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UNE PURISTE DE L'ECOLE DE LA CAN'A
Beihdja Rahal, cantatrice andalouse au Midi libre
Publié dans Le Midi Libre le 16 - 09 - 2008

Par sa maîtrise exceptionnelle de la voix, par son talent et son interprétation personnalisée, Beihdja Rahal n'a de cesse, grâce à sa persévérance dans la tradition des nouabate, de gravir les échelons et conquérir un public de plus en plus large et enthousiaste pour le verbe raffiné des trouvères et autres baladins d'antan, que les cours andalouses faisant égrener dans leur sérail. Le registre privilégié de la cantatrice est la çânaa d'Alger dont les volutes mélodieuses charment l'ouie et captent la sensibilité. Elle se dit profondément attachée aux racines authentiques du genre classique de la musique andalouse. Elle reconnaît devoir sa réussite à sa fidélité d'interprétation, affinée et rehaussée par l'influence des grands maîtres, aussi bien sur le plan vocal qu'au niveau instrumental.
Par sa maîtrise exceptionnelle de la voix, par son talent et son interprétation personnalisée, Beihdja Rahal n'a de cesse, grâce à sa persévérance dans la tradition des nouabate, de gravir les échelons et conquérir un public de plus en plus large et enthousiaste pour le verbe raffiné des trouvères et autres baladins d'antan, que les cours andalouses faisant égrener dans leur sérail. Le registre privilégié de la cantatrice est la çânaa d'Alger dont les volutes mélodieuses charment l'ouie et captent la sensibilité. Elle se dit profondément attachée aux racines authentiques du genre classique de la musique andalouse. Elle reconnaît devoir sa réussite à sa fidélité d'interprétation, affinée et rehaussée par l'influence des grands maîtres, aussi bien sur le plan vocal qu'au niveau instrumental.
Après une formation musicale approfondie, au sein de l'ensemble classique Essendoussia, Beihdja Rahal entame son ascension personnelle. Aujourd'hui, elle est sollicité pour donner des récitals, attirant toujours un très nombreux public. Après l'enregistrement d'une première série de noubate, elle est à son 5e opus d'une seconde série dont le dernier - dans le mode Raml - est sorti en février dernier. Aussi, elle prépare un ouvrage sur un pan de patrimoine de musique andalouse qui sortira lors du prochain Sila. Il sera publié dans les deux langues, arabe et français.
Avant de donner un concert le 17 du mois en cours, au Théâtre de verdure, suivi d'un autre le 21 à l'auditorium de la radio nationale pour décliner une partie de son répertoire classique, la diva se prête sans détour, à nos questions pour éclairer le public mélomane sur une partie de son parcours artistique et ses ambitions.
Comme chaque année, vous êtes invitée à vous produire devant votre public durant ce mois de Ramadhan, s'agit-il de la promotion de votre dernier produit qu'est la nouba Raml ?
Je ne suis pas en Algérie pour la promotion d'un nouvel album. Nouba Raml est sorti en février 2008, je suis ici pour donner trois concerts : Je suis à Annaba le 14 septembre ; le 17 septembre, je donne une prestation à l'auditorium Laâdi Flici du Théâtre de verdure pour un concert organisé par Arts et Culture et le 21 septembre, je me produirai à l'auditorium du palais de la culture de Kouba.
Vous donnez des récitals à l'étranger depuis plusieurs années. Comment le public apprécie-t-il la musique savante andalouse ?
Le public européen est très à l'écoute des musiques traditionnelles et musiques du monde. Il vient généralement découvrir ma musique sur scène. Si elle lui plait, et c'est ce qui arrive à chaque concert, il l'adopte. Par la même occasion, il découvre l'histoire de cette musique, ses instruments traditionnels, ses poètes et poétesses ainsi que la grande poésie que j'interprète. C'est ce que j'essaie d'inculquer aussi à mes élèves, car il ne suffit pas d'écouter la musique, il faut la comprendre et la vivre.
Dans la lancée, vous avez tenté des compositions de mélodies andalouses en fusion avec des orchestres de musique classique ou dans le genre flamenco. Un mélange que d'aucuns ont trouvé harmonieux alors que certains critiques n'ont pas apprécié. Quel est votre avis ?
Je n'ai tenté aucune composition. J'ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec Juan Martin, un guitariste espagnol, avec Radio Tarifa, avec l'orchestre philharmonique du conservatoire de Rouen. Je n'ai pas fait d'arrangements sur la musique andalouse, c'est l'orchestre européen qui m'a accompagné sur des morceaux andalous en essayant de donner certaines nuances qu'il ressent. Ce n'est pas pour moderniser notre musique ou la faire aimer par un public plus jeune que j'ai fait ces expériences, car la musique andalouse est tellement belle comme elle est. Cela étant, mon travail principal est l'interprétation de la nouba comme je l'ai apprise. En clair, ma passion est de sauvegarder ce patrimoine et de le diffuser.
