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La cyberdépendance fait des ravages
sites internet pour adultes en milieu professionnel
Publié dans Le Midi Libre le 15 - 10 - 2008

Le porno au boulot n'est pas un fait étranger à notre société. Bon nombre d'employés, en proie aux frustrations, notamment sexuelles, donnent libre cours à leur imagination, en surfant sur des sites hard. Même leur lieu de travail ne les dissuade pas de surfer sur ces sites de charme. L'impératif est de se soustraire aux regards d'autrui. Cependant, chose ignorée jusqu'ici par de nombreux adeptes du sexe sur le net, la consultation régulière et prolongée du « sexe » sur le net risque d'entraîner une «cyberpornodépendance» dangereuse dont les conséquences peuvent s'avérer dangereuses.
Le porno au boulot n'est pas un fait étranger à notre société. Bon nombre d'employés, en proie aux frustrations, notamment sexuelles, donnent libre cours à leur imagination, en surfant sur des sites hard. Même leur lieu de travail ne les dissuade pas de surfer sur ces sites de charme. L'impératif est de se soustraire aux regards d'autrui. Cependant, chose ignorée jusqu'ici par de nombreux adeptes du sexe sur le net, la consultation régulière et prolongée du « sexe » sur le net risque d'entraîner une «cyberpornodépendance» dangereuse dont les conséquences peuvent s'avérer dangereuses.
Rabah arrive plus tôt que d'habitude au boulot. Il n'y trouve que le veilleur de nuit qui s'apprêtait à quitter les lieux. Comme à l'accoutumée, il ouvre son bureau, allume son micro, se sert un café bien chaud, allume une cigarette et attend que l'écran s'affiche. En un seul clic, il surfait déjà sur ses sites de prédilection : Sexe.com, ula.com, hardclic.com, tirez-moi.com et d'autres liens pornographiques. Chaque jour, une heure avant l'heure habituelle de pointe, Rabah se livrait à sa partie de plaisir favorite. Profitant de l'accès gratuit à Internet que lui assurait l'entreprise, dans le cadre de ses tâches, le fonctionnaire téléchargeait et visionnait, à son aise, toutes les vidéos et photos porno.
«Depuis près de six mois, j'observe le même rituel quotidien. Surfer sur des sites pornographiques, télécharger des vidéos et des photos hard, est devenu pour moi une nécessité. Même le vendredi, comme j'ai les clés, je reste jusqu'à une heure avancée de l'après-midi », témoigne-t-il.
A l'instar de Rabah, bon nombre d'employés avouent recourir à cette pratique. Les uns pour échapper à la routine du boulot, les autres pour évacuer des tensions accumulées, d'autres encore pour pallier leurs frustrations sexuelles. Mais personne d'entre eux ne mesure l'ampleur de la dépendance qui s'installe. Une addiction similaire à celle observée dans le cas des toxicomanes, alcooliques ou celui des joueurs compulsifs, nous dira le Dr A. Haoua, neuropsychiatre.
Selon le spécialiste, la cyberpornodépendance est une conduite addictive aux conséquences extrêmement désastreuses. «L'individu souffrant d'une addiction au sexe vit un état d'instabilité général. Les symptômes de l'accoutumance au cybersexe apparaissent dans le changement du comportement de l'individu, de la perturbation du fonctionnement social, professionnel et familial de ce dernier », explique le Dr Haoua.
Le spécialiste, qui reçoit journellement en consultation des personnes souffrant de diverses pathologies, indique avoir pris en charge des individus souffrant de cyberpornodépendance. «Dans la majorité des cas, les sexe-addicts sont des jeunes. Ils sont étudiants ou fonctionnaires. Le motif de consultation : se débarrasser de leur dépendance et reprendre le cours habituel de leur vie. »
Les risques de l'addiction au sexe
Le spécialiste souligne le poids de la souffrance de ces dépendants du sexe qui se sont retrouvés entraînés dans une spirale infernale. «La dépendance détruit le psychisme de l'individu, anéantit son existence. Le dépendant ne pense qu'à l'objet de son addiction représenté par le cybersexe. Il vit dans un monde imaginaire inventé et rompt tout contact avec la réalité », certifie-t-il. Et d'ajouter plus loin que l'accoutumance au cybersexe a des risques majeurs que nombreux ignorent.
