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Des conseils…blessants
Agression à l'arme blanche
Publié dans Le Midi Libre le 27 - 09 - 2011

Quand on entend ce qui se dit dans les palais de justice, on finit par avoir la conviction que les Algériens ne savent plus parler entre eux. A tout bout de champ, ils extirpent de leurs poches qui un couteau qui un rasoir et ce, dans le but de se faire comprendre. Mais aussi de se donner raison.
Quand on entend ce qui se dit dans les palais de justice, on finit par avoir la conviction que les Algériens ne savent plus parler entre eux. A tout bout de champ, ils extirpent de leurs poches qui un couteau qui un rasoir et ce, dans le but de se faire comprendre. Mais aussi de se donner raison.
L'histoire qui va suivre a eu lieu sur les hauteurs de Bab El Oued, au début du mois en cours.
Abdelkrim, 28 ans, se rendait à son travail, aux environs de 8h30, quand il vit Messaoud et Rafik deux jeunes voisins, en train de courir comme s'ils avaient le diable à leurs trousses. Il comprit alors qu'ils venaient de voler quelque chose et qu'ils voulaient s'éloigner au plus vite du lieu de leur crime avant que leur victime ne s‘aperçoive de leur coup. Il se dit qu'ils finiraient un jour en prison et qu'ils couvriraient de honte leurs familles respectives.
Le soir, de retour de son travail, il les trouva devant l'immeuble où ils habitaient. Il les salua et leur dit :
- La journée a été bonne à ce que je vois.
Les deux jeunes gens qui avaient entre 20 et 22 ans le regardèrent avec interrogation. Ils ne comprenaient pas ce qu'il insinuait alors il se fit plus explicite :
- Je vous ai vus ce matin en train de courir…du côté de Bab el Oued alors je me suis dit que vous aviez déjà réussi un bon coup matinal…
- Ah ! je comprends, fit Rafik. Tu ne penses pas que tu ferais mieux de t'occuper de tes oignons, Abdelkrim ?
- C'est vrai, c'est ce que je me dis à chaque fois mais je ne cesse de me dire que ce que vous faites est mal et que tôt ou tard, vous finirez par payer chèrement ce que vous faites.
- Rafik a raison, renchérit Messaoud, mêle-toi de tes affaires ! Ou si tu veux, trouve-nous un emploi stable avec un salaire décent et tu verras si nous ne changeons pas notre conduite.
- Je vous crois…mais croyez-moi, les amis…je n'essaie pas de me mêler de vos affaires…j'ai juste peur pour vous Quant au travail, il y en a dans notre pays pour ceux qui veulent vraiment travailler, il n'y a qu'à…
- Ne te fatigue pas Abdelkrim, le coupa Messaoud. Nous connaissons la chanson ! Laisse-nous tranquilles… Va plutôt te reposer ! Tu as travaillé toute la journée et tu es fatigué.
Le soir Abdelkrim sortit pour prendre un peu l'air et ses pieds le menèrent jusqu'à la place des Martyrs où il vit les deux jeunes gens en train de braquer un homme ivre à qui ils enlevèrent son portefeuille et son téléphone portable. Il les vit ensuite courir en direction de la rue Louni Arezki. Il comprit qu'ils se rendaient chez eux. Alors, il rebroussa chemin, décidé à leur faire entendre raison.
Il les trouva au quartier, assis dans un coin sous un réverbère, comptant l'argent qu'ils avaient trouvé dabs le portefeuille de leur victime.
- Je vois que la journée a été fructueuse, leur lança Abdelkrim.
Ils sursautèrent.
- Ah ! c'est encore toi, Abdelkrim, fit avec dépit Messaoud. Tu ne vas donc pas nous lâcher ?
- Je ne vous lâcherai que quand vous cesserez de voler les pauvres gens…
- Ces pauvres gens comme tu les appelles ont des portefeuilles d'une incroyable épaisseur. Et leur argent ils le dépensent en boissons alcoolisées, en cigarettes et en je ne sais quoi encore….et puis, je n'ai pas envie de te parler Abdelkrim. Tu es un homme rangé. Qu'est-ce que tu attends pour te marier afin de ne plus avoir de temps pour nous embêter ?