Il y a des interprètes qui tiennent à imprimer une dimension nouvelle à la nouba, à l'image de Noureddine Saoudi qui a présenté, il y a quelques années la nouba Dziria, un opus qui n'a pas manqué de susciter, on s'en rappelle une polémique chez les puristes. Quelle est votre appréciation ?
L'artiste a une sensibilité qu'il exprime à sa manière, c'est au public à juger de la qualité et de la beauté du résultat. Chacun est libre de composer, de créer ou de s'inspirer d'un travail qui existe. Certains composent des morceaux et même des noubas en disant que c'est pour compléter les modes que nous avons perdus, l'erreur est là. Nous ne pouvons reconstruire les ruines romaines, nous devons juste les conserver.
Il y aussi l'orchestre national andalou dirigé par le musicologue Rachid Guerbas qui œuvre à rassembler les trois écoles que sont la çan'a d'Alger, le malouf de Constantine et le gharnati de Tlemcen. Adhérez-vous à cette démarche ?
Je n'adhère pas du tout à cette démarche. Nous avons hérité de trois écoles, pourquoi les rassembler en une, même si elles ont la même origine. Chacune a ses maîtres, ses nuances, ses rythmes, sa particularité, pourquoi perdre cette richesse. Je ne pourrai jamais interpréter le malouf mieux qu'un chanteur qui a côtoyé les maîtres constantinois et qui a baigné dans ce genre musical. Je ne peux pas non plus interpréter la nouba tlemcénienne. En tant qu'interprète, j'ai eu la chance et l'honneur d'être formée par les maîtres et professeurs de l'école d'Alger à qui il faut rendre hommage, je suis une représentante de la çana'a. Je ne peux imaginer Abderrezak Fakhardji, Dahmane Benachour ou Mohamed Khaznadji, pour ne citer que ceux-là, chanter du malouf ou du gharnati.
Vous engrangez une longue expérience dans la çana'a. Peut-on connaître votre projet et le canevas de vos recherches dans le diwan andalou ?
Je suis interprète de la nouba algéroise, mon rêve est d'apprendre une grande partie du patrimoine andalou. Ce n'est pas évident mais cela reste possible puisque je me considère toujours en formation et à l'écoute des anciens, des maîtres et de mes aînés. J'effectue des recherches pour essayer de confirmer l'authenticité de certaines pièces de la nouba, ceci grâce à des personnes qui détiennent le patrimoine ou juste une partie ou quelques enregistrements. C'est ce que j'ai pu faire, il y a quelques années, avec Yacine Bensemmane qui m'a aidé dans l'enregistrement de la nouba mezmoum. Il est le fils d'un des maîtres de l'école d'Alger, Hadj Omar Bensemmane. Aussi, je sors un ouvrage à la fin du mois d'octobre chez les éditions Barzakh. C'est un livre qui se prépare depuis une année en collaboration avec Saadane Benbabaali, professeur de littérature arabe à Paris III, spécialiste du mouwachah andalou. L'ouvrage est constitué de textes sur la musique andalouse, des détails sur la nouba, les trois écoles, etc. Il sera publié dans les deux langues, arabe et français. Il comprendra aussi l'enregistrement d'une nouba, les poèmes chantés en arabe et leur traduction en français. C'est une manière pour moi d'élargir le public et d'être présente, grâce à ce travail dans les librairies. On en reparlera dès sa sortie, prévue pour le prochain Sila. Par ailleurs, je dois dire que pour les 17 albums enregistrés jusqu'à présent, il s'agit davantage d'un travail pédagogique que j'ai essayé de transmettre et de diffuser. Un travail que je couronne avec la parution prochaine de l'ouvrage en question.
Vous vous êtes réjouie de découvrir un magnifique répertoire de poésie féminine celui de la princesse andalouse Wellada Bint El Moustakfi, d'où l'idée d'interpréter l'un de ces textes dans un de vos albums dans le mode Zidane. Peut-on connaître le motif de votre engouement pour cette poésie féminine ?
J'ai chanté Wellada dans la nouba zidane, sa poésie que j'ai interprétée était sa réponse à Ibn Zeydoun à qui elle lui déclarait son amour. Par contre juste avant la nouba zidane, j'ai fait sortir «cha'ryate» (poésiades) où j'ai interprété la poésie de Wellada bint el Moustakfi, deux autres poétesses andalouses, Oum El Hana et Oum el ‘Ala. C'est pour parler de toutes ces poétesses qui ont marqué leur époque, qui étaient aussi lettrées que les poètes andalous. Wellada était princesse et poétesse qui organisait des salons littéraires chez elle. On nous a souvent parlé de poètes Ibn El Khatib, Ibn Zoumrouk, Ibn Zeydoun, mais on a omis de nous parler de ces grandes poétesses..
