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Une vengeance… sonnante et trébuchante
Extorsion de fonds
Publié dans Le Midi Libre le 23 - 08 - 2011

Hocine, 46 ans, propriétaire d'une imprimerie, s'accorda, vers 13h, un moment de répit et se dirigea vers la petite pièce se trouvant derrière son bureau et qui lui servait en même temps de cafétéria, de petit restaurant et de lieu de repos.
Hocine, 46 ans, propriétaire d'une imprimerie, s'accorda, vers 13h, un moment de répit et se dirigea vers la petite pièce se trouvant derrière son bureau et qui lui servait en même temps de cafétéria, de petit restaurant et de lieu de repos.
Il y avait également dans ce cagibi, un petit frigo, une table, une cafetière électrique et un canapé où il lui arrivait de s'allonger pendant quelques minutes lorsqu'il était débordé de travail et qu'il ne pouvait pas rentrer chez lui pour la pause de midi. Ce jour-là, c'était en janvier de l'année 2010, il ignorait qu'il allait avoir sur les bras un problème tellement énorme qu'il ne se reposerait pas du tout et qu'il ne pourrait pas terminer à temps les dépliants publicitaires qu'un de ses clients devait récupérer ce jour-là en fin d'après-midi.
Son téléphone portable sonna au moment où il s'apprêtait à remplir d'eau sa cafetière électrique. Il posa la bouteille d'eau minérale sur la table et extirpa d'une des poches de son jean son téléphone portable. Machinalement, il jeta un coup d'œil sur le petit cadran lumineux et réalisa que le numéro qui s'y était affiché lui était totalement inconnu.
- Bonjour Si-Hocine ! crépita une voix dans le minuscule haut-parleur.
- Bonjour… qui est à l'appareil ?
- Peu importe qui est à l'appareil. Le plus important est que tu retiennes ce que je vais te dire. Tu as deux garçons et deux filles n'est-ce pas ?
- Oui… mais qu'est-ce que cela veut dire ?
- Cela veut dire, Si Hocine, que nous connaissons très bien tes enfants ainsi que leurs itinéraires quotidiens pour se rendre à l'école primaire, au CEM et au lycée. Ta fille aînée passe le bac cette année, n'est-ce pas ? Il serait vraiment dommage qu'elle ne puisse pas le passer à cause d'un empêchement.
- Mais qui es-tu ? Que veux-tu et que signifient toutes ces insinuations ? Si c'est une plaisanterie, elle est vraiment de très mauvais goût.
- Non, Si Hocine ; il ne s'agit pas d'une plaisanterie mais de quelque chose de très très sérieux. Ah ! j'ai oublié de te dire que nous savons où ta femme a l'habitude de faire le marché ; nous savons également où ta seconde fille se rend pour ses cours d'anglais… nous savons tout. Je te prie de me croire. Nous connaissons même la salle où le plus petit de tes enfants pratique le karaté. Quelle imprudence ! Laisser son gosse de dix ans traverser tout seul un chemin où il ne passe plus personne dès 17h. Mais tu me feras remarquer que de nos jours un accident irréparable est vite arrivé même en plein jour, devant des dizaines de témoins.
- Bon… je vois que j'ai affaire à un cinglé, je coupe la communication…
- Si tu coupes la communication, tu ne sauras jamais ce que mes amis et moi voulons de toi, Si Hocine
- Que voulez-vous ?
- Nous voulons quatre milliards de centimes.
- Mais vous êtes complètement cinglés ! Pourquoi vous donnerais-je une somme pareille ?
- Voila une bonne question ! Puisque tu n'as pas l'air de comprendre les insinuations, je vais parler plus clairement. Ces quatre milliards te permettront de sauver ta famille.
- Mais qu'est-ce que c'est que ces salades ?
- Ce ne sont pas des salades, Si Hocine. Tu nous remets cette somme et nous, en échange, nous promettons qu'il ne sera fait aucun mal à tes enfants et à ta femme.
- Quoi ? Mais c'est du chantage ?
- Certains l'appellent ainsi, mais moi je préfère utiliser une autre expression : le djihad !
- Le djihad ? Mais c'est du n'importe quoi !
- Je fais partie d'une organisation qui recueille de l'argent pour les besoins de notre djihad. Et pour avoir de l'argent, nous utilisons tous les moyens !
- Même en tuant des écoliers qui ne vous ont rien fait ?
- Non… Nous ne les tuons pas ; nous les sacrifions pour la bonne cause. Bon, nous avons assez parlé pour aujourd'hui, Si Hocine. Je te rappellerai ce soir.
