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Approfondir les recherches sur la Numidie et ses symboles
Colloque sur massinissa à Constantine
Publié dans Le Midi Libre le 21 - 09 - 2014

Placé sous le thème "Massinissa : au coeur de la consécration d'un premier Etat numide", le colloque, premier du genre, se tiendra du samedi au lundi au centre culturel M'hamed-Yazid d'El Khroub.
Placé sous le thème "Massinissa : au coeur de la consécration d'un premier Etat numide", le colloque, premier du genre, se tiendra du samedi au lundi au centre culturel M'hamed-Yazid d'El Khroub.
L'approfondissement des recherches sur la Numidie et ses symboles pour dégager de nouvelles pistes d'études archéologique, historique, linguistique et culturelle sur l'Afrique du Nord, à partir de réflexions entre chercheurs algériens et étrangers, forme la pierre angulaire du colloque sur Massinissa qui a débuté hiersamedi à Constantine.
Placé sous le thème "Massinissa : au coeur de la consécration d'un premier Etat numide", le colloque, premier du genre, se tiendra du samedi au lundi au centre culturel M'hamed-Yazid d'El Khroub, ville de l'Est algérien connue par son site archéologique qui abrite Soumâa El Khroub, considérée par les archéologues comme le tombeau du premier roi amazigh de la Numidie unifiée, Massinissa.
Pas moins de 22 conférences thématiques sur la situation géopolitique en Afrique avant Massinissa, son apport à l'émergence d'un grand Etat numide et sur les données archéologiques et la valorisation du savoir de l'époque, seront animées par des historiens, archéologues et universitaires d'Algérie des Etats-Unis, de Tunisie et d'Italie, entre autres.
Le colloque, organisé par le Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), représente une opportunité pour tenter de "combler les lacunes auxquelles se heurtent les générations actuelles sur l'histoire de la Numidie" et de lancer un "vaste chantier scientifique pour une meilleure maîtrise de l'histoire culturelle, sociale et politique de l'Afrique du Nord et particulièrement durant la période numide", explique le secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad.
"Pour aborder avec sérénité le futur, il est primordial de connaître le passé, ses dates, ses symboles et ses figures. Le colloque sera l'occasion pour la réappropriation de notre patrimoine archéologique, historique, linguistique et culturel", a ajouté M. Assad à l'APS, en mettant en avant l'importance de la connaissance de l'histoire et du devoir de transmission.
"L'Algérie a plus que jamais besoin de convoquer son histoire aussi lointaine soit-elle, de l'interroger et de l'explorer. Avec ce colloque, nous aspirons à entamer une réflexion sur les pistes scientifiques et archéologiques inédites en favorisant le partenariat et le travail en réseau", a-t-il indiqué, soulignant l'importance d'introduire de nouveaux axes de recherche sur ce chapitre de l'histoire de l'Afrique du Nord. "Massinissa est plus que jamais d'actualité.
Avec les conférenciers que nous avons invités, nous allons sûrement comprendre que l'Algérie doit s'inspirer de son histoire lointaine, notamment, des fondements de l'Etat numide, pour pouvoir se projeter vers l'avenir", a estimé M. Assad. Né vers 238 av. J.-C dans la tribu des Massyles, Massinissa a régné pendant un demi-siècle avant de mourir en début janvier 148 avant J.-C. à l'âge de plus de 90 ans. Il est célèbre par son cri "L'Afrique aux africains!". Le projet de la restauration de son tombeau, pourtant classé patrimoine national, tarde à se réaliser malgré que son lancement remonte à 1999 et auquel une enveloppe de 19 milliards de centime a été consacrée.
Massinissa, l'homme qui a fait de la Numidie une puissance de l'Afrique du Nord
Unifier la Numidie et en faire une puissance de l'Afrique du Nord, une ambition du roi Massinissa réalisée pendant un demi-siècle de règne, mais entravée par Rome, l'autre puissance, qui l'a divisée puis annexée, au grand dam des populations numides, relève l'anthropologue Dida Badi lorsqu'il évoque la Numidie de Massinissa.
Pour ce chercheur au Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), le moment le "plus fort" de l'histoire de la Numidie est celui du règne de Massinissa car c'est l'époque où la Numidie orientale et occidentale furent unifiées sous un même royaume. "La Numidie de Massinissa faisait partie des grandes puissances de l'époque, à savoir Rome et Carthage.
