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Qu'est-ce que l'homme dans le Coran ?
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 15 - 05 - 2016

Le monde a une essence adventice (c'est-à-dire de nouveauté) et possède une réalité changeante et mobile et il est le mouvement même. Etant mouvement, il possède un sens du changement continu : il est dans un état de création perpétuelle, constamment dans un état alternatif de transformation nouvelle. Il n'est pas un seul instant où le monde ne connaisse pas cette alternative.
Le monde parcourt un trajet de descente puis un trajet où tout revient à lui, le tout de par la Volonté de Dieu. C'est un point de départ et un point de retour. Il possède un parfait système de causalité, de causes à effets. Chaque chose ne sort jamais du trajet qui lui a été prescrit par le système causalité. Celui est matériel dans le monde matériel mais la causalité est immatérielle dans le Royaume divin (les anges, l'Esprit, la Table, le calame, les Livres sont des intermédiaires et des moyens par lesquels l'effusion divine parvient aux êtres. Le monde est construit d'antagonisme : le bien et le mal, les compatibilités et les incompatibilités, la générosité et la rétention, la lumière et l'obscurité ... Cela étant, nous allons parler de l'homme dans ce contexte.
La vision de l'homme présentée par le Coran peut sembler paradoxale :
*** Il le qualifié tantôt d'être injuste (zalûm), faible (da'îf), avare (qatur) et ingrat (kafûr)
*** tantôt il est clairvoyant (basîr), savant (‘âlim) et reconnaissant (shakûr)
Si le Coran met particulièrement en relief l'existence de la faculté d'intellection humaine en invitant sans cesse l'homme à la réflexion et à la médiation, il ne le limite pas au statut d'« animal raisonnable » ou de roseau pensant » tel que l'ont décrit les philosophes. Le Coran utilise deux termes principaux pour désigner l'être humain :
*** Bashar qui fait référence à l'homme dans sa dimension charnelle et mortelle.
*** Insân désigne l'homme dans son aspect corporel et spirituel.
L'homme connaît d'abord une création matérielle : argile molle (tîn), poussière (turâb), ou encore boue desséchée (salsâl) qui est à l'origine de sa dimension corporelle, de l'homme en tant que Bashar (ce terme apparaît dans le Coran 36 fois) La dimension matérielle de l'homme prend forme par étape; celle du monde immatériel de l'ordre divin (‘âlam al-amr). Il est ensuite transformé « en une toute autre création » (les croyants : 23, 12-14) qui fait référence à la dimension immatérielle de l'homme, son âme qui fait de lui in insân (Utilisé 65 fois). Cette présence de l'âme de Dieu dans l'homme constitue le pivot de l'anthropologie coranique.
L'esprit de l'homme est une réalité éternelle. Réalité dans ce monde et réalité après la résurrection et dans l'espace entre les deux, il jouira d'une sorte de vie que l'on appelle la vie isthmique (barzakh, intermédiaire). Dans près de vingt versets du Coran, nous trouvons des preuves de la vie de l'homme, même quand son corps est décomposé.
Les principes fondamentaux de la vie, à savoir les fondements de l'humanité et de la morale sont des principes immuables et éternels. Seules les application sont sujettes à variation.
Les hommes sont créés égaux dans leur complexion humaine. Mais ils se différencient dans trois domaines :
1 – L'homme éprouve au fond de lui-même une lutte permanente qui l'entraîne tantôt d'un côté, tantôt dans l'autre. Ce tiraillement de l'âme est ce qu'on appelle :
2 – Il jouit d'une essence spirituelle autonome et sa volonté procède de l'Essence de Dieu. De ce fait, il jouit du libre arbitre et de la liberté. Il est donc responsable de lui- même dans la société.
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L'homme est l'un des trois éléments à partir desquels émerge la civilisation humaine. Il en est l'élément influant et agissant. Tout en étant l'axe du peuplement dans cette vie, il est aussi son objectif. Tout ce qui est en dehors de lui n'est qu'un ensemble de causes, dissimilées ici et là, et actionnées pour l'assister dans son activité. Il s'en sert pour réaliser ses espoirs et finaliser sa mission. C'est pourquoi, le Coran lui prête une attention particulière, plus qu'à une autre créature. Le premier verset descendu est orienté vers l'homme et commence par définir son être et expliquer sa provenance. « Lis au nom de ton Seigneur qui a tout créé, * qui a créé l'homme d'une adhérence ! » (S.96, 1 et 2)
Observons aussi, selon la disposition des sourates, les premiers versets du Coran. Ces derniers commencent également à parler de l'homme. Ils sont divisés en trois catégories : le croyant, le mécréant et l'hypocrite. Ils s'adressent à chacun d'eux et les décrivent selon leur identité. Ils exposent l'état de chacun sur cette terre, les informe comment leur père Adam a été créé, les instruit sur leur position privilégiée par rapport aux autres créatures et sur la faveur qu'Il leur a accordée y compris par rapport aux anges.