L'imprimeur posa son téléphone portable sur le canapé, réfléchit quelques secondes puis téléphona à sa femme. Bien qu'il soupçonne l'auteur de l'appel anonyme d'être seulement un mauvais plaisantin, il avait besoin de s'assurer que tout allait bien à la maison. Il avait l'intention de demander à sa femme d'accompagner les gosses à l'école, sait-on jamais, et quelle ne fut sa surprise lorsque celle-ci lui dit avec une voix terrifiée :
- Ah ! Hocine, tu as bien fait d'avoir téléphoné. Je voulais t'appeler mais j'ai hésité de peur de te perturber dans ton travail. Je sais qu'aujourd'hui, tu as une commande à livrer et que ta principale machine te cause des soucis.
- Mais qu'y a-t-il ? Pourquoi voulais-tu m'appeler ?
- A cause des enfants…
- A cause des enfants ?
- Oui, tout à l'heure à 10h, en sortant de l'école, Souhila a failli se faire renverser par une voiture.
- Quoi ? Qu'est-ce que tu dis ?
- Pas de panique, Hocine. Je t'ai dit qu'elle «a failli se faire renverser» ! Il ne lui est rien arrivé… Quand elle m'a raconté cela, je ne me suis pas vraiment inquiétée… mais quand Sofiane m'a raconté que lui aussi, en sortant du CEM, à midi, il a vu une voiture foncer vers lui avec l'intention de le heurter, j'ai commencé à me poser des questions…
- Oh ! Mon Dieu ! J'ai compris, ils sont en train de me donner des avertissements. C'est donc sérieux ! Le type du téléphone n'est pas un plaisantin.
- Qu'est-ce que tu as compris, Hocine ?
- J'arrive… Je t'expliquerai quand j'arriverai à la maison.
Hocine parla à sa femme de l'appel téléphonique et demanda à ses enfants de ne plus sortir de la maison jusqu'à ce qu'on ait arrêté le type qui l'avait appelé et ses complices.
Le 8 janvier 2010, Hocine se rendit au poste de police et fit part de l'appel anonyme dont il avait fait l'objet.
L'officier de police qui l'avait reçu le rassura aussitôt en lui affirmant qu'il y avait de fortes chances qu'il s'agisse juste d'une histoire de banditisme.
- Tous les criminels depuis quelque temps se font passer pour des combattants pour mieux terroriser leurs victimes.
- Mais moi qu'est-ce que je dois faire ?
- Il faut leur dire que vous êtes d'accord pour payer. Vous irez au rendez-vous qu'ils vous donneront et nous, nous serons toujours près de vous pour les arrêter. Vous ne risquez rien puisque vos enfants sont à l'abri à la maison.
- C'est vrai…
- Tout d'abord, nous allons placer sur écoute votre ligne téléphonique. Cela nous permettra d'enregistrer les propos de ces bandits et surtout de les localiser.
Dès que le bandit appela Hocine une seconde fois, la police était parvenue à le localiser : il téléphonait à partir d'un taxiphone d'Azzazga, dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
Lors de cette seconde conversation, Hocine fit croire à son interlocuteur qu'il était prêt à payer parce qu'il tenait à sa famille plus qu'à son argent. Le premier rendez-vous entre les deux hommes s'était soldé par un échec, le bandit ayant subodoré le piège, préféra ne pas se rendre au rendez-vous qui devait avoir lieu à Tizi- Ouzou. Un autre rendez-vous fut convenu mais cette fois-ci à Alger, non loin de Riadh El-Feth. Le bandit fut arrêté en flagrant délit lorsqu'il se fit remettre par Hocine un sac en plastique censé contenir les quatre milliards de centimes.
Pressé de questions, il avoua que l'affaire n'avait rien à voir avec le djihad. Et que cette histoire de racket était une idée de son beau-frère dont il donna le nom, le prénom et l'adresse. Quand ces renseignements furent transmis par la police à Hocine, celui-ci s'exclama :
- Ah ! Mais ce nom et ce prénom ne me sont pas inconnus ! Ce type a travaillé chez moi comme livreur… Je l'ai renvoyé parce qu'il m'a fait perdre 200 millions de centimes. Je l'ai chargé de donner cette somme à mon associé se trouvant à Annaba… L'argent n'est jamais arrivé à son destinataire. Il m'a raconté toute une histoire où il était question d'une agression en pleine nuit à l'entrée d'Annaba au cours de laquelle l'argent lui aurait été pris.
- Et vous avez déposé plainte ? demanda un des enquêteurs.
- Non… J'ai préféré oublier cette histoire. Je me suis contenté de le licencier pour faute grave.
