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Partisans et adversaires du quatrième mandat du président Bouteflika
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 07 - 03 - 2014


Par Ahmed ROUADJIA, Université de Msila
Qui est derrière le quatrième mandat ? Je ne suis pas certain que le président Bouteflika, malade et affaibli par l'âge, soit pour un quatrième mandat de cinq ans à la tête de l'Etat. Il n'est pas non plus certain qu'il puisse être pleinement conscient de l'agitation politique qui se fait à son propos et autour de lui, tant son état physique et ses facultés intellectuelles sont soumises à de rudes épreuves aussi bien par la maladie dont il souffre depuis un certain temps que par l'usure du pouvoir. Pour briguer un quatrième mandat, cela suppose une santé de fer avec la claire conscience d'être à la hauteur de cette délicate mission. Or, le président Bouteflika auquel on ne saurait dénier certaines qualités qui lui sont intrinsèques (art de la communication, intelligence des rouages du système politique algérien….), n'est plus désormais apte à gouverner le pays, et la question qui se pose dès lors est de savoir pourquoi les partisans de sa reconduction pour la quatrième fois consécutive à la tête de la magistrature suprême de l'Etat n'éprouvent aucun scrupule ni culpabilité à exploiter l'image d'un homme en proie à une souffrance physique si atroce qu'il en perd la maîtrise de ses mouvements ainsi que la claire conscience de ses facultés mentales…
Ces prétendus « amis » et partisans de la reconduction du président à la tête de l ‘Etat sont-ils conscients qu'ils ne rendent point service ni au président qui a bien plutôt besoin de repos, de convalescence prolongée que de surmenage politique, ni au peuple algérien las et dérouté par les turpitudes d'une « classe politique » qui, en outre, s'avère incapable d'apaiser ses inquiétudes grandissantes quant à l'avenir du pays ? Ne peut-on pas avancer l'hypothèse que le président est « victime » pour ainsi dire d'une manipulation de la part de ses proches qui voudraient se servir de son image et de son « prestige » aux fins de gagner du temps leur permettant de battre le rappel de leurs troupes et de trouver l'homme qui pourrait, une fois le vieux président disparu, lui succéder ? Il y a, en effet, dans ce scénario, quelque chose d'immoral, et de scandaleux dans la mesure où la souffrance du président, et donc l'incapacité dans laquelle il se trouve d'être le maître de ses facultés mentales, est exploitée de manière honteuse à des fins d'autant plus intéressées qu'elles sont ignobles.
Les adversaires du quatrième mandat
Peut-on affirmer maintenant que les adversaires du quatrième mandat sont plus « démocrates » ou plus « honnêtes » que leurs contraires ? Rien n'est moins sûr. En effet, ces anti-Bouteflika comprennent une large palette de personnes aux sensibilités politiques fort contrastées. Cela va de simples citoyens, mécontents et déçus par la politique conduite par le président, en passant par des gens politiquement engagés sur le terrain de la lutte politique partisane, jusqu'aux membres associés de la société dite civile . Dans cette opposition bariolée, aux étiquettes diverses, l'on trouve également des revanchards, des opposants aigris ou extrémistes, de pseudo-intellectuels et de journalistes volontairement exilés, et dont la quête brûlante de reconnaissance « extérieure » les pousse à se faire, d'un côté, les plumitifs stipendiés des puissances étrangères, et de l'autre, les critiques virulents contre le « système » politique algérien et son opposition religieuse dite « intégriste ». En même temps, ces pseudo intellectuels-journalistes médiatisés et médiatiques, se veulent les chantres d'une « démocratie » à laquelle ils ne croient qu'au bout des lèvres, et qu'ils ne pratiquent que pour stigmatiser ceux qui ne partagent pas leurs convictions.
Les figures trompeuses de la démocratie et des pseudo-démocrates
L'un des profils en effet qui illustre le mieux la figure incarnée du pseudo démocrate, c'est bien un certain Mohamed Sifaoui, réfugié en France depuis près de deux décennies où il s'est taillé une réputation de « démocrate » à force de vilipender pêle-mêle « l'islamisme », l'intégrisme religieux, le pouvoir politique algérien, Bouteflika, Le général dit Toufik, etc. Les quotidiens et les magazines européens, notamment français, lui offrent en effet largement leur colonnes pour dévider son chapelet contre l'extrémisme « musulman » où l'amalgame le dispute à la mauvaise foi. En se faisant passer pour le « dénicheur » de l'islamisme qui serait tapi aux quatre coins de l'Europe, islamisme-terroriste qu'il aurait « infiltré » en sa qualité de « taupe », ce Sifaoui est devenu donc non seulement la coqueluche des médias français, mais aussi l'auteur des mieux prisés et dont les livres sur « le terrorisme musulman » se vendent comme « des petits pains ».
