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Une bonne gouvernance est-elle possible sans démocratie?*
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 28 - 02 - 2010

Notre compatriote Hamou nous a adressé cet extrait de texte de Mr Chafik Mesbah et qui est une introduction à l'interview de Paul Balta qu'il a réalisée sur la personnalité de Boumédiene le 4 janvier 2007 pour le compte du quotidien Le Soir d'Algérie. (http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2007/01/04/print-30-47782.php)
Le frère Hamou souhaiterait « que nos amis qui débattent avec nous sur ce site nous apprennent des choses que nous ignorons sur Paul Balta et sur Mesbah, les visées de l'un et de l'autre, et surtout quelle est la conception que chacun de nous a de la démocratie, de l'état de droit, en nous inspirant de l'expérience vécue depuis 1962 et particulièrement des années Boumediene. »
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Paris, jeudi 7 décembre 2006. Me rendant au domicile parisien de Paul Balta, je me suis mis à me remémorer le passé et, notamment, cette réception offerte en décembre 1973 où je fis sa connaissance pour la première fois. Cette réception organisée à l'Hôtel Intercontinental clôturait la visite officielle en France du Ministre algérien des Affaires Etrangères dans la capitale française. Correspondant, à l'époque, de la Radio Télévision Algérienne à Paris, je me suis retrouvé, incidemment, au milieu d'un cercle restreint constitué, notamment, de Paul Balta et d'Abdelaziz Bouteflika, Si Abdallah, le responsable du Protocole se tenant à distance. Je pus assister, ainsi, à une discussion faite toute de nuances et de subtilités, portant sur les usages culturels en Egypte plus que sur les phénomènes politiques eux-mêmes. Je fus étonné, cependant, que le Ministre algérien des Affaires Etrangères insista tant sur la filiation égyptienne du tout nouveau correspondant du journal Le Monde à Alger. Une grille d'explication me sera fournie, bien plus tard, par Paul Balta lui-même, lorsqu'il m'apprendra que le Président Houari Boumediène insistera tout autant, sinon plus ,sur ces racines arabes et égyptiennes qui ont, incontestablement, suscité au profit du correspondant du quotidien Le Monde à Alger un courant de sympathie qui ne s'est pas démenti au fil du temps. Inutile de revenir sur les références professionnelles de Paul Balta qui était, en effet, un spécialiste confirmé du monde arabe et musulman, j'allais dire du « Grand Moyen Orient » expression mise à la mode par les néo-conservateurs américains. Une appartenance affective au monde arabe et une connaissance méthodique de ses réalités multiformes – culture, sociologie, économie, pas exclusivement vie et institutions politiques –, c'est ce double profil qui a permis à Paul Balta de gagner la confiance de Houari Boumediène. Ce n'est pas si peu. Ces considérations expliquent comment s'est porté le choix sur l'ancien correspondant du journal Le Monde à Alger pour témoigner sur la personnalité de l'ancien Chef de l'Etat algérien, étant entendu que le témoignage est appelé sur le profil moral et psychologique du leader disparu, pas tant sur son bilan à propos duquel peuvent exercer leurs talents politologues chevronnés et autres professeurs émérites d'économie. Comment l'idée de porter témoignage sur la personnalité de Houari Boumediène a-t-elle germé avant de s'imposer dans cette série d'entretiens ? Depuis quelque temps, le monde arabe subit une période de régression marquée par le déclin du nationalisme avec, en corollaire, une soumission de plus en plus nette aux diktats des puissances étrangères. Ce sont les échos recueillis auprès de la jeunesse de mon pays qui m'ont conduit à revisiter des visages disparus. Ce sont les sentiments d'effroi et d'indignation de cette jeunesse face à la démission des Chefs d'Etats arabes, chaque fois que le monde arabe est frappé dans ses profondeurs – en Irak, au Liban et, de manière chronique, en Palestine-, qui est à l'origine du choix du personnage de Houari Boumediène pour cet entretien. Cette jeunesse, contrairement à la génération à laquelle j'appartiens, ne se nourrit pas de fantasmes et conserve la tête bien froide, les pieds plongés dans la réalité. Cette jeunesse n'ignore pas que le rapport de forces, en termes matériels et diplomatiques, n'est pas en faveur du monde arabe, entendez par là, les peuples arabes. Mais à défaut de ripostes donquichottesques, il est permis d'espérer, au moins, des réactions de dignité… Suis-je, à ce point, dépassé par l'histoire si mon esprit a vogué, ainsi, vers Boumediène, Nasser et le Roi Fayçal ? Qui pouvait imaginer que Nasser, officier d'infanterie anonyme, allait, un jour, nationaliser le Canal de Suez ? Qui pouvait imaginer que Boumediène, fils de paysans démunis, allait, un jour, nationaliser les hydrocarbures de son pays ? Qui pouvait imaginer que le Roi Fayçal, souverain conservateur d'un royaume aux intérêts imbriqués à ceux des USA, allait, un jour, brandir, avec succès, la menace de l'embargo pétrolier ? Par delà leurs arts respectifs du commandement, la bonne gouvernance dirions-nous maintenant, je suis convaincu, personnellement, que c'est « l'éthique de la conviction », selon la définition qu'en fait Max Weber, qui explique la trajectoire de chacun de ces illustres dirigeants arabes. Un fondement moral à l'action politique, voilà ce que la jeunesse espère des dirigeants arabes actuels. Il n'est pas impossible pour les peuples arabes de relever la tète, même si leurs dirigeants la baissent. Il faut refuser cette résignation morose face à un avenir qui est à construire. Les portes de l'espoir ne sont pas fermées… A travers, donc, pour chaque cas, le témoin le plus approprié, un entretien à venir évoquera la personnalité de ces trois dirigeants du monde arabe, en commençant par Houari Boumediène pour des considérations de commodité. Soulignons, pour le cas présent, que le témoin choisi, Paul Balta, a tenu à soumettre son témoignage, par mon intermédiaire, à la validation de ceux des compagnons de jeunesse ou de maquis de Houari Boumediène qu'il a été possible de contacter et de ses collaborateurs dans les rouages de l'Etat ainsi que de certains membres de sa famille. Pour ma part, je prends la liberté de me délier de l'obligation de réserve qui me lie vis-à-vis des lecteurs du quotidien Le Soir d'Algérie et, au-delà, de l'opinion publique nationale. Dans le cas précis, je refuse d'être un récolteur passif de témoignages. Je revendique le droit à exprimer mon attachement affectif à Houari Boumediène, cet homme d'exception. Par Dieu, comment ne pas tirer fierté d'appartenir à un peuple qui a enfanté un tel homme ?
Mohamed Chafik MESBAH
*Le titre est de notre frère HAMOU


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