Il l'a unifiée en un seul royaume. Il a en a fait une grande puissance sur plusieurs plans, économique, notamment. Il doit représenter un motif de fierté chez les générations d'Algériens", a ajouté M. Badi, coordinateur scientifique du colloque, organisé par le Haut Commissariat à l'amazighité (HCA). "Massinissa, est un modèle d'unification d'un Etat et de gouvernance.Il a réussi à organiser l'armée, l'agriculture et la sédentarisation des nomades. Aucune révolte populaire n'a eu lieu pendant son règne parce qu'il avait du respect pour les populations et ne pratiquait pas une politique d'impôts très contraignante", a-t-il souligné.
Se réapproprier l'Histoire, une nécessité
Les écrits d'historiens et autres récits sur la Numidie, et plus particulièrement sur Massinissa, portent, selon M. Badi une "vision unilatérale" car ils proviennent d'auteurs grecs et latins comme, Tite-Live, Diodore de Sicile, Appien et Polybe, a-t-il rappelé. "Nous considérons que tout ce qu'a été écrit sur Massinissa et la Numidie, porte une vision unilatérale. C'est un peu le regard de l'autre sur nous. Il est temps pour les chercheurs, archéologues et historiens algériens de se réapproprier l'histoire de cette période et croiser les résultats des recherches avec celles émanant d'ailleurs", a-t-il dit.
Pour lui, la recherche archéologique doit être renforcée et orientée davantage sur la période numide parce qu'elle "permet d'apprécier, à partir d'objets matériels, les données historiques et représente le garant de l'authenticité du regard algérien sur cette époque". "Notre rapport avec le passé, qu'il soit récent ou antique, n'est pas encore clair. Il est biaisé et ambigu. Nous n'arrivons pas à nous approprier toute notre histoire ni à l'étudier dans sa complexité. Il ne faut pas penser que la période numide est le parent pauvre de l'histoire. C'est toute l'histoire qui est concernée", ajoute M. Badi à propos du peu d'études archéologiques de chercheurs algériens sur la Numidie.
Massinissa, le fondateur de la Numidie unifiée
Arrivé au pouvoir dans un contexte marqué par des troubles politiques, du fait de la compétition entre Rome et Carthage sur le contrôle de la Méditerranée, le roi numide Massinissa a réussi l'exploit d'unifier pour la première fois la Numidie dont le territoire correspond actuellement à toute la partie nord de l'Algérie.
Selon un texte biographique et écrit sur la base d'ouvrages d'historiens et chercheurs étrangers et algériens, Massinissa a patiemment exécuté son plan d'unification de la Numidie pour en faire un Etat indépendant de Rome et de Carthage qui a survécu pendant un demi-siècle. Pour cela, il a conquis le pouvoir dans son royaume (celui des Massyles), s'est allié à Rome contre Carthage et conquis enfin le royaume des Massaesyles.
Pour les historiens, la période numide de l'Afrique du Nord commence vers 250 avant Jésus-Christ avec l'émergence de deux royaumes berbères au nord de l'actuelle Algérie et issus des Capsiens sédentarisés depuis le néolithique. Il s'agit du royaume des Massyles à l'Est avec Cirta (Constantine) comme capitale, et celui des Massaesyles à l'Ouest dont Siga (Oulhaça El Gheraba, Aïn Témouchent) était la capitale. A deux, ils contrôlaient les plaines entre la chaîne de l'Atlas et la côte méditerranéenne. Après une période de cohabitation, ils en viennent à la confrontation.
La rivalité débute avec l'arrivée au pouvoir de Syphax en 215 av. J.-C., roi des Massaesyles, dont les ambitions territoriales l'ont amené à s'allier à Carthage pour tenter de s'emparer des territoires massyles du roi Zelalsen qui, après sa mort, fut remplacé par Gaïa, le père de Massinissa. Profitant de la mort du roi Gaïa (-206 av. J.-C.), Syphax annexa ses terres et occupa Cirta dont il a fait sa seconde capitale (-205). Mais le fils de Gaïa va bientôt récupérer son royaume à la faveur de la décisive et sanglante bataille de Zama (-202) qui a vu la victoire de Rome, aidée de Massinissa, contre les troupes carthaginoises du général Hannibal auxquelles s'étaient jointes celles de Syphax. Carthage étant affaiblie, Massinissa contrôle désormais tout l'est algérien.
Il s'engage dans un ambitieux plan qui détermine les frontières du nord de l'Algérie moderne. Il fait creuser avec l'aide des légions romaines une fosse longue de plusieurs kilomètres avec l'actuelle Tabarka à l'Est et ses territoires annexés aux Carthaginois à l'Ouest. Il reprend le contrôle ainsi de Cirta et en fait sa capitale. Par la suite, il conquit les territoires de Syphax, unifiant la Numidie et établissant la frontière ouest de son royaume au niveau de la rivière Moulouya, proche de l'actuelle frontière algéromarocaine. Les villes furent multipliées et agrandies. Outre la capitale Cirta, le royaume était formé notamment de Madauros (M'daourouch), Thibilis (Announa) et Thubursicu (Khemissa).
