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On n'est pas sorti de l'auberge
Littérature
Publié dans Le Midi Libre le 13 - 12 - 2008

«Mohamed Dib et Mouloud Mammeri ne représentent pas la littérature algérienne». Cette fâcheuse phrase vient d'un romancier et traducteur Abdellah Hammadi. Ce qu'elle traduit rappelle les bons vieux idéologues de la machine mensongère du système.
«Mohamed Dib et Mouloud Mammeri ne représentent pas la littérature algérienne». Cette fâcheuse phrase vient d'un romancier et traducteur Abdellah Hammadi. Ce qu'elle traduit rappelle les bons vieux idéologues de la machine mensongère du système.
Il y a de quoi se frotter les yeux et se dire, bon Dieu de bon Dieu, mais les vieux démons habitent toujours ce pays et l'exclusion fait de plus en plus la loi dans ce pays inéluctablement condamné à l'intolérance. Dans sa livraison de samedi 6 décembre, le journal El khabar a rendu compte des journées sur la traduction signé par Said Khatibi. C'est un vent de bonheur qui souffle, enfin, un colloque pose une problématique longtemps négligée, la traduction. Mais vite le bonheur se transforme en malheur et comme l'a si bien écrit Mouloud Mammeri dans son premier roman La colline oubliée : « Chez nous le printemps ne dure pas longtemps ». Et la parole du maître trouve toute sa pertinence et sa prophétie dans l'Algérie de nos jours.
On dirait un responsable de l'état civil littéraire algérien qui refuse une reconnaissance et pis encore, appelle à l'exclusion comme s'il y avait une bâtardise des naissances: «Mohamed Dib et Mouloud Mammeri ne représentent pas la littérature algérienne». Cette fâcheuse phrase vient d'un romancier et traducteur Abdellah Hammadi. Ce qu'elle traduit rappelle les bons vieux idéologues de la machine mensongère du système.
Que dire après cette abominable déclaration si ce n'est ce monsieur apparemment désigné chef de l'état civil littéraire algérien, ne connaît rien de la littérature algérienne ? Cela est révélateur puisque ceux qui dirigent le pays connaissent mal le pays même. Oui, il faut oser le mot, car si Dib et Mammeri ne représentent pas la littérature algérienne, faudra peut être remettre en cause la naissance littéraire même de l'Algérie littéraire. Sinon, peut être, faudra-t-il tenter quelques éléments à cette pathologie.
Si c'est par manque d'Algérianité, reproche souvent fait à aussi d'autres écrivains qui ont fait le choix et/ou n'avait pas le choix d'écrire en français, je dirais que beaucoup d'intellectuels patentés sont loin de concurrencer dessus si on imagine l'Algérianité comme un sport, les écrivains cités sont la noble progéniture de ce pays, je dirais même c'est grâce à ces noms que l'Algérie résiste au mensonge. Lisez La meute de Mammeri et vous saurez l'esclave qui gît en vous, peut être vous battriez vous l'artrose qui vous gèle les muscles.
Pas besoin de faire la généalogie ni de l'histoire, la mémoire en garde un bon souvenir et ceux qui sont atteint par l'amnésie des temps présents n'ont pas forcément assez de lucidité pour en parler. Ou encore si par manque de génie et je pense que c'est le point sur lequel on doit s'atteler puisque le propos d'un colloque c'est d'analyser, d'interroger et de mettre au clair une écriture, une œuvre. Et là encore, hélas, le génie littéraire d'un Dib ou d'un Mammeri est exceptionnel et pas besoin de redire le tout.
Dib a manqué de peu le Nobel et Mammeri est sur les hauteurs de l'esprit, un savant. Peut être, qui sait, c'est parce que Dib a écrit la trilogie nordique dont Le sommeil d'Eve dit tout le génie littéraire de Dib ou peut être si parce que Mammeri a parlé des aztèques dont le livre La mort absurde des aztèques et sa pièce magnifique Le banquet mettent le doigt là où le pus des exclusions suppure. Les déplacements sont il à ce point condamnables ? Si Dib et Mammeri ne représentent pas les lettres algériennes, personnellement, j'aimerais bien savoir qui en sont les représentants. Dites moi monsieur, quels sont les représentants, en ces temps de fièvre ? l'Algérie manque terriblement de représentants, ne pas perdre la filiation mythique est essentiel, car le danger pèse trop.
