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PEUPLE D'ALGERIE : OU VA LE M'ZAB ?
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 09 - 07 - 2014

Comité de coordination et de suivi de la crise sécuritaire (CCS)
PEUPLE D'ALGERIE : OU VA LE M'ZAB ?
Depuis Novembre 2013 à ce jour encore, le M'ZAB, au cœur de l'ALGERIE profonde, a vécu et vit dans l'horreur et la terreur, le sang et la mort, la désolation et la furie meurtrière.
Un autre épisode de ce scénario horrible est entamé depuis plusieurs mois, actionné activement depuis l'élection présidentielle, intensifié depuis la dernière visite du premier ministre à Ghardaïa, et continue avec une atrocité singulière à l'approche et au début de ce mois de Ramadan sacré.
Après les raids collectifs menés par des bandits bédouins mercenaires bien escortés par les services de sécurité sur les quartiers, les personnes et les biens des citoyens Algériens mozabites, c'est une autre forme d'agression qui se propage dans l'impunité totale des gangsters et la passivité douteuse des forces de sécurité présentes symboliquement sur les lieux depuis plusieurs mois en très grand nombre et moyens impressionnants.
Elle consiste aux attaques assassines surprises par jets de pierres et autres armes blanches sur toute personne reconnue mozabite, de nuit comme en plein jour, dans des artères principales de la ville de Ghardaïa. Ces agressions ont causé des dégâts matériels et corporels graves à des centaines de personnes ; Pire encore un jeune lycéen est lynché à mort ce matin à l'aube aux premiers moments du premier jour du Ramadan.
L'ordre de la Jahilia a prévalu. Dans l'ALGERIE du 21ième siècle, des ALGERIENS ont été atrocement torturés, massacrés, tués de sang froid, et mutilés par d'autres ALGERIENS. Le prétexte: ils sont MOZABITES. Ensuite, comme s'il fallait davantage justifier leur ignominie : ils sont Ibadites et non Malékites, ils sont Kharidjites et non Sunnites, et tous les qualificatifs infamants suivront. Cette logique de la ‘'assabia jahilia'' infernale a dramatiquement ôté la vie à une bonne dizaine de citoyens mozabites.
En position constante et ferme de défense de l'intégrité physique et morale de sa communauté contre des hordes sauvages et sanguinaires, dûment manipulées et embrigadées, notre jeunesse, dans sa bravoure et sa farouche résistance, irriguée de la foi en l'Islam tolérant, imprégnée de la morale condamnant la légitimité du meurtre et façonnée par notre civilisation basée sur le respect absolu de la vie humaine et du droit à la vie, n'a pas en conséquence attenté à la vie d'autrui. Elle n'a aucun meurtre sur sa conscience.
Après l'assassinat et le meurtre, tous les actes barbares contre la Communauté Mozabite sont permis:
Profanations répétées de leurs cimetières, destructions de lieux de prière, de mausolées et de vestiges historiques, tentatives d'incendie d'Instituts coraniques.....Les symboles cultuels et culturels et les repères identitaires sont dûment visés.
Terreur des populations, déracinement de centaines de familles de leurs quartiers sous la menace et le slogan ‘'irhal'' (partez), incendie des maisons après leur pillage, le vol le vandalisme,.....Instauration de l'exclusion et de la séparation ethnique.
Furie incendiaire sans précédent à l'encontre des biens économiques de la communauté mozabite, cherchant désespérément à l'affamer: plusieurs centaines de leurs magasins achalandés dans le bon respect de la profession sont pillés puis systématiquement incendiés. Des dizaines de champs agricoles travaillés dans des conditions d'extrême pénibilité, de chaleur, de froid et d'aridité du désert ont subi le même sort : des palmiers et plants brûlés, des pompes d'eau saccagées; même le bétail d'élevage : vaches éventrées, chèvres et moutons volés....Le travail, l'accumulation et l'effort humain sont proscrits.
Agressions physiques, harcèlement moral et intimidations des écoliers, des lycéens, des étudiants et des fonctionnaires, blocage des accès aux soins, aux approvisionnements, aux stations de carburants, caillassage des bus, véhicules et motocycles.....La communauté mozabite devait s'organiser et s'ingénier pour y faire face et imposer sa survie; et elle s'est défendue devant la passivité des forces de sécurité. Mais, même cette position de défense lui est reprochée, en tentant impudemment de transformer la victime en bourreau...... La Vérité aussi est à proscrire.
Comment et pourquoi la communauté mozabite a dû subir seule, durant de très longs mois, cet acharnement génocidaire ?
