«J'ai été déçue plusieurs fois par des amis sur qui je ne pouvais même pas compter. J'ai alors, inconsciemment, mis des distances entre eux et moi. Cela va faire maintenant un an que je n'ai revu personne. J'ai l'impression de prendre ma vie en main, je me sens beaucoup plus épanouie depuis que je ne pense qu'à moi. Je ne m'ennuie jamais. Cependant, je souffre de ne pas être comprise par autrui. Je suis loin d'être une personne asociale et pourtant je n'arrive jamais à me sentir à l'aise avec quelqu'un. Je n'ai plus d'amis, plus de confidents. Je suis tout le temps seule et ma vie sociale est réellement un désastre. Suis-je normale ? Que dois-je faire pour renouer le contact avec les autres sans me sentir envahie ?" Nadia Dans les relations humaines, il demeure admis qu'on ne reçoit qu'à la mesure de ce que l'on donne. Ainsi, si on ne reçoit pas à la hauteur de ses attentes, il est toujours utile de vérifier la nature de ce que l'on donne (ou l'on croit donner) aux autres. Plusieurs personnes, ayant grandement besoin de vivre dans une vraie dynamique sociale, vont se dépenser totalement pour les autres. Trop attentionnées, trop serviables, gentilles, elles découvrent parfois au bout du compte que les autres ne font pas assez pour elles alors qu'elles se dépensent entièrement. D'autres individus, plus réticents par rapport au contact social ; s'enfermeront dans une bulle qu'ils créeront eux-mêmes en prétextant ne pas être compris par les d'autres et ne jamais avoir des atomes crochus avec les personnes de leur entourage. S'isoler, dans le cas de ces gens, est l'unique réponse à des relations sociales insatisfaisantes. Les contacts sociaux permettent à tout un chacun d'exister tant à ses propres yeux qu'aux yeux d'autrui. Dans votre cas, les autres sont condamnés à ne pas porter une attention particulière sur vous. Une attention qui vous valorise, vous rassure sur votre identité et votre existence. On dirait qu'à travers vos relations sociales, vous cherchez plus une personne sur qui compter, une personne qui vous rassure sur votre propre valeur. Cependant, vous semblez oublier qu'une relation interpersonnelle renferme deux polarités différentes qui attendent, l'une de l'autre, la même chose. Cela dit, comme vous souhaitez recevoir l'assurance et le soutien d'autrui, vous devez à votre tour offrir la même chose. Ce que vous devez faire maintenant, c'est analyser en profondeur vos modes relationnels, car si vous avez des difficultés à entretenir des rapports sociaux épanouissants, le problème ne se pose donc pas seulement par rapport aux autres, mais certainement à votre niveau. Votre difficulté renvoie probablement à une carence dans le sentiment d'exister intérieurement, une fragilité de l'estime de soi qui remonte peut-être à l'enfance (un parent par exemple qui aurait privé son enfant d'un regard susceptible de le construire psychiquement). Si c'est le cas, un travail psychothérapeutique s'impose pour apprendre à exister à ses propres yeux, en réalisant qu'aujourd'hui, on n'est plus l'enfant d'autrefois qui avait besoin du regard du parent pour exister. Aujourd'hui, il est possible de s'ancrer dans le présent et de réaliser qu'on n'a plus besoin d'exister coûte que coûte dans le regard des autres parce qu'on apprend à avoir sur soi-même ce regard qui a fait défaut par le passé. «J'ai été déçue plusieurs fois par des amis sur qui je ne pouvais même pas compter. J'ai alors, inconsciemment, mis des distances entre eux et moi. Cela va faire maintenant un an que je n'ai revu personne. J'ai l'impression de prendre ma vie en main, je me sens beaucoup plus épanouie depuis que je ne pense qu'à moi. Je ne m'ennuie jamais. Cependant, je souffre de ne pas être comprise par autrui. Je suis loin d'être une personne asociale et pourtant je n'arrive jamais à me sentir à l'aise avec quelqu'un. Je n'ai plus d'amis, plus de confidents. Je suis tout le temps seule et ma vie sociale est réellement un désastre. Suis-je normale ? Que dois-je faire pour renouer le contact avec les autres sans me sentir envahie ?" Nadia Dans les relations humaines, il demeure admis qu'on ne reçoit qu'à la mesure de ce que l'on donne. Ainsi, si on ne reçoit pas à la hauteur de ses attentes, il est toujours utile de vérifier la nature de ce que l'on donne (ou l'on croit donner) aux autres. Plusieurs personnes, ayant grandement besoin de vivre dans une vraie dynamique sociale, vont se dépenser totalement pour les autres. Trop attentionnées, trop serviables, gentilles, elles découvrent parfois au bout du compte que les autres ne font pas assez pour elles alors qu'elles se dépensent entièrement. D'autres individus, plus réticents par rapport au contact social ; s'enfermeront dans une bulle qu'ils créeront eux-mêmes en prétextant ne pas être compris par les d'autres et ne jamais avoir des atomes crochus avec les personnes de leur entourage. S'isoler, dans le cas de ces gens, est l'unique réponse à des relations sociales insatisfaisantes. Les contacts sociaux permettent à tout un chacun d'exister tant à ses propres yeux qu'aux yeux d'autrui. Dans votre cas, les autres sont condamnés à ne pas porter une attention particulière sur vous. Une attention qui vous valorise, vous rassure sur votre identité et votre existence. On dirait qu'à travers vos relations sociales, vous cherchez plus une personne sur qui compter, une personne qui vous rassure sur votre propre valeur. Cependant, vous semblez oublier qu'une relation interpersonnelle renferme deux polarités différentes qui attendent, l'une de l'autre, la même chose. Cela dit, comme vous souhaitez recevoir l'assurance et le soutien d'autrui, vous devez à votre tour offrir la même chose. Ce que vous devez faire maintenant, c'est analyser en profondeur vos modes relationnels, car si vous avez des difficultés à entretenir des rapports sociaux épanouissants, le problème ne se pose donc pas seulement par rapport aux autres, mais certainement à votre niveau. Votre difficulté renvoie probablement à une carence dans le sentiment d'exister intérieurement, une fragilité de l'estime de soi qui remonte peut-être à l'enfance (un parent par exemple qui aurait privé son enfant d'un regard susceptible de le construire psychiquement). Si c'est le cas, un travail psychothérapeutique s'impose pour apprendre à exister à ses propres yeux, en réalisant qu'aujourd'hui, on n'est plus l'enfant d'autrefois qui avait besoin du regard du parent pour exister. Aujourd'hui, il est possible de s'ancrer dans le présent et de réaliser qu'on n'a plus besoin d'exister coûte que coûte dans le regard des autres parce qu'on apprend à avoir sur soi-même ce regard qui a fait défaut par le passé.
