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Portrait du militant du PAGS II
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 03 - 04 - 2011

Il y'a quelques semaines, j'ai découvert le site de monsieur Badjadja Abdelkrim. Il 'y a, mis en ligne, un échange assez courtois d'une série d'observations et de critiques entre lui et monsieur Mohamed Chafik Mesbah. Ce dernier souhaitait avoir l'avis de monsieur Badjadja sur des passages d'un ouvrage qu'il s'apprêtait à publier. Cela date des mois de Mars et Avril 2008. Je dois avouer que j'ai lu avec un grand plaisir cet échange où j'ai pu apprécier tant les qualités d'examinateur de monsieur Badjadja que les objections de l'auteur du livre, politologue de métier.
Le texte était suivi d'un témoignage de monsieur A. Badjadja qu'il a intitulé “Alliance contre nature Sécurité Militaire-Pags”. Dans notre pays où les faits de nature politique sont totalement dominés par des fonctionnaires à caractère politique, s'abstenir de le lire aurait été un acte délictuel. C'est la conception que je me fais des idées en général.
L'interrogation de monsieur A. Badjadja était- et reste- parfaitement légitime. Elle n'était ni insolite ni baroque. Lors de sa mise en ligne, le 23 Février dernier, personne n'a jugé utile de donner une réponse convaincante à cette malheureuse expérience qu'au demeurant, il n'était pas seul à subir. C'est en lisant ce témoignage que j'eus envie de lui communiquer “Un portrait d'un militant du PAGS.”
A ce portrait, j'aurais pu ajouter d'autres effets identitaires tels le béret basque, la veste militaire de l'U.S Army, une écharpe de deux ou trois mètres et un cartable pour le transport de vieux numéros de l'inégalable Saout Echaab. Ses thèmes d'excellence étaient le mouvement Sandiniste qu'il ponctuait d'un vers de Cheikh Imam avant de commencer à égrener les crimes de Pinochet et la sublime résistance des communistes Chiliens. Il ne parlait pas, il dégustait. Comblé, il rejoignait les camarades en quête d'une félicitation pour la qualité du travail “au corps à corps” qu'il venait de livrer avec succès. Une simple tape sur l'épaule administrée par l'homme à la pipe, suffit à provoquer l'extase du camarade. La révolution Socialiste était en marche.
Au bas du feuillet, j'ai préféré employer un pseudonyme. J'ai jugé que cette précaution était importante pour moi. Rien que pour moi. A mon sens, le lecteur n'avait aucun intérêt à connaitre mon identité. Il aurait le choix entre deux réponses : partager avec moi les éléments du croquis proposé ou les rejeter. Partiellement ou en totalité. Rien d'autre.
Dire maintenant que je suis surpris des réactions que ce modeste portrait a provoqué serait un mensonge. Je savais que l'écriteau “attention chien méchant” était encore accroché. J'étais donc conscient que j'allais mettre les pieds dans le plasma parce que je suis convaincu, depuis assez longtemps, que le dressage effectué dans ce Parti est une réussite complète. S'attendre à des attitudes qui expriment des analyses et jugements pondérés et courtois serait fantasmatique. Aucune thérapie, aucun prophète ne peut réussir un tel miracle. Des psychologues sont parvenus à transformer des êtres humains en fauves. Mais personne n'a réussi à réaliser la mutation inverse.
Dans ce milieu, les acteurs ne peuvent prendre conscience que l'invective, le procès d'intention et la culpabilisation gratuite sont des ruses tirées d'un seul registre : le mécanisme de défense. Le crime doit nécessairement être gros si le personnel en faction dans les guérites comme Alger-Républicain et Socialgérie auquel se sont joints des renforts en militant de base et journaliste pour mener un tel assaut
Qu'on en juge. Pour A. Noreddine ce sont là “des attaques anticommunistes ou antipagsistes d'un autre âge” “un pamphlet haineux”, “une diatribe”, “élucubrations” et “attaques indignes». Outre le fait qu'il ait profité de cette occasion pour nous apprendre, enfin, que le pags a été une rampe de lancement à de “nombreux intellectuels arrivistes” (il serait plus juste de dire un centre de sélection et de dressage), il confirme une célèbre citation de Bernard Shaw : le châtiment d'un menteur n'est pas qu'on ne le croit pas, c'est qu'il ne peut croire.
Monsieur A. Badjadja n'a absolument rien à cacher puisqu'il signe de ses nom et prénom toutes ses contributions. N'importe quel lecteur trouvera leurs contenus beaucoup plus audacieux que celui du portrait signé Ramdani Belaid. Ce n'est pas parce que son nom est au bas de cette page qu'il faille recourir à l'anecdote de la chenille !
Youcef Rezzoug, lui, trouve que le portrait est dessiné en ”termes nauséabonds puisés du caniveau des services ”et qu'il dégage ”une haine gratuite”. Pour Hassane Zerrouki, correspondant du Soir d'Algérie, l'auteur est “un ancien militant qui veut se défaire de son passé parce qu'il en a honte”. La devinette est fausse, je n'ai jamais été communiste. Cependant, le marxisme est “un continent” qui ne m'est pas totalement inconnu. En revanche, je suis anti-fétichiste. Là est précisément la confusion que font de nombreux militants du pags. Ce même correspondant trouve que le Pags “a été une formidable école, un lieu de fraternité et de combat”. L'émotion manifeste de la réponse révèle plus une réaction d'un mouride frustré de l'évaporation de sa confrérie que celle d'un communiste. Il botte en touche.
