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VENDREDI 14ème : Une transition pour rouvrir l'espace-nation algérien obstrué
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 24 - 05 - 2019


24/05/2019 www.huffpostmaghreb.com
Par Saïd Djaafer Journaliste
En trois mois, une révolution s'est faite dans les esprits, les Algériens ont changé, ils sont en marche, ils s'investissent en politique en occupant pacifiquement l'espace public. La société algérienne, dans sa diversité, a décidé de devenir acteur et non plus un simple sujet qui assiste impuissant à une mauvaise pièce écrite par le régime avec des partis chargés d'animer le vide.
Le pouvoir, acculé, se déleste de certaines de ses branches et organise des shows judiciaires afin d'obtenir un autre sursis. Il fait dans le classique de faire bouger des choses pour que rien ne change. Sans succès malgré le ralliement sans gloire des chaînes de TV offshore passées sans aucune transition de flagorneurs de Bouteflika à ses détracteurs. Cela se fait à travers ce que le Pr Redouane Boudjemaa a appelé la "pollution symbolique" destinée à miner des valeurs communes, à transformer les diversités et les pluralismes en antagonismes.
C'est pourtant dans ce domaine où la révolution en cours a changé la donne: ni les tentatives de division, ni les récits complotistes grossiers, ni les "doubab" électroniques lâchés avec une virulence décuplée n'ont réussi à affecter le puissant sentiment d'union nationale autour de la revendication du départ du régime. Le mouvement populaire est national et même s'il ne s'est pas donné une représentation, ses revendications sont claires: hors de question de permettre au régime de se reproduire par le biais de ses hommes et de ses "lois" et de ses fraudes.
Le pouvoir de fait, incarné aujourd'hui par le chef d'Etat-major, n'a toujours pas pris acte du fait que les Algériens, dans leur écrasante majorité, refusent les règles du jeu du régime et entendent changer la donne pour que la société, dans sa diversité, reprenne pleinement ses droits.
La fiction des devantures politiques et gouvernementales derrière lesquelles officie un pouvoir invisible n'est plus acceptée. Ce que les Algériens veulent, c'est un Etat de droit, avec la consécration des libertés et une vraie concurrence entre les programmes. Ils ont clairement signifié que la mise en oeuvre de l'article 102 telle que préconisée par le pouvoir de fait n'en est pas le chemin.
L'échéance du 4 juillet mise en échec
La formidable mobilisation pacifique des Algériens met déjà en échec le projet d'élections présidentielles annoncée pour le 4 juillet annoncée par le continuateur formel du mandat de Bouteflika. La liste de ceux qui ont retiré les lettres d'intention de se porter candidats publiée par le ministère de l'Intérieur est édifiante: hormis le déjà vieil apparatchik Abdelaziz Belaid, ce sont des illustres inconnus. Même Ali Ghediri qui a fortement insisté sur la tenue des élections dans les délais n'est pas de la partie.
Il n'est pas anecdotique de constater que les candidats potentiels, dont certains ont veillé à ne jamais aller ouvertement à l'encontre de la feuille de route de Gaïd Salah, sont contraints volens nolens de tenir compte de l'opinion majoritaire des Algériens. Participer au rendez-vous du 4 juillet, c'est tout simplement faire un choix politique sans avenir.
Le résultat est là: le mouvement populaire a rendu cette élection impossible. A moins d'être tenté par un absurde passage en force, le régime n'est plus en mesure d'organiser une élection avec sa seule base électorale qui ne dépasse pas dans les évaluations les plus optimistes les 15 à 20%. Le général Ahmed Gaïd Salah ne peut trouver un secours dans le ralliement de l'ancienne "alliance présidentielle" à son discours anxiogène sur les conséquences d'un "vide constitutionnel".
