Le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, a mis l'accent, dimanche à Alger, sur la nécessité de trouver les moyens permettant d'assurer suffisamment le financement des projets visant un meilleur accès à l'énergie par les populations africaines. "Il ne s'agit pas seulement de trouver des créneaux pour investir et gagner de l'argent en Afrique. Il s'agit de trouver un moyen pour prêter aux pays africains et les aider à faire un saut vers la modernité parce qu'il y va de l'intérêt de tous, y compris des pays riches", a souligné M. Boutarfa lors de la séance plénière consacrée à l'énergie tenue dans le cadre du Forum africain d'investissement et des affaires. Relevant la difficulté de mobiliser les financements nécessaires notamment pour les projets de raccordement des populations africaines en énergie électrique, le ministre a appelé les institutions financières régionales et internationales ainsi que les banques privées à s'impliquer davantage dans cet effort de financement. Il a également préconisé que les Etats africains puissent apporter une solution à cette problématique à travers des montages financiers publics communs, particulièrement pour la réalisation de projets d'interconnexions intra africaines en électricité. Il a relevé, en outre, l'important potentiel que renferme l'Afrique en matière d'énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroélectrique, thermodynamique…), affirmant que ces dernières contribueront à satisfaire les besoins énergétiques de la population du continent estimée à 1,2 milliard d'habitants. De son côté, le vice-président de la Banque africaine de développement (BAD), Amadou Hott, a observé qu'il était difficile de financer les projets d'interconnexions d'électricité en Afrique par les banques privées en raison de la très faible rentabilité de ces projets. Pour sa part, le président de l'association Energie pour l'Afrique et ex. ministre français, Jean-Louis Borloo, a souligné que l'amélioration de l'accès des populations africaines à l'énergie constituait un vecteur de stabilité et de prospérité économique et social pour le continent. Il a alors appelé les Européens à contribuer à hauteur de 3,5 milliards d'euros/an dans le financement des projets énergétiques au profit des pays africains les plus pauvres.