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De Tchekhov à Bellemare
LITTERATURE AMAZIGHE : «ATLANTA» de Mohand AIT IGHIL
Publié dans Le Midi Libre le 24 - 11 - 2007

Tchekhov est bien connu pour son théâtre pendant que Pierre Bellemare excelle dans le recueil et la restitution écrite d'histoires réelles, de dossiers et autres affaires plus ou moins fantastiques. Il est aussi connu pour sa manière passionnée et théâtrale de dire, de faire vivre ce qu'il a écrit. Mohand Aït Ighil s'est inspiré de l'un et de l'autre pour nous livrer «Atlanta», un recueil de six nouvelles et d'une saynète paru en 2001 aux éditions de Tidukla Tadelsant tamazight Bgayet. Mohand n'en est pas à son coup d'essai puisque deux œuvres ont précédé «Atlanta», toutes deux parues en 1999. Il s'agit d'une pièce de théâtre intitulée «Tazelmat texser tayeffust ur terbih ara» (La gauche a perdu la droite n'a pas gagné) et d'un recueil de nouvelles : «Allen n tayri» (Les yeux de l'amour)
L'œuvre emprunte son titre au nom d'un personnage de la troisième nouvelle du recueil. C'est l'adaptation de «Histoire d'amour» extraite de «Instant crucial» de Pierre Bellemare. Elle se résume en l'amour, ue porte Youcef à Atlanta jusqu'à vouloir mourir pour laisser son cœur, au sens matériel du mot, en héritage pour remplacer le cœur défaillant de la dulcinée.
Le recueil s'ouvre sur «Ccri d Ccrifa» (Chérif et Chérifa). Une épouse veut à tout prix voyager, aller voir Paris, mais son mari reporte le voyage de jour en jour. Chérifa déploie alors les grands moyens pour forcer la main à son mari : elle se met à la fenêtre de son appartement et menace de se jeter dans le vide. C'est une mise en scène assez stupide mais le suspens va durer ; la narration est bien menée et nous mène par le bout du nez jusqu'à une fin bien inattendue. C'est là la traduction libre de «Le saut dans le vide».
Dans «Tayri n tasa», c'est l'amour maternel qui est mis en avant, avant son pendant : la haine. C'est un amour à double étage entre une femme, sa mère et ses enfants. Comment la mère va parvenir à kidnapper ses propres filles retenues malgré elles par la grand-mère maternelle.
Amour et adultère tiennent chacun son rôle dans «Seg sin gher wulac» «(De deux à rien» ou comment une femme aimée de deux hommes, le mari et l'amant, se retrouve seule, irrémédiablement et dramatiquement seule. C'est «La Vénus du bourg» d'après Bellemare.
«Bbu tqacuct», (L'homme à la calotte) est l'histoire d'un vagabond qui vit de rapines au jour le jour, que la société va transformer en redoutable serial killer. C'est une longue narration qui raconte d'abord comment cet homme a tué un lapin dont il utilisera la peau pour se faire une calotte. C'est peut-être de ce petit crime que tout part… Cette histoire se trouve dans «Dossiers extraordinaires» de Pierre Bellemare.
De ses «Histoires vraies», Bellemare nous donne à lire «L'assassin insoupçonnable» que Mohand Ait Ighil traduit par «Aqettal ur yettwacukten». C'est une intrigue policière qui vous tient en haleine sur une douzaine de pages. H'med est un coupable tout désigné dans la mort de Wrida, écrasée par sa propre voiture : non seulement parce qu'il a été surpris sur les lieux du crime (peut-être un accident, d'ailleurs, ne nous précipitons pas), par le mari de la victime mais également parce qu'il est noir de peau et que dans cette société… Et si c'était une mise en scène machiavélique du «plaignant» qui voudrait se débarrasser de son épouse pour une raison ou une autre… Et si le coupable, si coupable il y a, n'était ni le vieux vagabond ( Hmed) ni le mari mais quelqu'un d'autre qui aurait bien calculé son coup ? Et si et si ?… Au fait, il ne faut pas oublier qu'il y a un autre «personnage» : le chien du couple Dargi qui a des choses à vous dire.
C'est sur la traduction de «La malveillance», une saynète de Tchékhov que se clôt «Atlanta». Le titre est traduit sous forme d'une question qui donne à réfléchir : «Taghdemt ?» (La justice ?). On lit, en exergue, cette présentation : «Cette pièce de théâtre nous raconte l'histoire qui se passe dans le Village oublié. Dans le Palais de justice, un habitant s'en prend au pouvoir qui les a oubliés. Mais la vérité est amère et ce n'est pas tout le monde qui aime cette vérité. Wejtittef, le personnage central de cette pièce sera condamné sous le prétexte fallacieux de voler des boulons sur la voie ferrée (dont il se sert comme projectiles pour chasser)
«Atlanta», pour son style épuré, résolument narratif et qui ne se perd pas en fioritures, se lit avec plaisir et passion. Il est venu étoffer avec bonheur la liste des œuvres qui constituent la jeune littérature algérienne d'expression amazighe.
