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Une transition inachevée
L'Algérie d'avril 1999 à avril 2008
Publié dans Le Maghreb le 19 - 04 - 2008

C'est pourquoi la fonction de wali- dont le rôle essentiel est celui d'animation et de coordination des communes, ne doit plus répondre aux critères actuels où l'administratif prime mais à des hommes managers d'un niveau intellectuel élevé et d'une haute moralité si l'on veut éviter une bureaucratisation locale plus néfaste que la centrale. Cette mutation soulève la question des moyens et surtout de leur optimisation. La réforme de la fiscalité devra prendre en charge les ressources propres dont doivent disposer les communes, selon les compétences qui leur seront attribuées. Cependant la gouvernance tant des entreprises que locales en Algérie, pour les raisons évoquées reste largement tributaire de la gouvernance centrale.
3.4- Une nouvelle organisation économique
De l'indépendance politique à nos jours, l'économie algérienne a connu différentes formes d'organisation des entreprises publiques, dont la dernière en date de février 2008. Avant 1965, la forme d'autogestion était privilégiée ; de 1965 à 1980, nous avons de grandes sociétés nationales et de 1980 à 1988, nous assistons à une première restructuration découpant les grandes sociétés nationales. Comme conséquence de la crise de 1986 qui a vu le cours du pétrole s'effondrer, des réformes timides sont entamées en 1988 : l'Etat crée 8 fonds de participation qui étaient chargés de gérer les portefeuilles de l'Etat. Comme conséquence de la cessation de paiement en 1994 (avec le rééchelonnement), en 1996, l'Etat crée 11 holdings en plus des 5 régionaux avec un Conseil national des privatisations ; en 2000, nous assistons à leur fusion en 5 mega holdings et la suppression du Conseil national des privatisations ; en 2001, nouvelle organisation et l'on crée 28 sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP) en plus des grandes entreprises considérées comme stratégiques et en 2004, ces SGP sont regroupées en 11 et 4 régionaux. Lors de différents Conseils de gouvernement tenus durant toute l'année 2007, une nouvelle organisation est proposée par le ministère de la Promotion de l'Investissement, ( les deux grandes sociétés hydrocarbures Sonatrach dont l'actuelle loi de 2006 autorise l'investissement étranger à hauteur de moins de 49% en association et électricité, Sonelgaz, régie par une autre loi spécifique depuis 2003 qui autorise l'investissement étranger sans limite de plafond n'étant pas concerné), articulée autour de quatre grands axes. Premier axe, des sociétés de développement économique qui relèvent de la gestion exclusive de l'Erat gestionnaire. Deuxième axe, la société de promotion et de développement en favorisant le partenariat avec le secteur privé international et national. Troisième axe, des sociétés de participation de l'Etat appelées à être privatisées à terme. Et enfin, une société chargée de la liquidation des entreprises structurellement déficitaires. Courant février 2008, cette proposition d'organisation, qui n'a pas fait l'unanimité au sein du gouvernement et certainement au niveau de différentes sphères du pouvoir, est abandonnée et une commission est créée pour déterminer la ventilation des différentes sociétés de participation de l'Etat (SGP) qui relèveraient de la tutelle de chaque ministère. Cette situation, renvoyant aux schémas d'organisation des années 1970/1980, qui d'ailleurs démobilise les cadres du secteur économique public, montre clairement outre que la cadence des réformes diviset différents segments au niveau du pouvoir, la dominance de la démarche administrative et bureaucratique au détriment de la démarche opérationnelle économique tenant compte des mutations mondiales. Pour débloquer cette situation, il me semble qu'une nouvelle organisation ministérielle s'impose
3.5- Une nouvelle organisation ministérielle pour plus de cohérence
Cette réorganisation devient urgente pour des raisons d'économie de gestion et d'efficience gouvernementale. A ce titre, je suggère les pistes suivantes : au ministère de l'Intérieur et des collectivités locales devrait s'adjoindre l'Aménagement du territoire et l'environnement avec deux secrétariats d'Etat. Comme démontré précédemment, cela suppose la création de six pôles socio-économiques régionaux ( Est-centre- Ouest- Sud Ouest- Sud Est ) impliquant tant l'administration, les élus, les entreprises, les banques, la société civile, les chambres de commerce et les universités ( avec également six pôles d'excellence). Les directions de wilayas qui sont budgétivores devront être regroupées en adéquation avec celles des ministères. Comme c'est en accordant la priorité à la connaissance que les politiques publiques apporteront des réponses à la pauvreté, à la fois rurale et