu'à Beyrouth dans les deux gouvernorats de la Békaa où le Hezbollah est très influent, avoisinant les 50% selon le ministère de l'intérieur.
"Crise des ordures" Jusqu'à présent, les listes pour les municipales étaient concoctées par les partis traditionnels souvent dirigés par d'anciens seigneurs de la guerre civile (1975-1990). Les mouvements de la société civile ont pris de l'ampleur après la "crise des ordures" qui a exposé au grand jour en 2015 l'inaction des dirigeants, dénoncée dans des manifestations non partisanes inédites.
Nouvelle liste La grande nouveauté de cette élection est l'apparition d'une liste formée de 24 candidats indépendants, "Beirut Madinati" ("Beyrouth est ma ville", en arabe). Elle défie celle des politiciens traditionnels comme l'ex-Premier ministre Saad Hariri, dont le parti "Courant du Futur" domine généralement la municipalité de Beyrouth. Les mouvements de la société civile, qui ont rarement su s'imposer dans l'arène politique libanaise, ont pris de l'ampleur après la "crise des ordures". Elle a exposé en 2015 au grand jour l'inaction des dirigeants, dénoncée dans des manifestations non partisanes inédites. "Beirut Madinati" est une liste composée d'employés, d'enseignants, de journalistes, de pêcheurs et d'artistes comme la célèbre réalisatrice Nadine Labaki ('Caramel', 'Et maintenant on va où?'). Elle espère bousculer l'élite et s'attaquer aux problèmes minant la vie quotidienne dans un pays où les familles politiques se partagent les postes depuis son indépendance de la France en 1943.
Localité d'origine Les municipales ont lieu tous les six ans. Jusqu'à présent, les listes étaient concoctées par les partis dirigés le plus souvent par d'anciens seigneurs de la guerre civile, qui déchira le pays entre 1975 et 1990. Environ 476 000 électeurs sont enregistrés dans la capitale, qui compte 1,8 million d'habitants. En raison du système électoral, qui prévoit que chaque citoyen doit voter dans la localité d'origine de ses ancêtres, de nombreux habitants de la capitale ne sont pas inscrits sur les listes à Beyrouth.