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Plumes africaines et individuation universelle
Dernière rencontre littéraire chez Chihab
Publié dans Le Midi Libre le 16 - 07 - 2009

Le temps d'un débat animé, les 12 écrivains qui y participent ont délaissé la résidence d'écriture du Panaf située, un peu loin, sur la côte algéroise. La rupture effectuée par les nouvelles générations avec la notion de mouvement littéraire au profit d'une individualité dorénavant plus affirmée du créateur a constitué l'essentiel de cet échange convivial et fraternel où l'humour était omniprésent.
Le temps d'un débat animé, les 12 écrivains qui y participent ont délaissé la résidence d'écriture du Panaf située, un peu loin, sur la côte algéroise. La rupture effectuée par les nouvelles générations avec la notion de mouvement littéraire au profit d'une individualité dorénavant plus affirmée du créateur a constitué l'essentiel de cet échange convivial et fraternel où l'humour était omniprésent.
Modérée par Rachid Mokhtari, essayiste et écrivain, la rencontre a regroupé les écrivains présents au Panaf, excepté Rachid Boudjedra, mardi après-midi au siège de la librairie Chihab Internationale. Le public composé essentiellement de professionnels des média et des métiers du livre a ainsi pu faire connaissance avec le Congolais Gabriel Okoundji, les Algériens Anouar Benmalek, Hamid Skif, Kébir Ammi et Yahia Belaskri, l'Ivoirienne Tanella Boni, le Camerounais Eugène Ebodé, le Congolais Alain Mabanckou, le Togolais Sami Tchak, le Malien Ibrahim Aya et le Haïtien Louis-Philippe Dalembert. Après avoir présenté tour à tour les écrivains , le modérateur les a questionnés sur les caractéristiques essentielles de leurs œuvres qui semblent avoir comme point commun le refus d'être affiliées à un mouvement littéraire défini par une couleur de peau ou une identité précise.
Une oralité universelle
Le poète du Congo Brazzaville Gabriel Okoundji se réclame, certes de l'oralité mais une oralité universelle. « La parole est un bien précieux à ne pas gaspiller » a-t-il rappelé en récapitulant les étapes de sa découverte de l'écriture à partir de l'âge de 16 ans. « Dans la poésie française c'est le surréalisme qui m'a plu. Le comte de Lautréamont écrit comme un Africain ou un Asiatique.. ». Plus tard sa découverte des écrivains viet-namiens lui fait prendre encore plus conscience de l'universalité de l'art. "Derrière la feuille de lotus, il y a une feuille de lotus" disent les écrivains du Viet-Nam comme chez nous on dit que derrière une parole il y a une parole en faisant allusion à la transmission verbale à travers les générations. Ainsi l'intelligence née à Haïti ou au Viet-Nam peut donner à entendre un écho en Afrique. Il y a quatre ans j'ai lu Mohamed Dib et découvert Benguitoun.Il existe différentes versions de Hizia en Afrique…» a ajouté celui qui est considéré comme l'un des plus grands poètes contemporains et qui vit depuis 20 ans dans la région de Bordeaux. Le seul parmi les écrivains présents à vivre dans son pays est Ibrahim Aya qui a dit son soulagement d'être revenu à Tombouctou, une ville dont il a été arraché très tôt.
« C'est une ville où l'on reçoit l'autre pas une ville dont on part » a-t-il déclaré en soulignant que « je suis là un peu comme en squatter. Le seul qui vit et travaille dans son pays et qui n'a pas écrit grand-chose. » En effet, Ibrahim Aya est un ingénieur agronome qui s'investit à fond dans des projets de développement de régions de son pays. Prenant conscience du peu de temps dont disposent ses compatriotes pour la lecture il dit avoir opté pour la nouvelle et se sentir bien dans sa peau « d'écrivain local ». « Je suis le passeur de leurs œuvres au Mali » a-t-il encore déclaré à propos de ses confrères vivant à l'étranger. « Chaque fois que l'on mord dans la vie, on vous mord dans le dos. J'écris sur ces morsures de la vie. Dans l'écriture l'ancrage traditionnel, n‘est pas fondamental. Pour évoluer il faut aller de l'avant. » a déclaré quant à lui Yahia Belaskri dont le roman «Le bus dans la ville » a été débattu.
Dépasser la négritude
«Aujourd'hui, la couleur n'est plus celle de la peau mais celle du mot» avait d'ailleurs déclaré Rachid Mokhtari en introduction de la rencontre. «Nous sommes une génération assez éloignée du mouvement de la négritude, même si nous reconnaissons les dettes que nous avons envers Césaire ou Fanon. Il n'y a plus de mouvement littéraire à Haïti. Le rapport au pays et à soi-même est un rapport qu'on est un pays qui m'a toujours fasciné, c'est Cuba. René Depestre a séjourné à Cuba. Un grand mouvement littéraire et musical y est né». a déclaré l'écrivain haïtien Louis Philippe Dallembert. «Les écrivains sont avant tout de grands lecteurs. Comme pour une guitare, il n'y a que quelques cordes mais les rythmes millénaires sont connus depuis longtemps. L'écriture est souvent une visite, une quête de l'enfance» a souligné pour sa part Alain Mabanckou célèbre pour ses romans qui vit actuellement aux USA. Quant à l'écrivaine Tanella Boni , questionnée sur l'existence d'une écriture féminine, elle a répondu sans aménité que dans cette rencontre on ne la voyait pas comme écrivain mais comme femme et que souvent le lot des femmes est l'invisibilité. Le rencontre a donné lieu à un débat vivant et contradictoire où les écrivains ont su prouver qu'ils maniaient avec autant de bonheur l'expression orale que l'écriture. Rappelons qu'un colloque sur la littérature africaine se tient depuis hier à la BN et prendra fin aujourd'hui. A l'issue de leur résidence les écrivains invités produiront une œuvre collective. K. T.
