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Ce crime raciste qui émeut l'Amérique
Mississipi
Publié dans Le Midi Libre le 07 - 09 - 2011

Deryl Dedmon, 18 ans, voulait «casser du nègre». Il a tué un garagiste de 49 ans, choisi au hasard dans la rue.
«Let's go fuck with some niggers !» («Allons casser du nègre !»). C'est avec une macabre détermination que Deryl Dedmon, un adolescent blanc du Mississipi, s'est lancé avec ses amis dans une expédition punitive. Sa victime : James Anderson Craig, un Afro-Américain de 49 ans, dont le seul tort aura été de croiser par hasard la route du garçon de 18 ans. Le crime, commis le 26 juin dernier, continue deux mois après d'alimenter les colonnes des journaux américains rapporte Le Figaro. Le soir du crime, Deryl Dedmon et sept amis, décident, après une soirée arrosée, de partir à la recherche d'une victime à bord de deux voitures. Deryl Dedmon conduit l'une d'entres elles. Ils prennent la route en direction d'un quartier de l'ouest de Jackson, capitale du Mississipi, où la communauté noire est importante. Au bout de vingt-six kilomètres, ils arrivent sur le parking d'un motel. Il est alors cinq heures du matin. James Anderson Craig, un garagiste sans histoire, est tranquillement accoudé sur son véhicule.
Rapidement, les jeunes le prennent pour cible. Racket, puis coups : l'homme est attaqué de toute part. Deryl Dedmon et ses amis crient à plusieurs reprises «White Power !» («Le pouvoir aux Blancs !»). James Anderson Craig ne parvient pas à se défendre. Sonné, il déambule sur le parking. Deryl Dedmon décide alors de lui porter le coup fatal : il remonte dans sa Ford verte avec deux amies et lui roule dessus en marche arrière. James Anderson Craig meurt sur le coup. Les jeunes prennent aussitôt la fuite. Depuis son portable, Deryl Dedmon écrit fièrement à ses autres comparses, qui eux ont déjà pris la fuite à bord de l'autre véhicule : «I ran that nigger over» («J'ai écrasé ce nègre»).
Mais la scène a été entièrement filmée par les caméras de surveillance du motel et les enquêteurs n'ont pas de difficulté à remonter jusqu'à la bande de jeunes. En garde à vue, ils reconnaissent les faits. Pour autant, seuls deux d'entres eux sont inquiétés : John Aaron Rice, 18 ans, qui a participé à l'attaque avant que James Anderson Craig ne soit tué - et qui est inculpé pour «agression» - et Deryl Dedmon, mis en examen pour «agression», «vols» et «assassinat». Placé en détention, il risque aujourd'hui la prison à perpétuité, voire la peine de mort. «Par sécurité», selon l'administration pénitentiaire, le jeune homme a été placé en isolement. Au cours de sa garde à vue, il n'a exprimé aucun regret et, selon le procureur, a même «ri». Son procès devrait se tenir d'ici quelques mois.
En attendant, l'affaire a provoqué un vif émoi outre-Atlantique. Depuis le crime, des groupes se réunissent régulièrement sur les lieux du drame pour que, comme le soulignent leurs banderoles, «plus jamais ce type de crime ne puisse être commis» et que «justice soit faite».Les médias américains, de leurs côtés, cherchent à comprendre. «Le racisme a toujours, d'une façon ou d'une autre, fait partie du mode de vie du Mississipi», estime ainsi le psychiatre Timothy Summer, dans les colonnes du New York Times. «Il y a encore une partie de notre culture qui est très attachée à la façon dont les choses se passaient avant. Mais ce groupe ne représente qu'une minorité, la plupart des gens de chez nous sont des gens bien et honnêtes, mais peut-être un peu trop naïfs et complaisants vis-à-vis de la question du racisme».
Pour apaiser d'éventuelles tensions, le gouverneur du Mississipi a annoncé qu'il allait financer un musée dédié au mouvement des droits civiques, qui a contribué à mettre fin à la ségrégation raciale en 1964.
