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DZ You tubeur contre la censure
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 23 - 09 - 2011

Ils font du Net leur tribune. Ils s'appellent Abdou, Hchicha ou Doctiloup et ont choisi la provocation et l'humour pour parler de leur société. Malgré la censure et l'intimidation.
Provocateurs ou éveilleurs, ils partagent fantasme de rébellion, attachement pour la nation et militantisme pour la liberté d'expression. Eux, ce sont les enfants de l'Algérie indépendante. Leur mot d'ordre : «Instauration d'un Etat démocratique et d'une véritable justice». Sortir du marasme de la guerre des clans et du sectarisme. Sid Ahmed, Abdou et Samir ne voient l'Algérie qu'unie et libre. Leur arme de guerre, internet, support médiatique sur lequel vidéos, articles et analyses convergent vers le même objectif : raconter l'Algérie. La vraie. Les trois cybermilitants, comme beaucoup d'autres jeunes, représentent cette partie de la jeunesse algérienne qui se veut, quel que soit le moyen, actrice de sa vie, et non pas spectatrice. Comme ils n'ont pas «libéré» l'Algérie du colonialisme français, du côté des «seniors», peu de légitimité est accordée à leur combat. Leur ennemi n'est pas étranger, mais son origine est parfois inconnue, ambiguë. Ils disent avoir pris conscience de l'état de leur société, meurtrie par le mensonge, la manipulation et la terreur. La terreur née du terrorisme, du printemps noir et des dégâts incommensurables de la sempiternelle course au pouvoir, au détriment d'un peuple avide de parole libre, de justice et d'une vie digne. El Watan Week-end s'est rapproché de ces jeunes qui ne jurent que par le web 2.0.
SAMIR HCHICHA. Joindre l'info au militantisme
Rien ne prédisait Samir à devenir un des blogueurs connus de son pays. Diplômé en économie et statistiques, à l'Ecole des statistiques d'Alger, il s'installe en France en 1998. Trois ans plus tard, les événements de Kabylie (printemps noir) ne le laissent pas indifférent. Il crée alors son premier blog consacré à cet épisode qui «le touchait de très près». Par la suite, sont venus les sites, comme radio Hchicha (2002), les premières vidéos (le blog s'étant transformé pour des raisons de commodités en vidéoblog) vers le début de l'année 2007. Passionné par la sphère algérienne, Samir apporta sa touche dans ce domaine nouveau en Algérie, par la création du premier agrégateur de blogs algériens, l'animation du premier blog awards et du premier blog collectif maghrébin – maghreblog.net, actuellement hors service. Samir profita du Net, devenu un support et un moyen de communication très adapté pour les activités militantes et de participation aux débats publics, pour «exercer son droit fondamental à la prise de parole et de participation aux débats publics», estime Samir Hchicha. C'est dans cet esprit qu'il contribue à la fondation de sites d'information et de militantisme, Algerie-Focus.com pour l'information et Lequotidienalgerie.org pour le militantisme. Ses premières activités étaient directement liées aux événements sociaux et politiques que vivait l'Algérie.
Par la suite, ses engagements syndicaux en France ont aussi motivé plusieurs initiatives organisées grâce à internet, couverture des manifestions et autres réunions syndicales, distribution et rediffusion des films, etc. Son pire ennemi, l'autocensure : «J'aime moins les sujets de distraction pour la simple distraction, sauf quand c'est satirique et lié à l'actualité», affirme-t-il. Mais ses prises de position ne lui épargnent pas harcèlement et menaces dont il fait régulièrement l'objet. Et ce n'est pas pour autant qu'il perd espoir quant à une évolution de la situation de l'Algérie dans tous les domaines. «Je reste optimiste pour l'avenir, spécialement grâce à la jeune génération que l'on voit arriver sur la scène des débats publics. Les jeunes sont plus conscients des enjeux et surtout semblent plus apaisés par rapport à la période très difficile des années 1990 qui a traumatisé une majorité d'entre nous», rassure Samir
ABDOU A. BENDJOUDI. Déjouer la censure
«Mon blog est orienté ‘‘Opposition au régime'', je crois que c'est une évidence aujourd'hui, vu le diktat qu'impose ce dernier sur une population assoiffée de parole libre», soutient Abdou, 27 ans. Il a tout pour «éviter les ennuis». Doublement diplômé en langues étrangères de la faculté de Bouzaréah (Alger) et en commerce, option marketing, aujourd'hui, il se lance dans la création de sa propre entreprise dans les énergies renouvelables. Mais son «obstination à arracher ses droits» et à donner vie aux débats publics réprimés sur la place publique le poussa à créer un blog, pour commencer son parcours de militant. En 2006 et sur des forums de discussions par Voip (notamment Skype Casts), Abdou lance avec des camarades des salons de discussion abordant des sujets de politique algérienne et de géopolitique. Son blog, proposant 32 rubriques allant de l'économie, la justice, la corruption en passant par la géopolitique, l'histoire, la scène internationale, la sécurité, le terrorisme et les droits de l'homme, n'est pas passé inaperçu.
