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Algérie: Le principe de Corruptibilité
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 31 - 10 - 2011

Le grand penseur Malek Benabi avait parlé en son temps du principe de « colonisabilité » pour expliquer la propension de certains peuples à se laisser coloniser. Aujourd'hui, en Algérie « indépendante », insidieusement, mais sûrement, une autre disposition s'est installée dans les esprits, celle de la « corruptibilité », que le régime a réussi à distiller, et à généraliser à toutes les couches de la société, jusqu'à ce qu'elle se déleste définitivement des valeurs qui l'ont fondée, qui lui ont permis de se libérer, et de s'unir.
Ceux qui avaient capté le pouvoir, aussitôt le pays libéré, ne pouvaient bien évidemment le garder que s'ils réussissaient à se rallier un grand nombre d'alliés naturels. Or, étant eux-mêmes illégitimes, ils ne pouvaient s'appuyer sur des forces saines, ancrées dans des convictions constructives, Ils leur fallait donc, en même temps qu'ils laminaient ces dernières, s'entourer de soutiens opportunistes et chafouins, qui leur ressemblaient, embusqués de la révolution, affairistes, profiteurs, flibustiers en tout genre. Mais comme ces milieux interlopes n'étaient pas très nombreux en ces temps de liberté nouvellement acquise, ou les gens vivaient de joie et d'enthousiasme, ils ont donc tout mis en oeuvre, pour acheter les gens, les corrompre, mais surtout pour leur inculquer une mauvaise conscience généralisée, pour en faire des complices naturels. Un voleur n'est jamais plus confiant qu'en la présence d'un autre voleur. Et le meiileur moyen de se prémunir des honnêtes gens est d'en faire des malfaiteurs.
Le régime qui avait volé l'indépendance, dans le sang et la ruse, au moment où les Algériens fêtaient encore une indépendance chèrement acquise, et dès qu'il s'est un tant soit peu consolidé, après avoir vite compris que la seule violence ne pouvait pas être un moyen suffisant et perenne, a commencé par créer un nombre effarant de faux moudjahidine(1) , de payer les gens sans qu'ils travaillent, de donner des terres et des crédits à d'autres, et de les organiser afin qu'ils ne puissent plus faire pousser quoi que ce soit, de créer toutes sortes d'organisations de masse avec plein de privilèges, sans autre mission que d'applaudir, et de surveiller les autres, et tant et tant d'initiatives de corruption délibérée des masses. Ces opérations de dépravation massive étaient baptisées des noms pompeux de Révolutions. Révolution Agraire, révolution industrielle, révolution culturelle, Gestion socialiste des Entreprises. Et la classe la plus proche de ce régime était la Nomenklatura, celle qui surveillait les masses, et qui les encadrait, avait des privilèges très consistants.
La société algérienne entra ainsi, chaque jour un peu plus, dans une lente et inexorable déchéance. Petit à petit, tous les fondements qui la portaient s'écroulèrent les uns après les autres. Jusqu'au civisme le le plus élémentaire. La jungle reprenait ses droits. Plus d'urbanisme, les gens pouvaient construire comme ils voulaient, jusque sur les trottoirs, sur des terrains appartenant au domaine public ou privé de l'Etat. Plus de voirie relativement efficace, les gens se mirent à jeter leurs ordures ménagères dans la rue, depuis leurs fenêtres ou leurs balcons. Plus de règles qui régissent la vie en société. Une sorte de recréation conviviale et généralisée. Chacun pouvait faire ce qu'il voulait, tant qu'il ne faisait pas de politique.
La fraude fiscale s'est généralisée à toutes les activités, sauf pour les Entreprises appartenant à l'Etat. Tout se vendait et s'achetait, jusqu'à des procès en assises, des passeports pour le pèlerinage à la Mecque, une prise en charge pour des soins à l'étranger, un emploi, un logement. Il fut même un temps, pendant les années du socialisme folklorique, où pour acheter un simple réchaud, un frigidaire, ou un lustre, il fallait recourir à des réseaux qui remontaient jusqu'à des ministres. Et pendant le même temps, la Nomenklatura avait ses propres magasins, qui regorgeaient de tout, jusqu'à des victuailles de luxe, jusqu'au caviar, au saumon fumé, au chocolat suisse, et même au Champagne. La corruption de masse était organisée en paliers. Parce que les ressources du pays, à l'époque, ne pouvaient pas permettre d'arroser tout le monde. Alors le régime gâtait les plus dangereux, ceux qui pouvaient représenter une menace pour lui, et laissait les foules s'occuper à tout et n'importe quoi, sauf à travailler, puisque la manne pétrolière permettait de payer les gens en leur faisant croire qu'ils travaillaient.
