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Je ne suis que le Guide de la Révolution Libyenne!
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 04 - 05 - 2011

Par Iskander DEBACHE. Paris le 4 Mai 2011.
Si j'étais Président de la République Libyenne ou premier ministre, je vous aurai présenté ma démission.
Si j'étais Roi ou Prince de sang, j'aurai peut être abdiqué mais je ne suis ni Président de la République, ni Premier Ministre, ni Roi, ni Prince de sang!
Alors pourquoi vous en prenez vous à moi qui ne suis rien dans ce pays?
Si je ne suis rien alors que pourriez vous me reprocher? Puisque je ne suis rien, c'est donc que je ne suis responsable de rien…
Je ne suis pas responsable des dizaines de Milliers de prisonniers politiques arrêtés au milieu de la nuit sous le regard terrifié de leurs enfants, sous les cris et les sanglots suppliants de leurs épouses, de leurs mères, de leurs soeurs et sous les cris de rage impuissante de leurs frères…
Je ne suis pas responsable de ces geôles étroites et infectes où sont entassés ces gueux de prisonniers politiques détenus dans le secret absolu sans jugement ni même une audience préliminaire où ils auraient pu apprendre ce qu'on leur reproche, où au moins expliquer leur geste et attester de leur bonne foi avant de les envoyer par le fond et sans autre forme de procès dans les prisons souterraines de la Jamahiriya Arabe Libyenne Socialiste ou dans les dédales du centre d'interrogatoires des Moukhabarates sis à Bab Benghechir où ils étaient soumis à la question.
D'abord on leur posait des questions faciles sur leur identité, leur travail, où ils vivaient, ce qu'ils faisaient de leur temps, sur le temps qu'il fait mais leur satané désir de bien faire en coopérant rendait très vite ce jeu débile un peu lassant. Alors on leur posait des questions sans réponse auxquelles il était même impossible de répondre puis on se délectait avec un « interrogatoire poussé »….
Il est facile de torturer un homme, il suffit pour cela de lui arracher son humanité. En Irak dans la prison d'Abou Ghraïb, les Américains couvraient la tête des suppliciés avec une petite capuche s'arrêtant à la base du nez et au moyen de laquelle ils leur couvraient les yeux pour leur cacher le regard. Sous la dictature en Argentine, dans les locaux de l'école supérieure mécanique navale reconvertis en centre de torture, on l'appelait Capuchita.
C'est fou ce que le regard peut véhiculer de non dits et d'envies de dire! C'est par le regard que se manifeste l'humanité d'un individu, sa souffrance et ses reproches également… Mais pis que cela, en plus du pouvoir qu'il a de vous déposséder de l'emprise que vous exercez sur vous même, le regard d'un supplicié vous entraine parfois dans la spirale d'un échange tacite jusqu'à la conclusion d'un deal étrange où le premier à lâcher la garde paiera l'addition dans une sorte de jeu pervers où la mort vous attend au bout de la séduction…. La mort de l'âme s'entend même si pour le supplicié elle est réelle mais une mort tout de même, celle par laquelle un tortionnaire perd son statut de confident attitré et privilégié des Rois. Ah non! tout mais pas ça! Mieux vaut rester dans le cercle restreint des quelques affranchis quitte pour cela à se plonger les mains dans le sang et la merde! Les pulsions du pouvoir sont parfois irrésistibles et ce n'est pas cette matière fécale déguisée en être humain qui va nous en empêcher! Oui mais voilà….
Même en lui cachant les yeux, il arrive aussi qu'on devine son regard derrière la toile…. Alors on prend ce qui nous tombe sous la main pour l'énucléer!
Enucléer un supplicié est l'acte classique, machinal le plus courant chez un tortionnaire! C'est un acte de rage par lequel privé de son regard, un supplicié n'est plus qu'une masse difforme, un animal tordu de douleur et dénué de toute expression humaine. On peut en faire ce qu'on veut du moment qu'il ne pourra plus silencieusement, sournoisement et insidieusement vous le reprocher… Il peut crier, gueuler jusqu'à vomir tripes et boyaux, personne ne l'entendra dans ce souterrain….
Et d'abord, qui a parlé de prisons souterraines? si elles ne sont répertoriées nulle part, c'est donc qu'elles n'existent pas!
Pas plus que ces, comment dites vous? Ah oui, ces détenus politiques dont on a effacé jusqu'au moindre souvenir de leur existence. Ces gueux d'opposants ingrats et si peu reconnaissants envers les bienfaits de la Révolution Arabe Libyenne dont plus personne ne se souvient, que nous avons abattus comme les chiens galeux qu'ils sont, d'une balle dans la nuque et les mains entravées derrière le dos, la nuit au quatrième sous-sol dans l'obscurité d'un couloir humide, froid et nauséabond.
Alors pourquoi en parlez vous puisqu'ils ont disparu? La disparition d'un individu revient à faire croire qu'une personne humaine pourrait tout à coup s'effacer du paysage comme dans un acte de sublimation de la matière mais pas seulement puisqu'on peut effacer jusqu'à la moindre réminiscence de son souvenir! La faire disparaitre revient à nier que cette personne ait pu un jour vivre, avoir des amis, un travail, des collègues, une personne qu'on aime etc…. On peut effacer son existence d'un coup d'éponge sans que ses propres parents ne puissent même plus attester de ce qu'elle a été, ce qu'elle aurait pu être ou de ce qu'elle serait devenue si elle n'avait disparu, ils n'en parlent pas au passé puisqu'elle n'est pas morte, tandis qu'une douleur aigue, sourde et persistante jusqu'à l'étouffement les empêchera à jamais de l'évoquer au présent!
Et puis mon ami Bouteflika m'a montré comment faire pour que la peur change de camp, pour mieux conduire ce troupeau:
- Ya Mouammar, Hada mêl wa n'sougouh!
Ah! lui c'est un homme, et puis il sait parler à ces vieilles bigotes, ces mères de disparus qu'il va bien falloir faire taire un jour si on veut avoir la paix! Il sait comment s'adresser à ces vieilles radoteuses:
- Où voulez vous que je les trouve, vos enfants! Ils ne sont pas dans ma poche….
Mais de tout ça, je n'en suis pas responsable, je ne suis pas président de la république etc…..etc…. ni Roi, ni….etc….
Si je ne suis rien de tout cela alors c'est que je ne suis responsable de rien,
Je ne suis pas responsable pour la dilapidation des milliards de dollars générés par quarante ans d'exploitation et de surexploitation des ressources Libyennes en Hydrocarbures….
Si je ne suis rien, c'est donc que je ne suis pas responsable de la guerre civile qui ronge mon pays, même si elle a engendré des morts par dizaines de milliers, des morts gratuites de jeunes gens fauchés dans la meilleure tranche de leur vie, des enfants terrorisés, traumatisés pour le reste de leur vie par les bombardements et autres tueries à ciel ouvert….
Pourquoi s'en prennent ils à mon pouvoir, ce pouvoir que j'ai promis à mes propres enfants!
Si j'étais Président de la République ou premier ministre je leur aurais présenté ma démission mais voilà, je ne suis rien…..
C'est vrai Monsieur Gueddafi, vous n'êtes rien, sauf peut être un accident de parcours dans l'histoire du Peuple Libyen…


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