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TUNISIE : ESSEBSI A GAGNE, ET APRÈS ?
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 23 - 12 - 2014

C'est fait ! Béji Caïd Essebsi et les cadors de l'ancien parti hégémonique-RCD-recyclés au sein de Nidaa Tounès ont mis main basse sur la première élection Présidentielle libre en Tunisie. Cette victoire n'est que du pain béni pour toute l'armada de revenants de l'ancien régime policier. D'autant que leur parti de façade détient la majorité au Parlement.
Âgé de 88 ans, cet avocat de formation a la particularité d'avoir servi le régime de Bourguiba et celui de Benali. En effet, sous Bourgiba, il a occupé les ministères régaliens de l'Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères. Sous l'ère du successeur du « père de l'indépendance tunisienne », il fut président du Parlement en 1990-91. Autant dire qu'il connait parfaitement les mécanismes de la machine réactionnaire à laquelle il n'a jamais esquissé la moindre opposition, le moindre reproche.
Aujourd'hui, il est élu Président d'une Deuxième République dont les fondations reposent sur les sacrifices, le sang et les larmes du peuple tunisien, au terme d'une période transitoire qui aura duré quatre ans.
A son actif, il est juste de relever que M. Essebsi a occupé le poste de Premier ministre provisoire (nommé en février 2011) dans une période des plus délicates. D'ailleurs, les premières Législatives libres ont été tenues sous son mandat, en octobre 2011. Elles ont permis aux islamistes d'Ennahda de prendre les leviers du pouvoir via la majorité parlementaire.
LES ERREMENTS DE MARZOUKI :
Les islamistes ont eu à faire le constat implacable de leur incapacité à gérer les affaires du peuple tunisien. Car, on ne gouverne pas un pays à coups de slogans, de mobilisation politicienne du religieux, d'arrangements de coulisses et de récupération éhontée des acquis du combat démocratique et citoyen des tunisiennes et des tunisiens.
Le 26 octobre dernier, Ghannouchi et ses partisans l'ont vérifié à leurs dépens. En effet, ils ont cédé la majorité au Parlement à Nidaa Tounès.
Deux mois après, c'est Moncef Marzouki qui leur emboîte le pas aux islamistes deux mois après. Désigné Président de la Tunisie par intérim, en novembre 2011, suite à un arrangement conclu entre le Congrès Pour la République (CPR), Ettakatol et Ennahda, ce médecin de formation, militant des Droits de l'Homme et opposant à l'Etat policier, a été pris au piège de cette «alliance ».
De ce piège, il n'est pas sorti indemne. Son capital d'opposant a été vidangé au prix de son rapprochement brouillant avec les islamistes. Un rapprochement fait au détriment d'une jonction avec les couches populaires tunisiennes. D'ailleurs, il a eu à partager la responsabilité des échecs répétés d'Ennahda. Et cela a un prix ! Car, on ne substitue pas les arrangements de chapelles aux segments populaires du combat démocratique sans en subir les conséquences.
Cela dit, pour éviter ces approximations, il manquait à Marzouki le charisme d'un Chokri Belaïd et sa clairvoyance.
UNE SIMULATION DANGEREUSE POUR LA CITOYENNETE
A l'évidence, l'assassinat de leaders du poids et de la dimension de Chokri Bélaïd et de Mohamed Brahmi a favorisé la bipolarisation de la vie politique tunisienne entre religieux et antireligieux.
Cette bipolarisation a permis le recyclage d'acteurs de l'ancien régime via une simulation politique, au sens Baudrillardien du terme (voir la tribune de Jean Baudrillard Le Politique et la simulation, Le Monde diplomatique).
Elle a, aussi, réduit l'espace de l'expression politique en terme de construction citoyenne. A titre d'exemple, la constitution tunisienne ne prend pas en charge la question identitaire au sens de la pluralité et de la diversité. Pourtant, cet élément est essentiel dans la définition d'une nation.
Aussi, le problème de l'étatisation de l'Islam et de l'unicité de la langue est clairement posé au sein même de la Constitution tunisienne. Preuve en est, le premier article de cette constitution stipule que : « La Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain, l'Islam est sa religion, l'arabe sa langue et la République son régime ». A cela s'ajoute une précision de taille : « Il n'est pas permis d'amender cet article. »
Ces questions et tant d'autres évacuées, le débat politique a été ramené progressivement et centralisé autour d'un seul aspect : conformer la vie publique au calendrier des échéances électorales.
Et c'est là où le danger de la simulation politique réside !
Sur ce plan, les islamistes ont bien saisi le rôle qu'ils doivent tenir. Ils l'ont compris au point où ils ont subtilement évité d'appeler à voter officiellement pour Marzouki. Même s'ils l'ont soutenu en sous-main. C'est que les islamistes ont besoin de retrouver leur rôle d'opposants utiles dans la vie politique qui se dessine en Tunisie. Aux anciens du régime le pouvoir, sous la représentation de Nidaa Tounès, et à eux la canalisation de l'opposition.
Une telle configuration est à même de remettre, dangereusement, en question le processus de construction de la citoyenneté tunisienne, porteur de grands espoirs pour tous les peuples du Maghreb et de la rive sud de la méditerranée.
Garant de la souveraineté de ces peuples, ce processus s'inscrit en faux contre les BHL de tout acabit et leur relais locaux et régionaux qui œuvrent à l'inscription de nos pays, l'un après l'autre, sur l'agenda d'une dislocation programmée, au nom d'un Nouvel Ordre Mondial négateur de la citoyenneté et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
A l'aune de tous les bouleversements que connaissent les Etats postcoloniaux, détruisant massivement les mémoires des peuples, provoquant des tragédies inqualifiables et assassinant jusqu'à l'idée de la citoyenneté, il est un devoir de chaque «démocrate impénitent» de soutenir le peuple tunisien, le nôtre, dans son combat pour la construction citoyenne et démocratique de la Tunisie. Car, il y va de notre destin commun entant que maghrébins, méditerranéens et citoyens au sens hautement humain.


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