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Face à la nouvelle révolution économique mondiale, quelle transition énergétique pour l'Algérie
Publié dans Le Maghreb le 13 - 11 - 2016

Professeur des Universités, expert International Dr Abderrahmane MEBTOUL
Cette présente analyse est une synthèse de nombreuses contribuions parues au niveau national et international sur la transition énergétique. La rencontre initiée par le FCE est une bonne initiative mais n'apprendra pas grand-chose au gouvernement et aux décideurs du pays qui ont été destinataires de nombreux rapports sur ce sujet parallèlement la contribution de nombreux experts (1).
Il faut passer des discours aux actes. En effet , tenant compte de l'évolution des coûts croissants, des nouvelles mutations énergétiques mondiales et de la concurrence de nouveaux producteurs, des exportations et de la forte consommation intérieure induits par de nouveaux investissements dans le doublement des capacités des centrales électriques qui fonctionneront à partir des turbines de gaz, favorisé par des bas prix, l'Algérie sera importatrice de pétrole dans 10/ans et de gaz conventionnel dans 15 ans. D'où l'importance, dès maintenant, de prévoir la transition énergétique.

1.- Cerner le concept de la transition énergétique
La transition pouvant être définie comme le passage d'une civilisation humaine construite sur une énergie essentiellement fossile, polluante, abondante, et peu chère, à une civilisation où l'énergie est renouvelable, rare, chère, et moins polluante ayant pour objectif le remplacement à terme des énergies de stock (pétrole, charbon, gaz, uranium) par les énergies de flux (éolien, solaire, biomasse). Le pic pourrait selon l'Institut français du pétrole et des énergies nouvelles, se situer vers 2015-2025 pour le pétrole, 2025-2045 pour le gaz et 2100 pour le charbon. Le développement actuel de l'extraction d'énergies fossiles dites " non conventionnelles ", telles que les gaz de schistes ou le pétrole off-shore profond, peuvent repousser le pic, sans pour autant modifier le caractère épuisable de ces ressources. D'une manière générale, l'énergie est au cœur de la souveraineté des Etats et de leurs politiques de sécurité allant parfois à provoquer des guerres. Les avancées techniques (GNL-gaz naturel liquéfié, gaz de schiste, amélioration des performances d'exploitation de gisements d'hydrocarbures) couplées aux dynamiques économiques modifient les rapports de force à l'échelle mondiale et affectent également les recompositions politiques à l'intérieur des Etats comme à l'échelle des espaces régionaux. Aussi s'agit-il de cerner le concept de transition énergétique impliquant de bien répondre aux questions essentielles.
Premièrement, si l'humanité généralisait le mode de consommation énergétique des pays riches, il nous faudrait les ressources de 4 ou 5 planètes d'où l'urgence d'une adaptation pour un nouveau modèle de consommation.
Deuxièmement il faut être réaliste et d'éviter une vision unilatérale car les fossiles classiques demeureront encore pour longtemps la principale source d'énergie. Aussi, la transition énergétique doit être fondée sur deux principes : premièrement, sur la sobriété énergique (efficacité énergétique), impliquant la maîtrise de la demande, la sensibilisation, mais aussi la formation pour forger de nouveaux comportements et donc un changement de culture. C'est-à-dire qu'il faut agir sur la réduction des besoins énergétiques en amont en augmentant l'efficacité des équipements et de leurs usages (par exemple nouveaux procédés pour le BTPH pour des économies en énergie, rénovation des bâtiments existants, idem pour l'ensemble du transport un des plus gros consommateurs de fossiles classiques. Deuxièmement, cela renvoie au MIX énergétique qui nécessitera d'adapter le réseau électrique aux nouveaux usages, supposant un nouveau réseau de distribution adapté aux nouvelles productions et de consommations pour garantir la continuité de fourniture et au meilleur prix.