Parmi ces risques, le changement d'attitude du sexe-addict vis-à-vis de son entourage. « Si certains se replient sur eux-mêmes et s'enferment dans le carcan virtuel, d'autres développent des conduites agressives à l'égard d'autrui, allant jusqu'à commettre des agressions physiques ou des viols» explique-t-il. Le spécialiste nous raconte d'ailleurs l'histoire de cet homme qui passait son temps à surfer sur des sites pornos et qui a fini par violer une petite fille de quatre ans.
Par ailleurs, le Dr Haoua tire la sonnette d'alarme sur la propagation du phénomène de la surconsommation du matériel cybersexuel en Algérie, expliquant ce fait par l'absence d'éducation sexuelle, le tabou qui entoure la sexualité et le cumul des frustrations chez la population.
Sur un autre chapitre, le spécialiste explique que mis à part le fait que la surconsommation du matériel sexuel au boulot risque d'engendrer une cyberpornodépendance, l'enjeu majeur serait la réduction de la productivité du travailleur et de ce fait, la dégradation de la situation économique de l'entreprise. «La détérioration du matériel informatique en est l'un des risques. Ce qui revient cher à l'entreprise », explique Mounir, informaticien.
Porno au boulot, que dit la législation algérienne ?
Concernant les mesures répressives, il est à signaler que dans certains pays comme la France, le fait de surfer sur des sites pornographiques, stocker des photos et messages de nature pornographique, utiliser sa messagerie professionnelle pour des envois et réceptions de courrier à caractère sexuel est qualifié d'appropriation frauduleuse constitutive d'un abus de confiance. Le salarié incriminé risque le licenciement et le versement de dommages-intérêts à la société.
En Algérie, même si l'usage d'Internet au boulot à des fins autres que professionnelles est strictement interdit, il n'existe dans le Code du travail, de l'avis de nombreux avocats, aucun texte de loi incriminant ce type de comportements. «Néanmoins, un employeur peut aisément licencier ou sanctionner un salarié coupable d'usage personnel d'Internet à des fins compromettantes », nous déclare maître Ibouchoukane, avocate près la Cour d'Alger.
Pour lutter contre l'évolution du phénomène, il est important de sensibiliser les adeptes du net sur les risques encourus, de les informer sur les effets de la cyberpornodépendance sur leur productivité, sur leur équilibre psychique et social. Dans ce sens, adopter des sanctions sévères à l'encontre des fautifs peut s'avérer avantageux.
D. S.
Rabah arrive plus tôt que d'habitude au boulot. Il n'y trouve que le veilleur de nuit qui s'apprêtait à quitter les lieux. Comme à l'accoutumée, il ouvre son bureau, allume son micro, se sert un café bien chaud, allume une cigarette et attend que l'écran s'affiche. En un seul clic, il surfait déjà sur ses sites de prédilection : Sexe.com, ula.com, hardclic.com, tirez-moi.com et d'autres liens pornographiques. Chaque jour, une heure avant l'heure habituelle de pointe, Rabah se livrait à sa partie de plaisir favorite. Profitant de l'accès gratuit à Internet que lui assurait l'entreprise, dans le cadre de ses tâches, le fonctionnaire téléchargeait et visionnait, à son aise, toutes les vidéos et photos porno.
«Depuis près de six mois, j'observe le même rituel quotidien. Surfer sur des sites pornographiques, télécharger des vidéos et des photos hard, est devenu pour moi une nécessité. Même le vendredi, comme j'ai les clés, je reste jusqu'à une heure avancée de l'après-midi », témoigne-t-il.
