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Adieu l'artiste et merci
Le chanteur Algérien Idir, légende de la musique kabyle, tire sa révérence
Publié dans Le Midi Libre le 04 - 05 - 2020

Vous resterez à jamais le grand artiste qui a bercé notre enfance et celle de nos enfants. Vous nous avez laissé un patrimoine inégalable.
Vous resterez à jamais le grand artiste qui a bercé notre enfance et celle de nos enfants. Vous nous avez laissé un patrimoine inégalable.
Au moment où vous nous quittiez, dans la soirée d'avant-hier, nous, confinés mais heureux, en face de ces montagnes qui vous ont vu naître, nous chantions avec amour en famille vos chansons. De Avava inouva, Ssendu, Izumal, Zwit Rwit en passant par l'incontournableAy alxir inu, pour arriver à l'une de vos chansons engagées Amnafeq….nous passions nos soirées avec nos enfants, entourés de leurs grandsparents tel que vous le décriviez dans vos chansons. C'est avec une immense tristesse que nous apprenons votre "disparition", car pour nous, vous êtes bien plus qu'un artiste :Vous êtes dans chaque foyer algérien, un membre de la famille, qui s'invite avec passion, sagesse et amour. Merci pour tant de douceur. Merci de nous avoir allégé le coeur.
Merci pour avoir partagé avec le monde notre richesse. Merci de nous avoir rappelé l'importance de transmettre à nos enfants notre patrimoine. Merci. Thanemirt. Vous resterez à jamais dans nos coeurs. Nous chanterons vos chansons, pour nos enfants et nos petits enfants, comme si vous êtiez toujours parmi nous. Vous rejoignez vos amis, vos frères de lutte…d'autres monuments du patrimoine berbère : Lounès Matoub, Echikh El Hasnaoui, Slimane Azem....Vous avez tous tracé le chemin de la liberté, à nous de continuer. De son vrai nom Hamid Cheriet, Idir était né le 25 octobre 1949 à Aït Lahcène, près de Tizi-Ouzou. Alors qu'il se destinait à être géologue, un passage en 1973 sur Radio Alger change le cours de sa vie: il remplace au pied levé la chanteuse Nouara, pour qui il avait composé une berceuse, à Radio Alger, et interprète une chanson qui va devenir son premier succès radiophonique : Rsed a yidess qui signifie (Que le sommeil tombe). Les événements s'enchainent et sa chanson en langue berbère
"A Vava Inouva", qui évoque les veillées dans les villages kabyles, fait le tour du monde à son insu pendant qu'il fait son service militaire. "Je suis arrivé au moment où il fallait, avec les chansons qu'il fallait", racontait-il en 2013, imprégné dès son enfance par les chants qui rythmaient tous les moments de la vie quotidienne Le titre éponyme sera un tube planétaire : diffusion dans 77 pays et traduction en 15 langues. La version française a été interprétée par le duo David Jisse et Dominique Marge en 1976, avec des paroles poétiques et une voix de femme très douce. Cette chanson kabyle, avec juste voix et guitare, figure comme le premier grand tube venu directement d'Afrique du Nord. Il représente l'affirmation d'une certaine identité, le retour à des racines ancrées très profondément dans l'histoire de l'Algérie. Il faut attendre 1976 pour que sorte un premier album sur lequel on trouve le titre A vava Inouva . Après ce succès, Idir écrit à nouveau et enregistre : Ay Arrac Neg (A nos enfants), un album qui sort en 1979. Depuis déjàquelques années, Idir est devenu l'une des grandes figures de la chanson kabyle et le chanteur phare de l'Algérie militante depuis les années 70. A l'abri des modes, ce grand poète poursuit son chemin. Sa chanson A vava Inouva a fait le tour du monde et a été traduite en français, en grec, en espagnol... Il est par excellence le chantre de la musique kabyle.
Pour cet homme discret avec un look sérieux, il est difficile de se fondre dans le monde du show-biz et s'il aime composer, ce qu'il fait pour d'autres, les passages sur scène ne le satisfont que rarement. En conséquence, il s'éclipse environ une dizaine d'années tout en donnant quand même quelques récitals. Sa carrière est relancée avec la sortie d'une compilation en 1991 de dix-sept chansons de ses deux premiers albums. Après un long procès contre son ancien producteur, Idir a eu la possibilité de réenregistrer ses titres comme le fameux (A vava Inouva). Fort de cet appui discographique, il revient donc sur le devant de la scène et passe au New Morning à Paris du 7 au 9 février 1992. Il reste le représentant de la communauté kabyle à qui on reconnaît maintenant un statut de précurseur de la World Music.