L'approfondissement des recherches sur la Numidie et ses symboles pour dégager de nouvelles pistes d'études archéologique, historique, linguistique et culturelle sur l'Afrique du Nord, à partir de réflexions entre chercheurs algériens et étrangers, forme la pierre angulaire du colloque sur Massinissa qui a débuté hiersamedi à Constantine.
Placé sous le thème "Massinissa : au coeur de la consécration d'un premier Etat numide", le colloque, premier du genre, se tiendra du samedi au lundi au centre culturel M'hamed-Yazid d'El Khroub, ville de l'Est algérien connue par son site archéologique qui abrite Soumâa El Khroub, considérée par les archéologues comme le tombeau du premier roi amazigh de la Numidie unifiée, Massinissa.
Pas moins de 22 conférences thématiques sur la situation géopolitique en Afrique avant Massinissa, son apport à l'émergence d'un grand Etat numide et sur les données archéologiques et la valorisation du savoir de l'époque, seront animées par des historiens, archéologues et universitaires d'Algérie des Etats-Unis, de Tunisie et d'Italie, entre autres.
Le colloque, organisé par le Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), représente une opportunité pour tenter de "combler les lacunes auxquelles se heurtent les générations actuelles sur l'histoire de la Numidie" et de lancer un "vaste chantier scientifique pour une meilleure maîtrise de l'histoire culturelle, sociale et politique de l'Afrique du Nord et particulièrement durant la période numide", explique le secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad.
"Pour aborder avec sérénité le futur, il est primordial de connaître le passé, ses dates, ses symboles et ses figures. Le colloque sera l'occasion pour la réappropriation de notre patrimoine archéologique, historique, linguistique et culturel", a ajouté M. Assad à l'APS, en mettant en avant l'importance de la connaissance de l'histoire et du devoir de transmission.
"L'Algérie a plus que jamais besoin de convoquer son histoire aussi lointaine soit-elle, de l'interroger et de l'explorer. Avec ce colloque, nous aspirons à entamer une réflexion sur les pistes scientifiques et archéologiques inédites en favorisant le partenariat et le travail en réseau", a-t-il indiqué, soulignant l'importance d'introduire de nouveaux axes de recherche sur ce chapitre de l'histoire de l'Afrique du Nord. "Massinissa est plus que jamais d'actualité.
Avec les conférenciers que nous avons invités, nous allons sûrement comprendre que l'Algérie doit s'inspirer de son histoire lointaine, notamment, des fondements de l'Etat numide, pour pouvoir se projeter vers l'avenir", a estimé M. Assad. Né vers 238 av. J.-C dans la tribu des Massyles, Massinissa a régné pendant un demi-siècle avant de mourir en début janvier 148 avant J.-C. à l'âge de plus de 90 ans. Il est célèbre par son cri "L'Afrique aux africains!". Le projet de la restauration de son tombeau, pourtant classé patrimoine national, tarde à se réaliser malgré que son lancement remonte à 1999 et auquel une enveloppe de 19 milliards de centime a été consacrée.
Massinissa, l'homme qui a fait de la Numidie une puissance de l'Afrique du Nord
Unifier la Numidie et en faire une puissance de l'Afrique du Nord, une ambition du roi Massinissa réalisée pendant un demi-siècle de règne, mais entravée par Rome, l'autre puissance, qui l'a divisée puis annexée, au grand dam des populations numides, relève l'anthropologue Dida Badi lorsqu'il évoque la Numidie de Massinissa.
Pour ce chercheur au Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), le moment le "plus fort" de l'histoire de la Numidie est celui du règne de Massinissa car c'est l'époque où la Numidie orientale et occidentale furent unifiées sous un même royaume. "La Numidie de Massinissa faisait partie des grandes puissances de l'époque, à savoir Rome et Carthage.
Il l'a unifiée en un seul royaume. Il a en a fait une grande puissance sur plusieurs plans, économique, notamment. Il doit représenter un motif de fierté chez les générations d'Algériens", a ajouté M. Badi, coordinateur scientifique du colloque, organisé par le Haut Commissariat à l'amazighité (HCA). "Massinissa, est un modèle d'unification d'un Etat et de gouvernance.Il a réussi à organiser l'armée, l'agriculture et la sédentarisation des nomades. Aucune révolte populaire n'a eu lieu pendant son règne parce qu'il avait du respect pour les populations et ne pratiquait pas une politique d'impôts très contraignante", a-t-il souligné.