A l'instar de Rabah, bon nombre d'employés avouent recourir à cette pratique. Les uns pour échapper à la routine du boulot, les autres pour évacuer des tensions accumulées, d'autres encore pour pallier leurs frustrations sexuelles. Mais personne d'entre eux ne mesure l'ampleur de la dépendance qui s'installe. Une addiction similaire à celle observée dans le cas des toxicomanes, alcooliques ou celui des joueurs compulsifs, nous dira le Dr A. Haoua, neuropsychiatre.
Selon le spécialiste, la cyberpornodépendance est une conduite addictive aux conséquences extrêmement désastreuses. «L'individu souffrant d'une addiction au sexe vit un état d'instabilité général. Les symptômes de l'accoutumance au cybersexe apparaissent dans le changement du comportement de l'individu, de la perturbation du fonctionnement social, professionnel et familial de ce dernier », explique le Dr Haoua.
Le spécialiste, qui reçoit journellement en consultation des personnes souffrant de diverses pathologies, indique avoir pris en charge des individus souffrant de cyberpornodépendance. «Dans la majorité des cas, les sexe-addicts sont des jeunes. Ils sont étudiants ou fonctionnaires. Le motif de consultation : se débarrasser de leur dépendance et reprendre le cours habituel de leur vie. »
Les risques de l'addiction au sexe
Le spécialiste souligne le poids de la souffrance de ces dépendants du sexe qui se sont retrouvés entraînés dans une spirale infernale. «La dépendance détruit le psychisme de l'individu, anéantit son existence. Le dépendant ne pense qu'à l'objet de son addiction représenté par le cybersexe. Il vit dans un monde imaginaire inventé et rompt tout contact avec la réalité », certifie-t-il. Et d'ajouter plus loin que l'accoutumance au cybersexe a des risques majeurs que nombreux ignorent.
Parmi ces risques, le changement d'attitude du sexe-addict vis-à-vis de son entourage. « Si certains se replient sur eux-mêmes et s'enferment dans le carcan virtuel, d'autres développent des conduites agressives à l'égard d'autrui, allant jusqu'à commettre des agressions physiques ou des viols» explique-t-il. Le spécialiste nous raconte d'ailleurs l'histoire de cet homme qui passait son temps à surfer sur des sites pornos et qui a fini par violer une petite fille de quatre ans.
Par ailleurs, le Dr Haoua tire la sonnette d'alarme sur la propagation du phénomène de la surconsommation du matériel cybersexuel en Algérie, expliquant ce fait par l'absence d'éducation sexuelle, le tabou qui entoure la sexualité et le cumul des frustrations chez la population.
Sur un autre chapitre, le spécialiste explique que mis à part le fait que la surconsommation du matériel sexuel au boulot risque d'engendrer une cyberpornodépendance, l'enjeu majeur serait la réduction de la productivité du travailleur et de ce fait, la dégradation de la situation économique de l'entreprise. «La détérioration du matériel informatique en est l'un des risques. Ce qui revient cher à l'entreprise », explique Mounir, informaticien.
Porno au boulot, que dit la législation algérienne ?
Concernant les mesures répressives, il est à signaler que dans certains pays comme la France, le fait de surfer sur des sites pornographiques, stocker des photos et messages de nature pornographique, utiliser sa messagerie professionnelle pour des envois et réceptions de courrier à caractère sexuel est qualifié d'appropriation frauduleuse constitutive d'un abus de confiance. Le salarié incriminé risque le licenciement et le versement de dommages-intérêts à la société.
En Algérie, même si l'usage d'Internet au boulot à des fins autres que professionnelles est strictement interdit, il n'existe dans le Code du travail, de l'avis de nombreux avocats, aucun texte de loi incriminant ce type de comportements. «Néanmoins, un employeur peut aisément licencier ou sanctionner un salarié coupable d'usage personnel d'Internet à des fins compromettantes », nous déclare maître Ibouchoukane, avocate près la Cour d'Alger.
Pour lutter contre l'évolution du phénomène, il est important de sensibiliser les adeptes du net sur les risques encourus, de les informer sur les effets de la cyberpornodépendance sur leur productivité, sur leur équilibre psychique et social. Dans ce sens, adopter des sanctions sévères à l'encontre des fautifs peut s'avérer avantageux.
D. S.


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