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Algérie: Confrères, voilà mon solde tous comptes
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 04 - 05 - 2010


3 mai, 2010 In Algérie-politique
En lisant le dossier préparé par nos amis de la Tribune notamment l'article de Ghada- je la félicite d'avoir repris admirablement bien la formule géniale de Benchicou à la sauce journalistique- je n'ai pas pu résister à la tentation de griffonner quelques chose sur ce 3 mal, euh … 3 mai. J'ai aimé que des journalistes tirent, enfin, aussi sèchement sur cette corporation. Il fallait le faire et briser ce corporatisme de mauvais goût qui consiste à cacher nos tares tout en se permettant de dénoncer celles des autres. Très commode, en effet, cette posture de «flingeurs» que nous entretenons jalousement au nom de la liberté d'expression. Oui, mais avons–nous le courage nous, journalistes et patrons de presse de nous déshabiller- au sens intellectuel du terme- devant les Algériens et leur dire tout ce que nous savons et qui nous fréquentons ? Je ne pense pas que nous en soyons capables. Parce que, quelque part, beaucoup d'entre nous n'apprécieront pas que leur image artificiellement fardée soit déformée par le contact direct, par la vérité toute crue.
Me concernant, la seule chose qui me lie encore à cette corporation, c'est le souvenir de nos confrères assassinés. J'en ai trop vu entre 1994 et 1999 pour oublier leur sacrifice. Parfois, je me surprends à m'interroger si leur mort, atroce pour beaucoup, n'aurait pas servi une contre cause et non pas celle des journalistes. Et là, je ne pourrai m'empêcher de penser à nos défunts amis Mohamed Issami, Baya Gacemi et avant eux Chawki Madani. Chawki et Mohamed ont été terrassé par des crises cardiaques dans le «bagne» d'El Manar, à Sid Fredj. Baya, elle, a craqué dans un hôpital parisien fatiguée sans doute d'attendre un geste ne serait ce que pour son talent de la part de ses confrères d'hier. Pour ces trois cas, il s'agit, de mon point de vue, d'une non assistance à journaliste en danger. Pendant ce temps, la presse dite indépendante- je préfère la qualifier de privée- a fabriqué ses milliardaires. Çà roule carrosse et çà parle espadon…
La jet set algéroise de la presse est née au nez et à la barbe des «professionnels des médias». Nos confrères assassinés dont on a indignement vampirisé la mémoire devraient se contenter de leur sommeil par forcément juste hélas. Aujourd'hui même des donneurs de leçons des temps modernes, vont sortir ce disque rayé pour plaider injustement des causes douteuses. Le sacrifice de Djaout, Yefsah et autres Abada et Hamadi sera exhumé ce 3 mai pour servir d'alibi à une presse qui a appris à vivre de ses victoires passées. Je vais peut-être choquer beaucoup de monde et au risque de passer pour un repenti médiatique comme il en existe en dizaines aujourd'hui, Bouteflika a finalement eu raison de prononcer son «Tayabat Al Hammam».
Oui, chers confrères, je pense qu'il a vu juste pour avoir connu personnellement la majorité de ceux qui dirigent les journaux. Par ce que, dire qu'il y a aujourd'hui une censure du pouvoir en Algérie est complètement faux. L'atteinte à la liberté d'expression et la censure sont peut-être et surtout à l'intérieur même des journaux dits indépendants… de leurs volontés. Le pouvoir, lui, se suffit de son arsenal législatif pour se prémunir contre les mauvaises surprises. Qu'est-ce que nous n'avons pas écrit sur Boutef ? On s'est même permis de «gérer» son carnet de santé pour prouver ( ?) à l'opinion qu'il est bien malade et qu'il était au crépuscule de son règne. Sans aucune preuve matérielle ! Nos journaux ont-ils été suspendus ? Non bien sûr. C'est vous dire chers confrères, que ce rapport faussement avant- gardiste que nous entretenons face au pouvoir me parait aujourd'hui déplacé.