Troisièmement la transition énergétique renvoie à d'autres sujets que techniques, posant la problématique sociétale, autant que la fiscalité énergétique influant sur le choix des allocations des ressources et ayant un impact sur la répartition du revenu par catégories socio professionnelles. ). Il ne suffit pas de faire une loi car le déterminant c'est le socle social Cela pose la problématique d'un nouveau modèle de croissance : tous les secteurs économiques, tous les ménages sont concernés : transport, BTPH ; industries, agriculture. Les choix techniques d'aujourd'hui engagent la société sur le long terme. Il ne faut pas être pessimiste devant faire confiance au génie humain. Le passage de l'ère du charbon à l'ère des hydrocarbures ce n'est pas parce qu'il n'y avait plus de charbon, et demain d'autres sources d'énergie. Cela est due aux nouveau procédés technologiques qui produit à grande échelle ont permis de réduire les coûts ce que les économistes appellent les économies d'échelle influant d'ailleurs sur la recomposition du pouvoir économique mondial et sur les gouvernances locales. Dès lors la transition énergétique suppose un consensus social car la question fondamentale est la suivante : cette transition énergétique, combien ça coûte, combien ça rapporte et qui en seront les bénéficiaires ?

2.- Quelles actions pour l'Algérie face à la transition énergétique ?
Pour l'Algérie, le constat en 2013 est que 96% de l'électricité est produite en Algérie à partir du gaz naturel, 3% à partir du diesel (pour les régions isolées du sud), 1% à partir de l'eau et que face aux contraintes , il y a une prise de conscience qui fait que le gouvernement axe sa stratégie pour une transition énergétique maîtrisable autour de cinq axes privilégiant un bouquet énergétique , devant privilégier le transfert de savoir-faire managérial et technologique , un partenariat gagnant/gagnant qui pourrait se réaliser dans le cadre du co-développement.
Le premier axe est d'améliorer l'efficacité énergétique car comment peut -on programmer 2 millions de logements selon les anciennes normes de construction exigeant de fortes consommation d'énergie alors que les techniques modernes économisent 40 à 50% de la consommation ? . Par ailleurs s'impose une nouvelle politique des prix ( prix de cession du gaz sur le marché intérieur environ un dixième du prix international occasionnant un gaspillage des ressources qui sont gelées transitoirement pour des raisons sociales. A cet effet, une réflexion doit être engagée par le gouvernement algérien pour la création d'une chambre nationale de compensation, que toute subvention devra avoir l'aval du parlement pour plus de transparence, chambre devant réaliser un système de péréquation, segmentant les activités afin d'encourager les secteurs structurants et tenant compte du revenu par couches sociales, impliquant une nouvelle politique salariale.
Le second axe, l'Algérie a décidé d'investir à l'amont pour de nouvelles découvertes. Mais pour la rentabilité de ces gisements tout dépendra du vecteur prix au niveau international et du coût, pouvant découvrir des milliers de gisements non rentables , posant le problème de la rentabilité des 100 milliards de dollars annoncés il ya une année par le ministère de l'Energie.
Le troisième axe est le développement des énergies renouvelables. Quant à la production d'électricité à partir des énergies renouvelables en Algérie, devant combiner le photovoltaique et le thermique, dont le coût de production mondial a diminué de plus de 50% et il le sera plus à l'avenir, elle est très faible . Or, avec plus de 3 000 heures d'ensoleillement par an, l'Algérie a tout ce qu'il faut pour développer l'utilisation de l'énergie solaire, ou presque. Le soleil tout seul ne suffit pas. Il faut la technologie et les équipements pour transformer ce don du ciel en énergie électrique. La production à grande échelle permettrait de réduire substantiellement les coûts tout en favorisant à l'aval une multitude de PMI-PME, renforçant le tissu industriel à partir des énergies propres (industries écologiques). La promotion des énergies renouvelables suppose des moyens financiers importants en investissement et en recherche-développement. Le fonds technologique pour les énergies renouvelables décidé en Conseil des ministres dont le taux est passé de 0,5% à 1% de la rente des hydrocarbures devrait être revu à la hausse à 3% minimum afin de pouvoir permettre le soutien entre le tarif garanti permettant la rentabilité de l'investissement. Grâce aux recettes d'hydrocarbures alimentant ce Fonds, l'Algérie peut éviter de faire supporter ces investissements sur le consommateur à revenus faibles, à l'instar de l'Allemagne où la différence entre le prix garanti et celui du marché, est reportée sur les factures des consommateurs via une surtaxe, suite à sa décision de sortir du nucléaire d'ici à 2022. L'Algérie a réceptionné en mi-juillet 2011 la centrale électrique hybride à Hassi R'mel, d'une capacité globale de 150 MW, dont 30 MW provenant de la combinaison du gaz et du solaire. Cette expérience est intéressante.
