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La mobilisation continue contre la loi travail en France : Le gouvernement à la recherche d'une sortie de crise
Publié dans Le Maghreb le 28 - 05 - 2016

La contestation contre la loi travail est restée forte jeudi partout en France avec une multiplication des blocages, des arrêts de travail et des manifestations parfois émaillées de violences, tandis que le gouvernement est toujours à la recherche d'une sortie de crise.
A un peu plus de deux semaines de l'Euro de football et face aux effets du conflit sur l'économie, le Premier ministre Manuel Valls a jugé inacceptable de bloquer un pays et de s'en prendre ainsi aux intérêts économiques de la France.
Cette 8e journée d'action nationale, à l'appel de sept syndicats (CGT-FO-Solidaires-FSU-Unef-Fidl-UNL), a rassemblé à Paris de 18 000 à 19 000 personnes selon la police (contre 14 000 jeudi dernier), 100 000 selon FO et la CGT.
Sans compter les milliers de salarié sur les barrages et les grévistes qui occupent leur entreprise, la CGT a recensé dans tout le pays près de 300 000 manifestants (400 000 jeudi dernier). Les autorités en ont dénombré 153 000.
Parmi les villes mobilisées: Toulouse (6 000 selon la police, 20.000 selon les organisateurs), Bordeaux (3 000 à 13 000), le Havre (7 400 à 30 000), Clermont-Ferrand (1 550 à 7 000), Saint-Nazaire (2 500 à 4 500), Rouen (3 300 selon la police), Lyon (3 000) ...
De nouveaux incidents ont éclaté dans la capitale, des manifestants cagoulés ont brisé des vitrines, dégradé des véhicules, lancé des projectiles et poussé un chariot de supermarché enflammé vers des policiers, qui ont répliqué en tirant des gaz lacrymogènes. 36 personnes y ont été interpellées - 77 au total dans l'Hexagone-, selon le ministère de l'intérieur et la préfecture de police..
A Rennes, où de 3 500 (police) à 8 000 personnes (FO) ont manifesté, le trafic SNCF a été interrompu près d'une heure après une invasion des voies.
A Nantes, une manifestation, interdite par la préfecture, a rassemblé au moins 1.300 personnes. Les forces de l'ordre, cibles de jets de projectiles, ont fait usage de grenades lacrymogènes et de lances à eau. Deux agences bancaires et des abribus ont été endommagés.
A Caen, après une manifestation autorisée avec 2 000 à 7 000 participants, trois personnes ont été interpellées lors d'une manifestation sauvage.

'Tout le monde déteste le PS'
Une vidéo diffusée par 14actu a montré un manifestant à terre recevant des coups de matraque et de pied de la part d'un policier. Selon ce site d'information locale, le directeur de la sécurité publique a invoqué la légitime défense après des jets de projectiles sur des policiers.
A Lille (2 100 à 10 000 personnes), les slogans “Tout le monde déteste le PS” prenaient le pas sur les chants anti-policiers.
Inédite sous un gouvernement socialiste depuis 1981, la mobilisation entamée le 9 mars, est montée d'un cran depuis le week-end dernier, avec l'entrée en lice des salariés des sites pétroliers et des difficultés d'approvisionnement en carburant. Quatorze dépôts ont été débloqués sans incident, selon l'Intérieur.
Principal point de crispation: l'article 2 du projet qui consacre la primauté aux accords d'entreprise dans l'aménagement du temps de travail, une ligne rouge pour les syndicats qui redoutent le dumping social.
La confusion face à des discours contradictoires dans la majorité et le gouvernement a été exacerbée jeudi lorsque Manuel Valls a recadré en direct son ministre des Finances Michel Sapin, réaffirmant qu'il ne toucherait pas à l'article 2. Depuis le Japon, François Hollande lui a donné raison.
Le leader de la CGT Philippe Martinez a ironisé, estimant que le président Hollande n'avait plus la majorité. L'Ouest a été à nouveau très touché. Le blocage de la zone aéroportuaire de Nantes durant une grande partie de la journée, devait reprendre vendredi à 4h00, selon la CGT Airbus Nantes. Egalement en Loire-Atlantique, la raffinerie Total de Donges était à l'arrêt complet depuis jeudi, d'après la CGT.
A Cherbourg, fief du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, l'usine de sous-marins nucléaires du groupe DCNS (2 000 salariés) a été totalement bloquée jusqu'en début d'après-midi.
En marge du mouvement, un syndicaliste CGT a été tué à Cherbourg et un autre grièvement blessé dans un accident de la route. A Fos-sur-Mer, un manifestant a été sérieusement blessé par un véhicule qui a voulu forcer un barrage CGT, et deux manifestants ont été blessés à Vitrolles par un chauffeur de poids lourd. Ce dernier, pris à parti par les manifestants, a été molesté avant l'intervention des forces de l'ordre, puis hospitalisé et placé en garde à vue.
Neuf centrales nucléaires, sur les 19 du parc français, ont connu des baisses de production, selon la CGT, mais la grève n'entraînait pas de problème d'approvisionnement électrique, a assuré RTE, gestionnaire du réseau national à haute tension.
Peu de perturbations à la SNCF également (10,6% de salariés en grève, selon la direction).
Avec six raffineries sur huit à l'arrêt ou au ralenti et environ un cinquième des quelque 11 500 stations-service en rupture partielle ou totale d'approvisionnement, les sites pétroliers retenaient toute l'attention du gouvernement. Manuel Valls recevra les acteurs du secteur samedi.
Selon un sondage Ifop pour RTL, six Français sur dix estiment le mouvement contre la loi travail justifié. Selon une autre enquête Tilder/LCI/Opinionway, 66% pense que le gouvernement doit retirer la loi Travail.

