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Le Complexe d'El Hadjar renationalisé ?
Publié dans Le Midi Libre le 03 - 06 - 2013

Des rumeurs persistantes depuis le 20 mai 2013 font état d'une renationalisation du complexe d'El Hadjar : objet de cette contribution.
Des rumeurs persistantes depuis le 20 mai 2013 font état d'une renationalisation du complexe d'El Hadjar : objet de cette contribution.
1.-La stratégie d'Arcelor Mittal et l'Algérie
Comme j'ai eu à le souligner dans un récent interview début mai 2013, à Radio France Internationale, - RFI, en 2011, Arcelor Mittal employait 260.523 salariés dans plus de 60 pays dont 53 % en Europe avec un chiffre d'affaires, selon son bilan officiel, de 91,9 milliards de dollars, la moitié du produit intérieur brut algérien estimé à 180 milliards de dollars (les véritables entreprises contribuant qu'à hauteur de 20% du PIB),
contre 2.580 milliards de dollars pour la France, étant le leader mondial dans le domaine de l'acier et des mines. Arcelor Mittal est donc une multinationale qui a une stratégie de filières mondialisées et s'implante là où les coûts sont bas et la demande segmentée élevée, animée par la seule rentabilité économique. Dans la pratique des affaires, il n'existe pas de sentiments et cela s'adresse tant à la France qu'à l'Algérie où certes les ouvriers de Florange et d'El Hadjar sont préoccupés par leur avenir. La situation est totalement différente entre les deux pays et il faut comparer le comparable.
L'Algérie est une économie rentière, pour preuve 98% des exportations proviennent d'une seule ressource, les hydrocarbures et donc l'économie est indirectement connectée via cette rente à l'économie mondiale.
En Algérie, et ce la n'est pas propre à El Hadjar, l'Etat algérien via la rente a assaini les entreprises publiques entre 1971-2012 pour plus de 60 milliards de dollars dont 70% sont revenues à la case de départ, assainissement pour éviter les remous sociaux à l'instar de la situation actuelle où l'on distribue des revenus sans contreparties productives.
A l'approche de l'élection présidentielle en Algérie d'avril 2014, et avec les tensions sociales actuelles, le gouvernement n'est pas préoccupé par la rentabilité économique, ce qui suppose qu'il reporte les problèmes qui se poseront à terme car on ne peut distribuer que ce qui a été préalablement produit, la rente étant éphémère en réhabilitant la récompense au travail. Et la reprise éventuelle par l'Etat algérien d'une fraction des parts d'Arcelor Mittal rentre dans ce cadre d'apaisement social.
2.-Le complexe d'El Hadjar renationalisé ?
Le complexe d'El Hadjar avait été cédé à Mittal en 2001, qui détient 70% et 30% par l'Etat algérien à travers Sider. Il convient de souligner que depuis 2 ans, des problèmes de trésorerie se posent à ce complexe, ce qui a poussé la Banque extérieure d'Algérie qui est en même temps la Banque de Sonatrach, expliquant son aisance financière, à octroyer en urgence un prêt de 140 millions de dollars pour financer le développement de sa production au-delà du seuil de rentabilité de 1,8 million de tonnes annuelles.
Il est à noter que le complexe de sidérurgie d'El Hadjar, n'a produit en 2012, que 580 000 tonnes d'acier, alors que l'objectif initialement fixé était de parvenir à produire 700 000 tonnes pour l'année 2012. Pour sauver l'unique complexe sidérurgique du pays employant 7 000 personnes d'une cessation d'activité, des discussions sont en cours pour reprendre le contrôle, le groupe public Sider devant augmenter sa participation dans AMA de 30% à 51% pour un montant de 200 millions $.
Selon l'agence officielle algérienne APS, d'avril 2013, un investissement pour un milliard de dollars serait lancé conjointement entre le gouvernement algérien et le numéro un mondial de la sidérurgie ArcelorMittal afin d'augmenter la capacité de production du complexe d'El Hadjar (Annaba) à 2,2 millions de tonnes par an.
Ces mesures seront-elles pérennes et ne risque-t-on pas de reproduire les assainissements à fonds perdus comme par le passé, d'autant plus que l'Algérie est liée à un accord de libre-échange avec l'Europe dont le dégrèvement tarifaire zéro est prévu à l'horizon 2020 et qu'elle aspire à adhérer à l'Organisation mondiale du commerce ?
