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Les artistes de la «périphérie» trouvent refuge au MaMa
Exposition "Le Retour"
Publié dans Le Midi Libre le 21 - 01 - 2012

L'exposition "Le Retour", installée au MaMa (Musée des arts modernes et contemporains d'Alger) dans le cadre du 3e Festival international des arts contemporains (Fiac), offre à 24 artistes de la "périphérie" un espace d'expression pour faire du local et du spécifique le lieu premier d'une identité universelle.
L'exposition "Le Retour", installée au MaMa (Musée des arts modernes et contemporains d'Alger) dans le cadre du 3e Festival international des arts contemporains (Fiac), offre à 24 artistes de la "périphérie" un espace d'expression pour faire du local et du spécifique le lieu premier d'une identité universelle.
Autour du thème du retour et sur des supports variés, ces artistes originaires des pays du sud ou de l'est de l'Europe, perçus comme "périphériques" face à une expression artistique "mondialisée", reviennent sur les tragédies qu'affrontent leurs
peuples : guerres civiles, migrations, occupations, incarcérations, exclusion et racisme, fossilisation de la penséeà
A partir de deux vidéos projetées simultanément, les Libanais Joanna Hadjithomas et Khalil Joreige recueillent par deux fois et à huit années d'intervalle les témoignages d'un groupe de rescapés du camp de détention israélien de Khiam ouvert lors de l'occupation du Sud Liban en 1985.
Libérés en 1999, les ex-détenus décrivent la torture et les conditions inhumaines des geôles israéliennes. lls reviennent sur l'élan miraculeux qui les poussait, dans le dénuement extrême et au prix d'un immense labeur, à créer des petits objets utilitaires ou simplement beaux à partir de matériaux infimes glanés ça et là, à l'insu de leurs géôliers.
Chapelets en noyaux d'olives, jeux d'échec en savon, jeu de cartes, brosse à dent, aiguille à coudre, crayon fait en papier d'aluminium... constituent, ainsi, autant de victoires de l'esprit sur l'enfer carcéral.
Les rescapés retournent deux fois sur les lieux de leur détention : à la fin de l'occupation, lorsque le camp devient un lieu de visite, ensuite après sa démolition par les raids de l'armée israélienne en 2007.
Face aux travaux d'embellissement de ce camp de la mort entrepris, les ex-détenus laissent éclater leur indignation, autant que leur nostalgie des rapports chaleureux qui les maintenaient soudés face à l'occupant.
"Je ne pensais pas que le lieu où un être humain pouvait découvrir sa vérité profonde serait ce camp !" s'exclame Kifah Affifé, une des jeunes prisonnières. Ce paradoxe, un autre témoin, Neeman Nasrallah, le résume à sa manière : A l'instar d'Imre Kertész, le Nobel hongrois arrêté et detenu à l'âge de 15 ans à Buchenwald (camp de concentration nazi pendant la deuxième guerre mondiale) et qui préférait parler du bonheur des camps, "c'est dans ce lieu que nous avons connu la plus belle des libertés. L'identification des limites et des ennemis y étaient précis".
Le Malien Cheikhou Ba opère, lui, un retour sentimental sur sa jeunesse. Dans des sacs en plastique remplis d'eau, les photos de meilleurs amis de l'artiste apparaissent comme un moyen d'étancher sa soif de souvenirs.
Grâce aux séquences filmées avec son téléphone portable, la Tunisienne Amel Benattia fait découvrir au visiteur l'ambiance nocturne de la rue tunisoise sous couvre-feu dès le 14 janvier 2011, où les débats font rage entre les membres des comités de quartier.
«Mémoire dans l'oubli»
Avec sa série de photos "Mémoire dans l'oubli", la plasticienne et vidéaste Halida Boughriet, force le visiteur à soutenir le regard de trois veuves de guerre algériennes immortalisées selon un même protocole photographique : Allongées sur un sofa, devant une fenêtre ouverte, elles semblent prêtes à faire une paisible sieste quotidienne.
Mais dans cet univers modeste et digne, sur ces coussins de velours brodé, leurs silhouettes ténues drapées dans des vêtements traditionnels immaculés, leurs visages parcheminés, leurs mains ridées aux grosses veines bleues, leurs postures et leurs regards semblent figés à jamais dans une douleur indicible...
"Oh Seigneur d'où viennent les souvenirs ? Où vont-ils ? (...) comment reviennent-ils soudain si forts et si intenses, faisant disparaître le monde entier...", s'interroge de son côté le plasticien irakien Sadiq kwaish Alfraji dans un texte de son cru accompagnant son installation vidéo Il était une fois la maison que mon père a construite.