J'en arrive aux traits qui semblent avoir tellement enragés les sentinelles. A aucun moment, les détracteurs n'ont contesté un fait précis. Communistes conséquents, ils n'ont d'autres choix que l'usage de la seule fronde qu'ils tirent de l'unique musette. L'arsenal dont ils abusent est si insipide et trivial qu'il rappelle les jets de cailloux des bergers.
Par pudeur, on ne reviendra pas sur les mœurs. Disons cependant que dans ces milieux, la concupiscence est perçue comme une manifestation de la modernité.
1- Les Pagsôts sont nuls en marxisme. Cette affirmation est contestable ? Voyons ce qu'écrivait le défunt Tahar Abada : “La faiblesse de la formation théorique (politique et idéologique, la très faible maitrise du marxisme qui est très largement répandue dans nos rangs, y compris chez de nombreux cadres intermédiaires. C'est là un sérieux handicap pour un Parti comme le nôtre, pour qui la science marxiste (économie politique, matérialisme historique et matérialisme philosophique) est un guide de son action”. Son texte a été publié dans Socialgérie après sa disparition.
S. Hadjres, le secrétaire général du parti, devenu le Guide à partir d'Octobre 1990, confirme, quant à lui, l'existence “de sérieuses insuffisances politiques et idéologiques dans les rangs du Pags.”
2- Les Pagsôts avaient une capacité déconcertante à répéter, sans gène aucune une litanie que leurs fournisseurs leur ont apprise. Est-ce là “une élucubration haineuse puisée du caniveau des services” ? Lisons donc ce qu'écrivait Abderrahmane lagha : (…) “l'ensemble des thèses est marqué par des affirmations péremptoires, sans démonstration, sans référence à la réalité. Et de surcroît, un ton polémique et arrogant est utilisé”.
3- Les Pagsôts jouaient aux chefs, aux maîtres. La posture qu'ils adoptaient était la domination des chefs et la soumission de la piétaille(…) Sidi ou khadem. Est-ce là une diatribe ? Lisons donc ce qu'en pense N. Zennine : “Des responsables (…) convaincus de détenir la vérité et la « ligne juste »(…) qui, en conséquence, considèrent les militants comme des « éternels mineurs », n'ayant pas fait leurs preuves à qui on ne confie que des tâches subalternes et qui n'ont qu'à appliquer ce qui a été décidé sans leur avis ? Des responsables qui méprisent les masses, sous des formes diverses et pas toujours conscientes. Une direction qui décide en vase clos et des militants qui appliquent”. Pour le défunt il y'a là “un centralisme de caserne”. C'est probablement cette vie là que regrette H. Zerrouki.
4- Enfin, j'ai précisé que c'est Hachemi Cherif, le secrétaire général du Pags devenu Tahadi-tafat, lui-même qui avait déclaré que “le pags n'a jamais été un parti communiste”. Soit. Mais alors, il était quoi ? Personne n'a osé esquisser une réponse. La peur de reconnaitre la véritable identité du Pags inhibe ses anciens gestionnaires. J'ai encore en mémoire d'authentiques militants affalés par ce coup de massue, si choqués qu'ils rasaient les murs quand ils n'étaient pas cloitrés chez eux à ruminer le sort de Faust. Une autre fraction se découvre des vocations d'importateurs, de patrons de bureaux d'études ou d'entreprises pendant qu'une autre a choisi de vivre sous des “cieux plus cléments” tout en encourageant, avec insistance, les Algériens à la pratique du jogging pour la fondation d'un Etat de droit !
Les traits du portrait que j'ai esquissé sont ceux là même relevés par S. Hadjres, A. Lagha, T. Abada et N. Zennine auxquels j'ai ajouté l'aveu de Hachemi Cherif. Ces célèbres dirigeants du Pags étaient-ils anticommunistes ? Etaient-ils les auteurs de pamphlets haineux ? Puisaient-ils leurs contributions à partir des caniveaux nauséabonds des services ?
A. Noreddine, Y. Rezzoug et H. Zerrouki nous doivent une réponse convaincante. A défaut, il faut admettre qu'ils ont fait étalage d'un tableau clinique très singulier. J'ai froid au dos à l'idée que des “ombres” de la même veine que ce trio aient pu exercer une influence sur une partie de la population. La crédulité et la docilité de celle-ci est un cas d'école. Le syndrome devient complet lorsque, en chœur, ils reprochent au directeur du Matin et du forum Free. Algérie la publication de ce portrait. Pathétique ministère de la pensée. Sacrés militants de la liberté d'expression !
Je dois toutefois exprimer ma gratitude à celui qui m'a assimilé à Ahl Al Kahf. Il ignore certainement qui étaient ces jeunes gens et les raisons qui les avaient poussés à chercher refuge au Kahf. J'espère que mon réveil n'est pas prématuré.
Ramdani Belaid. Tissemsilt le 02 Avril 2011


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