Nous assistons à un dialogue de sourds. La direction du complexe reproche notamment à Sonatrach et Sonelgaz les plus gros demandeurs d'importer au lieu de s'adresser au complexe et les deux principaux groupes algériens reprochant à Arcelor Mittal de ne pas se conformer aux normes de sécurité et de qualité.
Le futur complexe sidérurgique de Bellara (sud-est de Jijel) entre Sider et Qatar Steel International selon la règle des 51/49 %, en production en principe à l'horizon 2017, coût estimé environ 1,7 milliard de dollars, au titre d'une première phase, devant produire deux (2) millions de tonnes d'acier par an avant de passer à 4 millions de tonnes en 2019 (matière première locale ou importée ?)
pour répondre aux besoins du marché national en rond à béton et autres aciers avec la création de près de 2.000 emplois directs (le tiers d'El Hadjar pour une production plus importante) n'est-il pas déjà un substitut au complexe d'El Hadjar et allégera-t-il les tensions sur l'acier du fait que l'Algérie à travers l'importante dépense publique importe une grande quantité ? Par ailleurs, le groupe qatari apporte-t-il le savoir-faire managérial et technologique ?
L'Algérie n'a-t-elle pas besoin de financement? C'est que les importations algériennes de fer ont dépassé les 20,5 millions de tonnes pour une valeur de 9,67 milliards de dollars durant les 14 dernières années (1998 à 2011), d'après le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis). Selon le Cnis, le fer et l'acier ont coûté à l'Algérie 1,97 milliard de dollars en 2012, contre 1,83 milliards, soit une hausse de 8,16 %,
alors que la valeur de l'importation de ciment a atteint 244,4 millions de dollars en 2012 contre 125,5 millions de dollars en 2011, soit une hausse de 94,67 %, contribuant ainsi à une augmentation de 11,67 % de la facture des importations des matériaux de construction. Toujours selon la même source l'Algérie consomme environ 5 millions de tonnes en fer et en acier, et ne produisant que 1,5 million de tonnes, soit environ 10% de la demande nationale.
3-L'Algérie peut-elle continuer dans la voie du Tout-Etat?
Je pense qu'il faut se démarquer de l'ancienne culture et différencier l'Etat régulateur, rôle stratégique en économie de marché concurrentielle comme facteur de cohésion sociale à l'Etat gestionnaire qui a montré de par le monde ses limites d'efficacité. Car il y a cette volonté du gouvernement de devenir majoritaire, grâce à l'aisance de la rente des hydrocarbures, généralisant les 49/51% alors qu'il y a lieu de réaliser un ciblage pour les secteurs stratégiques, et les subventions toujours sans ciblage avec un gaspillage des ressources financières.
Devant éviter toute solution à résonance populiste et nous en tenir aux indicateurs de rentabilité, devant privilégier la valeur ajoutée interne, l'Algérie étant appelée à vivre au sein d'une économie ouverte, quelle sera l'attitude ArcelorMittal qui a une stratégie internationale et cette renationalisation sera-t-elle rentable ?
D'autant qu'excepté certains secteurs, dont le bâtiment, travaux publics, logement où certains segments non stratégiques où les partenaires étrangers ont accepté la règle des 49/51% prenant peu de risques, l'éventualité d'une non rentabilité étant prise en charge par l'Algérie. Le risque est d'autant plus important que l'Algérie va vers l'épuisement de ses ressources en hydrocarbures.
Si à court terme, pour le prix du pétrole, cela ne pose pas de problème (l'Algérie détenant moins de 1% des réserves mondiales, épuisement prévu horizon 2020) pour le gaz, il en est autrement (2.000 milliards de mètres cubes gazeux moins de 1,3% des réserves mondiales) où la forte consommation intérieure prévue horizon 2017 approchant les exportations épuisement étant prévue entre 2025/2030. Comme j'ai eu à le souligner dans maintes contributions entre 2010/2012 depuis 3 à 4 ans, il y a une totale déconnexion vis-à-vis du prix du pétrole.
Qu'en sera-t-il à l'expiration prochaine des contrats à moyen et long termes si la bulle gazière persiste ? Et cela sans oublier la stratégie offensive du géant russe Gazprom et de la révolution du gaz de schiste qui risque de bouleverser la carte énergétique mondiale avec pour finalité une baisse des prix de cession du gaz. Cela est inquiétant pour l'Algérie vivant de l'illusion de la rente, qui peut accroître les tensions sociales déjà vivaces.
