L'élection présidentielle de décembre prochain offre à l'Algérie et à son peuple l'unique chance de son histoire de montrer leur capacité à constituer un front national uni pour la reconstruction de l'Etat, un Etat de droit au service de tous. L'élection du 12 décembre, la première dans l'histoire du pays qui se tiendra sous la seule gestion d'une Autorité nationale indépendante des élections en dehors de toute injonction des pouvoirs publics et leur vocation de guider l'ensemble des étapes électorales est considérée comme un jalon sur la voie d'une véritable démocratie, comme le soutiennent de nombreux observateurs étrangers. La campagne électorale qui a déjà débuté hier apportera les premiers éléments de réponse. Elle offrira l'occasion aux cinq candidats de confirmer davantage sur la voie des légitimes revendications du peuple dans l'objectif de résoudre la crise, et dans le même temps inciter les citoyens en vue d'accroître leur participation au scrutin pour promouvoir leur devoir citoyen. L'Etat, le Haut commandement de l'ANP dès le début le mois de février dernier se sont rapidement appropriés les priorités politiques de sortie de crise et ensuite fixées par le dialogue national qui s'est soldé par un consensus national sur la nécessité de l'organisation de l'élection présidentielle. La création d'une Autorité nationale indépendante des élections(ANIE) s'est voulue ainsi le gage de la " certification " de la transparence des présidentielles. Ce mandat de certification du processus électoral, les tâches successives enregistrées jusqu'ici montrent par ailleurs l'importance de suivre et réévaluer les étapes électorales afin d'assurer leur adaptation aux réalités du terrain, aux exigences de démocratie et de transparence. L'avènement de l'ANIE a aussi fait l'objet d'une véritable appropriation par la classe politique et les composantes de la société civile, un élément clé pour toute pérennisation de la souveraineté du peuple dans le choix de ses dirigeants. Avec le début de la campagne électorale à partir de la présente semaine et qu'auront à animer les cinq candidats à l'élection du président de la République, le processus électoral rentre dans sa pré-phase finale avant le jour " J ", le 12 décembre prochain. Et cela est vrai indépendamment de ce que pourraient dire certains nostalgiques du statu quo. Une campagne électorale si loyale, si mobilisatrice pourrait bien sûr précipiter les choses pour le meilleur de ce scrutin présidentiel ouvert qui déciderait de l'avenir de l'Etat et de la nation. En présence d'un espace politique favorisant l'émergence d'une alternative crédible, les candidats à la course sont astreints à prendre dans le menu de leurs discours respectifs des formes démocratiques plus préoccupantes, à bien communiquer, à bien faire passer leur programme loin de toute langue de bois ou populisme ou de fausses promesses électorales, ils réussiront leur parcours en attendant le verdict des urnes. Aussi, ils ne doivent oublier que la société d'aujourd'hui, n'admet pas les discours creux, les généralités en encore la démagogie politique. Un discours qui n'a pas de chance de passer, d'être écouté que s'il s'accompagne de crédibilité et d'intégrité politique, de démocratie et de justice sociale. Aussi, les candidats vont retrouver devant eux une société, un électorat bien différents de celui d'avant. Un électorat qui sait comment définir les programmes et ses relations avec la politique du moment, ainsi que le témoignent les légitimes revendications du peuple et son exigence à leur concrétisation. C'est que les cinq candidats en lice à la présidentielle ne peuvent pas faire abstraction du fait que le peuple détient la clé de leurs ambitions qui les placent dans une position de " demandeurs ".