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Futur pas sécurisé? : La perspective de rupture du FNI sème la panique au sein de l'UE
Publié dans Le Maghreb le 11 - 02 - 2019

L'éventuelle suspension de la participation des États-Unis et de la Russie au traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) alarme sérieusement l'UE, rapportent des diplomates européens et des experts au quotidien Izvestia.
La rupture du traité nucléaire FNI priverait le monde d'un niveau de sécurité primordial en place depuis plus de trois décennies, et une nouvelle course aux armements ferait de l'Europe la cible principale, estiment des experts interviewés par Izvestia. Un tel scénario pourrait être évité si les USA revenaient à la table des négociations et si leurs alliés "se réveillaient et avaient le courage d'appeler les choses par leur nom", estime le sénateur russe Konstantin Kossatchev.

Un pas de 30 ans en arrière
Alfred Huber, habitant de la petite ville allemande de Heilbronn dans le Land de Bade-Wurtemberg, se souvient encore des terribles événements qui se sont produits il y a 34 ans. Le 11 janvier 1985, du combustible s'est enflammé sur le polygone où étaient déployés des missiles nucléaires américains de moyenne portée Pershing II. L'un des missiles a explosé, tuant trois soldats et blessant 16 personnes. Heureusement, le missile n'était pas doté d'une ogive nucléaire, mais cet incident a suffi pour faire sortir dans la rue les habitants de Heilbronn et d'autres villes allemandes contre le déploiement de l'armement nucléaire américain en Allemagne. Après la signature du traité FNI entre Moscou et Washington en 1987, les missiles américains ont été évacués de Heilbronn. Plus de trente ans plus tard, après la décision des USA de se retirer de cet accord, les Allemands s'inquiètent à nouveau que la stabilité et la vie paisible puissent être remises en cause une nouvelle fois. "Notre exigence a toujours été claire: aucune menace pour d'autres et aucun danger pour nous-mêmes", a déclaré Alfred Huber à Deutsche Welle. Il a qualifié le retrait de Washington du traité FNI de "pas en arrière". "Pendant 30 ans, les Européens ont vécu dans des conditions de sécurité sans précédent: les missiles de moyenne portée et les armes nucléaires tactiques ont été détruits, et les forces conventionnelles ont été réduites. Les Européens se sont habitués à une vie confortable. Mais aujourd'hui réapparaît la situation de confrontation nucléaire datant de la Guerre froide - les nuages qui pesaient sur l'Europe jusqu'en 1987 reviennent au-dessus de leur tête", a déclaré l'académicien Alexeï Arbatov, directeur du Centre de sécurité internationale à l'Institut d'économie mondiale et des relations internationales.

Le mieux est l'ennemi du bien
Donald Trump a annoncé que les États-Unis suspendaient leur participation au traité FNI, tout en ajoutant qu'il voudrait "réunir tout le monde dans une grande et belle salle pour conclure un nouvel accord, qui serait bien meilleur". Le locataire de la Maison-Blanche avait annoncé de manière similaire la rupture de nombreux autres accords internationaux, notamment l'accord nucléaire sur l'Iran ou le Partenariat transpacifique.
Moscou a réagi avec beaucoup de retenue aux promesses de signer un "meilleur accord".
"Depuis plusieurs années nous suggérons l'organisation de négociations substantielles sur le désarmement, et ce pratiquement sur tous ses aspects. Nous voyons que nos initiatives ne sont pas soutenues par nos partenaires. Au contraire, on cherche constamment des prétextes pour démanteler le système existant de sécurité internationale", a noté Vladimir Poutine. Et d'ajouter: "Moscou suspend sa participation au traité FNI et n'a pas l'intention d'initier de nouvelles négociations à ce sujet."