Ses critiques envers « le système politique » algérien sont aussi acerbes que celles formulées à l'encontre de l'ex-FIS, et des GIA, et du terrorisme islamique en général[1] . Se qualifiant lui-même d' « Algérien de cœur et de descendance, journaliste de profession » et « démocrate » intraitable, cet homme ramène tous les maux ou presque dont souffrent le pays à deux personnages qu'il considère non pas comme le produit d'un système, mais comme la clef de voûte de celui-ci : Bouteflika et le général Médiéne ! Dans une contribution publiée dans El Watan sous l'intitulé : « Ma lettre à MM. Bouteflika et Médiène »[2], cet « Algérien de coeur et de descendance » accuse ces deux-là d'avoir bafoué « la démocratie » comme si celle-ci avait existé avant qu'ils ne fussent propulser à la tête de l'Etat, et comme si la prétendue « République » dont il parle avait été une réalité et non une fiction…Aux deux hommes « citoyens », il s'adresse ainsi en pontifiant :
« Vous avez réussi, leur assène-t-il, à démobiliser tous les patriotes sincères et tous ceux qui, en 1992 par exemple, ou à d'autres moments de l'histoire récente, ont mis leur vie en danger pour la sauvegarde des principes de la République et des valeurs démocratiques. Oui ! Vous avez réussi à démoraliser, y compris des militaires qui ont mis leur vie en danger face au fanatisme abject, d'anciens fonctionnaires de haut niveau, des intellectuels et des journalistes qui ont préféré l'exil à cette vie indigne que vous proposez, des médecins, des universitaires qui, par votre faute, proposent leurs talents ailleurs. »
La vénalité de certains de nos « talents » exilés
Justement, il y a ceux qui offrent à l'étranger leurs « talents » de manière honnête et indépendante, et ceux qui, comme SIFAOUI, vendent leurs âmes au diable, troquent leurs « talents », y compris leur honneur moyennant des pièces sonnantes et trébuchantes… Ceux-là sont des vénaux et font peu de cas des principes de dignité et d'honneur…Comment peut-on accorder crédit à des intellectuels-journalistes qui se dépouillent ainsi de leur dernier lambeau de conscience en se faisant les chantres intéressés d'une laïcité française agressive, version PS , et pour qui l'islam et tout ce qui s'y ressemble, relève du fanatisme et de l'intolérance à l'état pur ?
Etre « démocrate », c'est critiquer le « système politique » algérien et les « monstres » qu'il a enfantés : « les islamistes extrémistes » ?
Critiquer de cette manière virulente et sans nuances l'islam, l'islamisme, le terrorisme islamique et le « pouvoir politique algérien », ne constitue nullement une preuve d'appartenance au camp démocratique et moins encore à la démocratie. Pourtant, Sifaoui et consorts, pensent qu'envelopper dans l'opprobre l'islamisme politique, version ex-FIS, GIA, La Qaïda, le pouvoir politique algérien, et ainsi de suite, leur confère le titre de « démocrates ». De là s'explique en effet la manière avec laquelle ce Sifaoui charge Bouteflika et Médiène, incarnation vivante selon lui, du système politique algérien :
« Ceux que vous terrorisez par votre pouvoir machiavélique, enchaîne-t-il, et même ceux que vous avez compromis et aliénés, de gré ou de force, veulent en effet quitter l'Algérie comme pour mieux vous laisser ce pays que vous vous êtes indûment accaparé. Le premier, vous M. Bouteflika, en confondant l'Algérie avec ces monarchies que vous avez toujours admirées et le second, vous M. Mediène, en confondant un service de renseignement avec ces partis politiques monolithiques qui veulent tout contrôler, y compris la conscience des citoyens. »
Etre contre le système politique et ses figures emblématiques, s'opposer au quatrième mandat, imputer à Bouteflika et au chef du DRS la responsabilité du blocage des institutions ainsi que la floraison de la corruption, ne constitue pas toujours le critère par lequel se définit le profil du démocrate, du vrai ; être démocrate, c'est d'abord et avant tout faire preuve de raisonnement critique, nuancé et raisonnable, et non verser dans l'amalgame qui consiste à mettre tout et tout le monde dans le même « panier » ; être démocrate, c'est s'abstenir de passionner le débat, car la passion avive les rancoeurs et la haine et conduit presque toujours à la violence et aux actes irrationnels, et donc incontrôlés. Etre démocrate, c'est faire sienne d' une approche critique fondée sur une analyse froide, impartiale, mais sereine, des faits politiques et sociaux de notre société aux prises avec une foule de problèmes de toutes sortes. Certes notre régime politique est archaïque, autoritaire, anti-démocratique, et ses lois sont des plus mauvaises, car inadaptées aux attentes et aux besoins de la société comme l'est notre système éducatif qui se trouve sinistré. De même notre législation est obsolète, nos lois constitutionnelles sont constamment violées par L'Exécutif, notre Parlement est une coquille vide de sens, et nos députés et sénateurs sont de véritables caricatures, et qui prêtent à sourire par leurs caractère fantomatique, inconsistant.
