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La Kabylie enterre son consolateur
Décès du cheikh Mokrane Agawa, maestro du chant religieux amazigh
Publié dans Le Midi Libre le 14 - 09 - 2009

Décédé samedi matin à l'âge de 83 ans à son domicile familial d'Aït Atteli, Cheikh Mokrane Agawa a été enterré hier dans son village natal. De son vrai nom Ouali Mohand Amokrane, il a été, pour des générations de Kabyles et des décennies durant, cette voix magique qui consolait de la perte d'un proche. Il entonnait a capella des cantiques traditionnels lors des veillées funéraires et les familles endeuillées se le disputaient. Tous reprenaient ses chants lors des fêtes religieuses.
Décédé samedi matin à l'âge de 83 ans à son domicile familial d'Aït Atteli, Cheikh Mokrane Agawa a été enterré hier dans son village natal. De son vrai nom Ouali Mohand Amokrane, il a été, pour des générations de Kabyles et des décennies durant, cette voix magique qui consolait de la perte d'un proche. Il entonnait a capella des cantiques traditionnels lors des veillées funéraires et les familles endeuillées se le disputaient. Tous reprenaient ses chants lors des fêtes religieuses.
«Lorsqu'il apparaissait dans la maison d'un mort, la tristesse reculait. Avec sa voix extraordinaire, il entonnait des vers philosophiques sur la vie et la mort qui posait mettait du baume sur les cœurs meurtris. Il narrait également par ses chants la vie des saints et des prophètes…» déclare très émue, Mme Ourida. A. qui pleure amèrement la disparition du vieux chantre de son village. Elle se rappelle avec émotion les moments où, vêtu de ses vêtements traditionnels immaculés, le vieux cheikh entouré de trois femmes à sa gauche et de trois hommes à sa droite dirigeait le chœur de ces chants étonnamment apaisants.
C'est en effet une grande figure de l'art religieux amazighophone qui a été enterrée hier. C'est au sein de la zaouïa Sidi Amar Oulhadj de Bouzeguène que ce grand artiste avait acquis la maîtrise de ce chant religieux dont les racines se perdent dans le temps. Né en 1926 dans le village d'Aït Atteli le vieux cheikh a eu un double parcours. Chanteur connu, il a fait également carrière dans le domaine du tourisme après avoir travaillé à la radio. C'est auprès du prestigieux cheikh de musique andalouse, Sadek Abjaoui et de son frère Abdelouahab qu'il a complété sa formation musicale. Et c'est sur les ondes de Radio-Bougie qu'il a commencé sa carrière artistique. Il y a gagné la célébrité de 1950 à 1962. Notamment lorsqu'en 1956 il chante Larbâa Nath Irathen athin ou mizin essouar (Larbaâ Nath Irathen, la forteresse) qui dit on lui a valu les pires ennuis avec le directeur de la radio, un officier de l'armée française . dans la même veine patriotique il a interprété Eldzaïar thevna thmareh et El Dzair athin hubagh.
Lorsque cette radio a été supprimée et transférée à Sétif par les premiers pouvoirs algériens, cela a créé la dispersion et l'isolement de nombreux artistes. C'est alors qu'il s'est recyclé dans le tourisme. Il a occupé des postes de direction au sein de l'ONAT. Il a réintégré plus tard la radio nationale. Mais apparemment le charme est rompu et il démissionne en 1972. Cela semble avoir constitué un tournant dans sa vie puisque dorénavant il se consacre exclusivement au chant religieux traditionnel. Le cheikh a enregistré une dizaine d'albums, transmettant un fragile et précieux héritage de sa région. Sa première chanson religieuse chantée sur les ondes a été Anvi si nurhen. Cheikh Mokrane Agawa fait partie d'une génération d'artistes inoubliables qui gagnerait à être médiatisée et à faire l'objet d'un enseignement auprès des jeunes générations. Il repose aujourd'hui à son tour auprès de ceux dont il a consolé les survivants. « Allah Allah An'zour l'wali An'zour l'wali/Ccix Ahaddad el routh errabani/Allah Allah ay idurar nath Irathen/Allah Allah a salahine igawawen .» Allah irahmak A Cheikh Amokrane.
«Lorsqu'il apparaissait dans la maison d'un mort, la tristesse reculait. Avec sa voix extraordinaire, il entonnait des vers philosophiques sur la vie et la mort qui posait mettait du baume sur les cœurs meurtris. Il narrait également par ses chants la vie des saints et des prophètes…» déclare très émue, Mme Ourida. A. qui pleure amèrement la disparition du vieux chantre de son village. Elle se rappelle avec émotion les moments où, vêtu de ses vêtements traditionnels immaculés, le vieux cheikh entouré de trois femmes à sa gauche et de trois hommes à sa droite dirigeait le chœur de ces chants étonnamment apaisants.
C'est en effet une grande figure de l'art religieux amazighophone qui a été enterrée hier. C'est au sein de la zaouïa Sidi Amar Oulhadj de Bouzeguène que ce grand artiste avait acquis la maîtrise de ce chant religieux dont les racines se perdent dans le temps. Né en 1926 dans le village d'Aït Atteli le vieux cheikh a eu un double parcours. Chanteur connu, il a fait également carrière dans le domaine du tourisme après avoir travaillé à la radio. C'est auprès du prestigieux cheikh de musique andalouse, Sadek Abjaoui et de son frère Abdelouahab qu'il a complété sa formation musicale. Et c'est sur les ondes de Radio-Bougie qu'il a commencé sa carrière artistique. Il y a gagné la célébrité de 1950 à 1962. Notamment lorsqu'en 1956 il chante Larbâa Nath Irathen athin ou mizin essouar (Larbaâ Nath Irathen, la forteresse) qui dit on lui a valu les pires ennuis avec le directeur de la radio, un officier de l'armée française . dans la même veine patriotique il a interprété Eldzaïar thevna thmareh et El Dzair athin hubagh.
Lorsque cette radio a été supprimée et transférée à Sétif par les premiers pouvoirs algériens, cela a créé la dispersion et l'isolement de nombreux artistes. C'est alors qu'il s'est recyclé dans le tourisme. Il a occupé des postes de direction au sein de l'ONAT. Il a réintégré plus tard la radio nationale. Mais apparemment le charme est rompu et il démissionne en 1972. Cela semble avoir constitué un tournant dans sa vie puisque dorénavant il se consacre exclusivement au chant religieux traditionnel. Le cheikh a enregistré une dizaine d'albums, transmettant un fragile et précieux héritage de sa région. Sa première chanson religieuse chantée sur les ondes a été Anvi si nurhen. Cheikh Mokrane Agawa fait partie d'une génération d'artistes inoubliables qui gagnerait à être médiatisée et à faire l'objet d'un enseignement auprès des jeunes générations. Il repose aujourd'hui à son tour auprès de ceux dont il a consolé les survivants. « Allah Allah An'zour l'wali An'zour l'wali/Ccix Ahaddad el routh errabani/Allah Allah ay idurar nath Irathen/Allah Allah a salahine igawawen .» Allah irahmak A Cheikh Amokrane.


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