Un autre Kalibr
La Russie réagira à la sortie des USA du traité FNI par la conception de nouveaux armements. C'est ce qu'a déclaré le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou lors de son entretien avec le Président du pays. D'après le ministre, il s'agira de la version terrestre du missile de croisière mer-sol Kalibr, ainsi que d'un futur missile hypersonique sol-sol. "Il s'agira d'un Kalibr complètement différent, d'une version profondément modernisée, précise Dmitri Kornev, rédacteur en chef du site Military Russia. La portée de la version terrestre pourrait atteindre 2.500 km. Voire plus. Peu d'informations ont filtré sur le missile hypersonique pour l'instant. On élaborera probablement un tout nouveau système d'une portée minimale de 1.500 km. Les nouveaux missiles pourraient fonctionner avec le même système, en utilisant un vecteur commun qui utiliserait le même groupe de véhicules logistiques. Cette technologie a déjà été testée avec l'Iskander-M." Le ministère russe de la Défense a déclaré samedi que les États-Unis avaient commencé à se préparer au retrait il y a deux ans déjà. En particulier, la compagnie Raytheon située à Tucson (Arizona) a déjà construit de nouvelles usines. "Raytheon fait partie des plus grands groupes d'armement américains et mondiaux. Il fait partie des dix plus grandes compagnies de défense. En termes de vente de missiles, ce groupe est un leader mondial incontestable. Les autres producteurs ne pourront pas se rapprocher de ses chiffres à court terme. Le matériel balistique, et notamment les missiles, sont son principal secteur d'activité. Le groupe construit tous les types de missiles contemporains, notamment air-sol, air-air et sol-sol", note Andreï Frolov, rédacteur en chef du magazine Export Vooroujeniï. Selon le ministère russe de la Défense, cela fait longtemps que les Américains mènent des travaux sur des missiles à moyenne portée. Il est question du missile-cible Hera, développé depuis 1992, dont le premier vol d'essai a eu lieu en 1994. En 2013, le Pentagone a commandé une version modernisée de Hera pour un montant total de 74 millions de dollars, selon les experts. "Hera est utilisé pour tester les systèmes de défense antimissile. Mais de par sa trajectoire de vol et ses particularités de construction il ne se distingue pratiquement pas des missiles de moyenne portée. Il suffit d'y ajouter une ogive guidée pour le transformer en arme offensive", déclare l'expert militaire Vladislav Chouryguine. Raytheon planche également sur des missiles similaires aux Iskander-M russes. L'un d'eux, le DeepStrike, est basé sur les systèmes de missiles aéro-balistiques. Ils suivent une trajectoire balistique, mais ne quitte pas l'atmosphère terrestre et peut éliminer des cibles dans un rayon de 500 km. "Après des travaux de recherche et développement, il est possible de créer un système de bien plus grande portée sur la base du DeepStrike. En particulier, il faut augmenter la longueur du missile et créer un nouveau vecteur. Ce qui est une tâche parfaitement à la hauteur des moyens de Raytheon", indique l'expert militaire Anton Lavrov.