C'est ainsi que le Coran débute avant toute chose. Il accorde à l'homme la priorité aussi bien dans la disposition des sourates du livre que dans sa descente dans le temps. Il lui fait connaître la source de sa création, ses particularités, la portée de sa mission et met en évidence les dangers qui l'attendent dans cet univers où il vit. C'est parce qu'il est l'élément le plus important de la civilisation et le plus dangereux. C'est aussi parce qu'il est le pivot autour duquel évoluent et vaguent le mouvement de la plupart des existants. C'est enfin parce qu'il est désigné pour exploiter et gérer les richesses de la terre afin d'atteindre un but aussi grandiose que périlleux. A la suite de ces quelques données, posons-nous la question : Quel est cet homme dans le Coran ? Quelles sont ses particularités et ses caractéristiques ? Quelle est sa grande responsabilité dans la vie ?
Nous constatons que le Coran clarifie tous les aspects des diverses réalités de l'homme et de ses préoccupations dans le monde. Il le conçoit à travers la clarification de deux réalités à l'intérieur de sa stature et de sa composition humaine. Dans cette perspective, il met en évidence ce qui se rapporte à des contradictions.
La première réalité nous apprend que l'homme est une création insignifiante. Il tire son origine initiale de la terre mélangée à une eau fétide. Quelle que soit sa longévité, il retournera à la terre. Entre temps, il s'enorgueillit en dépit de son humiliation. Il entre en conflit avec ses semblables, s'entête et se mutine, débat des affaires et rivalise avec les gens. Voici quelques versets qui éclairent les aspects extérieurs de cette réalité de son être.
« Que l'homme considère ce dont il a été créée ! * N'a-t-il pas été créé d'un liquide éjaculé, * jaillissant d'entre les lombes et les iliaques ? » (S.87, 1 à 3)
« Périsse l'homme ! Comme il est ingrat ! * Oublie-t-il d'où son Seigneur l'a tiré ? * C'est d'une goutte de sperme qu'Il le crée et fixe sa destinée ; * après quoi, Il lui trace la voie à suivre. » (S.80, 17 à 20)
« En vérité, Nous avons créé l'homme d'une goutte de sperme aux éléments de vie très combinés. Pour l'éprouver, Nous l'avons doté de l'ouïe et de la vue. » (S.76, 2)
« L'homme oublie-t-il que Nous l'avons créé d'une goutte de sperme au point de s'ériger en véritable adversaire ? » (S.36, 77)
« C'est Nous qui vous avons tiré de terre, puis d'une goutte de sperme, puis d'une adhérence, puis d'un embryon dont une partie est déjà formée et une autre pas encore. C'est ainsi que Nous vous donnons une idée de Notre puissance. Nous maintenons dans les matrices ce que Nous voulons jusqu'au terme fixé, pour vous en faire sortir ensuite à l'état de bébé, et vous atteindrez plus tard votre maturité. Il en est parmi vous qui meurent encore jeunes, tandis que d'autres arrivent jusqu'à l'âge de la décrépitude au point de ne plus se souvenir de ce qu'ils savaient. » (S.22, 5)
La seconde réalité qui compose l'identité humaine dans le Coran est celle qui fait de l'homme la création honorée et placée au-dessus des autres créatures. Dans ce contexte, il a été préparé de sorte que les anges se prosternent devenant lui. Dieu l'a établi comme khalife sur la terre et en fait l'unique animal dot d'une raison, d'une capacité de réflexion et d'une puissance de volonté dans l'exercice de ses affaires. Et voici quelques versets qui éclaire l'homme sur les manifestations de cette deuxième réalité.
« Certes, Nous avons honoré les fils d'Adam. Nous les avons portés sur terre et sur mer. Nous leur avons procuré d'agréables nourritures. Nous leur avons donné la préférence sur beaucoup d'autres créatures. » (S.17, 70)
« Lorsque ton Seigneur dit aux anges : Je vais installer un représentant (khalifa) sur terre. » (S.2, 30)
« Lorsque Nous dîmes aux anges : « Prosternez-vous devant Adam ! » Ils s'exécutèrent sauf Iblîs. » (S.2, 34)
« Il apprit à Adam tous les noms, puis les présenta aux anges en disant : « Faites-Moi connaître les noms de tous ces êtres, pour prouver que vous êtes plus méritant que Adam ! » * Et les anges de dire : Gloire à Toi ! Nous ne savons rien d'autre que ce que Tu nous as enseigné. Tu es l'Omniscient, le Sage. » (S.2, 31 et 32)
« Il a enseigné à l'homme ce qu'il ignorait. » (S.16, 5)
« En vérité, Nous avons proposé le dépôt de la foi aux cieux, à la terre et aux montagnes, mais tous refusèrent d'en assumer la responsabilité et en furent effrayés, alors que l'homme, par comble d'ignorance et d'iniquité, s'en est chargé. » (S.33, 72)
En désignant l'homme comme son « kalifat » (son représentant) sur terre, Dieu a fixé son champ d'action qui se résume en ces deux points fondamentaux, à savoir peupler la terre, d'une part, et mettre en valeur ses nombreuses richesses, d'autre part. Dans cette perspective, Dieu a mis à sa disposition les connaissances appropriées à cette lieutenance, lui a confié la responsabilité de ses actes et l'entière liberté de ses choix. Cette noble fonction l'élève à un rang élevé pour remplir sa mission terrestre. Elle occupe une ligne médiane qui se situe au-dessous de son Créateur et au-dessus des autres créatures.