L'année suivante, paraît chez Blue Silver un nouvel album : les Chasseurs de lumière où il chante ses thèmes de prédilection, l'amour, la liberté et l'exil (qu'il connaît puisqu'il est installé dans la région parisienne depuis 1975). Il introduit à côté des darbouka, flût et guitare acoustique, qui donnent une touche de modernité. On peut entendre aussi la voix d'Alan Stivell sur le duo Isaltiyen. Idir donne ses chansons à écouter au public del'Olympia à Paris les 26, 27 et 28 juin 1993. Homme de conviction, Idir participe souvent à des concerts pour soutenir différentes causes. Le 22 juin 1995, plus de 6.000 personnes viennent applaudir le chanteur et son ami Khaled, initiateurs de l'association «l'Algérie la vie» qui les ont conviés à un concert pour la paix, la liberté et la tolérance.
C'est un triomphe pour les deux artistes qui réunissent à cette occasion les communautés kabylophones et arabophones. En 1996, Idir sort une réédition de son tout premier album qui portait le même nom 20 ans plus tôt : A vava Inouva. Idir participe aussi au concert hommage rendu à Lounès Matoub, chanteur algérien de musique kabyle assassiné en 1998.Le véritable retour discographique d'Idir se fait avec Identités en 1999, l'album hommage qui réunit de nombreux artistes de Manu Chao A Tulawin (Une Algérienne debout) à Dan Ar Braz en passant par Maxime Le Forestier ou Karen Matheson pour un (A vava Inouva 2), mais aussi Zebda, Gilles Servat, Geoffrey Oryema et l'ONB. Idir rassemble ici ceux qui prônent l'ouverture culturelle ainsi que la reconnaissance des racines propres à chacun. En décembre, Idir a tout autant d'invités lors des deux soirées qu'il donne à l'Olympia. Autour de lui se succèdent Frédéric Galliano, le guitariste Thierry Robin et l'ONB.
L'identité, il la défend à nouveau en 2001 au cours du 21e Printemps berbère organisé au Zénith parisien, manifestation qui célèbre la culture berbère. Cette soirée de fête est renouvelée plus tôt que prévu, le 8 juillet 2001, toujours sous la houlette de Idir, lorsque de violentes émeutes ravagent la Kabylie. Le chanteur organise à cette occasion un grand concert toujours au Zénith de Paris où devant une salle pleine, de nombreux artistes soutiennent la révolte du peuple kabyle face au pouvoir central algérien. En mai 2002, la maison de disques met sur le marché une compilation de nombreux titres de l'artiste : Deux rives, un rêve. Elle offre la possibilité d'écouter des inédits dont un titre écrit par Jean-Jacques Goldman, (Pourquoi cette pluie ?) qui évoque le terrible déluge qui s'est abattu sur la ville d'Alger en novembre 2001. Idir débute une nouvelle tournée le 20 septembre 2002 au Zénith de Paris, avant de partir sur les routes jusqu'en décembre de la même année. En 2005, encouragé par sa maison de disques, Idir sort un CD live et un double DVD : Entre scènes et terres, qui concorde avec ses trente ans de carrière. Une façon originale de présenter cet homme discret aux valeurs fortes. Undocumentaire déroule son parcours, de la Kabylie aux scènes du monde entier. L'occasion pour lui de «faire un bilan avant de passer à autre chose».
Il se produit le 9 avril 2006 sur la scène de la Cité de la musique à Paris. Un concert donné dans le cadre d'un cycle «Chanteurs kabyles» où figurent aussi Akli D ou Takfarinas. En 2007, en pleine campagne présidentielle française, Idir signe un album non politique mais républicain : La France des couleurs. L'album «défend les couleurs de la France» comme aime à le répéter l'artiste lui-même. Sur cet album, il invite la jeune génération à composer avec lui des chansons autour de ce thème qui lui est cher, l'identité. De nombreux artistes comme Akhenaton, Grand Corps Malade, Zaho et beaucoup d'autres posent ainsi textes, rage et sensibilités aux côtés du tonton kabyle. Pendant l'été de la même année, Idir fait en solo une tournée hexagonale. Le 18 mars 2012, sa mère décède à l'âge de 96 ans d'une maladie.