Deryl Dedmon, 18 ans, voulait «casser du nègre». Il a tué un garagiste de 49 ans, choisi au hasard dans la rue.
«Let's go fuck with some niggers !» («Allons casser du nègre !»). C'est avec une macabre détermination que Deryl Dedmon, un adolescent blanc du Mississipi, s'est lancé avec ses amis dans une expédition punitive. Sa victime : James Anderson Craig, un Afro-Américain de 49 ans, dont le seul tort aura été de croiser par hasard la route du garçon de 18 ans. Le crime, commis le 26 juin dernier, continue deux mois après d'alimenter les colonnes des journaux américains rapporte Le Figaro. Le soir du crime, Deryl Dedmon et sept amis, décident, après une soirée arrosée, de partir à la recherche d'une victime à bord de deux voitures. Deryl Dedmon conduit l'une d'entres elles. Ils prennent la route en direction d'un quartier de l'ouest de Jackson, capitale du Mississipi, où la communauté noire est importante. Au bout de vingt-six kilomètres, ils arrivent sur le parking d'un motel. Il est alors cinq heures du matin. James Anderson Craig, un garagiste sans histoire, est tranquillement accoudé sur son véhicule.
Rapidement, les jeunes le prennent pour cible. Racket, puis coups : l'homme est attaqué de toute part. Deryl Dedmon et ses amis crient à plusieurs reprises «White Power !» («Le pouvoir aux Blancs !»). James Anderson Craig ne parvient pas à se défendre. Sonné, il déambule sur le parking. Deryl Dedmon décide alors de lui porter le coup fatal : il remonte dans sa Ford verte avec deux amies et lui roule dessus en marche arrière. James Anderson Craig meurt sur le coup. Les jeunes prennent aussitôt la fuite. Depuis son portable, Deryl Dedmon écrit fièrement à ses autres comparses, qui eux ont déjà pris la fuite à bord de l'autre véhicule : «I ran that nigger over» («J'ai écrasé ce nègre»).
Mais la scène a été entièrement filmée par les caméras de surveillance du motel et les enquêteurs n'ont pas de difficulté à remonter jusqu'à la bande de jeunes. En garde à vue, ils reconnaissent les faits. Pour autant, seuls deux d'entres eux sont inquiétés : John Aaron Rice, 18 ans, qui a participé à l'attaque avant que James Anderson Craig ne soit tué - et qui est inculpé pour «agression» - et Deryl Dedmon, mis en examen pour «agression», «vols» et «assassinat». Placé en détention, il risque aujourd'hui la prison à perpétuité, voire la peine de mort. «Par sécurité», selon l'administration pénitentiaire, le jeune homme a été placé en isolement. Au cours de sa garde à vue, il n'a exprimé aucun regret et, selon le procureur, a même «ri». Son procès devrait se tenir d'ici quelques mois.
En attendant, l'affaire a provoqué un vif émoi outre-Atlantique. Depuis le crime, des groupes se réunissent régulièrement sur les lieux du drame pour que, comme le soulignent leurs banderoles, «plus jamais ce type de crime ne puisse être commis» et que «justice soit faite».Les médias américains, de leurs côtés, cherchent à comprendre. «Le racisme a toujours, d'une façon ou d'une autre, fait partie du mode de vie du Mississipi», estime ainsi le psychiatre Timothy Summer, dans les colonnes du New York Times. «Il y a encore une partie de notre culture qui est très attachée à la façon dont les choses se passaient avant. Mais ce groupe ne représente qu'une minorité, la plupart des gens de chez nous sont des gens bien et honnêtes, mais peut-être un peu trop naïfs et complaisants vis-à-vis de la question du racisme».
Pour apaiser d'éventuelles tensions, le gouverneur du Mississipi a annoncé qu'il allait financer un musée dédié au mouvement des droits civiques, qui a contribué à mettre fin à la ségrégation raciale en 1964.


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