Face à la crise actuelle sur le plan financier et économique découlant en grande partie de la baisse drastique des revenus pétroliers du pays, une nécessaire vision d'ensemble des problèmes économiques et sociaux s'impose. Une vision constituant un large embryon d'économie nationale, industrialisée, articulée et liée réellement et en profondeur, des grands axes courants universels des progrès de la science et de la technologie universelle, en somme une base de départ pour le développement du nouveau modèle de croissance. C'est en ce sens que la " modernisation " doit associer profondément les hommes au progrès technique et matériel et à la rationalité dans le travail afin de déboucher sur le développement attendu comme facteur essentiel de l'épanouissement de la société algérienne. Un tel développement constitué de divers pôles ou enclaves de modernisme est à même de répondre aux besoins premiers de l'immense majorité de la population, comme il peut constituer une base suffisante pour le développement rapide qu'exigeait la satisfaction légitime de l'économie nationale. C'est ainsi qu'en effet il est impératif de prendre au sérieux la question du chômage qui va constamment et à un rythme très rapide en s'aggravant, parce que la croissance économique normale n'engendrait pas et ne pouvait pas engendrer les nouveaux emplois nécessaires pour les jeunes qui arrivaient en âge de travailler. Cette situation s'aggrave aujourd'hui par différents facteurs qui caractérisaient l'économie notamment la crise continue du baril de pétrole depuis 2014, l'incapacité dans laquelle se trouvait l'appareil économique et administratif à mettre en œuvre le rythme d'investissement rapide que la situation exigeait ; la dépendance qui marquait l'économie encore liée à la rente des hydrocarbures, l'incapacité de l'éducation et de la formation à répondre amplement aux besoins d'une économie nationale indépendante et en construction ; une gestion économique déficiente . Dès lors, devant la gravité de la situation, l'importance des retards, l'ampleur des besoins prévisibles et la multiplicité des problèmes non résolus, le nouveau modèle de croissance adopté par les hautes instances du pays n'a d'autre choix, d'autre piste que de concevoir et mettre graduellement mais fermement en œuvre la construction d'une économie nouvelle basée sur la mobilisation des ressources nationales en vue du développement économique et social le plus rapide à travers un certain nombre d'orientations fondamentales devant guider la politique économique et l'élaboration de plans à travers lesquels elle se matérialisera. Outre l'analyse objective de la situation sociale du pays au lendemain de cette crise, la stratégie de développement est appelée à se fonder sur l'option d'édification d'une société basée sur les principes de la justice sociale. La justice sociale conçue au point de départ du renouveau national initié par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika comme la seule solution véritable pour résoudre les problèmes de fond de la nation et répondre correctement aux aspirations légitimes du peuple, pour un mieux-être matériel. Ainsi, la véritable victoire pérenne sur la crise actuelle est celle comme le souligne et le veut le langage économique officiel de " mettre l'Algérie à l'abri de son itération tout comme elle exige de tous, une relance solide et multidimensionnelle aux fins de remettre sur rail le processus de construction de l'économie nationale, une économie libérée de l'hégémonie des hydrocarbures et diversifiée à l'image de la diversification des capacités agricoles, touristiques, minières, industrielles et autres du pays ". Ainsi, la relance économique visée, la lutte contre le chômage, les disparités régionales se confondent objectivement avec l'édification d'une société moderne dont le fondement vise une finalité essentielle : la réponse à l'objectif premier et fondamental de pouvoir satisfaire les besoins premiers de l'homme et permettre l'élargissement de la base matérielle de l'économie, l'élévation constante du niveau de vie matériel et l'épanouissement de toutes les facultés humaines et cela au profit de l'ensemble de la population. Parallèlement et comme composante essentielle de la relance économique sur une base solide et sa construction intensive, le nouveau modèle de croissance choisi met déjà l'accent sur l'impérieuse nécessité de se prémunir contre deux grands dangers qui risquent de remettre en cause l'objectif stratégique poursuivi. Ces deux dangers liés sont sur le plan extérieur à la perpétuation de la crise mondiale avec son corollaire interne, le danger de l'émergence d'une catégorie sociale, organisée en bourgeoisie affairiste et selon un modèle très répandu dans le Tiers-Monde. En effet, le monde d'aujourd'hui ne laisse aucune place aux peuples faibles, qui ne savent pas définir leurs objectifs et mobiliser leurs énergies. Il remet en cause leurs droits les plus fondamentaux, y compris leur liberté et leur souveraineté. Ce monde montre, à l'évidence, que tout affaiblissement de la volonté populaire de la cohésion sociale ouvre la porte à de nouvelles atteintes.