L'ancien employé fut arrêté à son tour et il avoua avoir voulu extorquer de l'argent à son ancien employeur parce qu'il lui en voulait de l'avoir «licencié injustement».
Au début du mois en cours, la cour d'Alger a requis 7 ans de prison ferme contre l'auteur des appels anonymes et 5 ans de prison ferme contre l'ancien employé de Hocine.
Il y avait également dans ce cagibi, un petit frigo, une table, une cafetière électrique et un canapé où il lui arrivait de s'allonger pendant quelques minutes lorsqu'il était débordé de travail et qu'il ne pouvait pas rentrer chez lui pour la pause de midi. Ce jour-là, c'était en janvier de l'année 2010, il ignorait qu'il allait avoir sur les bras un problème tellement énorme qu'il ne se reposerait pas du tout et qu'il ne pourrait pas terminer à temps les dépliants publicitaires qu'un de ses clients devait récupérer ce jour-là en fin d'après-midi.
Son téléphone portable sonna au moment où il s'apprêtait à remplir d'eau sa cafetière électrique. Il posa la bouteille d'eau minérale sur la table et extirpa d'une des poches de son jean son téléphone portable. Machinalement, il jeta un coup d'œil sur le petit cadran lumineux et réalisa que le numéro qui s'y était affiché lui était totalement inconnu.
- Bonjour Si-Hocine ! crépita une voix dans le minuscule haut-parleur.
- Bonjour… qui est à l'appareil ?
- Peu importe qui est à l'appareil. Le plus important est que tu retiennes ce que je vais te dire. Tu as deux garçons et deux filles n'est-ce pas ?
- Oui… mais qu'est-ce que cela veut dire ?
- Cela veut dire, Si Hocine, que nous connaissons très bien tes enfants ainsi que leurs itinéraires quotidiens pour se rendre à l'école primaire, au CEM et au lycée. Ta fille aînée passe le bac cette année, n'est-ce pas ? Il serait vraiment dommage qu'elle ne puisse pas le passer à cause d'un empêchement.
- Mais qui es-tu ? Que veux-tu et que signifient toutes ces insinuations ? Si c'est une plaisanterie, elle est vraiment de très mauvais goût.
- Non, Si Hocine ; il ne s'agit pas d'une plaisanterie mais de quelque chose de très très sérieux. Ah ! j'ai oublié de te dire que nous savons où ta femme a l'habitude de faire le marché ; nous savons également où ta seconde fille se rend pour ses cours d'anglais… nous savons tout. Je te prie de me croire. Nous connaissons même la salle où le plus petit de tes enfants pratique le karaté. Quelle imprudence ! Laisser son gosse de dix ans traverser tout seul un chemin où il ne passe plus personne dès 17h. Mais tu me feras remarquer que de nos jours un accident irréparable est vite arrivé même en plein jour, devant des dizaines de témoins.
- Bon… je vois que j'ai affaire à un cinglé, je coupe la communication…
- Si tu coupes la communication, tu ne sauras jamais ce que mes amis et moi voulons de toi, Si Hocine
- Que voulez-vous ?
- Nous voulons quatre milliards de centimes.
- Mais vous êtes complètement cinglés ! Pourquoi vous donnerais-je une somme pareille ?
- Voila une bonne question ! Puisque tu n'as pas l'air de comprendre les insinuations, je vais parler plus clairement. Ces quatre milliards te permettront de sauver ta famille.
- Mais qu'est-ce que c'est que ces salades ?
- Ce ne sont pas des salades, Si Hocine. Tu nous remets cette somme et nous, en échange, nous promettons qu'il ne sera fait aucun mal à tes enfants et à ta femme.
- Quoi ? Mais c'est du chantage ?
- Certains l'appellent ainsi, mais moi je préfère utiliser une autre expression : le djihad !
- Le djihad ? Mais c'est du n'importe quoi !
- Je fais partie d'une organisation qui recueille de l'argent pour les besoins de notre djihad. Et pour avoir de l'argent, nous utilisons tous les moyens !
- Même en tuant des écoliers qui ne vous ont rien fait ?
- Non… Nous ne les tuons pas ; nous les sacrifions pour la bonne cause. Bon, nous avons assez parlé pour aujourd'hui, Si Hocine. Je te rappellerai ce soir.
L'imprimeur posa son téléphone portable sur le canapé, réfléchit quelques secondes puis téléphona à sa femme. Bien qu'il soupçonne l'auteur de l'appel anonyme d'être seulement un mauvais plaisantin, il avait besoin de s'assurer que tout allait bien à la maison. Il avait l'intention de demander à sa femme d'accompagner les gosses à l'école, sait-on jamais, et quelle ne fut sa surprise lorsque celle-ci lui dit avec une voix terrifiée :
- Ah ! Hocine, tu as bien fait d'avoir téléphoné. Je voulais t'appeler mais j'ai hésité de peur de te perturber dans ton travail. Je sais qu'aujourd'hui, tu as une commande à livrer et que ta principale machine te cause des soucis.