- Ah ! Je n'aime pas tes allusions, Messaoud ! Retire vite ce que tu viens de dire, sinon…
- Sinon quoi ? Tu vas me frapper, peut-être ? Ou aller nous dénoncer à la police ?
Abdelkrim continua d'avancer vers les deux jeunes gens. Ceux-ci se levèrent et se tinrent sur leurs gardes. Messaoud, à son tour, se fit menaçant :
- Monte chez toi Abdelkrim, ta maman a besoin de toi…
- Ah ! là, tu exagères Messaoud.
- C'est la bagarre que tu veux, Abdelkrim ? Eh bien tu l'auras mais pas ici…Eloignons-nous de notre immeuble…Rafik et moi nous volons les gens ; nous ne les dérangeons pas dans leur sommeil !
Rafik tout en cachant le portefeuille qu'ils avaient volé derrière sa ceinture en cuir, tenta de calmer les esprits :
- Allez, les gars, restez tranquilles ! C'est quoi cette histoire ? Vous allez vous battre pour rien …Il n'y a même pas d'enjeu ! Ni porte monnaie, ni portefeuille, ni téléphone mobile, ni chaine en or ! Vous êtes fous ou quoi ?
Et pendant qu'il soliloquait, Abdelkrim donna un violent coup de poing à Messaouad. Celui-ci vacilla puis se redressa et sortit un couteau. Abdelkrim aussi avait un couteau qu'il sortit de derrière sa chaussette droite. Les deux jeunes gens se ruèrent l'un sur l'autre et Messaouad hurla « Ayemma ! ». Puis il tomba. Horrifié, Abdelkrim jeta le couteau par terre. Des voisins accoururent et Abdelkrim, le jeune citoyen modèle qui voulait donner des conseils à ses deux jeunes voisins passa la nuit au poste de police. Quant à Messaoud, il la passa à l'hôpital Maillot au service des soins intensifs. Il s'en était fallu de peu pour qu'il passe de vie à trépas. Il y a moins d'une semaine, Abdelkrim a été jugé au tribunal d'Alger. Il a écopé d'une année de prison ferme.
L'histoire qui va suivre a eu lieu sur les hauteurs de Bab El Oued, au début du mois en cours.
Abdelkrim, 28 ans, se rendait à son travail, aux environs de 8h30, quand il vit Messaoud et Rafik deux jeunes voisins, en train de courir comme s'ils avaient le diable à leurs trousses. Il comprit alors qu'ils venaient de voler quelque chose et qu'ils voulaient s'éloigner au plus vite du lieu de leur crime avant que leur victime ne s‘aperçoive de leur coup. Il se dit qu'ils finiraient un jour en prison et qu'ils couvriraient de honte leurs familles respectives.
Le soir, de retour de son travail, il les trouva devant l'immeuble où ils habitaient. Il les salua et leur dit :
- La journée a été bonne à ce que je vois.
Les deux jeunes gens qui avaient entre 20 et 22 ans le regardèrent avec interrogation. Ils ne comprenaient pas ce qu'il insinuait alors il se fit plus explicite :
- Je vous ai vus ce matin en train de courir…du côté de Bab el Oued alors je me suis dit que vous aviez déjà réussi un bon coup matinal…
- Ah ! je comprends, fit Rafik. Tu ne penses pas que tu ferais mieux de t'occuper de tes oignons, Abdelkrim ?
- C'est vrai, c'est ce que je me dis à chaque fois mais je ne cesse de me dire que ce que vous faites est mal et que tôt ou tard, vous finirez par payer chèrement ce que vous faites.
- Rafik a raison, renchérit Messaoud, mêle-toi de tes affaires ! Ou si tu veux, trouve-nous un emploi stable avec un salaire décent et tu verras si nous ne changeons pas notre conduite.