Puis quand l'argent s'est mis à couler à flots, avec la flambée des prix du baril, ils ont perfectionné le système. Avec des castes, des côteries, des clans, des clientèles. D'abord les milieux qui permettent de s'enrichir par la seule grâce de la cooptation, d'envoyer ses rejetons faire des études à l'étranger, sa famille se soigner dans les meilleurs cliniques du monde, pour des petits bobos, ou juste pour arrêter de fûmer, avec l'argent de la sécu, d'habiter dans des villages de luxe, et autres petites gâteries. En très peu de temps, des milliers de gens relativement modestes allaient devenir des milliardaires, dont une centaine en dollars.
Puis de cercle en cercle, tous gravitant autour du noyau central, d'autres milieux, avec des privilèges moindres, mais tout aussi exorbitants. Jusqu'à celui de la masse informe, où le moyen le plus usité est celui de la corruption crue. Corruption pour tout, allant dans les deux sens, pour obtenir une ligne de crédit, un monopole d'importation non dit, de la contrebande aux frontières qui n'a d'illégalle que le nom, la fraude fiscale, et autres trafics en tout genre dont la diversité est sans limite.
Pour l'avant dernier cercle, tout en bas, la corruption de masse, puisque l'argent est disponible, consiste à permettre à tout le monde d'acheter sa voiture, même si la carte routière du pays ne permet pas l'importation d'une telle masse de véhicules. Le régime a fait importer pour plus de 12 milliards de dollars de véhicules de tourisme, au cours de ces 10 dernières années, pour un pays qui ne peut pas en contenir autant. C'est d'autant plus profitable puisqu'en plus de corrompre les gens, de leur accorder des crédits pour acheter leur tacot, alors qu'ils n'ont même pas les moyens de les rembourser, les dirigeants peuvent ainsi écouler leur camelotte. Gagnant-gagnant, puisque ce sont leurs clientèles, et leurs parentèles qui importent. Et ce sont les banques publiques qui consentent les crédits à la consommation.
Cette logique de corruption des masses, en plus d'anesthésier toute velléité de révolte, est tout bénef pour le régime, puis elle se décline en une infinité de profits. Ainsi, pour l'exemple, après avoir inondé le pays de millions de véhicules, et que l'encombrement sur les routes est devenu absolument invivable, le régime s'est mis, tout naturellement à construire des routes et des autoroutes, en passant des contrats, avec les Chinois notamment, où le chiffre des commissions que prélevaient les barons du régime se chiffrent en milliards de dollars. Rien que pour les commissions. Et, dans le même temps, la télévision du régime, et ses relais de toute nature, chantent les louanges de l'Etat, qui a doté le pays de tant d'infrastructures. Tout est bon dans le cochon!
Pour cette couche de la société, la plus nombreuse, la carotte du logement est utilisée sans compter. Et puisque les moyens le permettent, les dirigeants ont mis au point un vaste plan de construction de clapiers à lapins, des millions de clapiers, dont rêvent pourtant tous les jeunes de quarante ans, et qui vivent encore chez leurs parents, parfois dans des bidonvilles, lorsque ce n'est pas dans des caves, des masures, des garages, où ils s'entassent en grand nombre. Pour tous ces gens, le logement est un rêve. L'occasion de pouvoir enfin se marier, de fonder une famille, d'être propriétaire de quelque chose.
Le tout dernier cercle, celui qui est tout en bas, n'interesse pas les dirigeants. Trop de problèmes, difficiles à régler, et composés de gens qui ne bougeront pas de toute façon, puisqu'abrutis par 50 ans de propagande, puis par dix ans de violence débridée, qui a fait 200 000 morts.
