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"Le pouvoir veut asseoir sa légitimité"
Une exposition vantant l'autocratie des Romanov
Publié dans Le Midi Libre le 21 - 11 - 2013

Une icône miraculeuse qui attire des foules de pèlerins et une interprétation du règne des Romanov vantant l'autocratie : une exposition organisée sous l'égide du gouvernement et de l'église orthodoxe rencontre un succès inédit à Moscou.
Une icône miraculeuse qui attire des foules de pèlerins et une interprétation du règne des Romanov vantant l'autocratie : une exposition organisée sous l'égide du gouvernement et de l'église orthodoxe rencontre un succès inédit à Moscou.
La présence à l'entrée de l'icône Feodorovskaïa de la Vierge Marie, protectrice des Romanov et réputée miraculeuse, y est sans doute pour beaucoup : une fois entrés dans l'espace d'exposition, les visiteurs se pressent devant cette icône très rarement montrée au public, pour se prosterner et l'embrasser. Du matin au soir, la file d'attente s'étire sur près d'un kilomètre, à deux pas du Kremlin : depuis son ouverture le 4 novembre, "La Russie orthodoxe.
Les Romanov", organisée pour les 400 ans de cette dynastie à l'initiative de l'archimandrite Tikhon — réputé proche du président Vladimir Poutine — attire jusqu'à 17.000 visiteurs par jour. Familles avec enfants en bas-âge, femmes enceintes, retraités, ou encore groupes scolaires n'hésitent pas à attendre plusieurs heures dans le froid ou encore sous la pluie pour accéder à l'immense salle du Manège, à deux pas du Kremlin. Un succès tel que la fermeture quotidienne a été repoussée à minuit et que M. Poutine a, à deux reprises, ordonné par décret la prolongation de l'exposition, qui ne devait se tenir initialement qu'une semaine.
Elle doit désormais se clôturer le 26 novembre pour ensuite être montrée dans d'autres villes du pays. Le visiteur est ensuite invité à redécouvrir l'histoire de la Russie sous le règne des Romanov, chassés du pouvoir en 1917 par les Bolcheviks, et dont la réputation a été ternie à l'époque soviétique.
Presque entièrement dénuée d'objets d'époque, l'exposition, gratuite, retrace, à travers de gigantesques panneaux explicatifs, des écrans tactiles, de petits films documentaires ou encore des reconstitutions en 3D de batailles, l'évolution du pays du XVIIe siècle au XXe siècle, qui verra la chute de la dynastie. On y voit que la population et la superficie du pays ne cessent de croître sous le règne des Romanov, et que la Russie, au début du XXe siècle, est une puissance mondiale.
Le pouvoir en quête de légitimité
"Nous voulions montrer l'histoire de la Russie non en noir et blanc comme on a l'usage de le faire ici, mais en couleurs. L'idée était de rétablir les faits, sans commentaires", affirme Alexandre Miasnikov, un ancien journaliste, qui a participé à l'élaboration de l'exposition. Pourtant, l'interprétation de certains épisodes historiques, ainsi que certaines citations affichées le long du parcours, font l'apologie de la stabilité et d'un pouvoir fort en Russie et dénigrent toute forme d'opposition.
Un message qui fait écho à la situation de la Russie de Vladimir Poutine, à dessein selon l'historien Vitali Dymarski qui estime que le pouvoir actuel met en exergue ce type de références historiques pour asseoir sa légitimité. "Le pouvoir actuel cherche un point d'appui. Et comme il ne trouve rien sur quoi s'appuyer à notre époque, il va chercher cela dans le passé", observe-t-il, soulignant que les autorités puisent aussi bien dans le passé tsariste que dans le passé stalinien pour montrer que le pays doit être fort.
La révolte en 1825 des Décembristes, des jeunes gens de la noblesse qui réclamaient au tsar une constitution — un épisode traditionnellement célébré en Russie comme une tentative d'établir des fondements démocratiques dans le pays — est ici présentée comme un "complot des francs-maçons". A la fin du parcours, une citation de M. Poutine donne définitivement le ton :
"trop souvent dans l'histoire nationale, l'opposition au pouvoir est en réalité une opposition à la Russie elle-même. Et nous savons comment cela s'est terminé : la destruction de l'Etat en tant que tel". "L'Histoire est intéressante en ce qu'on peut toujours y trouver une réponse aux questions actuelles.