Tchekhov est bien connu pour son théâtre pendant que Pierre Bellemare excelle dans le recueil et la restitution écrite d'histoires réelles, de dossiers et autres affaires plus ou moins fantastiques. Il est aussi connu pour sa manière passionnée et théâtrale de dire, de faire vivre ce qu'il a écrit. Mohand Aït Ighil s'est inspiré de l'un et de l'autre pour nous livrer «Atlanta», un recueil de six nouvelles et d'une saynète paru en 2001 aux éditions de Tidukla Tadelsant tamazight Bgayet. Mohand n'en est pas à son coup d'essai puisque deux œuvres ont précédé «Atlanta», toutes deux parues en 1999. Il s'agit d'une pièce de théâtre intitulée «Tazelmat texser tayeffust ur terbih ara» (La gauche a perdu la droite n'a pas gagné) et d'un recueil de nouvelles : «Allen n tayri» (Les yeux de l'amour)
L'œuvre emprunte son titre au nom d'un personnage de la troisième nouvelle du recueil. C'est l'adaptation de «Histoire d'amour» extraite de «Instant crucial» de Pierre Bellemare. Elle se résume en l'amour, ue porte Youcef à Atlanta jusqu'à vouloir mourir pour laisser son cœur, au sens matériel du mot, en héritage pour remplacer le cœur défaillant de la dulcinée.
Le recueil s'ouvre sur «Ccri d Ccrifa» (Chérif et Chérifa). Une épouse veut à tout prix voyager, aller voir Paris, mais son mari reporte le voyage de jour en jour. Chérifa déploie alors les grands moyens pour forcer la main à son mari : elle se met à la fenêtre de son appartement et menace de se jeter dans le vide. C'est une mise en scène assez stupide mais le suspens va durer ; la narration est bien menée et nous mène par le bout du nez jusqu'à une fin bien inattendue. C'est là la traduction libre de «Le saut dans le vide».
Dans «Tayri n tasa», c'est l'amour maternel qui est mis en avant, avant son pendant : la haine. C'est un amour à double étage entre une femme, sa mère et ses enfants. Comment la mère va parvenir à kidnapper ses propres filles retenues malgré elles par la grand-mère maternelle.
Amour et adultère tiennent chacun son rôle dans «Seg sin gher wulac» «(De deux à rien» ou comment une femme aimée de deux hommes, le mari et l'amant, se retrouve seule, irrémédiablement et dramatiquement seule. C'est «La Vénus du bourg» d'après Bellemare.
«Bbu tqacuct», (L'homme à la calotte) est l'histoire d'un vagabond qui vit de rapines au jour le jour, que la société va transformer en redoutable serial killer. C'est une longue narration qui raconte d'abord comment cet homme a tué un lapin dont il utilisera la peau pour se faire une calotte. C'est peut-être de ce petit crime que tout part… Cette histoire se trouve dans «Dossiers extraordinaires» de Pierre Bellemare.
De ses «Histoires vraies», Bellemare nous donne à lire «L'assassin insoupçonnable» que Mohand Ait Ighil traduit par «Aqettal ur yettwacukten». C'est une intrigue policière qui vous tient en haleine sur une douzaine de pages. H'med est un coupable tout désigné dans la mort de Wrida, écrasée par sa propre voiture : non seulement parce qu'il a été surpris sur les lieux du crime (peut-être un accident, d'ailleurs, ne nous précipitons pas), par le mari de la victime mais également parce qu'il est noir de peau et que dans cette société… Et si c'était une mise en scène machiavélique du «plaignant» qui voudrait se débarrasser de son épouse pour une raison ou une autre… Et si le coupable, si coupable il y a, n'était ni le vieux vagabond ( Hmed) ni le mari mais quelqu'un d'autre qui aurait bien calculé son coup ? Et si et si ?… Au fait, il ne faut pas oublier qu'il y a un autre «personnage» : le chien du couple Dargi qui a des choses à vous dire.
C'est sur la traduction de «La malveillance», une saynète de Tchékhov que se clôt «Atlanta». Le titre est traduit sous forme d'une question qui donne à réfléchir : «Taghdemt ?» (La justice ?). On lit, en exergue, cette présentation : «Cette pièce de théâtre nous raconte l'histoire qui se passe dans le Village oublié. Dans le Palais de justice, un habitant s'en prend au pouvoir qui les a oubliés. Mais la vérité est amère et ce n'est pas tout le monde qui aime cette vérité. Wejtittef, le personnage central de cette pièce sera condamné sous le prétexte fallacieux de voler des boulons sur la voie ferrée (dont il se sert comme projectiles pour chasser)
«Atlanta», pour son style épuré, résolument narratif et qui ne se perd pas en fioritures, se lit avec plaisir et passion. Il est venu étoffer avec bonheur la liste des œuvres qui constituent la jeune littérature algérienne d'expression amazighe.


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