On y voit une étrange silhouette se pencher, affligée, sur la chambre d'un père décédé où keffieh, tenues traditionnelles et chapelets sont demeurées intactes. Parmi les installations très originales des artistes d'Europe de l'Est, Circle Wise du graphiste russe Andrey kuzkin, envoûte et stupéfie. Un jeune homme, enchaîné à l'intérieur d'un baquet de ciment frais, y tourne jusqu'à l'épuisement. Son but : empêcher le ciment de prendre. Après des jours et des nuits de rotation, il atteint son objectif, laissant le visiteur à ses interrogations. L'exposition Le Retour est programmée au MaMa jusqu'au 3 février prochain.
Autour du thème du retour et sur des supports variés, ces artistes originaires des pays du sud ou de l'est de l'Europe, perçus comme "périphériques" face à une expression artistique "mondialisée", reviennent sur les tragédies qu'affrontent leurs
peuples : guerres civiles, migrations, occupations, incarcérations, exclusion et racisme, fossilisation de la penséeà
A partir de deux vidéos projetées simultanément, les Libanais Joanna Hadjithomas et Khalil Joreige recueillent par deux fois et à huit années d'intervalle les témoignages d'un groupe de rescapés du camp de détention israélien de Khiam ouvert lors de l'occupation du Sud Liban en 1985.
Libérés en 1999, les ex-détenus décrivent la torture et les conditions inhumaines des geôles israéliennes. lls reviennent sur l'élan miraculeux qui les poussait, dans le dénuement extrême et au prix d'un immense labeur, à créer des petits objets utilitaires ou simplement beaux à partir de matériaux infimes glanés ça et là, à l'insu de leurs géôliers.
Chapelets en noyaux d'olives, jeux d'échec en savon, jeu de cartes, brosse à dent, aiguille à coudre, crayon fait en papier d'aluminium... constituent, ainsi, autant de victoires de l'esprit sur l'enfer carcéral.
Les rescapés retournent deux fois sur les lieux de leur détention : à la fin de l'occupation, lorsque le camp devient un lieu de visite, ensuite après sa démolition par les raids de l'armée israélienne en 2007.
Face aux travaux d'embellissement de ce camp de la mort entrepris, les ex-détenus laissent éclater leur indignation, autant que leur nostalgie des rapports chaleureux qui les maintenaient soudés face à l'occupant.
"Je ne pensais pas que le lieu où un être humain pouvait découvrir sa vérité profonde serait ce camp !" s'exclame Kifah Affifé, une des jeunes prisonnières. Ce paradoxe, un autre témoin, Neeman Nasrallah, le résume à sa manière : A l'instar d'Imre Kertész, le Nobel hongrois arrêté et detenu à l'âge de 15 ans à Buchenwald (camp de concentration nazi pendant la deuxième guerre mondiale) et qui préférait parler du bonheur des camps, "c'est dans ce lieu que nous avons connu la plus belle des libertés. L'identification des limites et des ennemis y étaient précis".
Le Malien Cheikhou Ba opère, lui, un retour sentimental sur sa jeunesse. Dans des sacs en plastique remplis d'eau, les photos de meilleurs amis de l'artiste apparaissent comme un moyen d'étancher sa soif de souvenirs.
Grâce aux séquences filmées avec son téléphone portable, la Tunisienne Amel Benattia fait découvrir au visiteur l'ambiance nocturne de la rue tunisoise sous couvre-feu dès le 14 janvier 2011, où les débats font rage entre les membres des comités de quartier.
«Mémoire dans l'oubli»
Avec sa série de photos "Mémoire dans l'oubli", la plasticienne et vidéaste Halida Boughriet, force le visiteur à soutenir le regard de trois veuves de guerre algériennes immortalisées selon un même protocole photographique : Allongées sur un sofa, devant une fenêtre ouverte, elles semblent prêtes à faire une paisible sieste quotidienne.
Mais dans cet univers modeste et digne, sur ces coussins de velours brodé, leurs silhouettes ténues drapées dans des vêtements traditionnels immaculés, leurs visages parcheminés, leurs mains ridées aux grosses veines bleues, leurs postures et leurs regards semblent figés à jamais dans une douleur indicible...
"Oh Seigneur d'où viennent les souvenirs ? Où vont-ils ? (...) comment reviennent-ils soudain si forts et si intenses, faisant disparaître le monde entier...", s'interroge de son côté le plasticien irakien Sadiq kwaish Alfraji dans un texte de son cru accompagnant son installation vidéo Il était une fois la maison que mon père a construite.
On y voit une étrange silhouette se pencher, affligée, sur la chambre d'un père décédé où keffieh, tenues traditionnelles et chapelets sont demeurées intactes. Parmi les installations très originales des artistes d'Europe de l'Est, Circle Wise du graphiste russe Andrey kuzkin, envoûte et stupéfie. Un jeune homme, enchaîné à l'intérieur d'un baquet de ciment frais, y tourne jusqu'à l'épuisement. Son but : empêcher le ciment de prendre. Après des jours et des nuits de rotation, il atteint son objectif, laissant le visiteur à ses interrogations. L'exposition Le Retour est programmée au MaMa jusqu'au 3 février prochain.


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