Les opposants jouent leur va-tout
Grèves et manifestations, pénurie de carburants, fronde étendue aux ports et aux centrales nucléaires: les opposants à la réforme du travail en France jouent leur va-tout pour tenter de faire plier le gouvernement socialiste en proie à la confusion.
Sous pression pour éviter une paralysie du pays à deux semaines de l'ouverture de l'Euro-2016 de football, le Premier ministre Manuel Valls a évoqué jeudi la possibilité de modifications au texte. Le chef du gouvernement a en revanche répété son refus de renoncer à cette dernière réforme clé du quinquennat du président François Hollande.
Il a aussi exclu de revenir sur son article le plus contesté, qui assouplit la législation sur le temps de travail en favorisant les accords d'entreprises, recadrant son ministre des Finances Michel Sapin qui venait d'avancer cette hypothèse.
Manuel Valls n'a pas dissipé pour autant le sentiment de confusion au sein de l'exécutif, en refusant de spécifier les changements acceptables pour lui. Il a expliqué rester volontairement vague parce que je n'en sais rien!.
En pointe de la fronde, les syndicats contestataires CGT et FO ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation jeudi, la huitième depuis mars, pour exiger le retrait de la loi Travail, qu'ils accusent de détruire les droits des salariés.
Les 19 centrales nucléaires de France, qui délivrent 75% de l'électricité du pays, étaient en grève et 10 d'entre elles ont diminué leur production, selon la CGT, qui prône la généralisation du conflit.
Dans la journée, on va devoir importer de l'électricité, a affirmé une porte-parole du syndicat. Mais RTE, gestionnaire du réseau à haute tension, a assuré n'avoir pas de problème d'alimentation électrique. La production électrique est assurée pour nos clients et il y a toujours une équipe minimale pour faire tourner une centrale, a aussi indiqué EDF, le géant public de l'électricité qui exploite le parc nucléaire hexagonal.
Ce n'est pas la CGT qui peut bloquer le pays, ce n'est pas la CGT qui peut imposer un texte de loi, a répété Manuel Valls, fustigeant à nouveau l'irresponsabilité du syndicat.
Ce pays se meurt parfois de ses conservatismes, de son impossibilité à réformer, a déploré le Premier ministre estimant que la France se trouvait à un moment crucial. Au lendemain d'une rare éclaircie pour le gouvernement, avec l'annonce d'une baisse du chômage pour le deuxième mois de suite en avril, il a mis en garde contre le risque de voir le conflit peser à terme sur l'économie française.