L'obéissance transatlantique
"Le traité serait inéluctablement détruit si les USA n'étaient pas stoppés dans leur élan, si personne ne parvenait à faire revenir les Américains à la table des négociations, où toutes les initiatives russes connues restent en vigueur. Soit les alliés de Washington au sein de l'Otan continueront de ne faire qu'un avec Washington en couvrant sa politique destructive dans le domaine du contrôle des armements, du désarmement et de la non-prolifération, soit ils se réveilleront, prendront conscience de leur responsabilité dans la situation et s'armeront de courage politique pour appeler les choses par leur nom. C'est seulement dans ce cas que le traité FNI pourrait avoir une chance de survivre, et il est inutile d'attendre davantage de la part de la Russie", a déclaré le sénateur Konstantin Kossatchev.
Les risques que représente cette situation inquiètent l'Europe au plus haut point. Les tentatives d'empêcher la rupture du traité FNI sont entreprises avant tout par l'Allemagne, qui a obtenu cette année le statut de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Les intérêts de la sécurité européenne sont affectés de "manière fondamentale" aujourd'hui, a reconnu le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas, qui s'est rendu fin janvier à Moscou pour évoquer les solutions permettant de préserver le traité avec son homologue Sergueï Lavrov. De nombreux représentants officiels de l'UE se sont rangés du côté des Américains. Plusieurs diplomates européens ont expliqué que les USA avaient fourni "suffisamment d'informations" aux alliés de l'Otan qui prouveraient que la Russie a enfreint plusieurs termes du traité FNI. Mais ces interlocuteurs n'ont pas pu expliquer en détail de quoi il s'agissait, se référant à la confidentialité des informations obtenues. "Malheureusement, comme c'est souvent le cas dans les affaires entre l'Est et l'Occident, l'Allemagne n'incite pas activement Washington à respecter ses engagements. Nous observons également la même "obéissance transatlantique" dans d'autres pays de l'Otan, en particulier chez les nouveaux États membres de l'Alliance, avec leur politique et rhétorique russophobes irrationnelles", déclare Alexander Neu, député allemand du parti Die Linke. La rupture du traité FNI est un scénario que l'Europe préférerait éviter quoi qu'il arrive. "Nous perdrons l'un des plus importants niveaux de sécurité en place depuis des décennies", a déclaré une source haut placée de l'UE. D'après Jarmo Viinanen, ambassadeur au contrôle des armements du ministère des Affaires étrangères de la Finlande, le traité FNI est le plus abouti et apporte une contribution considérable à la garantie de la sécurité de l'Europe. "Nous avons appelé les États-Unis et la Fédération de Russie à poursuivre le dialogue sur la stabilité stratégique. Il faut examiner toutes les options pour préserver le traité FNI. Pour les pays tiers qui ne sont pas membres du traité, il est très difficile d'élaborer des propositions concrètes pour sa préservation", a déclaré le diplomate finlandais, reconnaissant que l'Europe ignorait comment il était possible de le faire.

Et après?
En fin de semaine dernière, Udo Bullmann, leader de la deuxième plus grande fraction du Parlement européen - le Groupe de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates - a suggéré d'inscrire la question relative au traité FNI à l'ordre du jour de la session de février du Parlement européen, tout en déclarant que c'était Donald Trump, et non la Russie, qui mettait en péril la paix et la sécurité en Europe. Toutefois, il ne s'agit plus de savoir qui en est le fautif. Il est indispensable de comprendre quelles sont les démarches à engager. Pour l'instant, tout prête à penser que les Américains déploieront de nouveaux missiles en Europe - certainement sur le territoire de nouveaux membres de l'UE, estime Alexeï Arbatov. "Les missiles russes viseront toute l'Europe. Mais la course aux armements n'est pas inévitable - ce n'est un séisme ou une météorite. Il serait tout à fait possible de l'éviter si la Russie et les USA parvenaient à s'entendre", conclut l'expert russe. L'une des solutions consisterait à créer un nouveau mécanisme d'inspections et de vérifications, estime Alexander Neu. "Je proposerais de mettre en place de nouvelles inspections, c'est-à-dire d'accepter la proposition de Moscou d'examiner les nouveaux missiles russes, ainsi que les systèmes américains Aegis Ashore installés en Roumanie et sur le point d'être déployés en Pologne", a déclaré le député allemand. Selon Alexander Neu, ces inspections devraient prendre en compte la participation de spécialistes de pays neutres, par exemple l'Afrique du Sud qui n'est pas impliquée dans la sécurité en Europe.

… La Russie suspend sa participation au Traité FNI
La réponse de Moscou à la décision des États-Unis de se retirer du Traité sur les missiles à moyenne et courte portée sera symétrique: la Russie suspendra sa participation au Traité FNI, a déclaré Vladimir Poutine. Le Président russe a en outre donné son feu vert à la création d'une fusée hypersonique terrestre de moyenne portée. En réponse au retrait unilatéral des États-Unis, la Russie suspend sa participation au Traité FNI, annoncé le Président russe. "Nous allons agir ainsi. Notre réponse sera symétrique. Nos partenaires américains ont annoncé qu'ils suspendaient leur participation au Traité, et nous la suspendons aussi. Ils ont annoncé leur engagement dans la recherche et le développement (…), et nous agirons de la même manière", a déclaré M.Poutine lors d'une réunion avec le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou.