Modérée par Rachid Mokhtari, essayiste et écrivain, la rencontre a regroupé les écrivains présents au Panaf, excepté Rachid Boudjedra, mardi après-midi au siège de la librairie Chihab Internationale. Le public composé essentiellement de professionnels des média et des métiers du livre a ainsi pu faire connaissance avec le Congolais Gabriel Okoundji, les Algériens Anouar Benmalek, Hamid Skif, Kébir Ammi et Yahia Belaskri, l'Ivoirienne Tanella Boni, le Camerounais Eugène Ebodé, le Congolais Alain Mabanckou, le Togolais Sami Tchak, le Malien Ibrahim Aya et le Haïtien Louis-Philippe Dalembert. Après avoir présenté tour à tour les écrivains , le modérateur les a questionnés sur les caractéristiques essentielles de leurs œuvres qui semblent avoir comme point commun le refus d'être affiliées à un mouvement littéraire défini par une couleur de peau ou une identité précise.
Une oralité universelle
Le poète du Congo Brazzaville Gabriel Okoundji se réclame, certes de l'oralité mais une oralité universelle. « La parole est un bien précieux à ne pas gaspiller » a-t-il rappelé en récapitulant les étapes de sa découverte de l'écriture à partir de l'âge de 16 ans. « Dans la poésie française c'est le surréalisme qui m'a plu. Le comte de Lautréamont écrit comme un Africain ou un Asiatique.. ». Plus tard sa découverte des écrivains viet-namiens lui fait prendre encore plus conscience de l'universalité de l'art. "Derrière la feuille de lotus, il y a une feuille de lotus" disent les écrivains du Viet-Nam comme chez nous on dit que derrière une parole il y a une parole en faisant allusion à la transmission verbale à travers les générations. Ainsi l'intelligence née à Haïti ou au Viet-Nam peut donner à entendre un écho en Afrique. Il y a quatre ans j'ai lu Mohamed Dib et découvert Benguitoun.Il existe différentes versions de Hizia en Afrique…» a ajouté celui qui est considéré comme l'un des plus grands poètes contemporains et qui vit depuis 20 ans dans la région de Bordeaux. Le seul parmi les écrivains présents à vivre dans son pays est Ibrahim Aya qui a dit son soulagement d'être revenu à Tombouctou, une ville dont il a été arraché très tôt.
« C'est une ville où l'on reçoit l'autre pas une ville dont on part » a-t-il déclaré en soulignant que « je suis là un peu comme en squatter. Le seul qui vit et travaille dans son pays et qui n'a pas écrit grand-chose. » En effet, Ibrahim Aya est un ingénieur agronome qui s'investit à fond dans des projets de développement de régions de son pays. Prenant conscience du peu de temps dont disposent ses compatriotes pour la lecture il dit avoir opté pour la nouvelle et se sentir bien dans sa peau « d'écrivain local ». « Je suis le passeur de leurs œuvres au Mali » a-t-il encore déclaré à propos de ses confrères vivant à l'étranger. « Chaque fois que l'on mord dans la vie, on vous mord dans le dos. J'écris sur ces morsures de la vie. Dans l'écriture l'ancrage traditionnel, n‘est pas fondamental. Pour évoluer il faut aller de l'avant. » a déclaré quant à lui Yahia Belaskri dont le roman «Le bus dans la ville » a été débattu.
Dépasser la négritude
«Aujourd'hui, la couleur n'est plus celle de la peau mais celle du mot» avait d'ailleurs déclaré Rachid Mokhtari en introduction de la rencontre. «Nous sommes une génération assez éloignée du mouvement de la négritude, même si nous reconnaissons les dettes que nous avons envers Césaire ou Fanon. Il n'y a plus de mouvement littéraire à Haïti. Le rapport au pays et à soi-même est un rapport qu'on est un pays qui m'a toujours fasciné, c'est Cuba. René Depestre a séjourné à Cuba. Un grand mouvement littéraire et musical y est né». a déclaré l'écrivain haïtien Louis Philippe Dallembert. «Les écrivains sont avant tout de grands lecteurs. Comme pour une guitare, il n'y a que quelques cordes mais les rythmes millénaires sont connus depuis longtemps. L'écriture est souvent une visite, une quête de l'enfance» a souligné pour sa part Alain Mabanckou célèbre pour ses romans qui vit actuellement aux USA. Quant à l'écrivaine Tanella Boni , questionnée sur l'existence d'une écriture féminine, elle a répondu sans aménité que dans cette rencontre on ne la voyait pas comme écrivain mais comme femme et que souvent le lot des femmes est l'invisibilité. Le rencontre a donné lieu à un débat vivant et contradictoire où les écrivains ont su prouver qu'ils maniaient avec autant de bonheur l'expression orale que l'écriture. Rappelons qu'un colloque sur la littérature africaine se tient depuis hier à la BN et prendra fin aujourd'hui. A l'issue de leur résidence les écrivains invités produiront une œuvre collective. K. T.


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