Se réapproprier l'Histoire, une nécessité
Les écrits d'historiens et autres récits sur la Numidie, et plus particulièrement sur Massinissa, portent, selon M. Badi une "vision unilatérale" car ils proviennent d'auteurs grecs et latins comme, Tite-Live, Diodore de Sicile, Appien et Polybe, a-t-il rappelé. "Nous considérons que tout ce qu'a été écrit sur Massinissa et la Numidie, porte une vision unilatérale. C'est un peu le regard de l'autre sur nous. Il est temps pour les chercheurs, archéologues et historiens algériens de se réapproprier l'histoire de cette période et croiser les résultats des recherches avec celles émanant d'ailleurs", a-t-il dit.
Pour lui, la recherche archéologique doit être renforcée et orientée davantage sur la période numide parce qu'elle "permet d'apprécier, à partir d'objets matériels, les données historiques et représente le garant de l'authenticité du regard algérien sur cette époque". "Notre rapport avec le passé, qu'il soit récent ou antique, n'est pas encore clair. Il est biaisé et ambigu. Nous n'arrivons pas à nous approprier toute notre histoire ni à l'étudier dans sa complexité. Il ne faut pas penser que la période numide est le parent pauvre de l'histoire. C'est toute l'histoire qui est concernée", ajoute M. Badi à propos du peu d'études archéologiques de chercheurs algériens sur la Numidie.
Massinissa, le fondateur de la Numidie unifiée
Arrivé au pouvoir dans un contexte marqué par des troubles politiques, du fait de la compétition entre Rome et Carthage sur le contrôle de la Méditerranée, le roi numide Massinissa a réussi l'exploit d'unifier pour la première fois la Numidie dont le territoire correspond actuellement à toute la partie nord de l'Algérie.
Selon un texte biographique et écrit sur la base d'ouvrages d'historiens et chercheurs étrangers et algériens, Massinissa a patiemment exécuté son plan d'unification de la Numidie pour en faire un Etat indépendant de Rome et de Carthage qui a survécu pendant un demi-siècle. Pour cela, il a conquis le pouvoir dans son royaume (celui des Massyles), s'est allié à Rome contre Carthage et conquis enfin le royaume des Massaesyles.
Pour les historiens, la période numide de l'Afrique du Nord commence vers 250 avant Jésus-Christ avec l'émergence de deux royaumes berbères au nord de l'actuelle Algérie et issus des Capsiens sédentarisés depuis le néolithique. Il s'agit du royaume des Massyles à l'Est avec Cirta (Constantine) comme capitale, et celui des Massaesyles à l'Ouest dont Siga (Oulhaça El Gheraba, Aïn Témouchent) était la capitale. A deux, ils contrôlaient les plaines entre la chaîne de l'Atlas et la côte méditerranéenne. Après une période de cohabitation, ils en viennent à la confrontation.
La rivalité débute avec l'arrivée au pouvoir de Syphax en 215 av. J.-C., roi des Massaesyles, dont les ambitions territoriales l'ont amené à s'allier à Carthage pour tenter de s'emparer des territoires massyles du roi Zelalsen qui, après sa mort, fut remplacé par Gaïa, le père de Massinissa. Profitant de la mort du roi Gaïa (-206 av. J.-C.), Syphax annexa ses terres et occupa Cirta dont il a fait sa seconde capitale (-205). Mais le fils de Gaïa va bientôt récupérer son royaume à la faveur de la décisive et sanglante bataille de Zama (-202) qui a vu la victoire de Rome, aidée de Massinissa, contre les troupes carthaginoises du général Hannibal auxquelles s'étaient jointes celles de Syphax. Carthage étant affaiblie, Massinissa contrôle désormais tout l'est algérien.
Il s'engage dans un ambitieux plan qui détermine les frontières du nord de l'Algérie moderne. Il fait creuser avec l'aide des légions romaines une fosse longue de plusieurs kilomètres avec l'actuelle Tabarka à l'Est et ses territoires annexés aux Carthaginois à l'Ouest. Il reprend le contrôle ainsi de Cirta et en fait sa capitale. Par la suite, il conquit les territoires de Syphax, unifiant la Numidie et établissant la frontière ouest de son royaume au niveau de la rivière Moulouya, proche de l'actuelle frontière algéromarocaine. Les villes furent multipliées et agrandies. Outre la capitale Cirta, le royaume était formé notamment de Madauros (M'daourouch), Thibilis (Announa) et Thubursicu (Khemissa).


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