Durant la création des cités du M'zab et la formation de la Confédération du M'zab jusqu'à son annexion par la France coloniale, la communauté mozabite bien trempée dans son algérianité profonde et millénaire, s'est forgée péniblement, pierre après pierre, dans un processus graduel d'accumulation et d'acquisition conceptuelle, spirituelle et matérielle, une civilisation qui a façonné ses repères et identifié ses valeurs :
- la rigueur dans sa foi en l'ISLAM de tolérance, appuyé sur l'Ibadisme adapté à ses réalités sociologiques ;
- le sacrifice et l'effort soutenu par le TRAVAIL comme valeur sociale fondamentale; et
- l'organisation sociale enracinée dans les apports AMAZIGHS comme support à la SOLIDARITE de groupe considérée comme obligation sociale.
Une civilisation qui a forcé l'admiration du Monde par le classement par l'UNESCO de la Vallée du M'ZAB, patrimoine historique de l'Humanité, offrant à toute l'ALGERIE un titre et une consécration universelle.
Cette spécificité multidimensionnelle, abondamment enrichie par les échanges avec les autres contrées culturellement épanouies de l'Algérie entière, est vécue par le Mozabite avec fierté et profond attachement, paisiblement et sereinement, avec humilité, sans tentation hégémonique, dans le respect des valeurs d'autrui, et exigeant sur le principe de la réciprocité à son égard.
L'inversion de l'échelle des valeurs dans notre Algérie d'aujourd'hui, la course effrénée derrière le gain facile, la recherche des positions rentières, la sous estimation du travail productif et créateur des richesses, le recours à l'économie informelle et l'argent sale, loin de toutes les valeurs morales et de solidarité sociale, l'institution de la violence morale, physique, et matérielle comme mode de comportement et d'expression sociale, la recherche de positions sociales par la corruption, le lobbying, la manipulation et l'instrumentalisation des champs sacrés de la Religion, de l'Histoire, de la Culture, et de la Solidarité, s'érigent en un système de référence avec ses positions bien acquises dans les rouages de l'Etat, et ses configurations politiques bien ancrées à travers un enchevêtrement de clans au sein du système politique actuel.
De par leur nature, ces clans ne peuvent admettre et laisser agir toute force ou groupe social grand ou petit soit-il, qui s'inscrit en dehors de leurs agendas et leurs dérives. S'érigeant en système, son réseau tentaculaire agit sournoisement au grand jour.
Or, par sa civilisation et ses référents socioculturels auxquels il demeure attaché, il se trouve que le M'zab, encore le hasard de l'Histoire, s'inscrit objectivement en porte à faux avec les valeurs qui enfantent les dérives sus-énoncées. Le M'zab se trouve dès lors, sans y prétendre et sans le vouloir, face à la gueule du grand loup, pour ne pas dire de la bête immonde.
Si l'Algérie toute entière a subi le terrorisme intégriste dans toute sa laideur et sa terreur indescriptibles pour l'agenouiller, l'effrayer et ensuite exploiter à dessein sa peur, le M'zab, puisque immunisé contre l'intégrisme terroriste, devra par conséquent, et en plus, subir le terrorisme communautaire pour secouer ses fondements et stopper sa résistance : Il fallait laisser cours à toutes les exactions, de la furie incendiaire à la folie meurtrière pour apeurer les esprits, briser sa machine économique et le faire rompre avec ses idéaux. Le scénario est ahurissant.
Le M'zab depuis déjà de nombreuses années vit sous la chape de plomb où toutes les intimidations directes et indirectes sont concentrées sur la communauté mozabite, outre l'exclusion et le mépris. Sa jeunesse libérée des pesanteurs sociologiques a surgi sur la scène locale, menant depuis plusieurs années des actions revendicatives de grande envergure; ce qui irrite d'avantage tous ces clans et forces suscités.
La répression policière n'ayant pu venir à bout, la solution est vite trouvée : réveiller les démons du communautarisme pour à la fois casser du mozabite, faire diversion et ensuite, les tenants du système tenteront de se présenter en arbitre et en sauveur.
Ces clans du système ont trouvé dans certains cercles étroits mais influents de la tribu des Chaambas, en alliance avec d'autres arouchs, des opportunistes, dont des segments sont alimentés depuis l'indépendance par les privilèges de la rente et leur positon clientéliste à l'égard du système, alors que d'autres plus initiés s'étant amarrés à l'économie souterraine et informelle, qui ont pris en otage leur communauté, exacerbant les véritables frustrations de leur jeunesse, désignant le mozabite-voisin comme cible et point de fixation. Cette jeunesse paralysée par sa profonde détresse, sans perspectives, car ses élites sont plus portées par leur course aux privilèges qu'à la mise sur pied d'un plan de développement et de promotion économique locale, se réfugie sous l'impulsion des manipulateurs de tous bords, dans le réflexe communautaire primitif du rejet de l'autre.