- Mais qu'y a-t-il ? Pourquoi voulais-tu m'appeler ?
- A cause des enfants…
- A cause des enfants ?
- Oui, tout à l'heure à 10h, en sortant de l'école, Souhila a failli se faire renverser par une voiture.
- Quoi ? Qu'est-ce que tu dis ?
- Pas de panique, Hocine. Je t'ai dit qu'elle «a failli se faire renverser» ! Il ne lui est rien arrivé… Quand elle m'a raconté cela, je ne me suis pas vraiment inquiétée… mais quand Sofiane m'a raconté que lui aussi, en sortant du CEM, à midi, il a vu une voiture foncer vers lui avec l'intention de le heurter, j'ai commencé à me poser des questions…
- Oh ! Mon Dieu ! J'ai compris, ils sont en train de me donner des avertissements. C'est donc sérieux ! Le type du téléphone n'est pas un plaisantin.
- Qu'est-ce que tu as compris, Hocine ?
- J'arrive… Je t'expliquerai quand j'arriverai à la maison.
Hocine parla à sa femme de l'appel téléphonique et demanda à ses enfants de ne plus sortir de la maison jusqu'à ce qu'on ait arrêté le type qui l'avait appelé et ses complices.
Le 8 janvier 2010, Hocine se rendit au poste de police et fit part de l'appel anonyme dont il avait fait l'objet.
L'officier de police qui l'avait reçu le rassura aussitôt en lui affirmant qu'il y avait de fortes chances qu'il s'agisse juste d'une histoire de banditisme.
- Tous les criminels depuis quelque temps se font passer pour des combattants pour mieux terroriser leurs victimes.
- Mais moi qu'est-ce que je dois faire ?
- Il faut leur dire que vous êtes d'accord pour payer. Vous irez au rendez-vous qu'ils vous donneront et nous, nous serons toujours près de vous pour les arrêter. Vous ne risquez rien puisque vos enfants sont à l'abri à la maison.
- C'est vrai…
- Tout d'abord, nous allons placer sur écoute votre ligne téléphonique. Cela nous permettra d'enregistrer les propos de ces bandits et surtout de les localiser.
Dès que le bandit appela Hocine une seconde fois, la police était parvenue à le localiser : il téléphonait à partir d'un taxiphone d'Azzazga, dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
Lors de cette seconde conversation, Hocine fit croire à son interlocuteur qu'il était prêt à payer parce qu'il tenait à sa famille plus qu'à son argent. Le premier rendez-vous entre les deux hommes s'était soldé par un échec, le bandit ayant subodoré le piège, préféra ne pas se rendre au rendez-vous qui devait avoir lieu à Tizi- Ouzou. Un autre rendez-vous fut convenu mais cette fois-ci à Alger, non loin de Riadh El-Feth. Le bandit fut arrêté en flagrant délit lorsqu'il se fit remettre par Hocine un sac en plastique censé contenir les quatre milliards de centimes.
Pressé de questions, il avoua que l'affaire n'avait rien à voir avec le djihad. Et que cette histoire de racket était une idée de son beau-frère dont il donna le nom, le prénom et l'adresse. Quand ces renseignements furent transmis par la police à Hocine, celui-ci s'exclama :
- Ah ! Mais ce nom et ce prénom ne me sont pas inconnus ! Ce type a travaillé chez moi comme livreur… Je l'ai renvoyé parce qu'il m'a fait perdre 200 millions de centimes. Je l'ai chargé de donner cette somme à mon associé se trouvant à Annaba… L'argent n'est jamais arrivé à son destinataire. Il m'a raconté toute une histoire où il était question d'une agression en pleine nuit à l'entrée d'Annaba au cours de laquelle l'argent lui aurait été pris.
- Et vous avez déposé plainte ? demanda un des enquêteurs.
- Non… J'ai préféré oublier cette histoire. Je me suis contenté de le licencier pour faute grave.
L'ancien employé fut arrêté à son tour et il avoua avoir voulu extorquer de l'argent à son ancien employeur parce qu'il lui en voulait de l'avoir «licencié injustement».
Au début du mois en cours, la cour d'Alger a requis 7 ans de prison ferme contre l'auteur des appels anonymes et 5 ans de prison ferme contre l'ancien employé de Hocine.


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