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La parure séculaire des femmes kabyles
Tizi-Ouzou, bijou d'Ath Yenni,
Publié dans Le Midi Libre le 04 - 06 - 2013

Le bijou d'Ath Yenni, concu à base d'argent ciselé, finement travaillé et serti de corail rouge, est la parure séculaire portée par les femmes de Kabylie depuis des générations.
Le bijou d'Ath Yenni, concu à base d'argent ciselé, finement travaillé et serti de corail rouge, est la parure séculaire portée par les femmes de Kabylie depuis des générations.
Par ses motifs, ses couleurs émaillées et la diversité de ses formes, ce bijou représente un art typique de la région des Ath Yenni, une localité perchée à 900 m d'altitude sur une crête du Djurdjura, dont il tire le nom éponyme. Grâce à certains artisans bijoutiers, joailliers émérites de cette région, qui ont continué à exercer le métier même durant les années des ''vaches maigres'' de l'artisanat, durant lesquelles nombre d'artisans ont mis la clé sous la porte, la fabrication traditionnelle de ce bijou en argent a été pérennisée et préservée.
Les bijoux des Ath Yenni, parure indissociable de la robe kabyle
Aujourd'hui encore, ces bijoux constitués de fibules, de broches qu'on fixe sur le front ou sur la poitrine, de ceintures, de bagues, de boucles d'oreilles, de chevillières, de bracelets, de colliers, dont le fameux collier à amulettes ''azrar n' lahruz '', destiné à protéger du mauvais oeil, continuent d'être portés par les mariées, en tant que parure, indissociable de la robe kabyle.
Certains bijoux, sont, également, portés par les femmes en guise de protection contre le mauvais œil, ou le mauvais sort, alors que d'autres sont considérés comme des porte-bonheurs, tels que ''abzim '', ''aharav '' relatent de vieilles dames. Au-delà d'une simple parure, ''les bijoux kabyles, dont la réputation a dépassé les frontières nationales, véhiculent toute une symbolique, voire une mythologie qui remonte aux croyances anciennes'', soutiennent, encore ces dames .
Toutefois, et du fait que ce bijou est toujours fabriqué de manière artisanale, certaines pièces sont devenues très rares car n'étant plus fabriquées pour diverses raisons. Il s'agit notamment du collier à lentilles ''azrar laades ", et du collier à amulette appelé ''azrar lahrouz''.
Quant aux chevillières, elles sont boudées par les femmes, qui ne les portent que dans de rares occasions, car elles sont ''lourdes'' et ''très douloureuses'' à porter, explique-t-on.
L'émaillage, une particularité du bijou d'Ath Yenni
Contrairement aux autres bijoux en argent, tels ceux de la région des Aurès, de M'sila ou du bijou targui, qui sont exclusivement fabriqués avec de l'argent et décorés, parfois, de grosses pièces de corail rouge, celui d'Ath Yenni est, souvent, orné d'émaux dans les tons vert, jaune et bleu, qui font sa particularité.
Des couleurs symbolisant, selon la croyance populaire, la terre, le soleil et le ciel. L'émail est une poudre qui se compose en général de sable, de minium, de potasse et de soude finement broyés que les bijoutiers importent de l'étranger. Selon Kamel Metmer, artisan bijoutier, rencontré à la maison de l'artisanat de Tizi-Ouzou, ''la poudre d'émail, importée d'Europe, coûte cher et est devenue rare, voire non disponible, depuis quelques années, car certains pays européens, tels que la France ont cessé de la produire''.
La poudre d'émail est lavée, puis posée délicatement sur les parties du bijou destinées à être colorées. Elle est délimitée avec des fils en argent qui sont soudés sur la pièce. L'artisan fait vitrifier la poudre d'émail avec un chalumeau ou en passant la pièce au four, les émaux ainsi obtenus, deviennent brillants et lumineux après avoir été refroidis, explique M. Metmer.