La combinaison de 20% de gaz conventionnel et 80% de solaire me semble être un axe essentiel pour réduire les coûts et maîtriser la technologie. ? cet effet, le CREG (l'agence de régulation) a annoncé la publication de décrets destinés à accompagner la mise en œuvre du programme algérien de développement des énergies renouvelables. Des mesures incitatives sont prévues par une politique volontariste à travers l'octroi de subventions pour couvrir les surcoûts qu'il induit sur le système électrique national et la mise .en place d'un fonds national de maîtrise de l'énergie (FNME) pour assurer le financement de ces projets et octroyer des prêts non rémunérés et des garanties pour les emprunts effectués auprès des banques et des établissements financiers. Le programme algérien consiste à installer une puissance d'origine renouvelable de près de 22 000 MW dont
12 000 MW seront dédiés à couvrir la demande nationale de l'électricité et 10 000 MW à l'exportation. D'ici 2030, l'objectif de l'Algérie serait de produire, 30 à 40% de ses besoins en électricité à partir des énergies renouvelables. Le montant de l'investissement public consacré par l'Algérie à la réalisation de son programme de développement des énergies renouvelables, à l'échéance 2030,qui était au départ fixé à 6O milliards de dollars s'élèverait, selon le ministère de l'énergie, à 100 milliards de dollars. Le problème pour l'Algérie; aura-t-elle les capacités d'absorption, la maitrise technologique pour éviter les surcouts, la maitrise du marché mondial et ne sera-t-il pas préférable de réaliser ces projets dans le cadre d'un partenariat public privé national, international et pourquoi pas dans le cadre de l'intégration de l'Afrique du Nord , pont entre l'Europe et l'Afrique, marché naturel du Maghreb et de l'Europe, continent à enjeux multiples qui horizon 2O3O/2040, tirera la croissance de l'économie mondiale.
Le quatrième axe, l'Algérie compte construire sa première centrale nucléaire en 2025 pour faire face à une demande d'électricité galopante, a affirmé le 19 mai 2013 le ministre de l'énergie et des Mines, l'institut de génie nucléaire, créé récemment, devant former les ingénieurs et les techniciens en partenariat, qui seront chargés de faire fonctionner cette centrale. Les réserves prouvées de l'Algérie en uranium avoisinent les 29.000 tonnes, de quoi faire fonctionner deux centrales nucléaires d'une capacité de 1.000 Mégawatts chacune pour une durée de 60 ans, selon les données du ministère de l'énergie. La ressource humaine étant la clef à l'instar de la production de toutes les formes d'énergie et afin d'éviter cet exode de cerveaux massif que connait l'Algérie, le poste services avec la sortie de devises étant passé de 2 milliards de dollars en 2OO2 à 10/12 milliards entre 2O10/2015, dont une grande partie destinée au secteur des hydrocarbures, Sonatrach se vidant de sa substance, il convient de résoudre le problème récurrent des chercheurs du nucléaire( cela s'applique à l'ensemble des chercheurs) qui depuis des années demandent l'éclaircissement de leur statut, la revalorisation de leur rémunération et surtout un environnement propice par la levée des obstacles bureaucratiques qui freinent la recherche.
Enfin cinquième axe l'option du gaz de schiste introduite dans la nouvelle loi des hydrocarbures de 2013. En Algérie, devant éviter des positions tranchées pour ou contre, un large débat national s'impose, car on ne saurait minimiser les risques de pollution des nappes phréatiques au Sud du pays. L'Algérie étant un pays semi-aride, le problème de l'eau étant un enjeu stratégique au niveau méditerranéen et africain, doit être opéré un arbitrage pour la consommation d'eau douce, (les nouvelles techniques peu consommatrices d'eau n'étant pas encore mises au point, malgré le recyclage, quel sera le coût, fonction de l'achat du savoir-faire), un milliard de mètres cubes gazeux nécessitant 1 million de mètres cubes d'eau douce et être pris en compte les coûts (en plus de l'achat des brevets) devant forer plusieurs centaines de puits moyens pour un milliard de mètres cubes gazeux. Sans compter la durée courte de la vie de ces gisements et la nécessaire entente avec des pays riverains se partageant ces nappes.