Un militant de la culture kabyle
En janvier 2018, le chanteur, qui militait pour la reconnaissance de l'identité culturelle de la Kabylie, était revenu chanter à Alger pour le nouvel an berbère "Yennayer" après une absence de 38 ans. Dans une interview au Journal du dimanche en avril 2019, il évoquait les manifestations populaires en Algérie et le départ d'Abdelaziz Bouteflika. "J'ai tout aimé de ces manifestations : l'intelligence de cette jeunesse, son humour, sa détermination à rester pacifique (...) J'avoue avoir vécu ces instants de grâce depuis le 22 février comme des bouffées d'oxygène. Atteint d'une fibrose pulmonaire, je sais de quoi je parle", disait-il. "De toute façon, nous sommes condamnés à réussir. Continuons donc à réfléchir en termes de nation algérienne vers le progrès. Si nous restons unis, rien ni personne ne pourra nous défaire"
Au moment où vous nous quittiez, dans la soirée d'avant-hier, nous, confinés mais heureux, en face de ces montagnes qui vous ont vu naître, nous chantions avec amour en famille vos chansons. De Avava inouva, Ssendu, Izumal, Zwit Rwit en passant par l'incontournableAy alxir inu, pour arriver à l'une de vos chansons engagées Amnafeq….nous passions nos soirées avec nos enfants, entourés de leurs grandsparents tel que vous le décriviez dans vos chansons. C'est avec une immense tristesse que nous apprenons votre "disparition", car pour nous, vous êtes bien plus qu'un artiste :Vous êtes dans chaque foyer algérien, un membre de la famille, qui s'invite avec passion, sagesse et amour. Merci pour tant de douceur. Merci de nous avoir allégé le coeur.
Merci pour avoir partagé avec le monde notre richesse. Merci de nous avoir rappelé l'importance de transmettre à nos enfants notre patrimoine. Merci. Thanemirt. Vous resterez à jamais dans nos coeurs. Nous chanterons vos chansons, pour nos enfants et nos petits enfants, comme si vous êtiez toujours parmi nous. Vous rejoignez vos amis, vos frères de lutte…d'autres monuments du patrimoine berbère : Lounès Matoub, Echikh El Hasnaoui, Slimane Azem....Vous avez tous tracé le chemin de la liberté, à nous de continuer. De son vrai nom Hamid Cheriet, Idir était né le 25 octobre 1949 à Aït Lahcène, près de Tizi-Ouzou. Alors qu'il se destinait à être géologue, un passage en 1973 sur Radio Alger change le cours de sa vie: il remplace au pied levé la chanteuse Nouara, pour qui il avait composé une berceuse, à Radio Alger, et interprète une chanson qui va devenir son premier succès radiophonique : Rsed a yidess qui signifie (Que le sommeil tombe). Les événements s'enchainent et sa chanson en langue berbère
"A Vava Inouva", qui évoque les veillées dans les villages kabyles, fait le tour du monde à son insu pendant qu'il fait son service militaire. "Je suis arrivé au moment où il fallait, avec les chansons qu'il fallait", racontait-il en 2013, imprégné dès son enfance par les chants qui rythmaient tous les moments de la vie quotidienne Le titre éponyme sera un tube planétaire : diffusion dans 77 pays et traduction en 15 langues. La version française a été interprétée par le duo David Jisse et Dominique Marge en 1976, avec des paroles poétiques et une voix de femme très douce. Cette chanson kabyle, avec juste voix et guitare, figure comme le premier grand tube venu directement d'Afrique du Nord. Il représente l'affirmation d'une certaine identité, le retour à des racines ancrées très profondément dans l'histoire de l'Algérie. Il faut attendre 1976 pour que sorte un premier album sur lequel on trouve le titre A vava Inouva . Après ce succès, Idir écrit à nouveau et enregistre : Ay Arrac Neg (A nos enfants), un album qui sort en 1979. Depuis déjàquelques années, Idir est devenu l'une des grandes figures de la chanson kabyle et le chanteur phare de l'Algérie militante depuis les années 70. A l'abri des modes, ce grand poète poursuit son chemin. Sa chanson A vava Inouva a fait le tour du monde et a été traduite en français, en grec, en espagnol... Il est par excellence le chantre de la musique kabyle.
Pour cet homme discret avec un look sérieux, il est difficile de se fondre dans le monde du show-biz et s'il aime composer, ce qu'il fait pour d'autres, les passages sur scène ne le satisfont que rarement. En conséquence, il s'éclipse environ une dizaine d'années tout en donnant quand même quelques récitals. Sa carrière est relancée avec la sortie d'une compilation en 1991 de dix-sept chansons de ses deux premiers albums. Après un long procès contre son ancien producteur, Idir a eu la possibilité de réenregistrer ses titres comme le fameux (A vava Inouva). Fort de cet appui discographique, il revient donc sur le devant de la scène et passe au New Morning à Paris du 7 au 9 février 1992. Il reste le représentant de la communauté kabyle à qui on reconnaît maintenant un statut de précurseur de la World Music.