Cela pose l'urgence pour l'Algérie d'une transition rapide d'une économie fondée sur la rente à une économie hors hydrocarbures et son adaptation aux enjeux de la mondialisation.
*Professeur des universités expert international en management stratégique
1.-La stratégie d'Arcelor Mittal et l'Algérie
Comme j'ai eu à le souligner dans un récent interview début mai 2013, à Radio France Internationale, - RFI, en 2011, Arcelor Mittal employait 260.523 salariés dans plus de 60 pays dont 53 % en Europe avec un chiffre d'affaires, selon son bilan officiel, de 91,9 milliards de dollars, la moitié du produit intérieur brut algérien estimé à 180 milliards de dollars (les véritables entreprises contribuant qu'à hauteur de 20% du PIB),
contre 2.580 milliards de dollars pour la France, étant le leader mondial dans le domaine de l'acier et des mines. Arcelor Mittal est donc une multinationale qui a une stratégie de filières mondialisées et s'implante là où les coûts sont bas et la demande segmentée élevée, animée par la seule rentabilité économique. Dans la pratique des affaires, il n'existe pas de sentiments et cela s'adresse tant à la France qu'à l'Algérie où certes les ouvriers de Florange et d'El Hadjar sont préoccupés par leur avenir. La situation est totalement différente entre les deux pays et il faut comparer le comparable.
L'Algérie est une économie rentière, pour preuve 98% des exportations proviennent d'une seule ressource, les hydrocarbures et donc l'économie est indirectement connectée via cette rente à l'économie mondiale.
En Algérie, et ce la n'est pas propre à El Hadjar, l'Etat algérien via la rente a assaini les entreprises publiques entre 1971-2012 pour plus de 60 milliards de dollars dont 70% sont revenues à la case de départ, assainissement pour éviter les remous sociaux à l'instar de la situation actuelle où l'on distribue des revenus sans contreparties productives.
A l'approche de l'élection présidentielle en Algérie d'avril 2014, et avec les tensions sociales actuelles, le gouvernement n'est pas préoccupé par la rentabilité économique, ce qui suppose qu'il reporte les problèmes qui se poseront à terme car on ne peut distribuer que ce qui a été préalablement produit, la rente étant éphémère en réhabilitant la récompense au travail. Et la reprise éventuelle par l'Etat algérien d'une fraction des parts d'Arcelor Mittal rentre dans ce cadre d'apaisement social.
2.-Le complexe d'El Hadjar renationalisé ?
Le complexe d'El Hadjar avait été cédé à Mittal en 2001, qui détient 70% et 30% par l'Etat algérien à travers Sider. Il convient de souligner que depuis 2 ans, des problèmes de trésorerie se posent à ce complexe, ce qui a poussé la Banque extérieure d'Algérie qui est en même temps la Banque de Sonatrach, expliquant son aisance financière, à octroyer en urgence un prêt de 140 millions de dollars pour financer le développement de sa production au-delà du seuil de rentabilité de 1,8 million de tonnes annuelles.
Il est à noter que le complexe de sidérurgie d'El Hadjar, n'a produit en 2012, que 580 000 tonnes d'acier, alors que l'objectif initialement fixé était de parvenir à produire 700 000 tonnes pour l'année 2012. Pour sauver l'unique complexe sidérurgique du pays employant 7 000 personnes d'une cessation d'activité, des discussions sont en cours pour reprendre le contrôle, le groupe public Sider devant augmenter sa participation dans AMA de 30% à 51% pour un montant de 200 millions $.
Selon l'agence officielle algérienne APS, d'avril 2013, un investissement pour un milliard de dollars serait lancé conjointement entre le gouvernement algérien et le numéro un mondial de la sidérurgie ArcelorMittal afin d'augmenter la capacité de production du complexe d'El Hadjar (Annaba) à 2,2 millions de tonnes par an.
Ces mesures seront-elles pérennes et ne risque-t-on pas de reproduire les assainissements à fonds perdus comme par le passé, d'autant plus que l'Algérie est liée à un accord de libre-échange avec l'Europe dont le dégrèvement tarifaire zéro est prévu à l'horizon 2020 et qu'elle aspire à adhérer à l'Organisation mondiale du commerce ?
Nous assistons à un dialogue de sourds. La direction du complexe reproche notamment à Sonatrach et Sonelgaz les plus gros demandeurs d'importer au lieu de s'adresser au complexe et les deux principaux groupes algériens reprochant à Arcelor Mittal de ne pas se conformer aux normes de sécurité et de qualité.