urbaine, et surtout à l'évolution du chômage par la création d'emplois et d'activités génératrices de revenus, en particulier pour les groupes vulnérables, notamment les femmes et les jeunes, je préconise un grand ministère de l'Education nationale et de la recherche scientifique (la revalorisation des compétences) avec trois secrétariats d'Etat techniques. Le ministère des Finances devrait être couplé avec le ministère du Commerce et le ministère des Investissements avec ceux du tourisme et l'artisanat, de l'Industrie, de la PMI/PME tout en lui rattachant les Mines, segment stratégique de la relance industrielle, (deux secrétariats d'Etat techniques, tourisme et l'industrie). Le défi majeur du XXIème siècle étant celui de l'eau, dont celui du dessalement de l'eau de mer dont la base est le gaz, au ministère clef celui de l'Energie, il y aurait lieu de lui adjoindre celui des Ressources en eau tout en impulsant l'industrie pétrochimique et les énergies renouvelables qui accusent un retard important avec trois secrétariats d'Etat. Quant au ministère du Travail, logiquement il devrait intégrer celui de la Formation professionnelle, de l'Emploi et de la Solidarité nationale (deux secrétariats d'Etat) et la Santé toutes les caisses de sécurité sociale. Devraient également être regroupés le ministère des Postes et des nouvelles technologies, de la Culture et celui de l'Information, pouvant exister un porte-parole au niveau du gouvernement pour l'information officielle avec deux secrétariats d'Etat. L'agriculture et la pêche formeraient un tout (avec deux secrétariats d'Etat) ainsi que les Transports, Travaux publics et l'Habitat (deux secrétariats d'Etat). Quant aux structures de la Jeunesse et des sports, celui de la Promotion de la condition féminine, de la protection de l'enfance, ils devront faire l'objet d'un traitement particulier.
Il est entendu que l'organisation des ministères de la Défense, des Affaires Etrangères et de la Justice devraient rester tel quel. Les différentes agences chargées de l'investissement qui se télescopent et qui sont loin d'avoir répondu aux attentes des pouvoirs publics malgré de nombreux avantages accordés, (ANDI - emploi des jeunes etc.) devront être rattachés à un seul ministère pour plus de cohérence. Enfin, concernant la privatisation/participation, pilier des réformes, qui permettrait à la fois d'éviter un retour à l'organisation ministérielle des années 1970/1980 et serait un signe fort pour la communauté internationale et les investisseurs potentiels, qui actuellement se livrent à des actes marchands et des investissements non porteurs à moyen et long terme misant sur leur paiement du fait de l'importance des réserves de change, et afin de dynamiser le processus de participation/privatisation en panne, je propose soit de créer à l'instar des pays qui ont connu une réussite, évitant qu'un ministre soit juge et partie (délits d'initiés), une grande Agence des privatisations relativement autonome, ayant mission transitoire composée d'experts de haut niveau, sous l'égide de la Présidence ou du Chef du gouvernement, soit un grand ministère de la Privatisation. Car nous avons deux options : soit satisfaire les appétits partisans par une redistribution passive de la rente avec la création de 30 ou 40 ministères sans efficacité réelle, ou privilégier une bonne gouvernance et l'efficacité gouvernementale.
3.6- La priorité des priorités : atténuer le chômage et l'inflation
Devant ce bilan mitigé des réformes établi tant par les organismes officiels qu'internationaux, il s'avère qu'il y a urgence du redressement socio-économique de l'Algérie. En effet, face à une population de plus de 33 millions d'habitants fin 2007, ( allant vers les 40 millions dans quelques années) et une population active estimée à 10, 51 millions ( taux de croissance de 2,5%) avec une demande additionnelle d'emplois annuelle de 500.000 unités , nous assistons à un taux de chômage en croissance en 2007 par rapport à 2006 selon les statistiques officielles de l'ONS de janvier/février 2008 ( passant de 12,5% à près de 14%, le FMI l'estimant comme nous venons de le voir précédemment à 20%) , ce taux risquant de prendre de l'ampleur dans les années à venir après la fin du programme de soutien à la relance économique, transitoire et n'étant qu'un moyen, si la croissance n'est pas reprise par l'entreprise avec des licenciements par milliers. Quant au taux d'inflation officiel, il est estimé à 3,5% par l'organisme officiel de la statistique( ONS) mais corrigé le 03 mars 2008 par le gouverneur de la banque d'Algérie à 4,7% (montrant les contradictions du système d'information par deux voies officielles et selon un document du centre de recherche américain , Casey Research , le 06 mars 2008, l'estimant à 12% en 2007, impliquant la révision du calcul de cet indice).
