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1er Novembre 1954/ 1er Novembre 2019 : Le transfert de Souveraineté ou la fin de la République sans public
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 25 - 11 - 2019


El Watan
«Si tu vois le lâche, attends-toi à voir son double, et qui est son double ? La trahison !» Massa Makan Diabaté/historien et écrivain malien
Pendant notre guerre de Libération, c'était à ce peuple de choisir sa voie. Ceux qui l'ont privé de la parole, qui l'ont empêché d'exercer ses responsabilités, avec l'arrière-pensée de vivre comme des rois et de régner sur l'Algérie, ont commis une faute grave. Une faute dont nos enfants supporteront les conséquences. Car le jour viendra où ces enfants descendront dans la rue pour réclamer leur liberté et leur pain.» Cette prophétie est de Ferhat Abbas, le premier président du GPRA de l'Algérie en guerre et président de la première Assemblée constituante de l'Algérie indépendante. Dommage qu'il ne soit plus de ce monde, car nous y sommes ! Les Algérien(ne)s sont descendus dans la rue. Ils réclament leur indépendance et leur liberté avec la dignité qu'elles procurent, sans discontinuer, tous les vendredis et mardis, depuis le 22 février dernier à travers tout le territoire national. Pacifiquement mais avec détermination.
Comment en sommes-nous arrivés à une telle mobilisation des Algérien(ne)s déterminés à reconquérir leurs autodétermination et indépendance confisquées ? Y a-t-il une relation de cause à effet avec la Révolution de nos aînés de Novembre 1954 ? Quelles similitudes entre le 1er novembre 1954 et le 22 février 2019 ?
1830/1962 : domination et exploitation par le pouvoir absolu du colonisateur sur les Algérien(ne)s
La conquête de l'Algérie en 1830 a été accomplie par la seule force des armes. Les soldats chargés de pacifier la nouvelle terre conquise n'étaient ni des hommes de lettres ni des hommes de sciences. Le citoyen algérien n'avait vu chez les nouveaux conquérants que leur supériorité militaire. Une fois la colonisation entamée, les Algériens ont été chassés de leurs terres avec violence : la volonté des colons d'accaparer les richesses nationales n'était plus à démontrer. En un temps record, le système colonial a pu s'emparer de plus de deux millions d'hectares des meilleures terres sans aucune forme de procès. Mieux, pour bien asseoir son hégémonie, la France coloniale élabore un système judiciaire basé sur la répression et rompt avec l'exercice ordinaire de la justice soumise à une organisation et un fonctionnement spécifiques. «La justice d'Algérie jouit dans certains milieux d'une très mauvaise réputation, liée notamment à la personnalité du procureur général d'Alger, Paul Susini (beau-frère d'Henri Borgeaud, l'un des colons les plus riches), symbole d'une justice coloniale dont le personnel, l'organisation et le fonctionnement diffèrent de la métropole.» Ainsi, la conquête jamais achevée a été âpre, rude et violente, longue de plus d'un siècle, au cours duquel émergeront le Bon, la Brute et le Truand : des généraux partisans de l'ethnocide pour triompher, quelques officiers respectueux des lois de la guerre, des théoriciens de la colonisation défenseurs de l'expropriation des indigènes, des politiciens envoûtés par les intérêts de «l'Algérie française» et insouciants quant aux aspirations des Algériens, une justice aux ordres des officiers militaires, et enfin des missionnaires dans leurs croisades entendaient déshabiller l'Algérien de sa religion et de sa personnalité. Plus près de nous, Emmanuel Macron, lors de son voyage en Algérie en tant que candidat à l'élection présidentielle, n'avait-il pas déclaré que : «La France a installé les droits de l'Homme en Algérie, simplement elle a oublié de les lire» ?
En somme, l'insurrection déclenchée en novembre 1954 n'était nullement une entreprise aventureuse, mais une Révolution contre l'ordre colonial. Ils étaient 9, puis 22 et enfin des millions ! Car il n'y a pas pire pour un citoyen que d'être exclu dans son propre pays, subir une justice aux ordres, spolié de ses richesses nationales, humilié et enfin interdit de s'exprimer librement. Alors que l'Algérien a été tout au long de l'histoire un contestataire, que ce soit sous le joug de l'étranger ou sous le régime autoritaire de ses «frères». Du coup, l'injustice et la spoliation des richesses nationales sous domination coloniale ont facilité la mobilisation des Algérien(ne)s pour reconquérir leur liberté et construire leur avenir.