Le futur complexe sidérurgique de Bellara (sud-est de Jijel) entre Sider et Qatar Steel International selon la règle des 51/49 %, en production en principe à l'horizon 2017, coût estimé environ 1,7 milliard de dollars, au titre d'une première phase, devant produire deux (2) millions de tonnes d'acier par an avant de passer à 4 millions de tonnes en 2019 (matière première locale ou importée ?)
pour répondre aux besoins du marché national en rond à béton et autres aciers avec la création de près de 2.000 emplois directs (le tiers d'El Hadjar pour une production plus importante) n'est-il pas déjà un substitut au complexe d'El Hadjar et allégera-t-il les tensions sur l'acier du fait que l'Algérie à travers l'importante dépense publique importe une grande quantité ? Par ailleurs, le groupe qatari apporte-t-il le savoir-faire managérial et technologique ?
L'Algérie n'a-t-elle pas besoin de financement? C'est que les importations algériennes de fer ont dépassé les 20,5 millions de tonnes pour une valeur de 9,67 milliards de dollars durant les 14 dernières années (1998 à 2011), d'après le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis). Selon le Cnis, le fer et l'acier ont coûté à l'Algérie 1,97 milliard de dollars en 2012, contre 1,83 milliards, soit une hausse de 8,16 %,
alors que la valeur de l'importation de ciment a atteint 244,4 millions de dollars en 2012 contre 125,5 millions de dollars en 2011, soit une hausse de 94,67 %, contribuant ainsi à une augmentation de 11,67 % de la facture des importations des matériaux de construction. Toujours selon la même source l'Algérie consomme environ 5 millions de tonnes en fer et en acier, et ne produisant que 1,5 million de tonnes, soit environ 10% de la demande nationale.
3-L'Algérie peut-elle continuer dans la voie du Tout-Etat?
Je pense qu'il faut se démarquer de l'ancienne culture et différencier l'Etat régulateur, rôle stratégique en économie de marché concurrentielle comme facteur de cohésion sociale à l'Etat gestionnaire qui a montré de par le monde ses limites d'efficacité. Car il y a cette volonté du gouvernement de devenir majoritaire, grâce à l'aisance de la rente des hydrocarbures, généralisant les 49/51% alors qu'il y a lieu de réaliser un ciblage pour les secteurs stratégiques, et les subventions toujours sans ciblage avec un gaspillage des ressources financières.
Devant éviter toute solution à résonance populiste et nous en tenir aux indicateurs de rentabilité, devant privilégier la valeur ajoutée interne, l'Algérie étant appelée à vivre au sein d'une économie ouverte, quelle sera l'attitude ArcelorMittal qui a une stratégie internationale et cette renationalisation sera-t-elle rentable ?
D'autant qu'excepté certains secteurs, dont le bâtiment, travaux publics, logement où certains segments non stratégiques où les partenaires étrangers ont accepté la règle des 49/51% prenant peu de risques, l'éventualité d'une non rentabilité étant prise en charge par l'Algérie. Le risque est d'autant plus important que l'Algérie va vers l'épuisement de ses ressources en hydrocarbures.
Si à court terme, pour le prix du pétrole, cela ne pose pas de problème (l'Algérie détenant moins de 1% des réserves mondiales, épuisement prévu horizon 2020) pour le gaz, il en est autrement (2.000 milliards de mètres cubes gazeux moins de 1,3% des réserves mondiales) où la forte consommation intérieure prévue horizon 2017 approchant les exportations épuisement étant prévue entre 2025/2030. Comme j'ai eu à le souligner dans maintes contributions entre 2010/2012 depuis 3 à 4 ans, il y a une totale déconnexion vis-à-vis du prix du pétrole.
Qu'en sera-t-il à l'expiration prochaine des contrats à moyen et long termes si la bulle gazière persiste ? Et cela sans oublier la stratégie offensive du géant russe Gazprom et de la révolution du gaz de schiste qui risque de bouleverser la carte énergétique mondiale avec pour finalité une baisse des prix de cession du gaz. Cela est inquiétant pour l'Algérie vivant de l'illusion de la rente, qui peut accroître les tensions sociales déjà vivaces.
Cela pose l'urgence pour l'Algérie d'une transition rapide d'une économie fondée sur la rente à une économie hors hydrocarbures et son adaptation aux enjeux de la mondialisation.
*Professeur des universités expert international en management stratégique


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