Il est censuré depuis le mois de juillet. «Censurer une parole est une réaction normale de ceux qui n'aiment pas que l'Algérien s'exprime dans son pays et dénonce les exactions d'un régime autoritaire qui ne veut pas entendre d'autres voix que celles qui le vénèrent !» déplore Abdou. Ce n'est pas un hasard que la parole lui soit ôtée, aussi virtuelle soit elle, car Abdou attira les foudres des autorités par d'autres actions «dérangeantes». Il est membre fondateur du Mouvement des jeunes indépendants pour le changement (MJIC), un mouvement créé par un groupe de citoyens en début d'année, présents dans plusieurs wilayas du pays et même à l'étranger. Son objectif ? Lutter pour la justice sociale, l'instauration d'un Etat démocratique loin des façades et des vitrines que le régime a édifiées. Aujourd'hui, Abdou se lance dans la création du premier mouvement vert (écologiste) en Algérie. D'ailleurs, une rencontre nationale est prévue vers la fin septembre à Alger, qui regroupera les militants verts et sympathisants de l'écologie politique dans notre pays. Ce qui le galvanise ? La jeunesse algérienne «grande victime de la dictature. Malgré tout le mal qu'on lui a fait, malgré toute la souffrance endurée, elle reste consciente et connaît son véritable ennemi», confie Abdou.
SID AHMED KHELLILI (Doctiloup). Coups de gueule sur la Toile
Provocateur ou agitateur, à 25 ans, Sid Ahmed refuse de taire son amour pour la liberté. A défaut de scène de théâtre, il a fait de YouTube, son «outil de travail», pour briser les tabous à travers une série de monologues. Sous le pseudonyme de «Doctiloup», (Dr. Petit Loup), il donne par sa liberté d'expression un ton nouveau et critique dans le domaine de l'humour en touchant notamment aux tabous, puis aux valeurs morales et… politiques de la société algérienne. Employé dans un organisme public, il s'invite sur la Toile en avril 2009 pour essayer «de voir ce que ça donne», selon ses dires. Depuis, Doctiloup est «accro». Internet lui permet de rêver de ce dont il ne peut jouir dans la réalité de l'Algérie, à savoir donner libre cours à ses idées, ses opinions et ses positions. «Le rêve libère le subconscient et offre des perspectives illimitées, le rêve supprime les frontières du réel. Je me force à regarder les choses sous un autre angle, une simple pensée peut donner place à mille et une autres idées», analyse Dr.Petit Loup. Sid Ahmed Khellili ne va pas par quatre chemins pour écrire ses textes, il puise son inspiration de la vie de tous les jours, «de notre magnifique société et des Algériens», ironise le jeune humoriste. Ses messages, enrobés d'humour et d'autodérision, donnent à chacun le droit de faire sa propre interprétation, selon intelligence, son affect, sa clairvoyance et sa perception des choses de la vie. Si Sid Ahmed parle d'appréciation, c'est que courageusement, il se heurte parfois à des actes d'intimidation, à des interpellations.
Il reçoit, entre autres, beaucoup de menaces, des commentaires insultants, des mails, «ce qui est normal de la part de quelques Algériens frustrés, cela me rend plus fort et me motive à faire davantage de vidéos. Je vais dire que j'ai le dos imperméable et que tout ceci coule sur la cuirasse de mon indifférence», considère-t-il. Même si la plupart de ses vidéos ont trait à la politique algérienne, Doctiloup se montre modeste et se considère «novice en la matière», en estimant que «les politiques devraient s'occuper d'améliorer les conditions de vie (dans beaucoup de domaines) des concitoyens algériens et de les revaloriser chacun en fonction de ses réels mérites», souhaite Sid Ahmed.
Lamia Tagzout
[email protected]
El Watan 23 09 2011
Lectures:


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