Le pasteur Evan Mawarire, leader du mouvement de contestation contre le président zimbabwéen Robert Mugabe, a été libéré mercredi soir à Harare, à la suite d'une décision de justice rejetant les charges de tentative de renversement du gouvernement qui pesaient sur lui. A la sortie du tribunal, Evan Mawarire, qui arborait un drapeau zimbabwéen, devenu le nouveau symbole de la résistance, a été accueilli par des centaines de ses partisans en délire. Peu avant, le juge avait déclaré que la détention (du pasteur) était refusée. Le parquet a essayé d'introduire de graves chefs d'accusation de renversement du pouvoir, a expliqué aux journalistes l'avocat du pasteur, Harrison Nkomo. Evan Mawarire n'a pas été informé de ces charges avant d'être présenté devant la justice, alors que la procédure exige qu'il l'ait été au poste de police, a-t-il ajouté. C'est la raison pour laquelle le juge a refusé la détention sur la base de ces charges, a-t-il encore dit. Le pasteur baptiste de 39 ans, inconnu du grand public il y a encore quelques mois, s'est rapidement fait un nom en postant en avril sur internet une vidéo où il dénonçait l'incurie du gouvernement Mugabe qui a plongé le pays dans une grave crise économique depuis le début des années 2000. Il fait partie des organisateurs de la grève générale du 6 juillet, qui avait été bien suivie, et avait de nouveau appelé à la paralysie du pays cette semaine, mercredi et jeudi. La mobilisation a cependant été très faible mercredi.