Ces cohortes de miséreux, qui vivent surtout dans l'arrière-pays, sont encadrées par des potentats locaux, et une police politique dont la sinistre réputation est une dissuasion à elle seule. Le malheur, est que ces damnés de la terre, qui ne profitent en rien de la gabegie généralisée, sont méprisés, et tenus à l'oeil par ceux de la couche qui est juste en dessus, qui s'estiment comblés, et qui ne veulent surtout pas que ça bouge dans le pays. Pour ces parvenus à la petite semaine, qui trônent sur leur petit clapier, content de leur petite auto, de leur petit trabendo(2), pas question que le pays se soulève, et que leurs piètres privilèges soient menacés par un quelconque printemps arabe.
Et avec cet état d'esprit qu'ils ont réussi à ancrer, les barons du régime, ceux là même qui ont plongé le pays dans un bain de sang, puis qui ont ramené le calme lorsqu'ils avaient écarté le danger qui les menacait, jettent des cris d'orfraie à chaque fois que quelqu'un parle de les déloger. Lorsqu'ils ont jeté le pays tout entier dans le feu et le sang, ils se sont autoproclamés « sauveurs de la république ». Et aujourd'hui, ils se posent en seule alternative pour la sauvegarde de la paix retrouvée. Ils ont réussi à faire admettre à tous leurs nouveaux alliés naturels que si les « opposants-harkis » continuent ainsi de vouloir semer la pagaille, et d'entrer dans le printemps arabe, le pays va encore être replongé dans une autre décennie rouge, et même que l'OTAN va venir bombarder les tacots, les clapiers, les marchés Dubaï, les conteneurs trabendo, les bidonvillas, le métro d'Alger, l'autoute est-ouest, trig ellissi, la plage de l'égoût, les bouffeterias, les gasbathèques, et tous les acquis de la grande baraka bouteflikienne.
Et donc, comme un seul homme, toutes couches confondues, sauf la plus misérable, qui est inaudible de toute façon, le peuple algérien dit non ! Non au changement ! On est bien comme on est ! Rien à foutre si toute la vitrine n'est qu'une vitrine, et si l'Algérie bouffe son blé en herbe, voire en grain, avant même qu'il soit semé. On s'en fout des millions de gens qui crèvent la dalle, qui dorment dans la rue, des handicapés qui souffrent, des cancéreux qui se tordent de douleur, des filles qui n'ont pas d'autre choix que de s'adonner à la prostitution pour manger, des harragas qui se suicident plutôt que de continuer à tenir les murs, des retraités qui pensent à aller mendier, des mendiants qui pensent à aller tuer, de l'insécurité qui s'installe jusqu'en face des commissariats, des flics qui deviennent des barbeaux, du DRS qui enlève des militants des droits de l'Homme au centre d'Alger, des fils de généraux qui violent des filles de pauvres, des universités qui deviennent des souks, des administrations qui se sont transformés en centre de torture mentale, des palais de justice où les jugements se vendent aux enchères, des villes qui sont transformées en cours des miracles, des allumés de la tronche qui envoient des troupes fermer des bars au nom de Dieu, des mosquées qui se font concurence à coups de décibels, du pain qui se vend à même le sol, même quand il y a de la boue, des médicaments contre la douleur qui sont trop chers pour les pauvres, des hôpitaux-mouroirs, des écoles qui forment des analphabètes, des analphabètes qui contrôlent l'Ecole, des ripoux qui président des commissions contre la corruption, des journaux qui désinforment, d'une télé où les concours d'entrée se font à plat ventre, et avec une brosse à reluire en guise de langue.
Non, de tout ça, et du reste, qui est beaucoup plus consistant, le peuple algérien n'en a rien à cirer. Lui, tout ce qui lui faut, c'est la paix des gloutons, de ceux qui aiment bien rôter leur midi, expédier leurs prières, tailler des costumes, trousser leur bobonne, et rendre grâce à Dieu de les combler ainsi de ses bienfaits, surtout quand il leur envoie une tchippa(3), une h'nana, une bonne affaire quoi.
