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Tibéhirine: les familles des moines écrivent à François Hollande
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 19 - 06 - 2013


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http://www.lefigaro.fr
Publié le 19/06/2013 à 07:00
Dix-sept ans après les assassinats, elles l'exhortent de « lever les entraves » posées par les autorités algériennes.
Rebondissement dans l'assassinat des moines de Tibéhirine, enlevés dans leur monastère dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 avant que leurs têtes soient retrouvées deux mois plus tard sur le bord d'une route de montagne. Déplorant que la commission rogatoire internationale délivrée en décembre 2011 par le juge parisien Marc Trévidic à Alger s'enlise depuis près de vingt mois du fait d'une suspecte inertie des autorités locales, les familles montent au créneau. Par le truchement de leur conseil, Me Patrick Baudouin, elles ont adressé mardi soir au président François Hollande une lettre ouverte dont Le Figaro révèle le contenu.
Après des années d'attente et de propos feutrés destinés à ne froisser la moindre susceptibilité, le ton devient incisif. Courroucé et presque rugueux. Considérant sans détour que «du côté algérien, il va sans dire qu'aucune action sérieuse n'a été entreprise pour faire la lumière sur ces assassinats», les familles affirment qu'il est «devenu indispensable, pour continuer à progresser dans la recherche de la vérité, d'accomplir divers actes en Algérie(...)» aux fins, «d'une part, de procéder à certaines auditions et, d'autre part, de faire enfin pratiquer une autopsie des têtes des moines.» «Toutes les familles de ces derniers ont donné au juge leur accord pour que les autopsies puissent être réalisées», précise le courrier qui rappelle au chef de l'Etat que «plus le temps passe, plus les chances s'amenuisent de pouvoir obtenir un résultat».
Crainte du «dépérissement des preuves»
Préoccupées par cette «question du dépérissement des preuves», les familles expriment leur ras-le-bol: «Il n'est pas acceptable que perdure la résistance des autorités algériennes à une collaboration réelle et positive avec la justice française.» Et portent l'estocade: «Le climat d'opacité maintenu par ces autorités ne peut que continuer à entretenir la suspicion et le sentiment de totale impunité qui prévaut chez les victimes des violences qu'a connues ce pays.» Dire que le spectre des sept religieux français de l'ordre de Citeaux hante de façon lancinante les relations franco-algériennes est un doux euphémisme.
Au fil des révélations obtenues notamment grâce à la pugnacité du juge Marc Trévidic, la thèse officielle du crime islamiste du GIA est battue en brèche. Sur procès-verbal, Abdelkader Tigha, ancien membre de la sécurité militaire algérienne, a notamment accusé Alger d'avoir ordonné l'enlèvement des religieux. Mohamed Samraoui, qui fut lui aussi un agent des services de sécurité, a également soutenu que le GIA était instrumentalisé par la sécurité militaire. Plus récemment, le général Buchwalter, en poste à Alger de 1995 à 1998, a affirmé avoir appris qu'un pilote d'hélicoptère de l'armée algérienne et ses hommes avaient ouvert le feu sur un bivouac suspect: «Une fois posés, ils ont découvert qu'ils avaient tiré notamment sur les moines. Les corps des moines étaient criblés de balles.» «Un des éléments compromettants vient du fait que les autorités algériennes ne voulaient pas ouvrir les cercueils dans lesquels ils avaient dit avoir placé les dépouilles des moines, rappelle Me Baudouin. Il a fallu l'obstination du père Armand Veilleux, responsable de l'ordre cistercien, pour découvrir qu'ils ne renfermaient chacun qu'une seule tête...»
Plus que jamais, le dossier épouse donc les contours d'une affaire d'Etat. En décembre 2012, à la veille d'une visite d'Etat à Alger, François Hollande avait été destinataire d'un premier appel solennel. Par voie épistolaire déjà, Me Baudoin avait demandé que l'hôte de l'Elysée fasse le nécessaire pour sortir la procédure de l'ornière. À l'occasion de sa rencontre avec son homologue Bouteflika, le président de la République s'était livré à un numéro d'équilibriste. Il avait abordé le délicat sujet, sachant qu'il sollicitait à l'époque de l'aide de son précieux partenaire pour préparer l'intervention au Mali. «Le président Bouteflika m'a dit qu'il avait donné toutes instructions, autant qu'il est possible, à la justice, pour aller jusqu'au bout de l'enquête», avait assuré François Hollande à l'issue de l'entretien. Dans une lettre à l'avocat des familles, en date du 28 janvier dernier, le chef de l'Etat a répété: Bouteflika «m'a assuré de la coopération des autorités algériennes» avant de formuler cette engageante promesse: «Je veillerai personnellement au développement de cette coopération.»
Depuis lors, pourtant, le dossier est au point mort. Et Marc Trévidic attend toujours le feu vert pour enquêter sur place. S'il ne fait pas obstacle à la procédure, le président Bouteflika doit composer avec les militaires du régime. Interrogé au sujet des moines en 2004, il avait lâché cette phrase à peine sibylline: «toute vérité n'est pas bonne à dire tout de suite».
«La France ne peut quant à elle se désintéresser du sort tragique réservé à sept de ses ressortissants qui n'ont cessé d'œuvrer dans leur pays d'adoption pour la paix et la réconciliation, et dont la vie exemplaire fait honneur à l'humanité tout entière», martèle l'avocat des parties civiles dans son courrier à François Hollande. Ainsi informé de manière solennelle «de la persistance d'une situation de blocage», le chef de l'Etat se voit donc demander une ultime fois «d'intervenir à nouveau afin de lever les entraves apportées à la poursuite de l'instruction».
Plusieurs familles en profitent pour formuler le souhait d'une audience à l'Elysée afin d'exposer leurs «préoccupations» et leurs «espoirs». Les moines de Tibéhirine, dont l'extraordinaire don de soi a été célébré dans le film de Xavier Beauvois Des hommes et des dieux , méritent plus que jamais que la lumière soit faite sur les circonstances de leur martyre.
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