Elle est pleine d'allusions, d'associations, de répétitions", se justifie M. Miasnikov.
La présence à l'entrée de l'icône Feodorovskaïa de la Vierge Marie, protectrice des Romanov et réputée miraculeuse, y est sans doute pour beaucoup : une fois entrés dans l'espace d'exposition, les visiteurs se pressent devant cette icône très rarement montrée au public, pour se prosterner et l'embrasser. Du matin au soir, la file d'attente s'étire sur près d'un kilomètre, à deux pas du Kremlin : depuis son ouverture le 4 novembre, "La Russie orthodoxe.
Les Romanov", organisée pour les 400 ans de cette dynastie à l'initiative de l'archimandrite Tikhon — réputé proche du président Vladimir Poutine — attire jusqu'à 17.000 visiteurs par jour. Familles avec enfants en bas-âge, femmes enceintes, retraités, ou encore groupes scolaires n'hésitent pas à attendre plusieurs heures dans le froid ou encore sous la pluie pour accéder à l'immense salle du Manège, à deux pas du Kremlin. Un succès tel que la fermeture quotidienne a été repoussée à minuit et que M. Poutine a, à deux reprises, ordonné par décret la prolongation de l'exposition, qui ne devait se tenir initialement qu'une semaine.
Elle doit désormais se clôturer le 26 novembre pour ensuite être montrée dans d'autres villes du pays. Le visiteur est ensuite invité à redécouvrir l'histoire de la Russie sous le règne des Romanov, chassés du pouvoir en 1917 par les Bolcheviks, et dont la réputation a été ternie à l'époque soviétique.
Presque entièrement dénuée d'objets d'époque, l'exposition, gratuite, retrace, à travers de gigantesques panneaux explicatifs, des écrans tactiles, de petits films documentaires ou encore des reconstitutions en 3D de batailles, l'évolution du pays du XVIIe siècle au XXe siècle, qui verra la chute de la dynastie. On y voit que la population et la superficie du pays ne cessent de croître sous le règne des Romanov, et que la Russie, au début du XXe siècle, est une puissance mondiale.
Le pouvoir en quête de légitimité
"Nous voulions montrer l'histoire de la Russie non en noir et blanc comme on a l'usage de le faire ici, mais en couleurs. L'idée était de rétablir les faits, sans commentaires", affirme Alexandre Miasnikov, un ancien journaliste, qui a participé à l'élaboration de l'exposition. Pourtant, l'interprétation de certains épisodes historiques, ainsi que certaines citations affichées le long du parcours, font l'apologie de la stabilité et d'un pouvoir fort en Russie et dénigrent toute forme d'opposition.
Un message qui fait écho à la situation de la Russie de Vladimir Poutine, à dessein selon l'historien Vitali Dymarski qui estime que le pouvoir actuel met en exergue ce type de références historiques pour asseoir sa légitimité. "Le pouvoir actuel cherche un point d'appui. Et comme il ne trouve rien sur quoi s'appuyer à notre époque, il va chercher cela dans le passé", observe-t-il, soulignant que les autorités puisent aussi bien dans le passé tsariste que dans le passé stalinien pour montrer que le pays doit être fort.
La révolte en 1825 des Décembristes, des jeunes gens de la noblesse qui réclamaient au tsar une constitution — un épisode traditionnellement célébré en Russie comme une tentative d'établir des fondements démocratiques dans le pays — est ici présentée comme un "complot des francs-maçons". A la fin du parcours, une citation de M. Poutine donne définitivement le ton :
"trop souvent dans l'histoire nationale, l'opposition au pouvoir est en réalité une opposition à la Russie elle-même. Et nous savons comment cela s'est terminé : la destruction de l'Etat en tant que tel". "L'Histoire est intéressante en ce qu'on peut toujours y trouver une réponse aux questions actuelles.
Elle est pleine d'allusions, d'associations, de répétitions", se justifie M. Miasnikov.


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