Cette lieutenance de Dieu définit la place de l'homme dans l'univers dans le but de réaliser le pourquoi il a été créé et établi sur terre : il est tout à fait libre de ce qu'il fait mais il doit assumer la responsabilité de ses actes bons ou mauvais. Cependant, cette liberté n'est pas absolue. C'est le cas de toutes les nations contemporaines dont les citoyens sont astreints à respecter leurs constitutions, leurs lois et leurs valeurs. Il en est ainsi de l'Islâm, la responsabilité de l'homme ne le libère pas du respect des prescriptions édictées par la Loi divine. Il doit s'y conformer dans l'exerce de ses fonctions profanes et religieuses.
Cette conception islamique assigne à l'homme une place privilégiée qui, diamétralement, s‘oppose à les philosophies matérialistes de l'antiquité à nos jours. Ces pensées ont divinisé l'homme et humanisé Dieu. En effet, dans l'ancien temps, les grecs ont déifié leur héros. Plus tard, les Romains, en embrassant le christianisme, ont proclamé l'union intime entre Dieu et l'homme, plus précisément entre la nature divine de Jésus Christ et sa nature humaine. Ces idées de divinisation de la créature humaine et de l'humanisation de son Créateur se situent aux antipodes de la représentation coranique selon laquelle l'homme est bien le lieutenant de Dieu sur la terre et non point le maître de l'univers. Cette déviation renverse de nombreux « garde-fous et ouvre les portes à une liberté qui échappe au contrôle moral. Elle ne respecte pas non plus les normes édictées par la Loi divine et fait fi des interdits religieux qui fixent des bornes au champ d'action de la personne humaine.
Contrairement aux théories matérialistes, qui divinisent l'homme, des doctrines religieuses, œuvres humaines et à tendances mystiques et agnostiques comme le Nirvana, détiennent le monopole de l'extrémisme. Elles dénient à cet homme toute liberté d'action et tout pouvoir d'exécution Elles perçoivent l'homme comme un être faible dont le salut et la délivrance consistent seulement à s'en remettre au destin et à se consumer dans l'Absolu.
Ces tendances qui aspirent à asservir l'homme, alors que Dieu l'a fait naître libre, à le priver de sa liberté, alors que l'Islâm lui confère une responsabilité dans le monde, et à le marginaliser de la société, alors que la religion du Seigneur lui commande d'améliorer constamment son bien-être, tournent le dos à la vision islamiques du « juste milieux ».En Islâm, l'homme n'est ni un dieu sur terre, ni un être asservi. Il est considéré comme une noble créature mais, en même temps, il est un humble serviteur de Dieu. S'il est le lieutenant de Dieu sur terre, il n'en est pas moins tenu de se conformer à des obligations divines, d'ailleurs liées à sa lieutenance. Le chaykh ‘Abdou (1849)1905) donne une définition précise, concise et explicite de l'homme dans le monde : « Il est le serviteur de Dieu, mais maître de tout ce qui est en dehors de Dieu. ». C'est la philosophie de l'équilibre entre les extrêmes.
Chargé d'exploité les richesses de la terre, il reste conditionné dans sa gestion des biens terrestres parce qu'il n'en est que le dépositaire. Dieu, qui en est le Seul propriétaire, l'a désigné comme le gérant. C'est une responsabilité inhérente à son pacte du vicariat qui lui accorde la gestion mais, au Jour du Jugement, il doit rendre compte de son activité au Créateur et au Maître effectif de toutes les richesses de l'univers.
Ainsi, Dieu a mis tous les dons de la nature au service de l'homme en vue de les faire prospérer. Et comme tout intendant, il dispose relativement à sa guise de tous ces biens mais il est tenu de rendre des comptes au véritable propriétaire qui lui définit la politique commerciale à suivre. Comme tout mandataire, il jouit des biens placés sous sa responsabilité mais il applique les directives de son propriétaire, à savoir Dieu, dans le cas des richesses de ce monde.


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