Parallèlement, M.Poutine a donné son feu vert à la création d'une fusée hypersonique terrestre de moyenne portée.
"Je suis d'accord avec les propositions du ministère de la Défense concernant le lancement des travaux visant à "poser les Kalibr au sol" et l'ouverture d'une nouvelle orientation: la création d'une fusée hypersonique terrestre de moyenne portée", a déclaré le Président.
Le chef de la diplomatie russe a déclaré à son tour que la Russie avait fait tout son possible pour sauver le Traité en raison de "son importance pour maintenir la stabilité stratégique en Europe et dans le monde".
Il est nécessaire d'inspecter les missiles que les États-Unis ont l'intention de retirer du traité START, a déclaré le Président russe en réponse aux propos du ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a déclaré que les États-Unis avaient l'intention de retirer certains des missiles de ce traité et de les rééquiper de manière non nucléaire. Toutefois, la Russie a le droit de s'assurer qu'il est impossible de les rééquiper.
Le Président Poutine a déclaré qu'après la suspension de sa participation au Traité, la Russie créerait de nouvelles armes, mais sans augmenter le budget du ministère de la Défense.
"Nous ne serons pas entraînés dans une course aux armements coûteuse pour nous", a déclaré le chef de l'État.
Les États-Unis avaient annoncé de leur côté vendredi qu'ils cesseraient dès ce samedi de respecter le traité sur les FNI et se retireraient officiellement de ce pacte dans six mois, sauf si Moscou cessait de violer l'accord.
Les États-Unis ont informé le 2 février la Russie de leur retrait du Traité de désarmement nucléaire (FNI) et ont mis au point des armements appropriés, a déclaré Donald Trump, soulignant que c'est une réponse à "la violation" par Moscou de cet accord. Le Président américain a promis de donner "une réponse militaire" à Moscou qui, selon lui, "viole" le Traité FNI et a lancé la procédure de retrait de son pays de ce document.
"Nous avancerons dans le développement de nos propres options de réponse militaire et nous travaillerons avec l'Otan et nos autres alliés et partenaires pour priver la Russie de tout avantage militaire découlant de son comportement illégal", indique le chef de l'administration américaine dans une déclaration publiée sur le site de la Maison-Blanche. Selon lui, "pendant trop longtemps, la Russie a violé le traité FNI" en développant et déployant "secrètement" un système de missiles interdits.
"Demain, les États-Unis suspendront leurs obligations dans le cadre du Traité FNI et entameront le retrait qui s'achèvera dans six mois, à moins que la Russie ne revienne au respect du document en détruisant tous ses missiles, lanceurs et équipements associés violant le Traité", note la déclaration.
Le document souligne également que les alliés de Washington au sein de l'Otan le "soutiennent pleinement".
"La Russie enfreint le traité FNI et doit utiliser les six prochains mois pour revenir à une conformité totale et vérifiable ou assumer l'entière responsabilité de sa disparition", a de son côté indiqué Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Otan.
Plus tôt vendredi, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a annoncé que le retrait de Washington "portera un coup extrêmement grave à un système de contrôle international des armes et de la non-prolifération des armes de destruction massive qui n'existe pas encore".
Début décembre, Mike Pompeo a annoncé que Washington s'attendait à ce que la Russie respecte de nouveau le Traité FNI dans les 60 jours, ajoutant que si cette condition n'était pas remplie, les États-Unis sortiraient de l'accord.
Moscou a déclaré à plusieurs reprises qu'il tenait les engagements pris dans le cadre du Traité FNI et qu'il avait des questions à poser à Washington.
Les États-Unis avaient notamment exhorté la Russie à renoncer au missile 9M729 (SSC-8 selon l'Otan) ou à modifier le système afin que sa portée, comme le déclare Washington, ne viole plus le Traité FNI.
C'est en octobre dernier que Donald Trump avait annoncé que les États-Unis prévoyaient de sortir du Traité sur les armes nucléaires à portée intermédiaire signé le 8 décembre 1987 par Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan.
Le document en question abolissait l'usage de toute une série de missiles d'une portée comprise entre 500 et 5.500 kilomètres.