Exploitant le mécontentement de leur jeunesse induit par la décision des autorités locales d'attribution de logements sociaux sur une base communautaire par une répartition à parts égales de logements entre les deux communautés, décision très mal admise car elle déroge au vieux principe de négliger le droit du mozabite remplissant les conditions requises au logement, et réduit par conséquent le nombre de bénéficiaires de leur communauté, et sous prétexte du retard d'affichage des listes, des manifestations ont été organisées et dégénérées vers le ciblage de la communauté mozabite (caillassage de leurs magasins, suivi de vols.) C'est ainsi qu'en Décembre 2013, le cycle de violence imposé à la communauté mozabite, a commencé. Ce cycle de la terreur continue à ce jour.
Cette répartition des logements basée sur une approche communautaire constitue en fait une sourde et sournoise manipulation et provocation des autorités : une manière de souffler la cible pour ceux-ci, tout en étant comme de juste (se prévalant d'équité) vis-à-vis de ceux-là.
Dès le départ des évènements, des groupes (et non seulement trois fonctionnaires comme reconnu par la DGSN) de policiers ont sur le terrain des affrontements pris position contre les jeunes mozabites défendant leur honneur et leurs biens. Les vidéos témoins ayant fait le tour du monde ont surpris et démasqué leurs rôles dans les massacres perpétrés.
Il fallait formellement faire quelque peu marche arrière par le remplacement du corps disqualifié de la police relégué au second plan par celui de la gendarmerie nationale. La population naïve et croyant en leur Etat a vite désenchanté : des dizaines de magasins mozabites situés dans le quartier administratif et résidentiel, à proximité des administrations les plus sensibles (siège de la wilaya, siège du secteur de la sécurité opérationnelle, agences bancaires...), donc en principe bien sécurisé, magasins de gros et détails les plus achalandés de la ville ont fait l'objet de vol et pillage systématique (c'était sans doute le prix de la récompense pour l'implication de ces jeunes et leur loyauté dans l'exécution du plan anti-mozabite) et subi par la suite la furie incendiaire. Des dizaines de milliards de DA se sont volatilisés. Tout cela s'est déroulé de plein jour. Pourtant ce corps de la gendarmerie a été accueilli en héros par la population mozabite. Le même scénario du laisser faire s'est reproduit lorsque des dizaines de champs agricoles appartenant aux mozabites, fruits de labeurs surhumains, ont été incendiés, en interdisant farouchement à ces derniers de défendre leurs biens, et laissant les pyromanes accomplir leurs forfaits en toute quiétude. Les tirs de grenade ont été apparemment programmés dans un seul sens, pas dans l'autre.
Les interventions inappropriées et tardives des forces de sécurité, leur partialité flagrante et agissante, et l'impunité ont été durant toute cette période des facteurs multiplicateurs de violences. Le mensonge, la calomnie, la désinformation (le rôle d'une certaine presse a été déterminant dans la confusion et les amalgames), l'annonce de vérités à sens unique et l'inversion des rôles y contribuent aussi.
Il est vrai que les corps de sécurité changent ou se redéployent, mais les commanditaires, eux, restent.
Pour le commun comme au plus averti des observateurs, Il demeure impossible de ne pas maîtriser dans les délais les plus réduits, avec l'armada impressionnante en moyens humains et matériels des forces de sécurité déployées sur le terrain, la situation sécuritaire dans une agglomération de la dimension de Ghardaïa.
Tout porte à croire que ce fort déploiement des forces relève beaucoup plus de la galerie trompeuse que d'une ferme volonté de finir immédiatement avec la violence.
Lorsque des portions ‘'insignifiantes'' de poches sont volontairement laissées sans présence policière, alors qu'aux alentours les plus immédiats une armada de forces est parquée, et que des petits incidents provocateurs y sont quotidiennement relevés, nécessairement générateurs de réactions à plus grande échelle dans d'autres quartiers, cela prouve l'intention de faire de ces portions, des braisières prêtes à les attiser de temps à autre et rythmer l'alternance des hauts et faibles pics des tensions et affrontements.
La clef de la durée de ce climat de terreur, sa force d'intensité avec ses moments de pic et de chute, sont entre les mains des Décideurs manipulateurs. Cette clef échappe même aux bandes des hordes des jeunes et de leurs tutelles opportunistes instrumentalisées.