- Je vous crois…mais croyez-moi, les amis…je n'essaie pas de me mêler de vos affaires…j'ai juste peur pour vous Quant au travail, il y en a dans notre pays pour ceux qui veulent vraiment travailler, il n'y a qu'à…
- Ne te fatigue pas Abdelkrim, le coupa Messaoud. Nous connaissons la chanson ! Laisse-nous tranquilles… Va plutôt te reposer ! Tu as travaillé toute la journée et tu es fatigué.
Le soir Abdelkrim sortit pour prendre un peu l'air et ses pieds le menèrent jusqu'à la place des Martyrs où il vit les deux jeunes gens en train de braquer un homme ivre à qui ils enlevèrent son portefeuille et son téléphone portable. Il les vit ensuite courir en direction de la rue Louni Arezki. Il comprit qu'ils se rendaient chez eux. Alors, il rebroussa chemin, décidé à leur faire entendre raison.
Il les trouva au quartier, assis dans un coin sous un réverbère, comptant l'argent qu'ils avaient trouvé dabs le portefeuille de leur victime.
- Je vois que la journée a été fructueuse, leur lança Abdelkrim.
Ils sursautèrent.
- Ah ! c'est encore toi, Abdelkrim, fit avec dépit Messaoud. Tu ne vas donc pas nous lâcher ?
- Je ne vous lâcherai que quand vous cesserez de voler les pauvres gens…
- Ces pauvres gens comme tu les appelles ont des portefeuilles d'une incroyable épaisseur. Et leur argent ils le dépensent en boissons alcoolisées, en cigarettes et en je ne sais quoi encore….et puis, je n'ai pas envie de te parler Abdelkrim. Tu es un homme rangé. Qu'est-ce que tu attends pour te marier afin de ne plus avoir de temps pour nous embêter ?
- Ah ! Je n'aime pas tes allusions, Messaoud ! Retire vite ce que tu viens de dire, sinon…
- Sinon quoi ? Tu vas me frapper, peut-être ? Ou aller nous dénoncer à la police ?
Abdelkrim continua d'avancer vers les deux jeunes gens. Ceux-ci se levèrent et se tinrent sur leurs gardes. Messaoud, à son tour, se fit menaçant :
- Monte chez toi Abdelkrim, ta maman a besoin de toi…
- Ah ! là, tu exagères Messaoud.
- C'est la bagarre que tu veux, Abdelkrim ? Eh bien tu l'auras mais pas ici…Eloignons-nous de notre immeuble…Rafik et moi nous volons les gens ; nous ne les dérangeons pas dans leur sommeil !
Rafik tout en cachant le portefeuille qu'ils avaient volé derrière sa ceinture en cuir, tenta de calmer les esprits :
- Allez, les gars, restez tranquilles ! C'est quoi cette histoire ? Vous allez vous battre pour rien …Il n'y a même pas d'enjeu ! Ni porte monnaie, ni portefeuille, ni téléphone mobile, ni chaine en or ! Vous êtes fous ou quoi ?
Et pendant qu'il soliloquait, Abdelkrim donna un violent coup de poing à Messaouad. Celui-ci vacilla puis se redressa et sortit un couteau. Abdelkrim aussi avait un couteau qu'il sortit de derrière sa chaussette droite. Les deux jeunes gens se ruèrent l'un sur l'autre et Messaouad hurla « Ayemma ! ». Puis il tomba. Horrifié, Abdelkrim jeta le couteau par terre. Des voisins accoururent et Abdelkrim, le jeune citoyen modèle qui voulait donner des conseils à ses deux jeunes voisins passa la nuit au poste de police. Quant à Messaoud, il la passa à l'hôpital Maillot au service des soins intensifs. Il s'en était fallu de peu pour qu'il passe de vie à trépas. Il y a moins d'une semaine, Abdelkrim a été jugé au tribunal d'Alger. Il a écopé d'une année de prison ferme.


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