On constate ces dernières années que la voix féminine est davantage présente en matière d'enregistrement de noubate que son binôme l'homme. Comment expliquez-vous cet engagement de sa part ?
Après avoir été écartée longtemps de ce domaine classique, la femme reprend une place de choix, notamment depuis ces dix dernières années, c'est une très bonne chose. La femme n'avait pas accès à la scolarité, encore moins à la musique considérée comme un tabou. Elle est aujourd'hui médecin, ingénieur, avocate, juge, pourquoi pas interprète de musique andalouse.
Après une formation musicale approfondie, au sein de l'ensemble classique Essendoussia, Beihdja Rahal entame son ascension personnelle. Aujourd'hui, elle est sollicité pour donner des récitals, attirant toujours un très nombreux public. Après l'enregistrement d'une première série de noubate, elle est à son 5e opus d'une seconde série dont le dernier - dans le mode Raml - est sorti en février dernier. Aussi, elle prépare un ouvrage sur un pan de patrimoine de musique andalouse qui sortira lors du prochain Sila. Il sera publié dans les deux langues, arabe et français.
Avant de donner un concert le 17 du mois en cours, au Théâtre de verdure, suivi d'un autre le 21 à l'auditorium de la radio nationale pour décliner une partie de son répertoire classique, la diva se prête sans détour, à nos questions pour éclairer le public mélomane sur une partie de son parcours artistique et ses ambitions.
Comme chaque année, vous êtes invitée à vous produire devant votre public durant ce mois de Ramadhan, s'agit-il de la promotion de votre dernier produit qu'est la nouba Raml ?
Je ne suis pas en Algérie pour la promotion d'un nouvel album. Nouba Raml est sorti en février 2008, je suis ici pour donner trois concerts : Je suis à Annaba le 14 septembre ; le 17 septembre, je donne une prestation à l'auditorium Laâdi Flici du Théâtre de verdure pour un concert organisé par Arts et Culture et le 21 septembre, je me produirai à l'auditorium du palais de la culture de Kouba.
Vous donnez des récitals à l'étranger depuis plusieurs années. Comment le public apprécie-t-il la musique savante andalouse ?
Le public européen est très à l'écoute des musiques traditionnelles et musiques du monde. Il vient généralement découvrir ma musique sur scène. Si elle lui plait, et c'est ce qui arrive à chaque concert, il l'adopte. Par la même occasion, il découvre l'histoire de cette musique, ses instruments traditionnels, ses poètes et poétesses ainsi que la grande poésie que j'interprète. C'est ce que j'essaie d'inculquer aussi à mes élèves, car il ne suffit pas d'écouter la musique, il faut la comprendre et la vivre.
Dans la lancée, vous avez tenté des compositions de mélodies andalouses en fusion avec des orchestres de musique classique ou dans le genre flamenco. Un mélange que d'aucuns ont trouvé harmonieux alors que certains critiques n'ont pas apprécié. Quel est votre avis ?
Je n'ai tenté aucune composition. J'ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec Juan Martin, un guitariste espagnol, avec Radio Tarifa, avec l'orchestre philharmonique du conservatoire de Rouen. Je n'ai pas fait d'arrangements sur la musique andalouse, c'est l'orchestre européen qui m'a accompagné sur des morceaux andalous en essayant de donner certaines nuances qu'il ressent. Ce n'est pas pour moderniser notre musique ou la faire aimer par un public plus jeune que j'ai fait ces expériences, car la musique andalouse est tellement belle comme elle est. Cela étant, mon travail principal est l'interprétation de la nouba comme je l'ai apprise. En clair, ma passion est de sauvegarder ce patrimoine et de le diffuser.
Il y a des interprètes qui tiennent à imprimer une dimension nouvelle à la nouba, à l'image de Noureddine Saoudi qui a présenté, il y a quelques années la nouba Dziria, un opus qui n'a pas manqué de susciter, on s'en rappelle une polémique chez les puristes. Quelle est votre appréciation ?
L'artiste a une sensibilité qu'il exprime à sa manière, c'est au public à juger de la qualité et de la beauté du résultat. Chacun est libre de composer, de créer ou de s'inspirer d'un travail qui existe. Certains composent des morceaux et même des noubas en disant que c'est pour compléter les modes que nous avons perdus, l'erreur est là. Nous ne pouvons reconstruire les ruines romaines, nous devons juste les conserver.