De ce fait il s'ensuit une nette détérioration du pouvoir d'achat de la majorité de la population conséquence de la décroissance du PIB connue des économistes, de stagflation (décroissance du PIB, inflation et chômage). Selon l'enquête du centre d'Etudes officiel CNEAP, (septembre 2006) le ménage moyen algérien consacre plus de 58,% de son budget aux dépenses alimentaires dont seulement 10% pour la viande , ce taux ayant certainement augmenté avec l'inflation le situant aux alentours de 80% pour les années 2007/2008 et avec un endettement croissant des ménages auprès des banques, (prêts pour l'achat des voitures, logements, électro- ménager) dont le montant est estimé à 200 milliards de dinars (3 milliards de dollars environ) sachant qu'un prêt entre 5 et 10 ans de 100 nécessitera un remboursement 140 à 170. Comme conséquence, un appauvrissement à terme, (bien que le budget au titre de la solidarité absorbe 10% du PIB mais mal ciblés et mal gérés) tenant compte que le SMIG algérien est actuellement à 120 euros et qu'un professeur en fin de carrière avec les primes a un salaire net avec la nouvelle grille des salaires de 2008 de moins de 800 euros et 450 euros pour la retraite soit moins du ¼ de son homologue maghrébin. Cette dégradation est accélérée par une nette concentration des revenus au profit d'une minorité spéculative rentière, du fait d'une politique salariale biaisée et incohérente, la nouvelle grille des salaires de 2007 l'attestant, décourageant les couches sociales utiles productrices de valeur ajoutée directement (la sphère économique) et indirectement notamment l'éducation et la santé, segments porteurs d'une véritable croissance durable.
Conclusion générale : Consolider l'Etat de droit et la bonne gouvernance
En bref, l'handicap majeur de toute société est l'intervention autoritaire, vision du passé, des pouvoirs publics, ce qui ne saurait signifier la fin du rôle de l'Etat stratégique en économie de marché en tant que régulateur et garant de la cohésion sociale. Car cette intervention autoritaire en cas de malaise social, cristallise le mécontentement populaire sur le pouvoir d'Etat et aboutit à un affrontement direct entre la puissance publique et l'opinion. En fait, l'objectif stratégique est de redonner confiance en instaurant un Etat de Droit et une bonne gouvernance. Le passage de l'Etat de " soutien contre la rente " à l'Etat de droit " basé sur le travail et l'intelligence " est un pari politique majeur car il implique tout simplement un nouveau contrat social et un nouveau contrat politique entre la Nation et l'Etat, en fait la refondation de l'Etat. Concilier l'efficacité économique et une profonde justice sociale dans le cadre d'une économie ouverte, la maîtrise du temps étant le principal défi des gouvernants au XXIème siècle en cette ère de mondialisation irréversible , constitue en fin de parcours, le défi principal de l'Algérie(9). En fait, cela implique que le pouvoir bienfaisant ou de bienfaisance inauguré comme contrat politique implicite par les tenants du socialisme de la mamelle afin de légitimer l'échange d'une partie de la rente contre la dépendance et la soumission politique et qui efface tout esprit de citoyenneté active, ce pouvoir doit céder la place à un pouvoir juste, justicier et de justice. C'est la norme du droit qui reprend sa place pour légitimer le véritable statut de la citoyenneté. Car, c'est seulement quand l'Etat est droit qu'il peut devenir un Etat de droit. Quant à l'Etat de droit, ce n'est pas un Etat fonctionnaire, qui gère un consensus de conjoncture, mais un Etat fonctionnel qui fonde son autorité à partir d'une certaine philosophie du droit d'un coté, et à partir d'une assimilation consciente des besoins présents de la communauté et d'une vision future de ses perspectives. En bref, beaucoup de réalisations, mais également beaucoup d'insuffisances. Concilier l'efficacité économique et une profonde justice sociale dans le cadre d'une économie ouverte, par la maîtrise du temps constitue en fin de parcours, le défi principal de l'Algérie. Car la situation de l'Algérie en 2008, trouve son essence dans le fait que les deux piliers du développement du XXIème siècle, face aux enjeux de la mondialisation, à savoir la bonne gouvernance et la valorisation du savoir, sont subordonnées aux intérêts rentiers. Cela explique la dégradation du niveau et genre de vie et donc la démobilisation de la population algérienne face à ce paradoxe de l'aisance financière et d'une relative régression économique et sociale.
Abderrahmane MEBTOUL Expert international


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