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Da Lmulud, un des piliers du patrimoine berbère
Disparu voilà 24 ans
Publié dans Le Midi Libre le 28 - 02 - 2013

Il y a déjà 24 ans que disparaissait un des piliers du patrimoine berbère, Da Lmulud nath Maamer. Les êtres disparaissent mais leurs écrits restent à jamais et leur combat pour notre identité gravé à jamais dans nos mémoires. «Nous avons défriché le terrain, à présent, c'est aux autres de continuer», a dit Mouloud Mammeri. Est-ce le cas ? Le combat pour la promotion, l'édification de notre identité n'a pas été suivi malheureusement par la nouvelle génération. Le nouvel ordre économique et mondial et la nouvelle conjoncture n'ont pas été favorables pour une relève digne des sacrifices de nos pères et mères. Pour rendre hommage à Da Lmulud, nous avons préféré donner la parole aujourd'hui à d'autres illustres intellectuels disparus, à l'instar de feu Tahar Djaout, ou à des interllectuels d'autres horizons, comme Antonio Cubillo Ferreira, ou mieux donner la voie à Mouloud Mammeri à travers une interview pour The Middle East magazine, en 1984.
Il y a déjà 24 ans que disparaissait un des piliers du patrimoine berbère, Da Lmulud nath Maamer. Les êtres disparaissent mais leurs écrits restent à jamais et leur combat pour notre identité gravé à jamais dans nos mémoires. «Nous avons défriché le terrain, à présent, c'est aux autres de continuer», a dit Mouloud Mammeri. Est-ce le cas ? Le combat pour la promotion, l'édification de notre identité n'a pas été suivi malheureusement par la nouvelle génération. Le nouvel ordre économique et mondial et la nouvelle conjoncture n'ont pas été favorables pour une relève digne des sacrifices de nos pères et mères. Pour rendre hommage à Da Lmulud, nous avons préféré donner la parole aujourd'hui à d'autres illustres intellectuels disparus, à l'instar de feu Tahar Djaout, ou à des interllectuels d'autres horizons, comme Antonio Cubillo Ferreira, ou mieux donner la voie à Mouloud Mammeri à travers une interview pour The Middle East magazine, en 1984.
Mouloud Mammeri est né le 28 décembre 1917 à Taourirt Mimoun (Kabylie). Il fréquenta l'école primaire de son village (At -Yenni). "Je me souviens que j'allais à l'école pieds nus dans la neige", raconte-t-il. A onze ans, il part chez son oncle à Rabat et il entre au lycée Gouraud. De retour à Alger, quatre ans plus tard, il est inscrit au lycée Bugeaud. Ensuite, c'est le lycée Louis le Grand, à Paris. Il pense alors à l'Ecole normale supérieure. Mobilisé en 1939, il est à l'Ecole militaire de Cherchell d'où il sort avec le grade d'aspirant de réserve. Remobilisé en 1942, il participe aux compagnes d'Italie, de France et d'Allemagne. Au retour, il passe le concours de professorat de lettres à Paris et se retrouve enseigner les humanités et la littérature française aux lycées de Médéa puis de Ben Aknoun. A partir de 1947-48, malgré les critiques, il anime plusieurs conférences devant des auditoires constitués d'étudiants algériens et nord-africains.
Puis éclate la guerre de Libération, Da Lmulud met sa plume au service de la révolution algérienne, dans le journal L'Espoir d'Algérie qui était le journal des libéraux algériens, et signa ses éditoriaux sous le pseudonyme de Brahim Bouakkaz. Il fera entendre la voix des Algériens opprimés à travers ses lettres adressées à l'Onu (entre 1956-1957) sous le pseudonyme de Kaddour, dans lesquelles il dénonce les exactions coloniales. Durant la Bataille d'Alger en 1957, Da Lmulud compose une pièce de théâtre Le fœhn, mais il est contraint de détruire son manuscrit. Menacé de mort, trois membres de sa famille ayant déjà été arrêtés, il quitte l'Algérie pour se réfugier au Maroc. Da Lmulud rentra du Maroc en 1962, professeur d'ethnographie à l'université d'Alger où il enseigne en parallèle le berbère (bien qu'aucun texte officiel n'autorisa ces cours et qu'aucun texte ne l'interdit, "on" y mit cependant fin en 1973). Il est directeur du Crape (Centre de Recherches anthropologiques, préhistoriques et éthnographiques) à Alger de 1969 à 1979. Da Lmulud a été également à la tête de l' UEA (Union des écrivains algériens, fondée en 1963) jusqu'en 1966-67. Cible d'une campagne de diffamation à laquelle il ne lui est pas permis de répliquer par voie de presse, Da Lmulud fait parvenir une réponse que le journal ne publiera jamais. Cette mise au point, publiée plus tard par Le Matin de Paris – 1980 et Amazigh Revue (Rabat- Maroc) 1980, donne des précisions relatives à l'interdiction par les autorités locales de Tizi-Ouzou de la conférence qu'il devait donner à l'université de cette dernière à l'initiative des étudiants sur "La poésie kabyle ancienne" ; cette interdiction deviendra le déclic du Printemps berbère.
