Les relations entre l'Algérie et la Russie ne datent pas d'aujourd'hui et la visite attendue dans notre pays dès aujourd'hui du Premier ministre russe Dmitry Medvedev, permettra, sans doute, de les développer d'avantage avec en point de mire un partenariat multisectoriel. "Depuis des années, l'Algérie fait partie des partenaires commerciaux et économiques principaux de la Russie en Afrique et dans le monde arabe", a noté M. Medvedev, exprimant sa certitude que la coopération économique russo-algérienne se développera davantage dans les années à venir. Si plusieurs secteurs ont connu une dynamique dans les relations entre les pays à l'image du secteur énergétique nucléaire, de l'industrie agroalimentaire, de l'extraction de ressources, du transport maritime, des hautes technologies et de l'espace, du bâtiment et de l'industrie pharmaceutique, aujourd'hui, les deux parties examineront justement de nouvelles branches de partenariat, à inclure ou à renforcer davantage dans le programme de partenariat. D'ailleurs, les résultats des travaux de la 8ème Session de la commission mixte algéro-russe, tenue le 20 septembre dernier, seront donc adoptés par les deux parties avec la visite de M. Medvedev dès aujourd'hui et pour deux jours dans notre pays. De nouveaux accords de coopération seraient signés donc au cours de ces deux journées entre les deux pays. La visite du Premier ministre russe Dmitry Medvedev, devrait donc être couronnée par la signature de huit (8) accords. Ces accords vont montrer la bonne dynamique et direction que prend l'évolution de la coopération entre les deux pays. Elle montrera aussi et certainement la diversification d'un partenariat gagnant-gagnant entre l'Algérie et la Russie avec la contribution de tous les opérateurs, et ce, dans le cadre de la concrétisation du renforcement de la coopération bilatérale. Il faut s'attendre également à ce que la dernière proposition de la partie russe soit concrétisée. En effet, lors de la dernière Commission mixte, la partie russe avait proposé à la partie algérienne la signature d'un projet d'accord à long terme pour une durée de trois ans, portant sur les échanges économiques et commerciaux. Et l'Algérie ouvre d'ores et déjà la voie dans la mesure où, récemment, le ministre des Finances a fait part de la disponibilité de la partie algérienne à lever tous les obstacles pour faciliter davantage l'installation des entreprises russes en Algérie. Justement le grand défi d'aujourd'hui est de créer des conditions propices pour les entreprises des deux pays à même de contribuer davantage non seulement dans l'évolution du volume des échanges commerciaux mais aussi dans la promotion des investissements dans les deux pays. L'Algérie et la Russie sont liées par un Partenariat stratégique signé en avril 2001 à Moscou. Pour rappel, en avril de l'année 2016, cinq (5) accords de coopération algéro-russe dans différents domaines ont été signés à Moscou. Les accords signés sont un "mémorandum d'entente dans le domaine de l'habitat, un programme de coopération culturel algéro-russe 2016-2018, un accord de coopération entre l'Agence de presse algérienne (APS) et Rossiya Segodnya, un mémorandum d'entente entre le Commissariat à l'énergie atomique (COMENA) et la corporation d'Etat russe (Rosatom), et un mémorandum d'entente entre l'Agence nationale de promotion et développement des parcs technologiques (ANPT) et la Fondation Skolkovo". La signature de ces accords s'inscrit dans le cadre du renforcement du partenariat bilatéral algéro-russe qui cible plusieurs secteurs d'activité.
2017 année fructueuse entre les deux parties Cette année, le partenariat économique algéro-russe a été fructueux à la faveur des nombreux accords bilatéraux signés sans oublier l'échange de visites entre responsables des deux pays. Au mois de mai dernier, le ministre de l'Energie, s'est rendu à Moscou où il a rencontré son homologue russe, pour discuter de la coopération bilatérale entre les deux pays dans le secteur énergétique et de la situation du marché pétrolier mondial. Cette rencontre entre les deux ministres s'est tenue à quelques jours de la réunion des pays de l'Opep à Vienne. L'Algérie et la Russie soutiennent une prolongation de l'accord sur une réduction de la production de pétrole des pays Opep et non Opep pour une durée de 9 mois supplémentaires, à l'issue de cette rencontre. Trois jours plus tard, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a rencontré, en marge des travaux de la 8ème Session de la rencontre des responsables des questions de sécurité organisée par la Fédération de Russie et qui s'est tenue à Zavidovo, le secrétaire du Conseil national de sécurité de la Fédération de Russie, Nicokolai Petrochev. L'entretien s'est tenu dans le cadre des consultations régulières que les deux pays entretiennent sur les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme. Tout en relevant la convergence de vues et d'analyses sur toutes ces questions, les deux responsables se sont félicités des résultats de la deuxième Session du dialogue stratégique algéro-russe qui s'est tenue à Alger au mois d'avril dernier et ont convenu de tenir la troisième session à Moscou dans un proche avenir. Au mois de juin dernier, et dans un entretien à l'APS, le vice-ministre russe de l'Industrie et du Commerce, M. Alexandre Morozov, a indiqué que le potentiel de partenariat entre la Russie et l'Algérie est prometteur pour la création de projets mixtes dans les secteurs de l'industrie mécanique et des énergies renouvelables. "Actuellement, on doit penser à des projets industriels concrets et de haute technologie allant dans le sens de la promotion du partenariat bilatéral dans le domaine de l'investissement. Les gouvernements algérien et russe jugent nécessaire de commencer à diversifier davantage les relations économiques et commerciales entre les deux pays", soutient M. Morozov dont le pays avait été l'invité d'honneur de la Foire internationale d'Alger en mai dernier. Au début du mois de juillet, la Semaine du Film russe à Alger a débuté à la