Une bonne maitrise de la température et du dosage de la poudre d'émail, est nécessaire, pour éviter de rater la pièce, a-t-il ajouté, observant que la rareté du produit et la complexité du procédé font que l'émaillage des pièces tend à disparaître de nos jours. Aussi, certaines pièces sont-elles devenues très rares, car n'étant plus fabriquées. Il s'agit notamment du collier à lentilles ''azrar Laades''.
Perpétuer cet art séculaire par des modifications sur la taille de la pièce
Afin de perpétuer cet art séculaire, les bijoutiers d'Ath Yenni ont du apporter des modifications pour suppléer aux contraintes liées notamment à l'indisponibilité et à la cherté de la matière première. Il s'agit notamment de la réduction de la taille des bijoux fabriqués. Le coût élevé de l'argent et du corail, a poussé les bijoutiers à réduire la taille des pièces fabriquées, afin de pouvoir réduire leurs prix et les rendre accessibles aux petites et moyennes bourses.
En outre, face à la rareté du corail et à l'indisponibilité de grosses branches pour fabriquer de gros cabochons, comme ceux qui ornent les anciens bijoux, les artisans collent, à l'aide d'une résine, plusieurs petits morceaux de corail pour reproduire les gros coraux qui ornaient jadis les bijoux kabyles, lorsqu'il n'est pas fait recours au corail synthétique.
Ce procédé permet de continuer à utiliser du corail et de préserver la valeur et l'âme du bijou kabyle, témoignent des bijoutiers. M. Metmer fait savoir, à cet effet, que les matières utilisées dans la fabrication du bijou d'Ath Yenni, coutent très chères. A l'exemple de l'argent qui est cédé à 90.000 dinars le kilogramme et qui avait atteint, il y a quelques années la bagatelle de 140.000 dinars le kilo.
D'autres matières telles que la poudre d'émail et le corail, se font très rares sur le marché.
''Ces facteurs ont augmenté le prix du bijou, qui ne s'écoule plus facilement'', déplore ce même artisan qui dit continuer, cependant à exercer son métier pour préserver ce patrimoine, mais, aussi, parce que la bijouterie traditionnelle constitue son unique gagne pain, comme c'est le cas pour ses collègues bijoutiers, fait-il observer.
Par ses motifs, ses couleurs émaillées et la diversité de ses formes, ce bijou représente un art typique de la région des Ath Yenni, une localité perchée à 900 m d'altitude sur une crête du Djurdjura, dont il tire le nom éponyme. Grâce à certains artisans bijoutiers, joailliers émérites de cette région, qui ont continué à exercer le métier même durant les années des ''vaches maigres'' de l'artisanat, durant lesquelles nombre d'artisans ont mis la clé sous la porte, la fabrication traditionnelle de ce bijou en argent a été pérennisée et préservée.
Les bijoux des Ath Yenni, parure indissociable de la robe kabyle
Aujourd'hui encore, ces bijoux constitués de fibules, de broches qu'on fixe sur le front ou sur la poitrine, de ceintures, de bagues, de boucles d'oreilles, de chevillières, de bracelets, de colliers, dont le fameux collier à amulettes ''azrar n' lahruz '', destiné à protéger du mauvais oeil, continuent d'être portés par les mariées, en tant que parure, indissociable de la robe kabyle.
Certains bijoux, sont, également, portés par les femmes en guise de protection contre le mauvais œil, ou le mauvais sort, alors que d'autres sont considérés comme des porte-bonheurs, tels que ''abzim '', ''aharav '' relatent de vieilles dames. Au-delà d'une simple parure, ''les bijoux kabyles, dont la réputation a dépassé les frontières nationales, véhiculent toute une symbolique, voire une mythologie qui remonte aux croyances anciennes'', soutiennent, encore ces dames .
Toutefois, et du fait que ce bijou est toujours fabriqué de manière artisanale, certaines pièces sont devenues très rares car n'étant plus fabriquées pour diverses raisons. Il s'agit notamment du collier à lentilles ''azrar laades ", et du collier à amulette appelé ''azrar lahrouz''.
