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« Ça suffit! Assez de dégâts! Assez de mensonges! Assez de bricolage! »
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 09 - 06 - 2013

J'ai quitté l'université depuis 37 ans (juin 1976) pour exercer le métier d'ingénieur dans l'industrie. Je n'ai donc aucune idée précise de la manière dont elle fonctionne aujourd'hui et de sa situation sur le plan pédagogique.
Il me semble toutefois qu'on ne peut abstraire la situation de l'université pour l'analyser indépendamment du reste, car l'université est, en principe, un organe qui remplit un rôle déterminé à l'intérieur de cette « machine » complexe qu'est la nation, afin que cette dernière puisse fonctionner normalement. De plus, les organes de cette « machine » ne sont pas figés : ils s'influencent les uns les autres et s'adaptent à l'environnement, en bien ou en mal.
Le problème central auquel est confronté notre pays depuis les années 60 est celui du rôle de plus en plus réduit qu'y joue la COMPETENCE et ce dans tous les domaines et à tous les niveaux de la hiérarchie. Deux paramètres ont agi de manière extrêmement négative et ont mené à la débâcle que nous connaissons aujourd'hui.
Le premier était la volonté des premiers dirigeants (et du peuple aussi, peut-être) de montrer que l'Algérie indépendante réussit mieux dans tous les domaines que l'Algérie colonisée. Il fallait administrer au monde entier et surtout à l'ex-colonisateur la preuve que nous étions capables de maîtriser les sciences et les techniques aussi bien, si ce n'est mieux, que ceux qui nous avaient maintenus à l'écart pendant 132 ans. Cette attitude volontariste qui aurait pu donner d'excellents résultats si elle avait été exercée avec un minimum de bon sens eut malheureusement un effet inverse. La raison à cela fut le rétrécissement du cercle des décideurs et l'absence de démocratie réelle, de dialogue et de concertation. Et là j'ouvre une parenthèse pour signaler le paradoxe suivant que j'ai été amené à relever lors de mes échanges sur ce site avec notre très estimé ami Mohamed J. D'un côté, l'élite dirigeante était convaincue – sans le dire en public – que le peuple algérien n'était pas prêt à exercer la démocratie (pluripartisme, élections libres, liberté d'expression, etc.) et d'un autre côté, elle s'attendait à ce que ce même peuple fît fonctionner et gérât de manière optimale une industrie moderne qui faisait appel à une très haute technicité, en implantant, tambour battant, une multitude de complexes industriels achetés clés en main avec l'argent du pétrole. Pire encore, on s'attendait à ce que ce peuple qu'on estimait incapable de choisir ses dirigeants en tout liberté, sur la base d'une compétition libre et loyale entre plusieurs programmes, appliquât le socialisme, système qui demande un très haut niveau de conscience, d'engagement, de motivation et d'altruisme! Là est tout le problème de l'Algérie indépendante : personne – mis à part Boumédiène, peut-être – n'a jamais vraiment cru que la politique appliquée était la bonne.
Le second paramètre, étroitement lié au premier, est le penchant de plus en plus prononcé, dans toutes les institutions de l'Etat, qu'elles soient administratives, économiques, culturelles, sociales, éducatives, etc., à tomber dans la facilité et recourir au trompe-l'œil, au camouflage, à la tricherie. L'essentiel a toujours été de sauver les apparences, afin de satisfaire l'ego des dirigeants (et du peuple aussi, peut-être), pas d'atteindre des résultats palpables et mesurables, selon les standards universellement admis. La conséquence directe en a été la perte graduelle des quelques compétences réelles qui existaient à l'indépendance et le développement de la mentalité que j'appellerai « kahhel ou fout » (c'était l'expression favorite du capitaine qui commandait le groupement chargé de la réalisation de la route transsaharienne dans lequel je me trouvais en tant qu'appelé du SN en 1977-78 : l'important n'était pas de faire une route qui répondît au normes mais de la finir coûte que coûte dans les délais afin que le Raïs vînt l'inaugurer). Au lieu d'accumuler patiemment et avec persévérance du savoir et du savoir-faire dans tous les domaines, en affrontant réellement les difficultés et en améliorant continuellement nos systèmes de gestion, notre pays n'a fait que bricoler depuis 50 ans, faisant et défaisant les systèmes, au gré de l'humeur des dirigeants du moment. Cette mentalité de « kahhel ou fout » a permis à tous les cancres qui n'ont pas froid aux yeux de prendre le contrôle à tous les niveaux. La compétence, cernée de toutes parts par la médiocrité, n'a eu d'autre choix que de quitter le pays. Malheureusement, même les producteurs (manuels et intellectuels) ont été pervertis et sont devenus réfractaires à l'application stricte et sans complaisance des normes. Aujourd'hui, seuls quelques idéalistes pensent encore à travailler réellement, la majorité se satisfaisant du minimum d'efforts, pourvu que le salaire soit viré au CCP à la fin du mois. Labourage et pâturage étaient les deux mamelles de la France; celles de l'Algérie indépendante sont Hassi-Messaoud et Hassi-R'mel...
Aucune institution ne répond aux normes aujourd'hui dans notre pays et l'université n'échappe pas à la règle. Pire encore : la tendance est à la dégradation, pas à l'amélioration. Quelle est la solution me direz-vous? Il n'y en a pas trente-six : redonner à la COMPETENCE la place qu'elle aurait toujours dû avoir. Mais ça, c'est tout un programme!
Bien sûr, ce cirque n'aurait pas pu durer si longtemps s'il n'y avait pas eu la démission et la lâcheté de la grande majorité – pas tous – des intellectuels honnêtes face aux militaires incultes qui ont imposé leur diktat à toute la nation dès les premiers jours de l'indépendance. Cette démission est difficile à expliquer, mais il est certain qu'elle a facilité la tâche de tous les cancres galonnés qui ont fait main basse sur le pays. Y-a-t-il encore des intellectuels dans notre pays? Je parle des vrais intellectuels, ceux et celles qui sont en mesure de penser la réalité et de proposer des solutions, ceux et celles qui ont un réel prestige et qui sont respectés par toute la nation. S'ils existent, alors c'est sur eux que compte le pays aujourd'hui pour redresser la situation. Ils doivent se lever et dire à haute voix « Ça suffit! Assez de dégâts! Assez de mensonges! Assez de bricolage! » Ils doivent s'organiser et appeler le peuple à prendre son destin en main en commençant par mettre fin au règne des cancres galonnés.
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