Le problème au M'zab n'est en réalité ni une confrontation entre l'Ibadisme et le Malékisme, ni entre Populations amazighophones et arabophones. Le problème réside dans l'exploitation éhontée et cynique, par les Décideurs des clans incriminés du système politique, des Différences assumées, des frictions et malentendus liés aux pesanteurs sociologiques encore vivaces, pour attiser les démons de la Haine, susciter les violences et développer un discours visant à briser la Spécificité multidimensionnelle du M'zab, et assurer son nivellement par le bas.
Raison pour laquelle le peuple du M'zab, lance unSOSsolennel au peuple d'Algérie pour porter ensemble par une même voix l'appel pour que le droit de vivre en paix soit immédiatement appliqué dans sa vallée millénaire! Que le droit à la citoyenneté lui soit consacré !
La visite du Premier ministre devait s'inscrire dans cette perspective. La négociation est à mener avec le représentant de l'Etat, responsable et garant de la sécurité des personnes et des biens, et des obligations qui en découlent.
Toute tentative de s'ériger en arbitre pour imposer des négociations de paix entre les deux communautés relèverait de la politique de vouloir superposer les causes et les effets et perpétuer, en voulant forcer le destin, le statut quo. La communauté mozabite n'a, en ce qui la concerne, aucun vrai contentieux avec ceux qui l'agressent connus pour leur culture de la haine et de la violence comme mode d'expression et de valorisation sociale, et que seule la force du Droit et de la Justice est à même de juguler. C'est la raison pour laquelle le vrai débat ne réside pas dans le seul choix entre le ‘'tout sécuritaire'' (un ancien vrai faux débat) ou la négociation (sur quelles questions au juste ?)
L'Histoire de ces longs et très longs mois de guerre imposée à la communauté mozabite, lui enseigne que son vrai contentieux se cristallise autour de ceux qui instrumentalisent et manipulent ses agresseurs.
La vraie solution tourne autour du comment faire lever le bras tentaculaire des vrais commanditaires? Sa vraie réponse est entre les mains des seuls Grands Décideurs.
La vraie solution réside dans la substitution à l'approche communautaire politiquement arrangeante et commode pour certains (surtout les vrais commanditaires et leurs hommes de main), la démarche citoyenne et républicaine du règlement du conflit; elle permet de dévoiler les véritables enjeux et tous les protagonistes. Elle ouvre la voie aux solutions de fonds en conformité avec les principes de la Constitution, le respect des Droits de l'Homme, du droit à la Différence, et le rejet de tous les dénis. Tout l'enjeu est ici enfoui. Cette solution aussi est entre les mains des seuls Grands Décideurs.
Dans ce cadre précis, au lieu d'hypothétiques ‘'négociations'', un débat serein, responsable, clarificateur et de qualité peut être organisé par le pouvoir politique entre les parties, entre les élites, la société civile et les représentations crédibles sans exclusive, devant s'articuler autour des droits et devoirs des parties dans le respect du droit sacré à la Citoyenneté, et l'égalité devant la Loi, le respect et la promotion des identités des parties avec tous leurs référentiels, le respect des droits humains, culturels et identitaires de toutes les parties, la défense des valeurs de tolérance, de paix et condamnation de toutes formes de terrorisme, proscription de la hogra, de l'exclusion et de la stigmatisation d'une communauté par l'autre, l'égal accès à tous les droits, le rejet des monopoles, des surenchères et des faire-valoir qui en découlent.
La véritable Paix, la Paix durable réside dans le respect des Différences. Un sérieux travail de pédagogie est à entreprendre pour l'enracinement de la culture de la Différence, de l'Unité et la Diversité, et des Droits démocratiques. C'est cette démarche à mener avec perspicacité, intelligence et patience par l'Etat, soutenu par toutes les bonnes volontés où qu'elles se trouvent, qui ouvrira les voies multiples de la compréhension mutuelle, étape nécessaire à la coexistence puis à la réconciliation. Ce débat et dialogue devra se tenir avec l'engagement de l'Etat à l'encadrer et lui conférer l'autorité et la force qui lui assurent engagement et application. L'Etat devra assurer la traduction de ces principes dans le vécu quotidien et dans les rapports intercommunautaires.
La précipitation et l'occultation de l'actuelle profonde fracture qui sépare les deux communautés n'aident pas aux solutions de fonds, (mais cela suppose l'existence de la volonté politique du pouvoir, et c'est cela qui est tant attendu et souhaité par la société civile dans toute ses diversités).
