C'est devenu, désormais, une " coutume " que de constater qu'à chaque fête religieuse, la mercuriale s'enflamme. Aujourd'hui, et à 5 jours de la fête de l'Aïd el Adha, les prix des fruits et légumes ainsi que ceux des moutons sont difficilement accessibles aux bourses moyennes. En dehors du mouton qui est circonstanciel, la remarque de cette vieille dame algéroise rencontrée du côté du marché de Djamaâ Ketchaoua est vraiment pertinente : " Avez-vous remarqué que ce sont surtout les produits périssables qui connaissent une envolée des prix ? .Regardez, la courgette à plus de 200 DA, c'est la première fois qu'elle atteint ce prix autant que je me souvienne ! Mieux encore, son prix dépasse de très loin celui des fruits … ". Que dire de plus ? Questionne-t-elle avant de répondre elle-même aussi " je pense qu'il n'y a que deux solutions que l'Etat doit choisir : soit faire un contrôle rigoureux et frapper très fort, soit soutenir les prix de certains produits des légumes nécessaires aux petites bourses ", propose-t-elle. En effet, un petit tour dans certains marchés de la capitale entre Belouizdad, place des Martyrs, Bab el Oued, Aïn Benian et Cheraga, on remarque bien que la banane est cédée entre 100 à 150 DA ; le raisin (également 100 à 150 DA) ; les poires à 100 DA, la pomme entre 60 et 100 DA selon la qualité. Et c'est vraiment moins cher que la courgette (200 à 230 DA) ; la salade (150 à 200 DA). Par contre, sont cédés au même prix pratiquement que certains fruits : Exemples : la carotte (100 à 150 DA), les navets également entre (100 et 150 DA). Seules la pomme de terre et les tomates sont à des prix moyens (35 DA à 55 DA). Devant cet état de fait des prix des fruits et légumes à quelques jours seulement de l'Aïd El Adha, c'est vraiment le grand désarroi des petites bourses. Quant à l'absence de l'affichage des prix chez l'ensemble des commerçants, cela ne s'est concrétisé qu'en un laps de temps si court, que les citoyens s'interrogent sur l'efficacité du contrôle des prix… D'autre part, et Aïd El Adha oblige, outre les fruits et légumes qui ont amorcé une envolée depuis quelques jours déjà, le mouton est lui aussi hors de prix des bourses moyennes des Algériens. Le constat est très clair : pour acheter un mouton un citoyen doit être payé mensuellement 50.000 DA. Sinon, c'est le prêt encore faut-il savoir du côté religieux les fetwas sur le sujet. Sinon, on parle ici et là, des points de vente des moutons par facilité !... C'est dire que les Algériens ne veulent pas rater l'occasion de l'Aïd pour accomplir leur rituel et coutumes. Les spéculateurs ont véritablement pris en otage le marché aux bestiaux dans la perspective de cette fête du sacrifice. Les marchés informel ont véritablement remplacé les marchés officiels dans la mesure où ils se sont déplacés jusqu'à nos portes, en ville, à travers l'expansion tous azimuts des points de vente. Pourtant, comme à l'accoutumée, les autorités ont beau tenter de règlementer ce commerce, mais… Il est donc apparemment devenu indispensable de doter les communes ou tout au moins les Daïras, de marchés officiels aux bestiaux, ouvrables à longueur d'année, pour combattre ces marchés de l'informel. Et il faut bien reconnaître que ces marchands " ambulants " de l'informel sont bien organisés. La preuve, on trouve des carrés de troupeaux de mouton avec chacun une " mercuriale " : Un carré pour les moutons entre 27.000 DA et 35.000DA. Un autre pour ceux dont les prix varient entre 40.000 et 55.000DA et enfin ceux aux prix supérieurs à 60. 000 DA. Alors qui dit mieux ? Et pour conclure, la meilleure : un commerçant qui vendait ses moutons entre 46.000 et 55.000 DA, nous déclare tout fier ""Il y a deux jours je les vendais entre 48.000 et 60.000DA ! ". Ce qui, vous convenez, ne nécessite aucun commentaire de plus.