Les appareils politiques du régime, fln, rnd ou les partis de Ghoul et de Benyounès, qui étaient encore mobilisés dans l'hallucinant projet du cinquième mandat sont disqualifiés. Les élections, à la Bedoui ou à la Zerhouni, s'appuyaient sur la désertion dégoûtée de l'écrasante majorité des Algériens de la politique et des élections. Cela n'est plus possible, le peuple abstentionniste est dans la rue et il exige de changer les règles pour que sa voix se fasse entendre et qu'elle soit traduite, librement et sans l'ombre d'un doute, par les urnes.
Réussir une transition vertueuse
La transition est en train de s'imposer, l'enjeu majeur est de ne pas la bâcler en donnant une prime aux appareils et aux machines politiques déjà en place et qui, le plus souvent, sont ceux du régime failli. Une transition courte destinée uniquement à pallier à l'échec prévisible de l'échéance du 4 juillet risque de mener le pays à de nouvelles déconvenues.
Or, l'enjeu est d'abord de créer les conditions d'une vie politique libre permettant à de nouvelles élites d'émerger et de défendre des projets politiques. Faire une transition courte, c'est tout simplement laisser sur bas-côté de nombreux acteurs potentiels, notamment de la jeunesse algérienne, qui est le fer de lance de cette révolution pacifique. C'est donc créer d'emblée un décalage entre les institutions et la société alors que les enjeux économiques et géopolitiques commandent l'existence d'une légitimité sans faille.
La réticence de l'armée à entrer dans une transition sérieuse – entre 18 et 24 mois pour créer les conditions politiques, juridiques et organisationnelles d'un retour aux urnes – ne se justifie pas au regard des enjeux.
Depuis le 22 février, et en dépit des stupides théories complotistes et des accusations honteuses de trahison, le mouvement populaire, par son pacifisme, sa grande patience et son sens du discernement qui fait la différence entre l'Etat et le régime, dissuade toute ingérence et la rend impossible. Le mouvement populaire – et ce n'est pas un vain mot- protège le pays et l'armée par son pacifisme.
L'armée et la révolution
L'armée doit en prendre acte. Il est plus simple d'acter le décès du régime que d'essayer de l'imposer, même élagué de certaines de ses branches le plus visiblement pourries, à la société. C'est parce que cette confrontation, dangereuse à tout point de vue, entre la société et le pouvoir, incarné clairement par l'armée, n'est pas une fatalité qu'un appel a été lancé le 30 avril dernier pour la création d'une " Instance Nationale de Médiation" qui aurait pour mission de "proposer au pays, après consultations dans les plus brefs délais des différentes parties concernées, les modalités concrètes (objectifs, institutions, durée…) de la transition démocratique, elle-même à engager au plus tôt."
Cette instance, indiquait l'appel, "devra être composée de personnalités qui possèdent l'intégrité, les qualités morales et politiques, ainsi que la volonté nécessaire à l'accomplissement d'une telle mission, une mission patriotique de la plus haute importance puisqu'il s'agit de contribuer à sortir notre pays de l'impasse où il se trouve et de l'engager dans la voie de la construction résolue de l'Etat de droit et de la démocratie."
Cet appel est plus que jamais d'actualité. Les Algériens mènent depuis plus de trois mois une révolution pacifique qui tonifie le moral de la nation et unifie ses enfants plus que jamais. C'est une opportunité historique d'un changement politique majeur réalisé par les Algériens pour les Algériens. Ceux qui détiennent actuellement les leviers de commande dans ce qui reste d'Etat doivent méditer ce qui se passe à nos portes en Libye où les puissances étrangères mènent le pays, sur fond de violences fratricides, vers une inexorable partition.
L'armée nationale populaire doit se mettre à l'écoute de la révolution en cours et contribuer à la mise en place d'une transition vertueuse qui unifie encore plus le pays en rouvrant à tous ses enfants, dans le cadre des libertés garanties par la loi, l'espace-nation dangereusement obstrué par des décennies d'autoritarisme et de corruption.


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