L'expérience du scénario de Berriane est à ce titre, édifiante. Les solutions de replâtrage et l'illusion de la paix ne sont pas la paix.
La force de l'Etat réside dans le strict respect de la Loi, la Légalité Constitutionnelle et l'ordre républicain. La force de l'Etat est incompatible avec les positions de neutralité coupable, d'arbitrage trompeur, d'hésitation complice ou de laisser-faire assassin. Ces positions sont en elles même génératrices à la fois de surenchères et d'impunité, et par voie de conséquence de violences et de contre violences. Elles entretiennent le conflit, le prolongent dans la durée, le poussent au pourrissement et favorisent l'éclosion des extrémismes.
- Comment expliquer entre autres, outre l'impunité et la banalisation des drames et les atteintes subis par la communauté mozabite repris en haut de ce document, la position coupable des autorités face à l'utilisation de la religion et des prières du Vendredi à des fins de violence, pour en faire des démonstrations de force de groupes venant de quartiers lointains, sous la grande protection d'une armada impressionnante de forces de l'ordre, pour provoquer grossièrement la communauté mozabite murée dans ses propres quartiers, faisant preuve de retenue et de grande patience pour éviter un affrontement meurtrier encore de plus, dûment recherché par des hordes scandant des slogans insolents et haineux à leur sortie de prière..
- Comment expliquer le silence pesant, déroutant et d'une déconcertante irresponsabilité des autorités face à la manifestation dans les rues de METLILI des Chaambas (bourgade relativement éloignée de la vallée du M'zab) d'une foule bien encadrée scandant ‘'...Ibadite ennemi de Dieu....Mozabite ennemi du prophète...''. Des slogans insolemment tirés des décombres et des esprits cloitrés de la décennie rouge, bien trempés du poison de la Salafia djihadiste, et enfantés par l'aliénation religieuse et le désastre culturel. Il s'agit en fait d'appel au meurtre, à la stigmatisation outrageante de toute une communauté, à la grande Fitna. C'est une grave atteinte aux libertés fondamentales, aux droits de l'homme et des groupes, aux Lois de la République. Le pouvoir, ne se sentant pas directement touché, observe et se mure dans le silence pour se positionner confortablement en arbitre.
- Comment expliquer, encore une fois, la toute dernière profanation du « Moçalla BA-Abderrahmane EL KOURTI » , monument religieux et historique, symbole de la mémoire collective du M'zab en mouvement, lieu de décisions ayant façonné le cours de son histoire, monument classé au patrimoine de l'Humanité, sans réaction aucune des autorités, comme pour tous les autres monuments déjà profanés auparavant.
Il est vrai que ce monument, comme d'autres, concerne le M'zab et il est classé, comme d'autres, par l'UNESCO, deux entités qui se situent aux antipodes de la logique de gouvernance de ces autorités.
- Comment expliquer que même après les solennelles promesses du premier ministre de la ferme application de la Loi, des agressions physiques sont quotidiennement enregistrées au niveau des principales rues et artères de la ville, et des quartiers où siègent les principales administrations, sous le regard désintéressé des policiers ou gendarmes s'y trouvant en faction, en position, ou en tournée, n'intervenant pas sous prétexte de ‘'ne pas avoir reçu d'ordre d'intervention''.
- Comment expliquer tant et tant de dépassements inadmissiblement demeurés impunis ou pour le moins non condamnés par ceux sensés défendre la Loi, mais qu'en tous cas, le livre d'Histoire recueillera inexorablement.
En définitive, et quelque soit le prix à payer, et sans esprit aucun de défiance, car nous continuons de payer très très chèrement notre humble droit à la Différence et même à l'existence, la jeunesse et la société Mozabite continueront à exiger leur droit à la vie avec le soutien moral et politique du peuple uni de notre grande Algérie.
Peuple d'Algérie :Le M'zab aspire profondément à la Paix.S'ily a lieu de choisir, la sagesse populaire nous indique de choisir la misère et non la fitnaالشر ولا الفتنة) ). Aidez-nous à asseoir la Paix juste, pour tous, et isoler tous ceux qui la sabordent où qu'ils se trouvent. La Paix est la mère de tous les droits.
Signataires
* Pour le comité de coordination et de suivi, Messieurs :
. Bahmed BABA OUMOUSSA
. Khodir BABAZ
. Baba CHEKEBKEB
* Pour le Groupe des cadres, Messieurs :
. Noureddine DADDI NOUNOU
. Slimane EL ALOUANI
. Slimane GUEZOUL
. Dr Salah MEHARZI


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