Il y aussi l'orchestre national andalou dirigé par le musicologue Rachid Guerbas qui œuvre à rassembler les trois écoles que sont la çan'a d'Alger, le malouf de Constantine et le gharnati de Tlemcen. Adhérez-vous à cette démarche ?
Je n'adhère pas du tout à cette démarche. Nous avons hérité de trois écoles, pourquoi les rassembler en une, même si elles ont la même origine. Chacune a ses maîtres, ses nuances, ses rythmes, sa particularité, pourquoi perdre cette richesse. Je ne pourrai jamais interpréter le malouf mieux qu'un chanteur qui a côtoyé les maîtres constantinois et qui a baigné dans ce genre musical. Je ne peux pas non plus interpréter la nouba tlemcénienne. En tant qu'interprète, j'ai eu la chance et l'honneur d'être formée par les maîtres et professeurs de l'école d'Alger à qui il faut rendre hommage, je suis une représentante de la çana'a. Je ne peux imaginer Abderrezak Fakhardji, Dahmane Benachour ou Mohamed Khaznadji, pour ne citer que ceux-là, chanter du malouf ou du gharnati.
Vous engrangez une longue expérience dans la çana'a. Peut-on connaître votre projet et le canevas de vos recherches dans le diwan andalou ?
Je suis interprète de la nouba algéroise, mon rêve est d'apprendre une grande partie du patrimoine andalou. Ce n'est pas évident mais cela reste possible puisque je me considère toujours en formation et à l'écoute des anciens, des maîtres et de mes aînés. J'effectue des recherches pour essayer de confirmer l'authenticité de certaines pièces de la nouba, ceci grâce à des personnes qui détiennent le patrimoine ou juste une partie ou quelques enregistrements. C'est ce que j'ai pu faire, il y a quelques années, avec Yacine Bensemmane qui m'a aidé dans l'enregistrement de la nouba mezmoum. Il est le fils d'un des maîtres de l'école d'Alger, Hadj Omar Bensemmane. Aussi, je sors un ouvrage à la fin du mois d'octobre chez les éditions Barzakh. C'est un livre qui se prépare depuis une année en collaboration avec Saadane Benbabaali, professeur de littérature arabe à Paris III, spécialiste du mouwachah andalou. L'ouvrage est constitué de textes sur la musique andalouse, des détails sur la nouba, les trois écoles, etc. Il sera publié dans les deux langues, arabe et français. Il comprendra aussi l'enregistrement d'une nouba, les poèmes chantés en arabe et leur traduction en français. C'est une manière pour moi d'élargir le public et d'être présente, grâce à ce travail dans les librairies. On en reparlera dès sa sortie, prévue pour le prochain Sila. Par ailleurs, je dois dire que pour les 17 albums enregistrés jusqu'à présent, il s'agit davantage d'un travail pédagogique que j'ai essayé de transmettre et de diffuser. Un travail que je couronne avec la parution prochaine de l'ouvrage en question.
Vous vous êtes réjouie de découvrir un magnifique répertoire de poésie féminine celui de la princesse andalouse Wellada Bint El Moustakfi, d'où l'idée d'interpréter l'un de ces textes dans un de vos albums dans le mode Zidane. Peut-on connaître le motif de votre engouement pour cette poésie féminine ?
J'ai chanté Wellada dans la nouba zidane, sa poésie que j'ai interprétée était sa réponse à Ibn Zeydoun à qui elle lui déclarait son amour. Par contre juste avant la nouba zidane, j'ai fait sortir «cha'ryate» (poésiades) où j'ai interprété la poésie de Wellada bint el Moustakfi, deux autres poétesses andalouses, Oum El Hana et Oum el ‘Ala. C'est pour parler de toutes ces poétesses qui ont marqué leur époque, qui étaient aussi lettrées que les poètes andalous. Wellada était princesse et poétesse qui organisait des salons littéraires chez elle. On nous a souvent parlé de poètes Ibn El Khatib, Ibn Zoumrouk, Ibn Zeydoun, mais on a omis de nous parler de ces grandes poétesses..
On constate ces dernières années que la voix féminine est davantage présente en matière d'enregistrement de noubate que son binôme l'homme. Comment expliquez-vous cet engagement de sa part ?
Après avoir été écartée longtemps de ce domaine classique, la femme reprend une place de choix, notamment depuis ces dix dernières années, c'est une très bonne chose. La femme n'avait pas accès à la scolarité, encore moins à la musique considérée comme un tabou. Elle est aujourd'hui médecin, ingénieur, avocate, juge, pourquoi pas interprète de musique andalouse.


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