3.- Pas de transition énergétique sans vision stratégique
Au préalable comme j'ai eu à l'affirmer dans bon nombre d'interviews internationaux, la sécurité des gisements est posée pour l'ensemble des gisements mondiaux, le terrorisme étant une menace planétaire supposant des actions de coordination sécuritaires des pays de la région notamment avec les tensions au Sahel. Pour une transition énergétique cohérente, il s'agira d'avoir une politique des prix cohérente ce qui renvoie au mode de gouvernance n'étant ni dans une économie de marché, ni dans l'ancienne économie administrée, toujours en transition depuis 1986. La détermination de la politique des tarifs est inséparable des mécanismes de répartition du revenu national et du modèle de consommation des différentes couches sociales. Il faudra mieux cibler ces subventions qui sont supportées par le trésor sans distinction de revenu. En Algérie existe un véritable paradoxe : la consommation résidentielle (riches et pauvres payent le même tarif ; idem pour les carburants et l'eau) représente 60% contre 30% en Europe et la consommation du secteur industriel 10% contre 45% en Europe montrant le dépérissement du tissu industriel, soit moins de 5% du produit intérieur brut. Ces subventions ne concernent pas seulement l'électricité, mais d'autres segments comme le prix du pain étant subventionnés depuis 1996, sans subventions, le prix de la baguette actuellement à 8,50-10 dinars - officiel - dépasserait 25 DA. Pour les carburants, selon le ministère de l'énergie et des Mines, le prix réel devrait fluctuer entre 60 et 80 DA le litre. La tarification de l'eau se pose à peu près dans les mêmes termes que les carburants. Sur la base du prix du gaz de 0,25 dollar le million de btu, le prix de revient de l'eau atteint 69 DA/m3 environ. Le prix facturé aux consommateurs varie en fonction des volumes consommés entre 16,20 DA/m3 et 24,70 DA/m3 pour les usages industriels, et entre 3,60 DA/m3 et 24,70 DA/m3 pour les usages domestiques. Le différentiel payé par l'état varie donc entre 34 et 53 DA environ par m3 consommé. Concernant le prix de l'électricité plafonné, Sonelgaz, suggère que le tarif devrait être revalorisé de 11% par an pour pouvoir financer ses investissements, induits par l'augmentation de la capacité de production, accusant un déficit structurel supporté par le trésor. Par ailleurs, la transition énergétique reposant sur un mix de production moins dépendant des énergies fossiles est concevable si sont identifiées des solutions économiquement compétitives ou proches de le devenir, neutres sur le plan climatique, génératrices d'emplois et bénéfiques sur le plan des échanges extérieurs. Il y a lieu de renforcer les interconnexions des réseaux et l'optimisation de leur gestion (smart grids) pour contribuer à l'efficacité énergétique, au développement industriel et à la croissance. Rentrant dans le cadre de la transition énergétique en vue de l'orientation vers un nouveau modèle de croissance, il y a lieu de favoriser l'émergence d'une industrie de l'énergie, au service de l'intégration économique, les avantages octroyés par l'?tat devant être fonction de ce taux. Dans ce cadre, il y a lieu de favoriser un partenariat public privé national et international afin de favoriser la concurrence, le monopole étant forcément des surcoûts. Les décisions dans le domaine de l'énergie engagent le long terme et la sécurité du pays au regard des priorités définies sur le plan politique (indépendance nationale, réduction des coûts, réduction des émissions climatiques, création d'emplois). Chaque décision majeure devra être préalablement analysée par le conseil national de l'?nergie, présidé par le président de la république, après un large débat associant des élus, la représentation syndicale, les milieux professionnels et des personnalités compétentes. Pour ce segment, la règle des 49/51%, reposant sur une vision idéologique dépassée, est inappropriée, devant prévoir d'autres mécanismes pour protéger la production nationale, inévitable à terme pour les filières non stratégiques (autres critères balances technologique et financière positive), pouvant certes attirer des investisseurs lorsque l'état algérien via la rente des hydrocarbures supporte les surcoûts, (mais jusqu'à quand. Enfin l'action climatique qui ne peut être conçue dans le cadre d'une Nation, impliquera une large concertation avec notamment les pays du Maghreb et de l'Afrique. D'une manière générale, pour le Maghreb dont l'Algérie, les ressources hydriques sont vulnérables aux variations climatiques. L'eau et sa gestion sont des problèmes conditionnant son avenir, le volume maximal d'eau mobilisable étant déficitaire d'ici à 2020 selon Femise (réseau euro-méditerranéen sur la région MENA. Dans la région du Maghreb, les effets négatifs toucheront la production de légumes dont les rendements diminueraient de 10 à 30 % et une baisse du blé à près de 40%. Ainsi, le changement climatique pourrait entraîner une véritable crise migratoire, l'or bleu, enjeu du XXIème siècle qui non résolu pouvant provoquer des guerres planétaires.

