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Le système de retraite menacéb par la crise
Il aurait atteint ses limites
Publié dans Le Midi Libre le 04 - 07 - 2018

Le rapport entre les importations du pays et lesystème de retraite nationalétait a priori improbable. Il avait pourtant été établi par laloi de finances 2018. Lesservices des Douanesappliquent depuis le début del'année une taxede 1 % sur chaque opération d'importation.
Le rapport entre les importations du pays et lesystème de retraite nationalétait a priori improbable. Il avait pourtant été établi par laloi de finances 2018. Lesservices des Douanesappliquent depuis le début del'année une taxede 1 % sur chaque opération d'importation.
L'article 105 de la loi de finances 2018 dispose que "le produit de cette contribution est perçu au profitde la Caisse nationale des retraites"
(CNR).Plus récemment on a appris que pas moinsde 560 milliards de dinars (près de 5 milliardsde dollars) ont été prévus par le budgetd'équipement pour 2018 au titre decontribution exceptionnelle à l'équilibrefinancier de la Cnas.En fait cet argent n'est pas destiné à laCnas, dont les comptes sont équilibrés,mais constituent un remboursement des avances accordées par cette caisse à laCNR. Ce n'est sans doute d'ailleurs qu'undébut puisque le DG de la CNR, SlimaneMellouka, évoquait hier matin sur lachaîne 3 de la Radio nationale le chiffre de800 milliards de dinars avancés par la Cnasdepuis 2015.
Des décisions qui se multiplient et constituentun signal dépourvu d'ambiguïté. Laviabilité financière du système de retraitealgérien est clairement menacée par de profondsdéséquilibres structurels qui trouventleur origine dans le fait que les ressourcesde la CNR ne se développent pas de façon proportionnelle à l'activité économique ;principalement en raison du poids croissantde l'activité informelle. En substance,face à la croissance rapide des prestations, les cotisations ne rentrent pas suffisamment.
La retraite anticipée a dopé le nombre de départs
Le DG de la CNR mentionne pour 2018 quelques chiffres explosifs. Le systèmenational de retraites concerne désormaisprès de 3,2 millions de retraités.L'évolution rapide du nombre de retraitésest une caractéristique majeure des dernièresannées.
Ils étaient seulement un peu plus de 1,2 million en 2000. Leur effectif s'accroissait ces dernières années aurythme de près de 150.000 nouveauxretraités par an.En cause principalement la retraite anticipéequi a concerné depuis sa mise en place plus de 1 million de personnes qui sontpartis en moyenne en retraite à l'âge de 52ans.Heureusement, avec la fin du dispositif quiest effective depuis le début de 2018, leschose se calment et le nombre de dossiersdéposés a été divisé par 3.Des prestations proches de1.200milliards de dinars par an en 2018Suivant des chiffres communiqués cematin par le directeur de la caisse, la CNRs'attend à verser près de 1.200 milliards de dinars en 2018. La dernière augmentation des pensions de retraite "décidée par le président de la République a bénéficié à 2,8 millions de retraités et coûtera environ 20 milliards dedinars supplémentaires.
Son applicationrétroactive à janvier 2018 est intervenue enmai dernier".Les versements de la CNR ont été en trèsforte croissance au cours de la décennieécoulée puisqu'ils étaient seulement de200 milliards de dinars en 2005, et d'environ400 milliards de dinars en 2010.Les équilibres financiers de la caisseavaient connu une première alerte en 2006et en 2007 avec l'apparition au cours de ces deux années des premiers déficits deson histoire. Ces derniers ont été rapidementéliminés grâce à l'augmentation dutaux des cotisations porté à cette occasionde 16 à 17 %.
Le budget de l'Etat à la rescousse depuis 2007
Ces premiers déficits ont servi de révélateurs de la fragilité des équilibres financiersdu système de retraite algérien et ontconduit, dans le but affirmé d'"assurer sapérennité à long terme", à la création parla loi de finances complémentaire 2006,du Fonds national de réserves des retraites(FNRR).
Ce dernier est alimenté par une fraction dela fiscalité pétrolière (2 %). C'est égalementà cette époque qu'on a décidé de faireappel à une fraction des excédents de trésoreriedes caisses de sécurité sociale. LeDG de la CNR estimait ce matin que laviabilité financière du système national de retraite est assurée actuellement à hauteur d'environ 15 % par la contribution financière du budget de l'Etat.
Pas assez de cotisants
"Pour assurer l'équilibre du système, il faudrait au moins 5 cotisants pour unretraité alors qu'on est actuellement seulementà un peu plus de 2 cotisants pour 1retraité", affirme Slimane Mellouka quiestime qu'"arriver à 3 ou 4 cotisants pourun retraité serait déjà un objectif raisonnable".