Lavrov: les USA violaient le Traité FNI depuis 1999
La partie états-unienne a violé le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire à plusieurs reprises depuis 1999, selon le chef de la diplomatie russe.
Les États-Unis, qui ont accusé la Russie de violations du Traité FNI avant de le quitter, ont violé les dispositions de l'accord à plusieurs reprises, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
"Selon nos informations, les États-Unis ont commencé à violer ce traité en 1999, lorsqu'ils ont procédé à des essais de drones de combat, dont les caractéristiques coïncidaient avec celles de missiles de croisière basés au sol interdits par le Traité", a indiqué M. Lavrov lors d'une réunion avec Vladimir Poutine.
Par la suite, les Américains ont commencé à utiliser des cibles balistiques pour tester leur système de défense antimissile, rappelle le chef de la diplomatie russe. Toujours selon lui, depuis 2014, les USA déploient en Europe des systèmes de lancement Mk 41 qui peuvent également être utilisés pour tirer des missiles à moyenne portée Tomahawk.
"Il s'agit d'une violation directe du Traité. De telles installations sont déjà implantées en Roumanie et vont être installées en Pologne, ainsi qu'au Japon", a souligné le ministre russe.
D'après M. Lavrov, la Russie "mettait tout en œuvre pour sauver le Traité FNI" compte tenu de son importance pour "le maintien de la stabilité stratégique en Europe et dans le monde".
Les États-Unis sont sortis, dès samedi 2 février, du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) signé en 1987 par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev. Vladimir Poutine a pour sa part annoncé que la Russie suspendait également sa participation au Traité en réponse au retrait états-unien.

"L'abandon du FNI détruit le système de sécurité en Europe"
Le samedi 2 février, les États-Unis se sont retirés du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). En réponse à cette démarche unilatérale de Washington, Moscou a suspendu lui aussi sa participation au traité. Miroslav Lazanski, analyste militaire serbe, a commenté pour Sputnik les incidences de cet événement pour l'Europe.
La réaction de Moscou est absolument logique, les États-Unis ayant été les premiers à sortir du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), a déclaré à Sputnik l'analyste militaire serbe Miroslav Lazanski à propos de l'annonce par Vladimir Poutine de la suspension de la participation de la Russie au FNI en réponse au retrait unilatéral des Américains.
"L'abandon du FNI par les États-Unis détruit le système de sécurité en Europe, notamment en matière de désarmement nucléaire. Il reste désormais à savoir ce qui arrivera au START- 3 [Traité de réduction des armes stratégiques, signé par Dmitri Medvedev et Barack Obama en 2010, ndlr]", a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
Et de rappeler que les États-Unis avaient commencé à violer les traités de désarmement et de dissuasion nucléaire dès 2001, en se retirant notamment du Traité ABM, accord limitant la possibilité de déployer des systèmes de défense antimissile conclu entre les États-Unis et l'URSS en 1972.
"En déployant des éléments de leur bouclier antimissile en Roumanie et en Pologne, les Américains ont violé les principes du Traité ABM, et toutes leurs démarches ultérieures n'ont été que la poursuite de cette même politique", a constaté le Serbe.
Selon ce dernier, la Russie doit évidemment réagir aux démarches des États-Unis, alors que le système de sécurité en Europe en serait non seulement affecté, mais même totalement détruit.
"On va voir la réaction des pays d'Europe. Je ne suis pas sûr que la stratégie américaine consistant à "approvisionner" en missiles les alliés européens suscite leur enthousiasme. Les Allemands se sont déjà prononcés sur ce point. Quel pays européen accepterait des missiles américains sur son sol? Washington pourrait compter sur les pays baltes, la Pologne, la Roumanie et le Royaume-Uni. Tous les autres refuseront d'en déployer. C'est en tout cas ce qu'il ressort des déclarations officielles faites jusqu'ici par leurs représentants. Parce qu'autrement, ils pourraient devenir des cibles potentielles d'une frappe nucléaire russe", a expliqué l'interlocuteur de Sputnik.
Le vendredi 1er février, les États-Unis ont annoncé qu'ils cesseraient dès le lendemain de respecter le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), signé en 1987 par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev, et qu'ils s'en retireraient officiellement au bout de six mois, sauf si Moscou cessait de violer l'accord.
En réponse au retrait unilatéral des États-Unis, la Russie a suspendu elle aussi sa participation au traité, a annoncé le Président russe. Parallèlement, Vladimir Poutine a donné son feu vert à la création d'une fusée hypersonique terrestre de moyenne portée.