En 1985, il a lancé à Paris avec le soutien de Pierre Bourdieu le CERAM (Centre d'étude et de recherche amazighes) et dirigé les Cahiers d'études berbères Awal. Le 6 mai 1988, Da Lmulud prononce un discours sous le titre : "Un testament, peut-être..." lors de sa réception à l'université de Paris X- Nanterre comme docteur honoris causa. Il dit : "Les études pour lesquelles j'étais venu portaient un nom qui a fini par avoir parfum de vielle dentelle : Les 'Humanités'".
Mouloud Mammeri s'éteint dans la nuit du 25 au 26 février 1989. Da Lmulud a été fidèle aux voix ancestrales, à l'"éternel Jugurtha" et aux causes justes. Il a été, sa vie durant, un ardent défenseur et illustrateur de la conscience amazighe, de la conscience nationale, humaine même.
Mouloud Mammeri est né le 28 décembre 1917 à Taourirt Mimoun (Kabylie). Il fréquenta l'école primaire de son village (At -Yenni). "Je me souviens que j'allais à l'école pieds nus dans la neige", raconte-t-il. A onze ans, il part chez son oncle à Rabat et il entre au lycée Gouraud. De retour à Alger, quatre ans plus tard, il est inscrit au lycée Bugeaud. Ensuite, c'est le lycée Louis le Grand, à Paris. Il pense alors à l'Ecole normale supérieure. Mobilisé en 1939, il est à l'Ecole militaire de Cherchell d'où il sort avec le grade d'aspirant de réserve. Remobilisé en 1942, il participe aux compagnes d'Italie, de France et d'Allemagne. Au retour, il passe le concours de professorat de lettres à Paris et se retrouve enseigner les humanités et la littérature française aux lycées de Médéa puis de Ben Aknoun. A partir de 1947-48, malgré les critiques, il anime plusieurs conférences devant des auditoires constitués d'étudiants algériens et nord-africains.
Puis éclate la guerre de Libération, Da Lmulud met sa plume au service de la révolution algérienne, dans le journal L'Espoir d'Algérie qui était le journal des libéraux algériens, et signa ses éditoriaux sous le pseudonyme de Brahim Bouakkaz. Il fera entendre la voix des Algériens opprimés à travers ses lettres adressées à l'Onu (entre 1956-1957) sous le pseudonyme de Kaddour, dans lesquelles il dénonce les exactions coloniales. Durant la Bataille d'Alger en 1957, Da Lmulud compose une pièce de théâtre Le fœhn, mais il est contraint de détruire son manuscrit. Menacé de mort, trois membres de sa famille ayant déjà été arrêtés, il quitte l'Algérie pour se réfugier au Maroc. Da Lmulud rentra du Maroc en 1962, professeur d'ethnographie à l'université d'Alger où il enseigne en parallèle le berbère (bien qu'aucun texte officiel n'autorisa ces cours et qu'aucun texte ne l'interdit, "on" y mit cependant fin en 1973). Il est directeur du Crape (Centre de Recherches anthropologiques, préhistoriques et éthnographiques) à Alger de 1969 à 1979. Da Lmulud a été également à la tête de l' UEA (Union des écrivains algériens, fondée en 1963) jusqu'en 1966-67. Cible d'une campagne de diffamation à laquelle il ne lui est pas permis de répliquer par voie de presse, Da Lmulud fait parvenir une réponse que le journal ne publiera jamais. Cette mise au point, publiée plus tard par Le Matin de Paris – 1980 et Amazigh Revue (Rabat- Maroc) 1980, donne des précisions relatives à l'interdiction par les autorités locales de Tizi-Ouzou de la conférence qu'il devait donner à l'université de cette dernière à l'initiative des étudiants sur "La poésie kabyle ancienne" ; cette interdiction deviendra le déclic du Printemps berbère.
En 1985, il a lancé à Paris avec le soutien de Pierre Bourdieu le CERAM (Centre d'étude et de recherche amazighes) et dirigé les Cahiers d'études berbères Awal. Le 6 mai 1988, Da Lmulud prononce un discours sous le titre : "Un testament, peut-être..." lors de sa réception à l'université de Paris X- Nanterre comme docteur honoris causa. Il dit : "Les études pour lesquelles j'étais venu portaient un nom qui a fini par avoir parfum de vielle dentelle : Les 'Humanités'".
Mouloud Mammeri s'éteint dans la nuit du 25 au 26 février 1989. Da Lmulud a été fidèle aux voix ancestrales, à l'"éternel Jugurtha" et aux causes justes. Il a été, sa vie durant, un ardent défenseur et illustrateur de la conscience amazighe, de la conscience nationale, humaine même.


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