Les responsables du secteur ne manquentaucune occasion de souligner que le principaldéfi à moyen terme consiste pour lesystème national de retraite à "maintenir l'équilibre entre le nombre de retraités et le nombre de cotisants". Face à des prestationsen croissance rapide, le nombre decotisants, estimé actuellement à près de 7millions, n'augmente pas au mêmerythme. En cause, essentiellement, lepoids croissant de l'informel qui concerne,suivant les sources, entre trois et quatre millions de travailleurs non déclarés.
En 2018, le gouvernement évite les solutions impopulaires
Le souci d'assurer un bon fonctionnement du système de retraite s'est ainsi traduit de nouveau par la hausse, décidée en 2015, du taux de cotisations des salariés, qui a franchi un nouveau palier en passant de 17 % à 18,5 %. Ce n'est cependant encore qu'une première étape.
De nombreuses propositions sont désormais sur la table en vue de réviser le dispositif en vigueur. La décision, approuvée par la Tripartite, de supprimer le départ à la retraite sans conditions d'âge avait donné le ton. Le gouvernement Ouyahia, qui a certainement tiré les leçons des très vives protestations provoquées par la décision de la Tripartite de2016, a préféré, prudemment, éviter dessolutions aussi impopulaires et se tourneplutôt vers ce que les responsables du secteur appellent par euphémisme
"larecherche de financements complémentaires".Ce sont très significativement les importations,en passe d'être érigées en véritable"vache à lait ", et la Trésorerie de la Cnas,qui ont été mis à contribution de façonapparemment indolore au début de l'annéedans le but de consolider provisoirement les équilibres financiers de la CNR.Une décision s'ajoutant à des financementsbudgétaires de plus en plus importants quine permettra cependant pas de régler durablementle problème de l'équilibre du système de retraite.
Un système vieux de 35 ans qui a atteint ses limites
"Le système mis en place il y a 35 ans a atteint ses limites", affirme Slimane Mellouka. Il ajoute qu'"une réflexion est engagée à tous les niveaux et sur tous les paramètres pour étudier la faisabilité d'une réforme sans toucher aux droits des retraités".Quel seront les "paramètres" concernés ? Le DG de la CNR le suggère à demi-mot : "Le système actuel est très avantageux par rapport à beaucoup d'autres pays. Il estdifficile à réformer à cause de ce qui est considéré comme des acquis", a-t-il estimé.
Sur la table, il y a quandmême clairement des propositions qui concernent l'âge de départ à la retraite, le taux des cotisations ou encore le nombre d'années retenu pourle calcul de la pension . À quelle date ces réformes entreront-ellesen vigueur ? Le DG de la CNR se veut rassurant : « Pour l'instant , il n'y a pas de menaces dans la mesure où l'apport financier de l'Etat permet encore d'assurer l'équilibre du système
L'article 105 de la loi de finances 2018 dispose que "le produit de cette contribution est perçu au profitde la Caisse nationale des retraites"
(CNR).Plus récemment on a appris que pas moinsde 560 milliards de dinars (près de 5 milliardsde dollars) ont été prévus par le budgetd'équipement pour 2018 au titre decontribution exceptionnelle à l'équilibrefinancier de la Cnas.En fait cet argent n'est pas destiné à laCnas, dont les comptes sont équilibrés,mais constituent un remboursement des avances accordées par cette caisse à laCNR. Ce n'est sans doute d'ailleurs qu'undébut puisque le DG de la CNR, SlimaneMellouka, évoquait hier matin sur lachaîne 3 de la Radio nationale le chiffre de800 milliards de dinars avancés par la Cnasdepuis 2015.
Des décisions qui se multiplient et constituentun signal dépourvu d'ambiguïté. Laviabilité financière du système de retraitealgérien est clairement menacée par de profondsdéséquilibres structurels qui trouventleur origine dans le fait que les ressourcesde la CNR ne se développent pas de façon proportionnelle à l'activité économique ;principalement en raison du poids croissantde l'activité informelle. En substance,face à la croissance rapide des prestations, les cotisations ne rentrent pas suffisamment.
La retraite anticipée a dopé le nombre de départs
Le DG de la CNR mentionne pour 2018 quelques chiffres explosifs. Le systèmenational de retraites concerne désormaisprès de 3,2 millions de retraités.L'évolution rapide du nombre de retraitésest une caractéristique majeure des dernièresannées.
Ils étaient seulement un peu plus de 1,2 million en 2000. Leur effectif s'accroissait ces dernières années aurythme de près de 150.000 nouveauxretraités par an.En cause principalement la retraite anticipéequi a concerné depuis sa mise en place plus de 1 million de personnes qui sontpartis en moyenne en retraite à l'âge de 52ans.Heureusement, avec la fin du dispositif quiest effective depuis le début de 2018, leschose se calment et le nombre de dossiersdéposés a été divisé par 3.Des prestations proches de1.200milliards de dinars par an en 2018Suivant des chiffres communiqués cematin par le directeur de la caisse, la CNRs'attend à verser près de 1.200 milliards de dinars en 2018. La dernière augmentation des pensions de retraite "décidée par le président de la République a bénéficié à 2,8 millions de retraités et coûtera environ 20 milliards dedinars supplémentaires.