C'est cela la corruptiblité. La disposition acquise d'être un réceptacle, ou plutot un avaloir de tout ce qui peut vous faire monter de cran au dessus des autres. Ou de certains autres. Les hassadines, les ghayourines.(4)
Et c'est ainsi qu'un peuple sobre, charitable, qui se contentait de peu, mais qui avait accepté de tout donner pour être libre, est-il devenu boulimique, égoïste, et qu'il s'est laissé corrompre par les plus vils, les plus monstrueux des siens.
Aujourd'hui, les nouvelles « valeurs » sont autant de poisons qui dissolvent l'adhésion, la solidarité, l'union, le civisme, la dignité, l'intégrité et le sens de l'honneur. Désormais, le peuple tout entier évolue dans un climat social totalement délétère, où seul le critère de la réussite matérielle compte, avec tout ce que cela suppose, dans une société revenue à des postures sommaires. Le meilleur, c »est celui qui possède le plus, qui peut, mieux que les autres, faire étalage de ses richesses, qui dispose du meilleur carnet d'adresses, qui a pu gravir le plus d'échelons sociaux, qui est plus fort que les autres. C'est lui qui est le mieux considéré. La société a été tellement rabaissée que maintenant les jeunes mâles font des parades nuptiales, qui avec sa grosse cylindrée, qui avec ses frusques de marque, qui avec ses billets de banque, qu'il jette en tebrihetes.(5)
La déchéance des valeurs vraies est telle que certains utilisent l'argent de la corruption, voire du vol, de la rapine, et peut-être même du proxénétisme, pour aller en pèlerinage au Hadj. C'est dire !
C'est ce qui explique que les universités ne produisent plus ni du génie, ni de la contestation politique, ni même des élites. C'est ce qui explique cette ruée vers le paraître, y compris celui de la pratique religieuse. Et la situation est telle que non seulement les valeurs ont été bouleversées, mais même qu'elles sont renversées. Ainsi, un citoyen policé, respectueux du droit des autres, qui ne vit que de son salaire, qui n'use pas du piston pour obtenir des privilèges et des passe-droit, et qui par conséquent manque de tout, passe pour être un incapable, y compris au sein de ses proches. Un universitaire qui s'engage dans l'analyse de sa propre société, et qui donc, en l'état où elle se trouve, entreprend d'en démonter les mécanisme, et de les expliquer, ou mieux encore de les condamner, se retrouvera en train de prêcher dans le désert. Et c'est valable pour tout, pour tous les niveaux sociaux, pour toutes les dynamiques, et jusqu'à la cellule familiale. Tu possèdes tant, tu vaux autant. Tu ne possèdes rien, tu ne vaux rien ! C'est une sorte de retour aux âges obscurs , sauf que les hommes des cavernes d'aujourd'hui roulent en limousine, qu'ils surfent sur internet, et qu'ils ont des ascenseurs pour leur premier étage.
Et c'est dans une telle société, où la Corruptibilité est le coeur battant, qui irrigue les mentalités, et qui stimule les ardeurs, que le régime algérien joue sur du velours.
D.Benchenouf
Notes
1/ Les anciens moudjahidines sont les anciens combattants de la guerre de libération, entre 1954 et 1962. Après l'indépendance, les survivants étaient quelques milliers. Pour la plupart hostiles au régime qui avait pris le pouvoir. Aussi celui-ci, pour les noyer dans la masse, a entrepris d'ouvrir la porte à quiconque voulait devenir ancien moudjahid. Il suffisait de produire 2 témoins. Et pour encourager les gens à devenir ancien moudjahid, le régime leur a conféré un statut très profitable, pensions, bonus pour la retraite, acquisition de véhicules, de lot de terrain et de nombreux autres privilèges. Le nombre des anciens moudjahidines a ainsi atteint le chiffre effarant de près d'un million.
2/ Le trabendo est le sport national en Algérie. Dérivé du mot contrebande, il consiste à importer des marchandises et à les faire entrer dans le pays par des chemins détournés, ou en payant les douaniers marrons pour ne pas les déclarer. Cette activité va de l'importation et de la vente, sur des étals en pleine rue, de quelques cartons, jusqu'à des dizaines de containers par jour, pour chaque trabendiste.
3/La tchippa, hnana, et autres euphémismes désignent le pot-de-vin


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