L'année suivante, paraît chez Blue Silver un nouvel album : les Chasseurs de lumière où il chante ses thèmes de prédilection, l'amour, la liberté et l'exil (qu'il connaît puisqu'il est installé dans la région parisienne depuis 1975). Il introduit à côté des darbouka, flût et guitare acoustique, qui donnent une touche de modernité. On peut entendre aussi la voix d'Alan Stivell sur le duo Isaltiyen. Idir donne ses chansons à écouter au public del'Olympia à Paris les 26, 27 et 28 juin 1993. Homme de conviction, Idir participe souvent à des concerts pour soutenir différentes causes. Le 22 juin 1995, plus de 6.000 personnes viennent applaudir le chanteur et son ami Khaled, initiateurs de l'association «l'Algérie la vie» qui les ont conviés à un concert pour la paix, la liberté et la tolérance.
C'est un triomphe pour les deux artistes qui réunissent à cette occasion les communautés kabylophones et arabophones. En 1996, Idir sort une réédition de son tout premier album qui portait le même nom 20 ans plus tôt : A vava Inouva. Idir participe aussi au concert hommage rendu à Lounès Matoub, chanteur algérien de musique kabyle assassiné en 1998.Le véritable retour discographique d'Idir se fait avec Identités en 1999, l'album hommage qui réunit de nombreux artistes de Manu Chao A Tulawin (Une Algérienne debout) à Dan Ar Braz en passant par Maxime Le Forestier ou Karen Matheson pour un (A vava Inouva 2), mais aussi Zebda, Gilles Servat, Geoffrey Oryema et l'ONB. Idir rassemble ici ceux qui prônent l'ouverture culturelle ainsi que la reconnaissance des racines propres à chacun. En décembre, Idir a tout autant d'invités lors des deux soirées qu'il donne à l'Olympia. Autour de lui se succèdent Frédéric Galliano, le guitariste Thierry Robin et l'ONB.
L'identité, il la défend à nouveau en 2001 au cours du 21e Printemps berbère organisé au Zénith parisien, manifestation qui célèbre la culture berbère. Cette soirée de fête est renouvelée plus tôt que prévu, le 8 juillet 2001, toujours sous la houlette de Idir, lorsque de violentes émeutes ravagent la Kabylie. Le chanteur organise à cette occasion un grand concert toujours au Zénith de Paris où devant une salle pleine, de nombreux artistes soutiennent la révolte du peuple kabyle face au pouvoir central algérien. En mai 2002, la maison de disques met sur le marché une compilation de nombreux titres de l'artiste : Deux rives, un rêve. Elle offre la possibilité d'écouter des inédits dont un titre écrit par Jean-Jacques Goldman, (Pourquoi cette pluie ?) qui évoque le terrible déluge qui s'est abattu sur la ville d'Alger en novembre 2001. Idir débute une nouvelle tournée le 20 septembre 2002 au Zénith de Paris, avant de partir sur les routes jusqu'en décembre de la même année. En 2005, encouragé par sa maison de disques, Idir sort un CD live et un double DVD : Entre scènes et terres, qui concorde avec ses trente ans de carrière. Une façon originale de présenter cet homme discret aux valeurs fortes. Undocumentaire déroule son parcours, de la Kabylie aux scènes du monde entier. L'occasion pour lui de «faire un bilan avant de passer à autre chose».
Il se produit le 9 avril 2006 sur la scène de la Cité de la musique à Paris. Un concert donné dans le cadre d'un cycle «Chanteurs kabyles» où figurent aussi Akli D ou Takfarinas. En 2007, en pleine campagne présidentielle française, Idir signe un album non politique mais républicain : La France des couleurs. L'album «défend les couleurs de la France» comme aime à le répéter l'artiste lui-même. Sur cet album, il invite la jeune génération à composer avec lui des chansons autour de ce thème qui lui est cher, l'identité. De nombreux artistes comme Akhenaton, Grand Corps Malade, Zaho et beaucoup d'autres posent ainsi textes, rage et sensibilités aux côtés du tonton kabyle. Pendant l'été de la même année, Idir fait en solo une tournée hexagonale. Le 18 mars 2012, sa mère décède à l'âge de 96 ans d'une maladie.
Un militant de la culture kabyle
En janvier 2018, le chanteur, qui militait pour la reconnaissance de l'identité culturelle de la Kabylie, était revenu chanter à Alger pour le nouvel an berbère "Yennayer" après une absence de 38 ans. Dans une interview au Journal du dimanche en avril 2019, il évoquait les manifestations populaires en Algérie et le départ d'Abdelaziz Bouteflika. "J'ai tout aimé de ces manifestations : l'intelligence de cette jeunesse, son humour, sa détermination à rester pacifique (...) J'avoue avoir vécu ces instants de grâce depuis le 22 février comme des bouffées d'oxygène. Atteint d'une fibrose pulmonaire, je sais de quoi je parle", disait-il. "De toute façon, nous sommes condamnés à réussir. Continuons donc à réfléchir en termes de nation algérienne vers le progrès. Si nous restons unis, rien ni personne ne pourra nous défaire"


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