"Mauvaise nouvelle", dit un diplomate français
La décision américaine de se retirer du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) risque d'avoir des retombées négatives sur la sécurité en Europe, estime l'ex-ambassadeur français en Russie Jean de Gliniasty, se rappelant la guerre froide. La dénonciation du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), signé durant la guerre froide, est une "très mauvaise nouvelle" pour la sécurité en Europe, estime Jean de Gliniasty, ambassadeur de France en Russie de 2009 à 2013 et directeur de recherche à l'IRIS. Évoquant la sortie des États-Unis de l'accord et la réponse russe à cette démarche, l'ancien diplomate se montre étonné par la posture des pays européens.
"Le retrait des Américains, puis des Russes du traité FNI est évidemment une très mauvaise nouvelle pour la sécurité de l'Europe qui a pourtant étrangement approuvé la décision américaine", a-t-il déclaré dans une interview à RIA Novosti.
"L'essentiel est qu'il ne donne pas lieu à une nouvelle course aux armements. La France reste relativement à l'abri grâce à sa propre dissuasion. Mais cela fait bien longtemps que la situation sécuritaire en Europe n'a pas été aussi mauvaise", ajoute l'ancien ambassadeur. Avant de poursuivre: "Il faudrait remonter aux pires heures de la guerre froide."
Les États-Unis ont annoncé qu'ils cesseraient, dès le 2 février, de respecter le traité de 1987 signé avec la Russie sur les FNI. Ils se retireraient ainsi officiellement de ce pacte dans six mois, à moins que Moscou ne détruise les missiles suspectés, par Washington, de violer le traité. La Russie dément toute violation du document. La France a "regretté d'arriver à une situation dans laquelle les États-Unis ont dû notifier leur retrait" du traité, mais s'est tout de même alignée sur les accusations américaines. En réponse au retrait unilatéral des États-Unis, la Russie a suspendu, elle aussi, sa participation au traité, annonçait samedi le Président russe. Parallèlement, Vladimir Poutine a donné son feu vert à la création d'une fusée hypersonique terrestre de moyenne portée.

Les USA avaient prévu depuis longtemps de rompre le traité
Pour le ministère russe de la Défense, la décision concernant le retrait du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) a été prise par Washington il y a longtemps.
Les Etats-Unis ont pris la décision sur l'éventuel retrait du traité FNI bien avant d'accuser publiquement Moscou d'avoir violé ses dispositions, selon le ministère russe de la Défense.
"Deux ans avant les accusations publiques infondées visant la Russie, Washington avait non seulement pris cette décision, mais également procédé à la préparation de la production de missiles de courte et intermédiaire portée interdits par le traité", lit-on dans un communiqué ministériel.
Selon les données dont dispose la partie russe, depuis juin 2017, une usine du groupe Raytheon à Tucson, Arizona, subit un programme de modernisation en vue de pouvoir produire des missiles interdits par le traité FNI.


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