Cinémathèque algérienne avec la projection du film de guerre "La Bataille pour Sébastopol" de Serguei Mokritski. Durant le même mois, le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, s'est entretenu avec l'ambassadeur de la Russie à Alger, sur les relations bilatérales "remarquables" dans de nombreux domaines, notamment parlementaire. A la fin de ce même mois de juillet, le ministre des Finances, a reçu à Alger, l'ambassadeur de Russie avec lequel il a évoqué la coopération entre l'Algérie et la Russie. Au mois d'Août, le ministre de l'Energie, et l'ambassadeur russe, ont évoqué à Alger la coopération énergétique entre les deux pays. Le 20 septembre dernier, le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, s'est entretenu à Alger avec le ministre russe de l'Energie, M. Alexandre Novak, qui a présidé la délégation de son pays à la 8ème Session de la Commission mixte intergouvernementale algéro-russe de coopération économique, commerciale, scientifique et technique. Celle-ci a permis de définir des "projets de coopération dans les domaines de l'industrie, des transports, du bâtiment, de la géologie, de l'agriculture, de la santé publique, de la science, de l'espace et de l'informatique''. D'autre part, plusieurs projets de partenariat entre des opérateurs économiques algériens et russes sont en phase de négociation, certains sont même en phase de finalisation, notamment dans les domaines de l'agro-alimentaire, la logistique et la mécanique. La directrice générale de la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie (Caci), Ouahiba Behloul a souligné en marge du Forum d'affaires algéro-russe tenu en marge des travaux de la 8ème Session de la commission mixte algéro-russe que "Nous voulons, à court et à moyen termes, profiter d'une conjoncture internationale favorable pour placer nos produits agricoles et agro-alimentaires sur le marché russe qui reste très demandeur et très porteur pour les produits algériens, mais les objectifs à long terme, restent de pouvoir créer, ici en Algérie et en Russie, des entreprises mixtes". A cet effet, plusieurs projets de partenariat entre des opérateurs économiques algériens et leurs homologues russes "sont en phase de négociations, certains sont même en phase de finalisation", notamment dans les domaines de l'agro-alimentaire, la logistique et la mécanique, a-t-elle précisé.
D'autres perspectives à concrétiser Il reste beaucoup à faire dans différents domaines dont la concrétisation des projets en voie d'achèvement ou en étude dans la perspective de la création des sociétés mixtes dans les secteurs de l'industrie mécanique et des énergies renouvelables. Il y a lieu également de renforcer la coopération entre les deux pays, notamment dans le secteur industriel, et ce, en vue de faire profiter l'Algérie de l'expérience russe dans ce domaine. Il faut aussi renforcer la coopération dans le domaine de la formation professionnelle notamment dans le secteur industriel et le transport maritime. Il s'agirait aussi de lancer pratiquement la coopération dans les secteurs de la recherche scientifique et technique et de la culture qui viendront s'ajouter à ceux de l'industrie, des transports, du nucléaire civil et de l'énergie. Le tourisme constitue également un secteur à ne pas négliger entre les deux parties. Dans le contexte économique, commercial et financier, il y a lieu de trouver des mécanismes pour assurer l'accompagnement bancaire des activités entre les partenaires des deux pays. L'ouverture des comptes de correspondance entre des banques russes et des banques algériennes d'autant que les exportateurs des deux pays sont prêts à s'engager dans la pratique pour peu qu'on leur facilite le mécanisme pour la réalisation de leurs différentes opérations économiques, financières et commerciales. Au vu de l'absence d'un marché de change libre de la devise, et l'éclosion du marché parallèle pourquoi ne pas faire les opérations avec les monnaies locales (roubles-dinars) comme c'est le cas d'entre la Chine et la Russie (rouble-yen). Mieux encore, il y a lieu par exemple du côté algérien de faire des campagnes d'explications aux investisseurs et aux entreprises étrangères des avantages économiques et financiers offerts par l'Algérie et les possibilités de pénétrer le marché algérien. Lors de la visite de M. Medvedev ces deux jours, les deux parties examineront en effet de nouvelles branches de partenariat, à inclure ou à renforcer davantage dans le programme de partenariat. M. Medvedev cite le secteur énergétique nucléaire, l'industrie agroalimentaire, l'extraction de ressources, le transport maritime, les hautes technologies et de l'espace, le bâtiment et l'industrie pharmaceutique. S'agissant de la coopération dans le secteur énergétique nucléaire, Medvedev indique qu'"une base juridique solide a été créée dans ce domaine. Si l'Algérie décidait de créer une industrie nucléaire nationale, nous serions prêts à offrir nos technologies et nos solutions techniques (...) Nous sommes également prêts à étudier des projets concernant la production d'électricité +propre+ par les installations éoliennes ou solaires". "La Russie et l'Algérie sont des exportateurs importants de gaz vers l'Europe. Ce fait nous aide à coopérer de manière concertée au sein des plates-formes internationales telles que le Forum des pays exportateurs de gaz, ou l'OPEP s'il s'agit du pétrole. La Russie apprécie grandement ce dialogue et les possibilités de trouver des compromis", a aussi estimé M. Medvedev dans son entretien avec l'APS. Enfin question chiffres, il est utile de rappeler que les échanges commerciaux avaient atteint les 885 millions de dollars en 2015. Medvedev lui, n'a pas omis de rappeler que le volume des échanges russo-algériens a doublé l'année dernière pour atteindre près de 4 milliards de dollars. Le Premier ministre russe a estimé que "c'est déjà assez bien, mais il nous faut progresser davantage (...) je suis certain que nos pays ont le même intérêt à développer leur partenariat dans plusieurs domaines. Nous en avons les possibilités".