*Azeddine Lateb Etudiant Paris 10
Il y a de quoi se frotter les yeux et se dire, bon Dieu de bon Dieu, mais les vieux démons habitent toujours ce pays et l'exclusion fait de plus en plus la loi dans ce pays inéluctablement condamné à l'intolérance. Dans sa livraison de samedi 6 décembre, le journal El khabar a rendu compte des journées sur la traduction signé par Said Khatibi. C'est un vent de bonheur qui souffle, enfin, un colloque pose une problématique longtemps négligée, la traduction. Mais vite le bonheur se transforme en malheur et comme l'a si bien écrit Mouloud Mammeri dans son premier roman La colline oubliée : « Chez nous le printemps ne dure pas longtemps ». Et la parole du maître trouve toute sa pertinence et sa prophétie dans l'Algérie de nos jours.
On dirait un responsable de l'état civil littéraire algérien qui refuse une reconnaissance et pis encore, appelle à l'exclusion comme s'il y avait une bâtardise des naissances: «Mohamed Dib et Mouloud Mammeri ne représentent pas la littérature algérienne». Cette fâcheuse phrase vient d'un romancier et traducteur Abdellah Hammadi. Ce qu'elle traduit rappelle les bons vieux idéologues de la machine mensongère du système.
Que dire après cette abominable déclaration si ce n'est ce monsieur apparemment désigné chef de l'état civil littéraire algérien, ne connaît rien de la littérature algérienne ? Cela est révélateur puisque ceux qui dirigent le pays connaissent mal le pays même. Oui, il faut oser le mot, car si Dib et Mammeri ne représentent pas la littérature algérienne, faudra peut être remettre en cause la naissance littéraire même de l'Algérie littéraire. Sinon, peut être, faudra-t-il tenter quelques éléments à cette pathologie.
Si c'est par manque d'Algérianité, reproche souvent fait à aussi d'autres écrivains qui ont fait le choix et/ou n'avait pas le choix d'écrire en français, je dirais que beaucoup d'intellectuels patentés sont loin de concurrencer dessus si on imagine l'Algérianité comme un sport, les écrivains cités sont la noble progéniture de ce pays, je dirais même c'est grâce à ces noms que l'Algérie résiste au mensonge. Lisez La meute de Mammeri et vous saurez l'esclave qui gît en vous, peut être vous battriez vous l'artrose qui vous gèle les muscles.
Pas besoin de faire la généalogie ni de l'histoire, la mémoire en garde un bon souvenir et ceux qui sont atteint par l'amnésie des temps présents n'ont pas forcément assez de lucidité pour en parler. Ou encore si par manque de génie et je pense que c'est le point sur lequel on doit s'atteler puisque le propos d'un colloque c'est d'analyser, d'interroger et de mettre au clair une écriture, une œuvre. Et là encore, hélas, le génie littéraire d'un Dib ou d'un Mammeri est exceptionnel et pas besoin de redire le tout.
Dib a manqué de peu le Nobel et Mammeri est sur les hauteurs de l'esprit, un savant. Peut être, qui sait, c'est parce que Dib a écrit la trilogie nordique dont Le sommeil d'Eve dit tout le génie littéraire de Dib ou peut être si parce que Mammeri a parlé des aztèques dont le livre La mort absurde des aztèques et sa pièce magnifique Le banquet mettent le doigt là où le pus des exclusions suppure. Les déplacements sont il à ce point condamnables ? Si Dib et Mammeri ne représentent pas les lettres algériennes, personnellement, j'aimerais bien savoir qui en sont les représentants. Dites moi monsieur, quels sont les représentants, en ces temps de fièvre ? l'Algérie manque terriblement de représentants, ne pas perdre la filiation mythique est essentiel, car le danger pèse trop.
*Azeddine Lateb Etudiant Paris 10


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