Les transports névralgiques
Le durcissement de la fronde contre la loi travail, avec le blocage des sites pétroliers, a amené la France à puiser dans ses réserves stratégiques de carburants, à hauteur de trois jours sur 115 disponibles.
Manuel Valls n'a pas exclu une réquisition d'employés dans les cinq raffineries au ralenti ou à l'arrêt, sur les huit du pays.
Un léger mieux se dessinait dans l'approvisionnement des près de 12 000 stations-service du pays. Une sur cinq affichait une rupture totale ou partielle de carburants, contre un tiers la veille. Dans l'ouest, les autorités ont levé un rationnement instauré depuis six jours dans 19 départements.
Toutefois, l'acheminement du pétrole restait compliqué du fait d'arrêts de travail dans la plupart des ports, selon la CGT, et les files d'attente persistaient à la pompe.
Malheureusement, on subit et on ne peut pas faire autrement. Si on n'a pas d'essence, on ne peut pas travailler, c'est compliqué, se lamentait Pierre Jata, un automobiliste parvenu à faire le plein à une station de l'ouest de Paris juste avant qu'elle ne se trouve à sec. La fronde touche aussi les transports, mais les perturbations étaient limitées jeudi dans les chemins de fer, comme dans le trafic aérien où 15% des vols ont été annulés à l'aéroport parisien d'Orly. Le secteur est névralgique à l'approche de l'Euro-2016, qui va drainer vers la France des dizaines de milliers de supporters. D'autres grèves y sont déjà programmées, notamment deux mouvements illimités dans les transports parisiens à partir du 2 et du 10 juin, jour d'ouverture de la compétition.
Une neuvième journée d'action nationale est également prévue le 14 juin.
Les opposants à la loi Travail ont multiplié depuis mars les manifestations, émaillées de violences. Après un essoufflement en avril, la mobilisation a repris de la vigueur la semaine dernière avec 130 000 à 400 000 personnes dans les rues.
Le texte, que le gouvernement a fait passer en force au Parlement faute de majorité, ambitionne de déverrouiller le marché du travail, alors que le taux de chômage français avoisine 10%.

L'Etat appelé à veiller au respect du droit
L'ensemble des organisations patronales a appelé mercredi l'Etat à veiller au respect du droit, le patron du Médef Pierre Gattaz a même dénoncé les blocages comme des méthodes irresponsables contre une loi travail qui ne servira à rien en l'état.
La surenchère actuelle dépasse le cadre acceptable d'un mouvement de contestation, écrivent dans un communiqué commun le Medef (première organisation patronale), la CGPME (petites et moyennes entreprises), mais aussi la FNSEA (agriculteurs), l'Udes (économie sociale et solidaire), l'Unapl (professions libérales) et l'UPA (artisans).
La violence des propos et des actes ne sont pas admissibles. Si la grève est un droit, il y a également un droit de la grève qui ne peut avoir pour seule finalité de semer le désordre, ajoutent les organisations, alors que la fronde sociale contre la loi Travail affecte l'énergie et les transports, mais aussi la production d'électricité.
Face à cette situation, il appartient à l'Etat de veiller au respect du droit et de prendre les mesures permettant de garantir l'intérêt général, la liberté de travailler et de circuler librement, poursuivent les signataires de cet appel, inquiets des conséquences de la grève pour les entreprises.
Tous ces blocages pour une loi qui ne sert pas à grand-chose dans l'état où elle est, c'est doublement stupide, a déploré le président du Medef, qui estime que le texte actuellement en discussion ne servira à rien pour l'emploi.
M. Gattaz a appelé dans la foulée le gouvernement à redresser la loi de travail. Il faut qu'elle retrouve son ambition d'origine qui est de créer de l'emploi, a-t-il assuré, regrettant les changements qu'elle a subie depuis sa présentation. Les grèves dans les transports et les difficultés d'approvisionnement en carburant commencent à impacter l'activité économique dans notre pays. Certaines entreprises tournent au ralenti, les plus fragiles d'entre elles voyant même leur existence menacée, s'alarment les organisations patronales.
Nous en appelons à la responsabilité collective de chacun pour que les outrances au service d'intérêts particuliers ne mettent pas en danger ce bien commun que sont les entreprises françaises, ajoutent-elles. Plusieurs d'entre elles, dont le Medef, avaient déjà appelé lundi à mettre fin aux blocages des raffineries et dépôts de carburants, pour garantir aux salariés et aux entrepreneurs leur capacité à travailler.


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