En tant que journaliste, et je parle par expérience, çà ne vaut vraiment pas la peine dés lors que l'ennemi n'est pas toujours cet insondable pouvoir. Je sors d'une douloureuse épreuve qui m'a définitivement ouvert les yeux sur ce combat douteux. Le journalisme de conviction est ailleurs. Chez nous, on a les convictions qu'on peut; et parfois c'est elles sont même alimentaires… Alors méfions nous des beaux discours et des effets de manches. Ils ne font pas long feu comme dirait un écrivain qui à curieusement bonne presse sur la place d'Alger. Eh Oui, on ne mord pas la main qui donne…
Plus sérieusement, peut-on prétendre s'opposer au «pouvoir» est entretenir dans le même temps des amitiés presque intimes avec ses serviteurs ? Comment concilier l'inimitié vis-à-vis de Zerhouni, Temmar et Khelil et une grande amitié avec Ghoul, Chérif Rahmani et Louh, alors qu'ils émargent tous chez le grand manitou Boutef ? Les voies du système sont impénétrables, celles de la presse le sont tout autant… Ironie de l'histoire, les ministres islamistes sont en odeur de sainteté dans les journaux les plus ouvertement déclarés contre cette mouvance. A moins que le sourire de Ghoul en soit pour quelque chose…
Non Messieurs, il y a quelque chose qui ne tourne plus rond dans notre corporation. Un ressort est cassé. Le combat des journalistes basiques; c'est-à-dire sans grades dans leurs rédactions, n'est plus celui de leurs patrons. Aujourd'hui même nos patrons vont gambader comme de petits enfants au stade du 20 août dans une ambiance joyeuse je présume, quand il donneront la réplique à une sélection des … ministres. Liaisons dangereuses ? Franchement je m'en moque personnellement… Mais là où le bat blesse, c'est qu'un brillant journaliste de la télévision observe depuis hier une grève de la faim devant nos murs à la maison de la presse sans que personne ne bronche ! Cette posture malheureuse de ce confrère ne risque pas de capter l'attention des nous autres journalistes, cachée par les vitres fumées de nos bolides… Et Dieu sait combien la solitude d'une victime de l'injustice est si cruelle… On ne peut pas, objectivement et honnêtement se réclamer de la mémoire des valeureux martyrs de la profession et maintenir ceux qui ont survécu à l'enfer dans une situation aussi végétative. Oui, c'est peut être macabre de le dire, mais il risque d'y avoir d'autres victimes de la précarité à Sid Fredj notamment.
Les séquelles du terrorisme sont là. Elles attendent juste un facteur déclenchant. De nombreux confrères moisissent encore dans ce «goulag» des années 90 à un jet de pierre de la résidence d'Etat du Sahel. Alors, de grâce, au lieu de gloser sur le faux débat de la liberté d'expression ou de se disputer à longueur de manchettes les glorioles, la presse dite indépendante, ferait bien de se regarder pour une fois face dans le miroir. Il y a d'autres combats certes moins prestigieux mais ô combien, justes que notre corporation devra mener avant qu'il ne soit trop tard. Il y va de la dignité humaine tout simplement. Parce que, les larmes de crocodiles versées dés qu'un confrère où une consoeur disparaît dans l'anonymat ne trompent plus personne. Et, une fois le corps mis en terre, on efface tout et en recommence… !
Cette affliction circonstancielle tient lieu de mode opératoire dans ce qui s'apparente à un encerclement du cadavre. Autres temps, autres tons et bien sûr autres mœurs. La cause des humbles ne mobilise plus. Après le déclassement professionnel on découvre une stratification sociale qui fait passer certains journalistes pour des stars qu'il fait bon de fréquenter et d'autres qu'on a intérêt à fuir comme de la peste de peur d'être contaminé par leur détresse. Il y a donc des journalistes d'en haut et ceux d'en bas ; un peu comme l'Algérie utile et l'autre futile. C'est hélas l'image caricaturale que revoie notre corporation d'elle-même. La preuve ? Combien étions nous ce matin à la place de la liberté d'expression pour soutenir nos amis de la radio El Bahdja qui risquent de perdre leur job ? Une dizaine ou une vingtaine, l'équivalent du nombre de flics dépêchés sur place ! Normal, il n y a eu ni caméras ni petits fours. Tiens, certains de nos confrères préfèrent aller au 21 boulevard des martyrs pour «déverrouiller» la télévision. Amen ! Je vous ai dis qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond ou alors c'est moi qui suis trop carré dans mon propos.
Question : Comment peut-on prétendre dénoncer le DRS, le pouvoir, les généraux ou je ne sais quoi, et se montrer incapables de défendre les droits les plus élémentaires de la profession à l'intérieur même des rédactions ? Les officiers du DRS, les ministres et tous les officiels devraient rire un bon coup…Eh oui, ils nous connaissent bien, nous les journalistes. Nous étions capables du meilleurs mais nous sommes surtout capables du pire. «Tayabat Al Hamam» ? Oui, je le pense vraiment. Malheureusement. Bonne fête tout de même.


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