Quant aux chevillières, elles sont boudées par les femmes, qui ne les portent que dans de rares occasions, car elles sont ''lourdes'' et ''très douloureuses'' à porter, explique-t-on.
L'émaillage, une particularité du bijou d'Ath Yenni
Contrairement aux autres bijoux en argent, tels ceux de la région des Aurès, de M'sila ou du bijou targui, qui sont exclusivement fabriqués avec de l'argent et décorés, parfois, de grosses pièces de corail rouge, celui d'Ath Yenni est, souvent, orné d'émaux dans les tons vert, jaune et bleu, qui font sa particularité.
Des couleurs symbolisant, selon la croyance populaire, la terre, le soleil et le ciel. L'émail est une poudre qui se compose en général de sable, de minium, de potasse et de soude finement broyés que les bijoutiers importent de l'étranger. Selon Kamel Metmer, artisan bijoutier, rencontré à la maison de l'artisanat de Tizi-Ouzou, ''la poudre d'émail, importée d'Europe, coûte cher et est devenue rare, voire non disponible, depuis quelques années, car certains pays européens, tels que la France ont cessé de la produire''.
La poudre d'émail est lavée, puis posée délicatement sur les parties du bijou destinées à être colorées. Elle est délimitée avec des fils en argent qui sont soudés sur la pièce. L'artisan fait vitrifier la poudre d'émail avec un chalumeau ou en passant la pièce au four, les émaux ainsi obtenus, deviennent brillants et lumineux après avoir été refroidis, explique M. Metmer.
Une bonne maitrise de la température et du dosage de la poudre d'émail, est nécessaire, pour éviter de rater la pièce, a-t-il ajouté, observant que la rareté du produit et la complexité du procédé font que l'émaillage des pièces tend à disparaître de nos jours. Aussi, certaines pièces sont-elles devenues très rares, car n'étant plus fabriquées. Il s'agit notamment du collier à lentilles ''azrar Laades''.
Perpétuer cet art séculaire par des modifications sur la taille de la pièce
Afin de perpétuer cet art séculaire, les bijoutiers d'Ath Yenni ont du apporter des modifications pour suppléer aux contraintes liées notamment à l'indisponibilité et à la cherté de la matière première. Il s'agit notamment de la réduction de la taille des bijoux fabriqués. Le coût élevé de l'argent et du corail, a poussé les bijoutiers à réduire la taille des pièces fabriquées, afin de pouvoir réduire leurs prix et les rendre accessibles aux petites et moyennes bourses.
En outre, face à la rareté du corail et à l'indisponibilité de grosses branches pour fabriquer de gros cabochons, comme ceux qui ornent les anciens bijoux, les artisans collent, à l'aide d'une résine, plusieurs petits morceaux de corail pour reproduire les gros coraux qui ornaient jadis les bijoux kabyles, lorsqu'il n'est pas fait recours au corail synthétique.
Ce procédé permet de continuer à utiliser du corail et de préserver la valeur et l'âme du bijou kabyle, témoignent des bijoutiers. M. Metmer fait savoir, à cet effet, que les matières utilisées dans la fabrication du bijou d'Ath Yenni, coutent très chères. A l'exemple de l'argent qui est cédé à 90.000 dinars le kilogramme et qui avait atteint, il y a quelques années la bagatelle de 140.000 dinars le kilo.
D'autres matières telles que la poudre d'émail et le corail, se font très rares sur le marché.
''Ces facteurs ont augmenté le prix du bijou, qui ne s'écoule plus facilement'', déplore ce même artisan qui dit continuer, cependant à exercer son métier pour préserver ce patrimoine, mais, aussi, parce que la bijouterie traditionnelle constitue son unique gagne pain, comme c'est le cas pour ses collègues bijoutiers, fait-il observer.


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