4.- La transition énergétique en Algérie, pose la problématique de l'approfondissement de la réforme globale
Il faut entrevoir d'autres perspectives et éviter cette mentalité rentière de vouloir tout reposer l'avenir d'un pays sur une rente éphémère. Je mets s en garde contre l'apparition d'un déséquilibre budgétaire permanent liée à la chute du prix du baril de pétrole du fait que l''équilibre budgétaire a requis des niveaux de prix des hydrocarbures supérieurs à 110 dollars le baril entre 2013/2015 et 87/90 dollars pour 2016. Ainsi les recettes budgétaires restent fortement dépendantes de celles, très volatiles, des hydrocarbures. L'Algérie en continuant dans cette voie suicidaire de dépenser sans compter a épongé fin 2016 le fonds de régulation des recettes et devra puiser dans ses réserves de change, en cas d'un cours de moins de 70 dollars , les restrictions d'importation ayant une limite du fait du dépérissement du tissu productif , l'actuelle politique industrielle reposant sur l'ère mécanique du passé( ciment-fer- montage de voitures de petites dimensions) étant incohérente face à la nouvelle révolution économique mondiale qui s'annonce ( voir le rapport 2016 du Wordl Economic Forum) . La situation serait intenable avec d'inévitables remous sociaux et politiques comme l'a montré l'expérience des impacts de la chute des cours des hydrocarbures en 1986 avec des ondes de chocs entre 1989/2000? L'Algérie a toutes les potentialités pour dépasser la situation difficile et réaliser sa transition économique et énergétique. Pour cela elle a besoin de s'adapter au nouveau monde, d'institutions durables et modernes et d'une vision claire sur son avenir et d'une vision stratégique. Comme je l'ai démontré il y a deux ans à Bruxelles à l'invitation du parlement européen, et je répéterai la même chose lors d' une conférence programmée le 08 décembre 2016 toujours à l'invitation parlement européen, le co-développement et le co-partenariat avec des partenaires étrangers peuvent être le champ de mise en œuvre de toutes les idées innovantes , l'avenir étant au sein des espaces euro-méditerranéens et euro-africains, l'Afrique continent d'avenir ,à enjeux multiples, avec 25% de la population mondiale horizon 2040 , des ressources tant matérielles qu'humaines considérables, sous réserve de sous régionalisations homogènes et d'une meilleure gouvernance sera la locomotive de l'économie mondiale horizon 2030/2040.
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(1) Synthèse des interventions du professeur Abderrahmane MEBTOUL membre de plusieurs institutions internationales sur l'énergie- -expert international- (directeur d'études Ministère Energie Sonatrach 1974-1979-1990-1995- 2000-2007) -conférence devant le parlement européen octobre 2013 sur "le Maghreb face aux enjeux géostratégiques" - au séminaire international organisé par l'institution de la coopération allemande au développement (GIZ) le 17 octobre 2012 et sa conférence au Sénat français " l'Algérie face à la transition énergétique mondiale " ( décembre 2013) - voir deux importantes adits réalisés par le professeur Mebtoul assisté des cades de Sonatrach et d'experts nationaux et internationaux dont le bureau d 'Etudes américain Ernest Young " le prix , la problématique de subventions des carburants dans un environnent concurrentiel ( 10 volumes Ministère Energie Alger- 2008) - audit pour le gouvernement " sur la stratégie pétrolière et gazière en Algérie , pétrole et gaz de schiste , opportunités et risques " ( 7 volumes 2015) - la stratégie gazière en Algérie et le marché européen , face la concurrence internationale " (revue internationale gaz d'aujourd'hui Paris janvier 2015)


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