Tout le monde, « démocrates », « islamistes », « communistes » et mêmes certains corrompus et « maffieux » avérés, s'entendent sur ces constats et dénoncent les travers de notre système politique ; mais tout le monde diverge sur les moyens et les buts à atteindre pour déplacer ou changer cet ordre des choses. Certains veulent un changement radical du système sans pouvoir nous dire par quoi le remplacer au juste, d'autres pensent qu'il suffit d'une personnalité politique « forte », une sorte d'homme « providentiel », un Mahdi, pour que le pays puisse se mettre sur de bons rails ; d'autres encore envisagent le changement sur le mode d'une reproduction du système politique avec simplement un changement de têtes, d'hommes, à la tête des institutions les plus importantes. Il suffirait de substituer certaines personnes, par le jeu de cooptation et de désignation, et non par le jeu élection et de compétition libre, à d'autres, pour que les choses aillent pour le mieux. Les anti-reconduction du président à la tête de l'Etat ainsi que les ennemis de l'islamisme radical ne sont pas seulement dans le camp dit « démocratique » ou dans l'opposition classique (FLN…), mais se rencontrent aussi dans le sein du régime dont une large fraction se montre hostile à Bouteflika. Ce que ce pôle du régime cherche, ce n'est pas un changement de fond, mais seulement de forme, à savoir un changement dans la continuité qui puisse lui préserver les acquis, et les rentes de situation.
Une équation à plusieurs inconnues
Puisque les partis dits « démocrates » ou d'opposition s'avèrent dans leur quasi totalité des véritables fantoches, qui fonctionnent plus sur le mode de « vitrines démocratiques » pour le régime politique que de partis réellement indépendants, et puisque les candidats de « poids » se retirent l'un après l'autre ( A. Benbitour) ou renoncent d'avance à se présenter aux présidentielles ( M. Hamrouche), il ne reste alors en lice qu'Ali Benflis qui espère se faire élire en dépit de tous les indices qui donnent le président sortant, malade, affaibli et grabataire, pour vainqueur…Mais ce qui laisse, en revanche, pantois, et désarçonne l'esprit, c'est l'obstination avec laquelle les partisans de ce candidat à sa propre succession s'acharnent à donner de lui une image fallacieuse d'homme capable de tenir encore cinq ans à la tête de l'Etat, alors que tous les observateurs sont unanimes pour affirmer que ses jours sont comptés…L'opacité entretenue autour de la santé du président, l'absence de tout bulletin de santé, les rumeurs inquiétantes que soulève celle-ci, l'homme qui lui succederait dans le cas où il venait subitement à disparaître, et les conséquences imprévisibles qui en réuslteraient, constituent autant d'inconnues et qui sont sources d'inquiétudes et d'angoisses pour le peuple maintenu dans l'ignorance de ce qui se trame dans le sérail.
Cette conduite politique est en effet irresponsable et constitue une grave entorse au droit à l'information et à la transparence. Comme le quatrième mandat, cette opacité et cette mise à l'écart du peuple des affaires de l'Etat et de la Nation constitue en effet un souverain mépris envers les citoyens algériens, et un acte attentatoire contre la Constitution du pays dont les dispositions principales se trouvent piétinées par un pouvoir imperméable à l'entendement, au dialogue et la raison… C'est un régime politique qui fait plus peur à son peuple qu'il n'apaise son âme agitée et ne le rassure contre le vertige du vide, de l'inconnue….
[1] Lire La France, malade de l'islamisme : menaces terroristes sur l'Hexagone. Préface de Jean-François Kahn, Paris, édition le Cherche Midi, 2002 ; et Mes « frères » assassins : comment j'ai infiltré une cellule d'Al-Qaïda, Paris, Le Cherche Midi, coll. « Documents », Paris, 2003.
[2] In El Watan du 6 mars 2014


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