Son applicationrétroactive à janvier 2018 est intervenue enmai dernier".Les versements de la CNR ont été en trèsforte croissance au cours de la décennieécoulée puisqu'ils étaient seulement de200 milliards de dinars en 2005, et d'environ400 milliards de dinars en 2010.Les équilibres financiers de la caisseavaient connu une première alerte en 2006et en 2007 avec l'apparition au cours de ces deux années des premiers déficits deson histoire. Ces derniers ont été rapidementéliminés grâce à l'augmentation dutaux des cotisations porté à cette occasionde 16 à 17 %.
Le budget de l'Etat à la rescousse depuis 2007
Ces premiers déficits ont servi de révélateurs de la fragilité des équilibres financiersdu système de retraite algérien et ontconduit, dans le but affirmé d'"assurer sapérennité à long terme", à la création parla loi de finances complémentaire 2006,du Fonds national de réserves des retraites(FNRR).
Ce dernier est alimenté par une fraction dela fiscalité pétrolière (2 %). C'est égalementà cette époque qu'on a décidé de faireappel à une fraction des excédents de trésoreriedes caisses de sécurité sociale. LeDG de la CNR estimait ce matin que laviabilité financière du système national de retraite est assurée actuellement à hauteur d'environ 15 % par la contribution financière du budget de l'Etat.
Pas assez de cotisants
"Pour assurer l'équilibre du système, il faudrait au moins 5 cotisants pour unretraité alors qu'on est actuellement seulementà un peu plus de 2 cotisants pour 1retraité", affirme Slimane Mellouka quiestime qu'"arriver à 3 ou 4 cotisants pourun retraité serait déjà un objectif raisonnable".
Les responsables du secteur ne manquentaucune occasion de souligner que le principaldéfi à moyen terme consiste pour lesystème national de retraite à "maintenir l'équilibre entre le nombre de retraités et le nombre de cotisants". Face à des prestationsen croissance rapide, le nombre decotisants, estimé actuellement à près de 7millions, n'augmente pas au mêmerythme. En cause, essentiellement, lepoids croissant de l'informel qui concerne,suivant les sources, entre trois et quatre millions de travailleurs non déclarés.
En 2018, le gouvernement évite les solutions impopulaires
Le souci d'assurer un bon fonctionnement du système de retraite s'est ainsi traduit de nouveau par la hausse, décidée en 2015, du taux de cotisations des salariés, qui a franchi un nouveau palier en passant de 17 % à 18,5 %. Ce n'est cependant encore qu'une première étape.
De nombreuses propositions sont désormais sur la table en vue de réviser le dispositif en vigueur. La décision, approuvée par la Tripartite, de supprimer le départ à la retraite sans conditions d'âge avait donné le ton. Le gouvernement Ouyahia, qui a certainement tiré les leçons des très vives protestations provoquées par la décision de la Tripartite de2016, a préféré, prudemment, éviter dessolutions aussi impopulaires et se tourneplutôt vers ce que les responsables du secteur appellent par euphémisme
"larecherche de financements complémentaires".Ce sont très significativement les importations,en passe d'être érigées en véritable"vache à lait ", et la Trésorerie de la Cnas,qui ont été mis à contribution de façonapparemment indolore au début de l'annéedans le but de consolider provisoirement les équilibres financiers de la CNR.Une décision s'ajoutant à des financementsbudgétaires de plus en plus importants quine permettra cependant pas de régler durablementle problème de l'équilibre du système de retraite.
Un système vieux de 35 ans qui a atteint ses limites
"Le système mis en place il y a 35 ans a atteint ses limites", affirme Slimane Mellouka. Il ajoute qu'"une réflexion est engagée à tous les niveaux et sur tous les paramètres pour étudier la faisabilité d'une réforme sans toucher aux droits des retraités".Quel seront les "paramètres" concernés ? Le DG de la CNR le suggère à demi-mot : "Le système actuel est très avantageux par rapport à beaucoup d'autres pays. Il estdifficile à réformer à cause de ce qui est considéré comme des acquis", a-t-il estimé.
Sur la table, il y a quandmême clairement des propositions qui concernent l'âge de départ à la retraite, le taux des cotisations ou encore le nombre d'années retenu pourle calcul de la pension . À quelle date ces réformes entreront-ellesen vigueur ? Le DG de la CNR se veut rassurant : « Pour l'instant , il n'y a pas de menaces dans la mesure où l'apport financier de l'Etat permet encore d'assurer l'équilibre du système


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