1962/2019 :l'Indépendance confisquée par une camarilla (issaba)
«En réalité, s'il y a eu déviation (de la Révolution), elle prit corps à partir de la mort de Abane. Certains dirigeants de la Révolution ne lui ont jamais pardonné son fameux principe de la Primauté du politique sur le militaire, car ils redoutaient de se voir amoindris dans leur rôle de ‘‘chefs de guerre''… En 1962, c'est le 3e coup d'Etat, opéré par l'état-major contre le GPRA, assorti de l'instauration du régime du parti unique», témoignait Benyoucef Ben Khedda, deuxième président du GPRA qui poursuivit et conclut les négociations d'Evian. Il évita à l'Algérie une guerre fratricide lors de la crise de l'été 1962 qui a vu l'assassinat de plusieurs opposants politiques et la prise du pouvoir par les militaires de l'armée des frontières, dit le Clan d'Oujda, à sa tête le colonel Boumediène et l'ex-président Bouteflika, entre autres.
Aujourd'hui encore, nous subissons la négation du politique ou tout au moins la réfutation de son autonomie. La légitimité historique jumelée à la mythologie du vrai/faux FLN continuent d'être la base de la gouvernance pour la redistribution des richesses du pays sous une justice dont l'indépendance est à conquérir. Ainsi, les hommes aux commandes du pays ont pour la plupart montré leurs limites. Ils en conservent des réflexes qui n'ont plus cours dans l'Algérie d'aujourd'hui dont la majorité de la population, avide de liberté, a moins de trente ans. Malheureusement pour eux, ces décideurs n'avaient pas mesuré l'ampleur du rejet qu'ils provoquent au sein de la population. Ils le découvrent, à leurs dépens, en direct, un certain 22 février.
Ainsi, en tentant de faire du social, ils provoquent l'émeute, en voulant l'apaisement, ils provoquent l'ouragan. Et même lorsqu'ils œuvrent à diviser, ils aboutissent, contre leur volonté, au rapprochement et à la fraternité.
La confiance entre gouvernants et gouvernés est mise à rude épreuve. Les décisions qu'on nous applique n'auraient jamais l'adhésion dans une consultation populaire libre. Car, à titre d'exemple, combien d'entre nous seraient d'accord pour brader nos richesses hypothéquant ainsi l'avenir des générations montantes ? Combien d'entre nous sont-ils d'accord sur le drôle de traitement des affaires juridiques liées au «délit d'opinion» ? Combien d'entre nous sont d'accord pour voir sanctionner dans cet espace national les forces représentatives et légitimes au bénéfice des illégaux, de l'illégalité, du charlatanisme, voire de la traîtrise politique ?
Le peuple, longtemps souffre-douleur des luttes au sommet du système, ne se prête plus au jeu de la violence, même si sa colère est à fleur de peau. Il veut être l'acteur principal dans la construction de l'Algérie nouvelle. Car les
Algérien(ne)s, dans leur écrasante majorité, ne sont plus récupérables et manipulables. Ils ne sont ni une «cherdima» clamée à partir d'une caserne, ni «quelques éléments» lancés depuis Sotchi ! Ils sont des millions à avoir battu le pavé ce vendredi 1er novembre 2019 pour une vie digne dans un pays digne refusant la domestication et le chantage qu'on veut leur imposer à l'image d'une présidentielle avec le même personnel ayant fait ses classes de la fraude probante à l'ère du «fakhamatouhou».
Alors, faut-il interdire au peuple d'influencer le peuple pour dire que le 12 décembre sera plutôt son 8 Mai 45 pour retrouver le vrai chemin du 1er Novembre 1954 avec sa Silmiya du 22 février ? Car les Algérien(ne)s, comme le démontre l'Histoire, refuseraient le paradis s'ils devraient y être remis enchaînés, bouche cousue et tête baissée !
Par Hanafi Si Larbi


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