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ALGERIE : CHRONIQUE D'UNE REVOLUTION ANNONCEE
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 28 - 03 - 2019

« Une révolution est en cours quand ceux d'en haut ne peuvent plus gouverner et ceux d'en bas ne veulent plus obéir.»
Vladimir Lénine – Révolutionnaire Russe (1870-1924)
COMBAT DE LIBERATION
En Mars 1962, Benyoucef Benkhada dans un discours célèbre déclara l'indépendance de l'Algérie : « Peuple algérien ! Après plusieurs mois de négociations difficiles et laborieuses, un accord général vient d'être conclu à la Conférence d'Evian entre la délégation algérienne et la délégation française.
C'est là une grande victoire du peuple algérien dont le droit à l'indépendance vient enfin d'être garantit. En conséquence, au nom du Gouvernement Provisoire de la République algérienne mandaté par le Conseil National de la Révolution algérienne, je proclame le cessez- le feu sur tout le territoire algérien à partir du lundi 19 mars 1962. »
Benyoucef Benkhada intellectuel et révolutionnaire hors pair joua un rôle phare contre la longue nuit coloniale qui culmina par l'indépendance de l'Algérie.
L'ordre français établi, humilié, refusa d'accepter cette victoire. Le peuple Algérien dû se réorganiser pour continuer à se battre pour son droit durant le terrible été de la discorde.
Ce fut un combat épique, défaisant l'OAS et les tenants de la politique de la terre brulée. Mais après avoir négocié les accords d'Evian pour un processus pacifique en vue de l'unification complète du pays, l'ordre militariste national intervenait et sapait l'espoir d'une Algérie libre et plurielle.
Faisant usage de toutes les ruses à leur disposition les militaristes et leurs alliés idéologiques s'engagèrent dans un antagonisme contre le peuple Algérien, et muselèrent toute parole dissidente.
Si le peuple Algérien en sortit victorieux et sa victoire fut le précurseur des grandes luttes d'indépendance pour les nations asservies à travers le monde à cette époque, en particulier dans les pays africains.
Il en sortit aussi grandement meurtri, vivant sur une terre brulée, la parole bâillonnée, que seule une volonté hors du commun pouvait l'aider à renaitre.
INDEPENDANCE INACHEVEE
Si prendre le chemin de la guerre est toujours incertain, bâtir la paix et réconcilier les frères ennemis relève d'un engagement à la limite du messianisme.
Héritière d'un peuple meurtri, un imaginaire à reconstruire et une terre brulée, la classe dirigeante Algérienne mesura à juste titre la tache titanesque qui lui fut dévolue. Et elle s'y attela avec hargne et vigueur en s'élisant maîtresse et Dieu de cette terre.
En unifiant le territoire national, le Parti unique, et avec une poigne de fer jeta les jalons d'une politique de reconstruction irréfléchie tant qu'à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays.
Sûre de sa démarche et surtout encouragée par les résultats probants de sa politique forcée d'accommodement, la classe dirigeante Algérienne pu enfin mettre en place son plan de développement certes en faveur de l'Algérien mais certainement sans l'adhésion de ce même Algérien. Ce faisant, toute activité politique fut prohibée.
Cette prohibition de la chose politique ne signifie pas que l'armée s'opposait au peuple ou qu'elle se mettait au service de couches sociales dominantes. L'interdiction de la politique était en cohérence avec le populisme hérité du mouvement national dont l'ANP est le prolongement organique et l'expression idéologique.
La terre algérienne fut libérée mais la conscience algérienne est restée séquestrée.
REVOLUTION
Pour une grande partie des Algériens, Algérie reste un rêve non réalisé, un exil, et un amour contrarié pour cette terre dont le socle imaginaire reste à parfaire.
Du déchirement, entre arabophones et francophones lorsque s'amplifie la Guerre d'indépendance, laissant deviner une issue de séparation.
De l'exil, intérieur, et extérieur quand Algérie indépendante arriva et qui soufra cruellement d'une l'intelligentsia éclairée, pouvant lui donner avant toute autre chose un projet societal.
De cet amour contrarié, les Algériens reproche au pouvoir d'avoir vu en eux qu'une masse sans voix et sans dire dans leur destin – relégués comme étrangers dans leur propre pays. Une grande ambivalence persiste donc à propos de Algérie.
D'un côté, il y a un pouvoir qui sait évoquer l'Algérie que lui seul prétend connaître sa singularité et sa sensualité ; de l'autre, il y a l'Algérien dépositaire de l'imaginaire national et dépourvu de liberté d'expression sur son devenir.
Enfin une élite intellectuelle polarisée et qui diverge grandement sur les modalités des grilles de lecture des strates sociales du pays. Car elle-même est incapable de s'émanciper des résidus historiques et idéologiques. Si l'histoire n'est plus vue comme un processus continu, mais plus plutôt comme un ensemble de discontinuités, l'élite doit accepter l'héritage historique telle qu'il est.
Le mouvement émancipateur d'aujourd'hui ne doit surtout pas occulter même maintenant cet aspect et surtout de ne pas reconduire l'unanimité béate et sourde de l'élan révolutionnaire national.
CONCLUSION
Cette révolution qui a pour objet de penser l'Algérie de demain doit avancer dans l'apaisement. Elle doit être fondamentalement l'emblème de la pluralité des sens de l'histoire, des bifurcations possibles d'une société plurielle.
L'omniscience historique affranchie de sa violence intrinsèque, doit être l'argument indispensable dans l'art de la politique de construire de cette société.
Ceux d'entre entres nous à qui incombent cette tâche titanesque doivent en tout temps ausculter l'histoire pour épier le rugissement du grand péril : que nous soyons pris dans un antagonisme indéfini ; que tous nos rapports, quels qu'ils soient, soient toujours de l'ordre de la domination.
Khaled Boulaziz


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